Plus qu'une heure à tenir... Je regarde mes autres camarades collés. Tous semblent aussi désespérés que moi. Foutu M. Allen ! Me mettre en retenu, pour presque rien !? Je soupire et m'accoude contre la fenêtre. Dehors, les voitures passent à toutes vitesses, soulevant les jupes des lycéennes. Ce spectacle ne me dérange pas, au contraire, j'ai trouvé une bonne occupation!
Il est 20h quand la colle se termine. La nuit tombe déjà. Je m'empresse de prendre mes affaires, et court à l'arrêt de bus. Ce soir, je dois allé faire quelques courses pour grand-mère.
Le froid de la nuit me revigore. Debout sous le lampadaire, j'attends patiemment le dernier bus, qui doit bientôt arriver. Cette partie de la ville est assez calme, c'est vraiment reposant.
Tout à coup, une voie s'élève juste à côté de moi :
-Yo.
Je me tourne, surpris . C'est elle. C'est la fille que j'ai vu dans l'Argus ! Elle se tient devant moi, les mains dans les poches de son k-way jaune. Plus petite de quelques centimètres seulement, elle me regarde avec froideur. Ses cheveux bleus nuits sont rentrés dans son écharpe noir. A ses oreilles, un casque blanc, qu'elle ne prends même pas la peine de retirer pour me parler.
Je bégaie, encore un peu sous le choque:
-Tu... Tu es la fille que j'ai aidée la nuit dernière, non ?!
-Ouai, c'est moi.
-Comment tu as fais pour me retrouver ? Je m'exclame.
La jeune fille baisse un peu son écharpe, et dévoile son cou, sur lequel j'aperçois le triangle blanc. Aussitôt, elle replace son vêtement, et déclare, d'un ton autoritaire :
-Je fais partie de l'Argus Lucidity !
Stupéfait, j'écarquille les yeux. J'ose à peine bouger. J'articule, d'une voie peu sûr :
-Comment tu t'appelles? Pourquoi tu es venues me voir?
-Je m'appelle Andréanne Ivanov ! S'exclame t-elle. Je suis la chef de la sections n°55 de l'Argus Lucidity. Comme tu t'en souviens, hier, tu m'as aidé en arrêtant ce filou qui m'échappait.
J'hoche la tête, impressionné par sa personne. Elle continue ;
-J'ai tout de suite décelé un potentiel chez toi. Je pense que tu es capable de faire partie de ma section. Je te propose d'être l'un des nôtres. On n'est plus très nombreux, et j'ai besoins de recrues.
Quoi?! On me propose un travail dans l'armée?! Comme ça, d'un coup?!
C'est alors que le bus arrive, s'arrêtant devant nous. Ses portes s'ouvrent. Andréanne me fait un signe de la tête et lance :
-Loupe pas ton bus.
Sans la quittée du regard, je rentre dans celui-ci et m'assois. A travers la vitre, je la vois qui fait demi-tour et redescend l'allée. Seul dans le car, je m'autorise à mettre de la musique.
Dehors les paysages urbains défilent lentement, et je repense à ce qui vient de se passer. Est-ce que je dois accepter une telle proposition? Mais que dira grand-mère si elle l'apprend? Et puis... Suis-je capable de tuer des criminels? Car oui, ils restent des humains après tout...
A cette pensée, de douloureux souvenirs reviennent dans mon esprits. Je ferme les yeux, et essayent de penser à autres choses. Enfin, je descend devant l'épicerie, et rentre faire mes quelques courses.
De retour chez moi vers 22 heures, je trouve Rosalie endormit devant la télé. Je pose mon sac sur la petite table de la cuisine, m'avance vers elle et coupe l'écran. Doucement, je remonte la couverture sur ses épaules. Puis, j'ouvre le frigo et prends une petite bouteille de soda. A pas de loup, je monte les escaliers, 4 à 4 . Dans ma chambre, je m'assois à mon bureau et ouvre mon pc . Sur internet, je tape "Argus Lucidity : Andréanne Ivanov".
Aussitôt, une montagne de site web s'affichent. Je clique sur le premier, dont le titre retint mon attention : "Mort d'Oscar Ivanov, sa fille prends sa place !".
J'arrive sur le site journalistique, spécialisé dans l'Argus. Je lit les phrases en gras de l'article, datant d'il y a 4 mois :
Le tragique assassinat d'Oscar Ivanov, chef de la section n°55 d'Argus Lucidity :
Il a été retrouvé mort, dans sa baignoire, le crâne fendu en deux, probablement à l'aide d'une hache. Ses fonctions sont alors retransmissent à sa fille, âgée de seulement 18 ans : Andréanne Ivanov.
Je reste bouché bée. Une photo d'elle est également présente en bas du texte. Dans un soupire, je referme mon ordinateur. Ma chambre s'assombrit alors, et je tâtonne jusqu'à ma lampe de chevet. Cette fois, je décide d'avaler le médicaments que grand-mère veut que je prenne ; Je n'ai pas envie de me rendre dans l'Argus cette nuit...L'autre ville est si grande que je peux pas espérais y revoir Andréanne. Et je sais qu'elle reviendra demain... Je devrais alors lui donner ma réponse... Je me glisse sous les draps froids et ferme les yeux. Cette nuit, je reste dans mon monde...
***
-On fait quoi des corps ?
-Laisse les ici, toute façon le temps que les flics arrivent, on sera déjà dans l'Argus.
-Ok... Et vous aviez pas dis qu'ils avaient un gosse?
-Si, mais il a pas l'air d'être là... Il doit être chez de la famille. Peu importe. Passe moi l'arsenic. Mets moi la dose. Faut pas qu'on revienne dans ce monde, après ce qu'on vient de faire...
***