Sa main sur ma joue, il m'embrasse délicatement. En séparant nos lèvres, mes mains viennent se placer derrière sa nuque. Il m'étudie sans jamais croire ce qu'il se passe. Il caresse ma joue, ma lèvre inférieure. Continue de m'embrasser sans jamais s'arrêter.
Je me retrouve contre un mur, Liam pose ses lèvres encore une fois sur les miennes plus férocement, il me domine toute entière et cette fois, je m'en fous. Sa bouche tombe sur mon cou, chaque parcelle qu'il touche s'enflamme et aucun moyen pour l'éteindre.
Avec hésitation, j'enlève avec maladresse sa veste qui couvre son T-shirt blanc. Il m'aide puis la fait tomber par terre. Sa bouche retrouve la mienne, plusieurs fois nous essayons de reprendre notre respiration. Ma main dans ses cheveux et la sienne sous mon menton pour maintenir ma tête en place.
Doucement, en rapprochant encore une fois nos têtes je pose mes lèvres sur les siennes. Rien n'a l'air d'être réel. Il nous déplace et cette fois-ci, c'est lui qui est contre un mur. Il me sourit lorsque je retire son T-shirt. Ses tatouages sur ses bras se font voir, chacun que je n'arrêtais pas de regarder.
Ses mains tombent sur mes hanches, il m'embrasse sans cesse. Peut-être pour se dire, c'est bien vrai ce qu'il se passe, qu'il ne rêve pas quand il me voit en face de lui. Il lève difficilement mon T-shirt puis le jette sur le côté, nos mains s'unissent, nos doigts s'entrechoquent.
Je retire moi-même mon soutien-gorge et je fais tomber juste à côté. Je le regarde, il me bouffe du regard puis tient ma tête en collant nos lèvres pour ne pas que je m'échappe.
Cet épisode n'était du tout pas prévu dans le programme.
****
QUELQUES HEURES AVANT.
Je soupire et remonte. Je ne suis pas étonnée de le voir accoudé au mur, caché par celui-ci, juste à la fin des escaliers.
— Je suis ébahi que tu n'en aies pas tenté de partir, tu commences à apprendre qui est le plus fort ici.
— Je ne suis pas partie car je veux flanquer moi-même une balle dans le crâne d'Emile.
Il hausse les sourcils, puis se tait. Il n'ajoute rien et me tourne le dos. Il rentre dans une pièce dont je me rappelle y être rentrée mais tout cela s'est mal terminé. En silence, je le suis et m'appuie sur la commode. Derrière moi, le même plan avec les fils rouges, les têtes. La clef a dû être remise à sa place depuis le temps. Liam s'assoit sur sa chaise derrière le bureau et allume son téléphone.
— l'incendie c'est produit ici... Pas vrai ? Demandé-je.
Il ne lève pas sa tête et ouvre un tiroir. Sans rien prononcer, il me balance sur la table le dossier. Curieuse, je m'avance et attrape les papiers. Dessus, il y avait un carré rouge avec « Non résolue » dessus. En ouvrant, je vois une photo. Une femme, souriant avec deux enfants se tenant devant elle. Je parcours les feuilles et découvre des écrits. Plusieurs phrases sont surlignées. « Un incendie décime une famille » « Le tueur toujours en fuite ». Sûrement Liam. Ce n'est pas en rapport avec l'incendie de 1999. Je reprends la photographie et remarque les mêmes traits qu'il y avait sur l'image au sous-sol. Je fais vite le lien. Un petit bout de journal est scotché.
« Quelques mois après l'incendie au centre de Portland en 1999, le même scénario se produit non loin. Une nouvelle famille devient victime d'une attaque et une seule personne survit. Un enfant orphelin a été trouvé dans un état critique, brûlé au 2ème degré profond, il fut vite emmené aux urgences. Aucune nouvelle n'a été donnée pour le moment. Est-ce la même personne qui a causé ce drame aux deux familles ? »
Je fronce les sourcils. Liam a survécu à ce que ses parents et son frère n'ont pas pu. Il a dû vivre le reste de sa vie seul, comme moi. Il veut voir la mort d'Emile pour se venger de ce qu'il a osé faire. Peut-être que tous ces meurtres commis sont faits exprès, des personnes travaillant pour Emile ? Cependant, je me demande comment il sait son identité. Après plusieurs recherches sûrement et de gars comme les chinois ou Afra.
En levant les yeux, Liam n'est plus sur sa chaise, en regardant autour de moi, je le vois prêt du mur. Il étudie les photos puis touche un fil en continuant.
— J'ai été mis dans un orphelinat. Je pensais que ma vie était finie...
Il continue de suivre le chemin du fil en continuant son monologue,
— Puis grâce à quelqu'un, j'ai réussi à sortir de ce gouffre petit à petit. Je ne pensais plus à ce qu'Emile m'avait fait et je ne pensais qu'à ce que moi je pouvais faire. J'étais heureux malgré l'enfer que je subissais dans cet orphelinat.
Il s'arrête sur une photo. Je ne la vois pas, il l'attrape et le froisse avec sa main, toute sa colère se déchaîne sur ce bout de papier. Je ne bouge pas du bureau.
— Une nuit, je voulais m'enfuir avec cette personne et j'étais prêt à tout pour nous sauver. Lorsque je suis arrivé dans sa chambre. Il n'y avait personne, la fenêtre ouverte... Je crois que le plus dure cette nuit-là était de la voir partir en courant. Partir loin de cet abîme, sans se retourner. Sans réfléchir à qui elle avait laissé dans les ténèbres et sans penser à qui elle avait arraché le cœur.
Il a eu le cœur brisé. Peut-être que toute sa rage est venue de là ? Tout mon « destin » serait lié à cause d'une putain de personne qui a joué un peu trop à l'égoïste ? Mes lèvres s'entrouvrent enfin après plusieurs minutes sans rien dire. Il se retourne et jette le papier au sol. Il pince ses lèvres et sourit.
— On va sortir. Une personne peut m'aider.
Il dit bien « moi » et non « nous », mais à quel point a-t-il été détruit pour qu'il devienne aussi égoïste ? Je suis d'autant plus surprise qu'il dise ça. « Sortir », je crois que c'est la première fois que j'entends ce mot venant de lui, surtout s'il m'autorise. Mais où veut-il aller ? Dans quel plan nous emmène-t-il ?
****
Prête à sortir, je suis retenue par une main qui me tire dans le siège. Le visage de Liam se trouve juste en face du mien, son haleine sent le café qu'il a engorgé avant de partir.
— Si tu tentes quoi que ce soit Aurélie, cette fois si, tu ne sortiras pas vivante de cette boîte.
Je plisse les yeux et hoche de la tête. Je ne dois pas essayer de m'enfuir, de le droguer ou autre truc, tels sont les mots du tueur qu'il n'a cessé de me répéter. Juste après la sortie de la ville, nous nous sommes arrêtés devant une grande porte où beaucoup de personnes rentrent. La personne qui peut l'aider est sûrement là-dedans.
— Oregan est quelqu'un de très ouvert, ne dit rien.
Sans rien ajouté, il sort et je le suis. Il s'avance d'un pas lent et rentre. La musique est à son plein dans la salle. Plus loin, on aperçoit des danseuses, le bar est à l'opposer. L'endroit est sombre, seules les lumières l'illuminent de nombreuses couleurs.
— Ne reste pas trop loin de moi.
— Pourquoi ? Tu as peur que je m'enfuie ?
Il se retourne brusquement et attrape mon poignet. Il le lève jusqu'à mon visage et approche son corps du mien.
— Il y a beaucoup de personnes qui veulent te déshabiller sans te donner de l'argent ici, alors si tu veux tenter l'expérience, ne compte pas sur moi pour te sauver.
J'avale ma salive d'une traite et détourne mes yeux autour de moi. Il me lâche et recommence sa marche à travers la foule. Je ne le perds pas de vue et avance d'un pas rapide. Rapidement, on arrive dans une autre pièce. Deux Hommes sont en train de s'embrasser sur un sofa. Liam tousse et le blond se retourne, nous regardant à tour de rôle.
— Tiens, Liam. Je ne m'attendais pas à te voir.
L'un des jeunes hommes part, vexé que l'on interrompt leur moment. Le brun se lève et essuie sa bouche. Il me détaille de haut en bas en souriant. Il ne porte d'un caleçon et une chemise noir à moitié ouverte. En effet, il est très « ouvert ».
— Tu veux faire un marché avec elle Liam ?
— Non.
On se regarde, le même mot est sorti de notre bouche et je ne m'attendais pas à ce que le tueur tourne ses yeux en premier.
— Elle n'est pas à vendre, précise-t-il. Pas encore en tout cas.
Le mot "vendre" n'arrive pas tout à fait à quitter mes oreilles. Mais qui vend encore des femmes au XXIe siècle dans un pays occidental ? Dans quel monde vit-on ?
— J'ai une affaire à te proposer.
Le brun attrape un verre rempli d'un liquide transparent et me le tend. Je n'ai pas le temps de faire un quelconque geste que quelqu'un attrape le récipient. Liam me regarde et le repose sur un table. L'autre rigole un peu puis d'un coup sec engloutit un liquide jaune et allume un joint.
— Sort Aurélie, s'il te plaît.
Pour la première fois, il me demande poliment, mais je suis curieuse de savoir pourquoi je n'ai pas le droit de rester.
— Oh voyons Liam, notre chère invitée fait bien partie de ton affaire, n'est-ce pas ? Après tout, tu es celui qui l'a enfoui dans tes emmerdes après Emile, évidemment. Vous êtes les mêmes, ça on ne peut pas vous le cachez.
Avant que Liam n'ait le temps de dire quoi que ce soit, je réplique :
— Tu connais Emile ?
— Certainement mon sucre d'orge, mais tu as eu de la chance : Liam a su te cacher des regards. Il est passé à l'action à ce que j'ai entendu dire, mais ça ne s'est pas passé comme prévu.
« Il » ? Emile ? ou Liam ? Le bourreau me murmure de sortir mais je ne bouge pas. Il a demandé où est-ce qu'il pouvait me trouver. C'est un peu l'œil de la ville si je comprends bien. Il me prend le bras pour me forcer à bouger. La voix du « sage » parvient à mes oreilles.
— Tu as échappé à Emile cette nuit-là, tu as vu ou entendu un détail qu'il a oublié de dissimuler.
Un détail ? Pourquoi est-ce si dure de s'en rappeler ? Je me rappelle cette nuit comme si c'était hier, mais je ne me souviens d'un quelconque détail. Liam me tire dehors, mais avant qu'il ne ferme la porte derrière lui, sa voix revient à la charge :
— Les personnes les plus proches sont souvent les pires Aurélie. Fais attention à qui tu parles à l'avenir.
****
Je rigole avec l'homme qui se trouve en face de moi. Je ne sais plus son nom, mais je vais l'appeler Beau gosse. Grand, cheveux bruns, plus tôt musclés et son t-shirt tallait parfaitement son cops de rêve. Je me serre un autre verre de je ne sais quoi et avale d'un cul sec. Je tousse puis continue de parler. Je suis bourrée, je ne sais même plus ce que je fous ici, ni même où je suis.
Je me penche et la drogue arrive dans mon cerveau, je renifle pour éviter que quelque chose tombe. Je souris lorsque l'on me tend un objet enroulé et avec une substance qui sort du papier. A moitié fumé, je le prends et crapote avant de tousser. La musique est d'un rythme lent, je me lève et tire le jeune homme vers la poste de dance. Je le colle, fais du collé serré.
Je bouge mes hanches contre les siennes, les mains baladeuses de l'homme qui se posent sur mes hanches, mes fesses et ça ne me gêne plus d'un coup. Je suis bien et je crois que je n'ai jamais eu une meilleure soirée.
Nos visages proches, il s'approche doucement. Mon cœur bat à tout rompre. Il me caresse les joues avant qu'il se morde la lèvre inférieure, alors que le souffle du jeune homme s'écrasait sur mes lèvres, un gros bruit arrive à mes oreilles. La musique s'arrête et un grand silence se place dans la boîte de nuit.
Des personnes en tenu bleu rentrent de force, un pistolet à la main. Il cri et demande à tout le monde de mettre leur main en évidence. Puis, un nom parvient à mes oreilles. « Liam ». Ils le cherchent. Je rigole au fait que je n'ai aucune idée d'où il se trouve. Ils commencent à bouger dans tous les sens. Je n'arrive pas à réfléchir correctement. Je ne tiens plus l'alcool comme avant.
On me tire par le bras et en un quart de secondes, je me retrouve dans une ruelle, collée à un mur et la bouche recouverte d'une main.
— T'as bu quoi comme merde ? Me demande Liam.
Je dégage sa main.
— Je n'ai pas que bu si tu veux savoir, je réponds fière de moi.
Il hausse les sourcils.
— J'étais prête à embrasser un mec avant que l'on ne m'interrompe, ça fait graaaave longtemps que je n'ai pas baisé, je m'esclaffe avec un son sortant de ma bouche.
Il lève au ciel ses yeux et me regarde à nouveau.
— Tu ne m'avais pas dit que tu tenais l'alcool ?
Un sourire se forme sur ses lèvres parfaitement dessinées.
— je l'aurais pris avec moi, on serait allé dans un hôtel quelconque, et il m'aurait pris toute la nuit.
Je parle en continuant de rigoler alors qu'il reprend son expression sérieuse.
— J'aurais crié son nom pendant que tu continuerais de parler avec monsieur-j 'embrasse-un-mec
Son poing s'écrase sur le mur et il baisse sa tête. Il murmure :
— Je ne t'aurais pas laissé partir avec ce crétin.
— Parce que toi tu n'en es pas un ? Me frapper et me donner presque à baiser ?
Sa tête se redresse. Il tend le bras pour saisir une mèche de mes cheveux épais qui s'est échappée de ma queue de cheval. Il la coince très lentement derrière mon oreille et un frisson me parcourt. Il dessine un cercle avec son index autour de mon oreille, puis tire délicatement sur le lobe.
Il me dit une phrase mais je n'écoute pas, je suis ailleurs, je n'ai plus mal à la tête. Il pousse un peu plus mon corps contre le mur. Je sens en bas la tension mais je ne m'en préoccupe pas, ses yeux marrons me transpercent et cherchent à souder mon âme.
— Soit tu m'embrasses soit tu enlèves tes mains sales de mon corps.
— Parce que tu crois qu'un chantage va me faire réagir ? Ricane-t-il.
— A toi de voir si tu veux que les flics te trouvent plus vite que prévu.
Il rigole. Sa tête tombe en arrière et sa main droite vient se positionner derrière sa nuque. Hésitant, il s'approche. Son souffle se colle à mes lèvres, elles s'entrouvrent attendant un contact. Je suis ivrogne et je profite un peu de la situation, après tout, un petit égard ne fait pas de mal ? N'est-ce pas ?
— Qu'est-ce que tu deviens Aurélie...
Nos nez se frôlèrent et nos lèvres se collent les unes sur les autres.
A/N_
je me sens toute puissante :
Bon. Je sais que certains d'entre vous veulent me tuer en ce moment, mais bon, je suis vraiment désolée, je suis obligée de vous quitter ici sinon, je n'arrêterai pas ce chapitre. J'ai écrit un long chapitre cette fois-ci parce qu'il le fallait tout simplement ! XD Je pense que lorsque vous avez lu le début, je pense que vous avez compris que quelque chose va se passer entre eux, ou pas...
Liam nous dévoile un peu plus sur son passé et qu'en pensez-vous ? Sa petite histoire de jeune enfant amoureux était-elle touchante ?
Qu'est ce qui vous choque le plus dans ce chapitre ? Ce que vous avez le plus aimé?
On va bientôt découvrir qui est ce Emile. Et j'ai vraiment hâte que vous le découvriez. C'est une clef de l'histoire et beaucoup de choses vont être expliqué grâce à lui ! J'ai voulu vous aider à découvrir qui était Emile en avance en vous donnant un petit indice : "Les personnes les plus proches sont souvent les pires Aurélie." C'est vrai, ce n'est pas beaucoup, mais si j'en donne plus, tout sera découvert et ce n'est pas trop mon but pour l'instant !!