BLACK

By ArretDuCoeur

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Le récit d'une jeune femme confrontée à de nombreuses péripéties. Entre drame, amour et trahison, la vie n'es... More

- 𝐓𝐄𝐀𝐒𝐄𝐑 - 🎬
● 𝐏𝐑𝐄𝐌𝐈𝐄̀𝐑𝐄 𝐏𝐀𝐑𝐓𝐈𝐄 ●
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DE RETOUR !

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By ArretDuCoeur


En ce cinquième jour à la prison, j'avais passée la matinée à ausculter des patients qui venaient pour diverses petites blessures.
J'avais été tellement sollicitée que je n'avais même pas eu le temps de quitter mon cabinet à l'heure du déjeuner comme je le faisais habituellement. C'est seulement peu après la sonnerie que j'ai pu sortir pour m'aérer un peu.

De base je n'avais pas le droit d'utiliser mon téléphone en dehors de mon cabinet en présence de détenus mais là, étant donné que la cour était vide vu que la plupart d'entre eux étaient encore dans le réfectoire j'avais tout le loisir de le faire. J'étais donc assise sur l'un des bancs, téléphone à la main, lorsqu'une voix grave sorti de nulle part m'interpella.

— « Il me semble que le téléphone c'est interdit pour le personnel non ? »

Je sursautai avant de me retourner brusquement. Je soupirai en voyant qu'il s'agissait d'Isaac, encore. J'étais tellement dans mes pensées que je ne l'avais même pas entendu arriver.

— « Pourquoi t'es pas dans le réfectoire avec les autres toi déjà ? » Répondis-je en plissant les yeux.

— « Je préfère me balader dans la cour quand y'a personne. » Dit-il en s'asseyant à côté de moi.

J'ai jeté un œil vers l'intérieur du réfectoire et j'ai vu mon frère rigoler avec les autres. J'avais aucune envie qu'il nous aperçoive et qu'il vienne encore me faire mal au crâne.

— « On m'a dit de pas te parler et moi j'veux pas de problèmes alors tu devrais t'en aller j'pense. » Lâchai-je les yeux rivés vers mon téléphone.

— « C'est ton gars c'est ça ? »

— « Qui ? »

Je suivi son regard et m'aperçus qu'il fixait Konan à travers les vitres du réfectoire.

— « Non. »

— « Alors c'est qui pour toi ? »

— « C'est mon frère. »

Il y eut un court moment de silence avant qu'il ne se tourne vers moi et observe mon visage en plissant les yeux. J'avoue qu'entre Konan et moi c'était le jour et la nuit physiquement. Il était beaucoup plus foncé que moi niveau teint et au niveau du visage il y avait très peu de ressemblance puisqu'il avait tout prit de mon papa.

— « Attends, Konan c'est ton frère ? Lui là ? » Demanda-t-il en fronçant les sourcils.

— « Ouais pourquoi ? Tu le connais ? »

— « Plus que bien même... » Marmonna-t-il en secouant la tête.

Je l'observai, en pleine incompréhension.

— « Je connais tout le monde ici. » Continua-t-il. « D'ailleurs, si j'peux te donner un conseil, tu devrais éviter de faire ami-ami avec les types ici et te faire discrète. »

Je fronçai les sourcils.

— « Pourquoi ? »

— « Y'a trop de tarés. Et c'est pas parce qu'ils te font des sourires que c'est des gentils. Tu sais pas pourquoi ils sont là. »

— « J'pourrais en dire autant pour toi. »

Il esquissa un sourire.

— « C'est vrai. Pourquoi tu me parles dans ce cas ? »

Cette fois c'est moi qui sourirait.

— « J'sais pas, peut-être que j'aime le risque. »

Il ricana avant de se lever du banc

— « J'te laisse avant que ton frère débarque. J'ai pas envie qu'il te prive de sortie. » Lâcha-t-il avant de s'en aller sans se retourner.

[...]

Après toute une après-midi à ausculter des détenus j'étais exténuée et j'avais qu'une seule envie, enfin rentrer chez moi et profiter de mon vendredi soir.

C'est aux environs de dix-neuf heures que j'suis arrivée dans mon quartier. J'étais en train de marcher en direction de mon bâtiment lorsque j'ai aperçus des connaissances de mon frère. J'ai songé à aller les saluer mais en voyant qu'ils étaient en pleine conversation je me suis ravisée.

— « Mais il s'est mit dans un bourbier tout seul, lui. » Entendis-je en passant près d'eux.

— « Ah mort. J'sais pas comment il va faire parce que gérer son bizz derrière les barreaux c'est chaud hein. » Ajouta un autre.

— « En plus, là les gars de Zacko ils sont partout. Rien qu'ça vole ses clients. »

— « T'façon il lui reste qu'un an à tirer, si il s'tient bien. Mais au calme, Konan il est pas con, obliger il va trouver une solution. »

En entendant le nom de mon frère j'ai froncé les sourcils. De quoi ils parlaient ?

[...]

J'ai passée tout le week-end à cogiter là-dessus et de retour au travail je n'arrivais toujours pas à me sortir mes doutes de la tête. J'avais passée la matinée à classer et mettre à jour les dossiers médicaux des détenus pour garder mon esprit occupé parce que je savais que si je restais inactive j'allais recommencer à repenser à la conversation que j'avais entendu en rentrant chez moi.

Lorsque la sonnerie du déjeuner a retentit j'ai quittée mon cabinet pour me rendre dans le réfectoire. J'étais assise en train de manger –enfin plutôt de cogiter– quand j'ai aperçus quatre plateaux se poser. J'ai levé les yeux et sans surprise, il s'agissait de Konan et de ses fidèles acolytes.

— « Wesh wesh ma femme ! » Cria Bilel comme à son habitude.

— « Quelle femme ? J'vais t'goumer toi ! » Menaça Konan.

Il lui a donné un coup de poing dans l'épaule.

— « Aïe ! Melyna dit-lui qu'on s'aime ! »

J'ai soupiré en souriant. J'en ai marre de lui.

— « Konan on peut parler ? J'dois te dire quelque chose. »

— « Ouais, mais j'espère pour toi que c'est pas pour me dire que t'es enceinte. »

— « Quoi ?! Mais... » M'écriai-je en éclatant de rire.

— « Gros on sait jamais avec vous les meufs ! Dès que les grands-frères se barrent, c'est la fête dans vos culottes on sait pourquoi. » Continua-t-il.

On s'est levé de la table sous les rires des autres avant de s'éloigner un peu du reste du groupe. En nous voyant nous éloigner, les gardiens présents dans le réfectoire m'ont demandé si il se passait quelque chose mais je leur ai fait signe que tout allait bien. On s'est posé contre un mur avec Konan.

— « Qu'est-ce qu'il y'a ? » Commença-t-il.

— « Tu vends de la drogue depuis la prison ? » Chuchotai-je.

— « Quoi ?! » S'écria-t-il en fronçant les sourcils.

— « T'as très bien compris ! J'ai entendu les mecs de la cité dire que tu gérais ton réseau à travers les barreaux ! »

Il y'a eu un silence. J'ai essayé de sonder son visage pour savoir si il était stressé ou autre, mais rien. Le gars était impassible.

— « Et tu les crois ? »

— « Bah à toi d'me répondre, tu continues tes bails ? »

— « Mais continuer pour aller où en fait ? Bien sûr que j'ai arrêté wesh, comment je pourrais faire ça alors que j'suis en prison ? Mely t'es sérieuse quand tu doutes là ! »

Il m'avait l'air un peu irrité. Est-ce que c'étais parce que je doutais de lui ou c'était parce que j'avais touchée dans le mille ?

— « Je voulais juste être sûre, c'est tout... »

— « Bah j'te le dis, j'suis clean ! » Dit-il en passant son bras autour de mes épaules. « Écoute plus les gens quand tu rentres au quartier, ils ont trop la bouche pour rien. »

— « Hum... »

On s'est redirigé vers notre table et j'ai commencé à cogiter. D'un côté j'étais rassurée mais d'un autre côté j'étais perplexe. Je sais pas pourquoi mais j'arrivais pas à le croire.

© Black. 2022

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