BONBONS HARIBO & autres sucre...

By larmesmauves

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TAGADA, 300 g DRAGIBUS SOFT, 300 g LES SCHTROUMPFS, 300 g CROCO nouvelles couleurs, 280 g CHAMALLOWS, 300 g ... More

PROLOGUE
TAGADA, 300g
DRAGIBUS soft, 300g
LES SCHTROUMPFS, 300 g
CROCO nouvelles couleurs, 280g
BILAN, 1180g
CHAMALLOWS, 300g
OURS D'OR, 100 g
ŒUFS AU PLAT, 300 g
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LES ORANGINA PIK, 275 g
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BAMS, 300g
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HAPPY-COLA, 200g
BILAN, 1025g
ÉPILOGUE
(mon bilan)

OURSONS CHOCOLAT, 700 g

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By larmesmauves



Trois mars 2013 – AVEC MAËL

(pour ceux qui ont des difficultés en anglais, je recommande d'avoir google traduction à côté hihi)

Au lycée, tout le monde était excité. Même Maël. Les correspondants américains des Secondes étaient arrivés. Les correspondantes également mais ça, Maël s'en fichait. Maël avait un correspondant sympa. Un certain Brandon très cliché. Mais le correspondant qui l'intriguait : c'était celui de Gauthier, un gars barbu de sa classe. Gauthier avait eu Nathaniel et à part sur les pubs pour Amour Sucré, Maël n'avait jamais, ô grand jamais rencontré un Nathaniel.

Et le plus flippant c'était que ce Nathaniel-là ressemblait à celui d'Amour Sucré : blond, grand et souriant.

Maël le trouva très beau. Il y pensa quelques soirées. Brandon, lui, jouait avec lui sur sa console, demandait s'il pouvait inviter Enora plus souvent pour qu'elle amène avec elle Summer, fille encore plus clichée. Comment est-ce que des parents américains avaient pu mettre dans le même bahut un Brandon et une Summer ? C'était insensé voire surréaliste. Surtout que Maël s'appliquait à prononcer les prénoms américains comme il le fallait : « Seumeurre » et « Branedeune ». Brandon est sympa au quotidien mais particulièrement ennuyant.

L'exemple parfait de l'ennui fut cette discussion le deux mars :

- Your friend is pretty, what is her name again ? demanda Brandon.

Maël avait un bon niveau en anglais. Il répondit simplement :

- Enora.

Maël pensait à Nathaniel et sa beauté. Ça l'avait ébranlé.

- Yeah, Enora is pretty but she is too pretty for me. I was talking about the other girl, you know, the blond one.

Oh, « Claire. »

- OK, Claire, she is nice tho.

Maël en voulait légèrement à Brandon de classer ses amies selon ses critères de beauté. OK, Enora avait des traits plus fins, plus beaux. Mais était-ce une raison de prendre Claire comme un second plan amical ?

Brandon restait deux semaines chez lui avant que Maël et sa classe partent aux USA dans la banlieue de New York, là où ces riches correspondants vivaient tranquillement.

Leur entretien s'était arrêté là. Brandon alla prendre sa douche et Maël se remit à penser au doux sourire de Nathaniel. C'était plus fort que lui et les paroles d'Enora en troisième lui revenaient en mémoire : « Normal que tu trouves les gars beaux. Ils sont beaux les garçons. Toi aussi t'es beau mon coco ». Enora ne s'était jamais rendue compte de la portée de ses mots. À chaque fois qu'il les ressassait dans sa tête, Maël retrouvait du courage et n'avait plus peur de ne plus faire partie du moule de la société. Il n'y avait qu'elle qui savait. Mais Maël avait peur que les autres le devinent. Même si tous les jeudis la bande à quatre se retrouvaient, il y avait toujours cette distance que Maël s'imposait sur ce secret-là. Il n'était pas encore sûr. Peut-être qu'il n'est pas seulement gay, peut-être qu'il est vraiment gay, peut-être qu'il tente de se persuader qu'il n'est pas gay.

En fait, Maël avait du mal avec le mot « gay ». Parce que c'était le genre de mot à changer tout une vie.

« Je suis gay. » Ah. « Il est gay. » Oh. C'était parti pour la bande son dramatique.

Il ne savait même pas pourquoi il le ressentait comme si c'était une tragédie. Alors que non, aimer le même sexe était loin d'être tragique pas vrai ?

Il n'aimait pas l'idée que s'il faisait un coming out dont il n'était même pas sûr, tout le monde le verrait différemment. Oui il était « différent ». Mais Maël n'avait jamais cherché à l'être, Maël n'avait jamais cru un seul jour qu'il allait trouver les garçons beaux au point de les préférer aux jolies filles.

« Normal que tu trouves les gars beaux. Ils sont beaux les garçons. Toi aussi t'es beau mon coco ».

À chaque fois qu'il se le répétait, il se sentait mieux. Enora le cernait et il ne pouvait qu'en être heureux. Elle n'avait jamais employé le mot « gay » en sa présence. Elle disait juste naturellement : « Tu crushes sur lui » ou « Il te plaît ? » comme tout le monde le ferait hétérosexuellement parlant. Et avec elle, Maël se sentait vraiment soulagé sur ce point, il n'était pas tout seul dans cette quête de soi.

***

Ce qui était flippant avec Brandon, c'était qu'il était aussi stéréotypé que son prénom. Aux Etats-Unis, ils jouaient à la crosse mais prenaient beaucoup de plaisir à se vanter de sa période où il jouait dans l'équipe de basket. En fait, Brandon était un cliché tellement cliché que Maël n'en revenait pas.

Il se lavait très peu de la semaine, abusait de son déodorant, sortait avec des filles qu'ils trouvaient fréquentables. C'était un charmeur. Et ça n'étonnerait même pas Maël s'il couchait avec Summer la pompom girl une fois sur deux.

Aux Etats-Unis, il avait la plus grande maison, la plus belle voiture et allait sûrement être dans quelques années, le roi de la prom.

En ce dimanche trois mars 2013, sa mère avait décidé de bruncher avec quelques amis. Maël en était particulièrement content : sa mère sortait, vivait sa vie et s'épanouissait. Elle ne s'inquiéta pas pour son fils et son anniversaire, elle savait qu'il ne serait pas seul.

Maël proposa à Brandon d'aller chez Claire pour fêter son anniversaire en avance. L'Américain n'avait plus l'air si enchanté que ça à l'idée de revoir les amis de son correspondant. Maël se renfrogna et dut admettre que le correspondant était roi et qu'ils arriveraient tout pile à 20 heures et quart pour la soirée film du dimanche.

Entre-temps Maël et Brandon décidèrent d'allumer la Play et jouer tranquillement pendant quelques heures.

- Do you like pussies dude ? interrogea Brandon comme si de rien était alors que Maël buvait dans sa brique de jus d'orange.

Maël ne recracha pas sa gorgée même s'il l'aurait voulu. Il l'avala distraitement.

- Pussies ?

Maël ne comprit pas sur le coup. Parlait-il vraiment de ça ?

- You know what girls have instead of our penises.

Brandon parlait vraiment de ça. Le sujet où Maël était le moins à l'aise au monde.

- Why are you asking this question ? demanda Maël pour contourner la question.

Le brun baraqué posa sa manette et se tourna vers le blond.

- Because I think you don't like pussies. It looks like you like dicks. Who can't be in love with your French girl friends ? They are hot as hell and pretty like the moon !

Maël comprit presque tout le message passé. Il se rembrunit, se sentant à découvert.

- It's not because I don't like them in that way, that means I like dicks. tenta-t-il pas si sûr de son anglais.

Brandon lâcha un « coward » et Maël dut sortir son google traduction pour réaliser que le brun venait de le traiter de « lâche ».

- I am not a coward, what are you talking about ?

Le brun sentait bon son déo' et passa ses mains dans ses cheveux distraitement.

- Are you surprised if I tell you that I am exactly as coward as you are ?

Maël n'en revenait pas. Venait-il de lâcher une bombe comme ça, dans son salon alors qu'ils étaient tous les deux tranquillement en train de jouer à un jeu vidéo.

- You ? Are you kidding ?

Il se foutait sûrement de Maël. Il se foutait carrément de lui, même. C'était un piège et Maël ne devait pas tomber à l'intérieur.

- I like dicks. Vaginas are cool but no as cool as dicks. I think I really like you by the way.

Le monde se mit à tourner. Est-ce que Brandon venait réellement de déclarer sa flamme en calant deux trois remarques sur les appareils génitaux hommes-femmes ?

- OK, nevermind, I throught you too, termina-t-il en haussant les épaules comme si de rien était.

Pour Maël, les Nathaniel n'existaient plus. Maël n'avait jamais été en présence d'un gars qui ressentait peut-être de l'attirance envers lui, envers le Maël qui avait grandi de douze centimètres cet été, le Maël qui croyait que sur Terre tout le monde était trop hétéro pour lui qui ne savait pas clairement s'il était gay ou non.

- So what are you doing with my friends all day ? And Summer ? Are you playing with them ? demanda Maël qui ne comprenait pas tout forcément.

Brandon répondit sans gêne :

- They are my cover in case.

Maël crut que tout ceci était une plaisanterie. Le blond ajouta « not cool » ce qui était vrai en passant : ce n'était vraiment pas cool de jouer avec les cœurs des filles. Surtout celui de Claire. Il ne voulait pas, lui non plus, être piégé par Brandon Griffin.

- You ? Gay ? Seriously ?

Brandon soupira.

- Why are you thinking that it is so unbelievable ? I'm not gonna scream and shout it but, yes : it's true, I'm gay, I'm cool with that.

Le Français déglutit. Il n'arrivait pas vraiment à y croire. Ce gars était tous sauf homosexuel à ces yeux. Pourquoi est-ce que l'image qu'il s'était faite de lui venait de se briser en mille morceaux ? Maël hésita.

- I think I like guys too. But I'm not sure, avoua Maël.

Brandon lui sourit d'un air décontracté.

- Wanna test ?

Maël fronça les sourcils et reprit sa partie tranquillement. Puis il y eut ce moment où toute la pièce fut beaucoup trop silencieuse pour lui et il se tourna vers Brandon.

L'Américain le fixait, penaud, avec des yeux pleins de malice.

Puis, ils se sont embrassés.

Ce souvenir resterait gravé dans sa mémoire. Après tout, pour la première fois en seize ans, il embrassa quelqu'un et pas n'importe qui, un garçon.

***

Maël et Brandon s'embrassèrent longtemps. L'un avait chaud et l'autre s'était déjà mis torse nu pour l'occasion. Mais Maël l'arrêta sur ce point, le baiser était déjà un trop grand pas pour lui. Mais il se sentait merveilleusement bien, la gorge nouée, le cœur battant. Ouais, Maël s'en était rendu compte finalement. Il aimait les garçons.

- So you're gay too, remarqua Brandon.

Maël se surprit à acquiescer machinalement avant d'attendre la permission pour l'embrasser une nouvelle fois. Il y eut la langue, la chaleur, la tension. Peut-être pas les papillons car Maël n'était pas amoureux. Le beau Nathaniel aux yeux bleus n'existait définitivement plus. À la place, les pensées et la vision de Maël furent accaparées par un brun musclé aux cheveux mal coiffés.

- Do you want to suck me ? interrogea Brandon toujours aussi confiant.

Maël avala sa salive. Il n'en avait sincèrement pas envie sur le coup.

- I don't think I am ready, avoua Maël.

Brandon enchaîna sur un « that's fine » avant de rembrasser le Français. Maël ne savait plus quoi ressentir. Ce n'était pas très intense mais ça l'était assez pour éveiller tout son corps (note de l'auteur : et même ce qu'il ne voulait pas faire éveiller mais ça c'est PEGI 18 donc on censure)

***

Ils arrivèrent chez Claire en retard de quelques minutes. Maël se sentit mal de ne pas être arrivé à l'heure, surtout qu'il était toujours le plus ponctuel de la bande habituellement. Mais Brandon avait pris un malin plaisir à lui embrasser le cou dans un coin du square entre deux arbres. Puis Maël avait fait la pareille un peu plus loin et ils avaient perdu du temps avec toutes ces papouilles.

Ce qui était compliqué, c'était qu'aux yeux de Maël, tout ceci était devenu aussi addictif qu'irréel. Embrasser Brandon n'était pas sérieux, il le savait. L'Américain le manipulait un peu pour occuper son temps. Mais Maël était sincère quand il passait sa main dans ses cheveux où quand il sentait son cœur rebondir trop fort. Alors à la fête, il se distança de lui. Le brun s'amusa à traîner avec Claire, faire connaissance avec elle, lui verser un verre, lui sourire angéliquement.

Peut-être que tout ce qui s'était passé n'avait eu lieu que dans la tête de Maël. Peut-être que tous les mots vulgaires qu'avait sorti Brandon n'avaient jamais été sortis. Peut-être qu'il avait juste tout imaginé comme un con en manque d'aventure.

- Joyeux anniversaire petit con ! Lança Enora en sautant dans ses bras.

Il l'étreignit de façon à ce qu'elle se rende compte que quelque chose cloche. La brune recula d'un pas, fronça les sourcils, tira Maël dans un coin.

- Qu'est-ce qu'il y a Maëlou ? Quelque chose ne va pas ?

Il se sentit tellement soulagé de l'entendre le lui demander. Ils allèrent se terrer dans une des chambres de Claire, loin des autres. Il rougit en fermant la porte puis avoua :

- J'ai embrassé Brandon aujourd'hui. Beaucoup embrassé. Tellement embrassé que je crois que j'en redemanderai sûrement.

Enora fronça ses sourcils, désorientée. Maël lui raconta tous les détails sur cet après-midi étrange.

- J'aimerais vraiment me réjouir pour toi, mais Brandon, je sais pas. Je le trouve un brin trop manipulateur pour te vouloir du bien, assura-t-elle sérieusement.

Maël était d'accord sur ce point.

- Évite-le Maël d'accord ou alors fais gaffe, vraiment. Ça me surprend qu'il s'annonce in love de toi comme ça. Bien sûr qu'on peut tomber in love de toi, mais il me paraît louche. En fait, j'ai surtout l'impression qu'il est en manque avec ce type de comportement.

Il lui accorda ce point.

- Et c'est parce que tu sens que cette histoire va mal finir que tu te sens mal ? demanda la brune.

Maël réfléchit longuement en pensant à tout ce qui lui passait par la tête.

- Je sais pas, j'ai juste l'impression d'être perdu.

Eno' lui prit la main pour lui donner du courage. Il le ressentit. Ensuite, elle posa sa tête sur son épaule et sortit de sa poche le reste d'un paquet d'oursons au chocolat.

- Je crois que j'ai des caries, je sais que tu les adores alors finis-les, affirma sa meilleure amie d'une voix empreinte de douceur.

Maël préméditait un malheureux événement, il le sentait au fond de lui. Mais quelque chose en lui conseillait clairement de ne pas prendre ses distances, de braver des interdits. Surtout que maintenant qu'il lui plaisait, toute la merde dans les yeux qu'il avait en voyant Brandon s'était transformée en une étrange et vivace addiction.

Maël s'apaisa en l'écoutant chanter et dévora le petit ourson de guimauve recouvert de chocolat.

Enora était une vraie amie. Tellement vraie qu'elle apaisait tous ses maux avec quelques mots. Et c'était puissant d'avoir une amitié pareille, forte, robuste, puissante et formidablement mutuelle.

Même âgé de 16 ans, Maël avait toujours beaucoup trop peur de se précipiter dans le monde des grands adolescents. Au fond, il savait très bien qu'il restait un peu trop innocent, même à ses dépens.

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