La théorie des cactus

By Imaxgine

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Logan, c'est le grand brun aux yeux bridés qui aime les drames, ceux qui se terminent par de longs dialogues... More

Avant-propos.
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Épilogue.
Mot de la fin.

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By Imaxgine


Ça sautait aux yeux : j'allais me choper une crise cardiaque rien qu'en regardant mes frites. Salées à souhait, voilà à quoi ressemblait celles que m'offrait McDo. À la base, je n'étais pas un grand fan de cette chaîne de fast-food, mais Lawrence avait tellement insisté que j'avais fini par craquer. Lawrence et l'alcool faisait un très mauvais duo : mon ami devenait aussi têtu qu'un âne. Argumenter avec lui ne servait donc à rien.

Assis à une table près de l'entrée, j'observais les gens qui passaient. Il y avait une bonne raison qui me poussait à éviter les McDos tard en soirée : c'était le refuge idéal pour toutes les personnes ivres, défoncées ou simplement bizarres. Le centre-ville de Toronto offrait son lot de particuliers, de pas-très-fréquentables et de toxicomanes hirsutes. À croire qu'ils s'étaient tous passés le mot pour se pointer au McDo ce soir-là.

Profitant du fait que je regardais ailleurs, Sacha m'a piqué une poignée de frites. Je l'ai remarqué trop tard : elle les avaient déjà englouties. Je l'ai dévisagée, les yeux plissés. Elle a ri.

— Ah, parce que ça t'amuse ? ai-je demandé.

Sacha a ri de plus belle, se moquant ouvertement de moi. Voilà : elle venait de déclarer la guerre.

— Logan, tu n'arrêtes pas de te plaindre que ces frites vont nuire à ta santé, s'est-elle défendue. Je te sauve la vie en faisant ça. Tu devrais me remercier.

— Ouais, c'est ça. En fait, tu te fiches de moi.

— T'as remarqué ?

Elle a réussi à m'arracher un sourire.

— Alors comme ça, on est rendu à se partager nos frites ?

— C'est supposé être une étape marquante de notre relation ?

Sacha a de nouveau piqué dans mon assiette, mais cette fois je n'ai rien dit.

— C'est un truc de couple, ça.

— Te fais pas d'idées, non plus.

J'ai ri.

Lawrence s'est pointé, accompagné de deux filles qui avaient l'air d'être dans le même état que lui. L'une d'entre elle s'est entassée avec mon meilleur ami dans la banquette qui me faisait face, obligeant Sacha a se presser contre le mûr. La deuxième fille s'est assise à côté de moi. J'ai jeté un coup d'oeil à mon amie. Celle-ci semblait tout aussi dépassée par la situation que moi.

— Tu nous présentes pas ? ai-je interrogé Lawrence.

— Ah, ouais ! Voici Emma...

— Emmie, a corrigé la fille à sa droite.

Emmie... Et, euh, Gina. Elles sont sympas.

— C'est vrai, on est super sympa !

Tous les trois se sont mis à glousser. Décidément, Lawrence était plus doué pour se faire des potes lorsqu'il était soûl.

— Alors où vous êtes-vous rencontrés ? ai-je demandé, sceptique.

— Il y a deux minutes, près du distributeur de ketchup, a répondu Lawrence. Hé, mec, tu vas manger ton burger ?

J'ai fait signe que non.

— Ça, c'est quelqu'un de bien ! Logan, t'es le meilleur des meilleurs potes.

— C'est pas comme Gina qui refuse de partager la moindre bouffe. Quelle égoïste ! a lancé Emmie, accusatrice.

— Hé ! Je tiens à ma bouffe, d'accord ? Pas question de partager !

— Toi et ta bouffe... C'est tout une histoire d'amour.

J'ai mangé quelques frites, en jetant un coup d'oeil circulaire à la tablée. Un mec plutôt soûl, deux filles que nous ne connaissions pas, une blonde qui s'amusait à me piquer des frites et un gars banal. Voilà de quoi était composé notre étrange bande créée à l'improviste. Le McDo était, à cette heure, le refuge des gens bizarres et en nous observant attentivement, il n'y avait aucun doute : nous appartenions à cette catégorie.

Emmie s'est tournée vers moi.

— Toi, tu t'appelles comment ? m'a-t-elle demandé.

— Logan.

— C'est un joli prénom.

La fille à ma droite, Gina, me regardait drôlement. En l'observant plus attentivement, j'ai compris qu'elle était beaucoup plus saine d'esprit que son amie. Elle était bien plus sobre qu'Emmie, sans pour autant avoir toute sa tête.

Elle m'a longuement regardé.

— T'es pas moche, tu sais.

J'ai manqué de m'étouffer avec ma boisson gazeuse.

— Merci ?

Sacha ricanait dans son coin, à l'affût de notre conversation.

— T'es célibataire ?

— Euh, ouais.

Gina a souri, malicieusement. J'ignorais ce que cette fille avait en tête, mais je me doutais bien que c'était lourd de sous-entendus.

— T'es carrément son genre, a fait remarquer Emmie.

— C'est-à-dire ?

— Les gars « pas moches » aux allures d'intellectuel. Je parie que tu sors des phrases philosophiques à toutes les deux minutes et que t'es un peu mal dans ta peau.

— Pourquoi j'ai l'impression que tout le monde essaie de me foutre dans une case ? On ne se connaît pas, tu ne peux pas savoir qui je suis.

— C'est plus facile de mettre les gens dans des cases que de leur chercher une certaine profondeur, a répondu Sacha.

Ça m'a arraché un sourire. C'était du Sacha tout craché, ça. Les autres l'ont tous regardée, ébahis.

— T'es qui ? a demandé Emmie.

— Sacha Macleod. Ravie de te rencontrer.

— Tu sors avec Logan ?

Lawrence a ricané.

— Pas encore !

Sacha et moi l'avons foudroyé du regard simultanément.

— Il n'y a rien entre Logan et moi.

— Pour le moment, a précisé mon ami.

— J'ai déjà un copain.

Pour faire mal, ça faisait mal. Ce n'était pas comme si je ne le savais pas, mais l'entendre dire de vive voix m'en faisait prendre pleinement conscience. Et ça, ça me faisait l'effet d'une gifle.

— Que tu trompes sans arrêt, je te rappelle.

Mon amie n'a pas apprécié la remarque de Lawrence. Son visage a viré au rouge en l'espace de quelques secondes seulement. Ses mâchoires se sont crispés et je l'ai sentie qui tentait de retenir sa répartie. J'ai bien fini par croire qu'une dispute allait éclater, mais Sacha est étonnement redevenue zen. Elle a joué avec la paille de sa boisson gazeuse, ennuyée.

Je me suis raclé la gorge, histoire de briser le malaise qui s'était installée à la table.

— Vous venez de Toronto, les filles ?

— Non, de Montréal.

Sacha a brusquement levé les yeux, intéressée.

— Vous parlez français ?

Emmie a dit quelque chose dans une langue aux sonorités familières, me laissant assumer qu'elle parlait bel et bien français. N'ayant suivi que les cours obligatoires du primaire, j'étais incapable de comprendre ce qu'elle disait. Elle aurait pu m'insulter et je ne l'aurais même pas compris. Note à moi-même : apprendre une langue étrangère pourrait m'être utile.

Puis, c'est Sacha qui s'est mise à parler, dans la même langue qu'Emmie. Cette-dernière a souri, contente de pouvoir communiquer dans sa langue maternelle. Gina s'est vite glissée dans la conversation. Du coin de l'oeil, je me suis aperçu que Lawrence était aussi perdu que moi. Tous les deux, nous ne comprenions pas un mot de ce qu'elles disaient. Les quelques cours de français que nous avions eu lorsque nous étions gamins nous permettaient seulement de saisir la base. Le « bonjour », le « merci » et celui que je considérais comme le plus essentiel : le « où sont les toilettes ? ».

— Tu parles français ? ai-je interrogé Sacha.

— Oui.

— Depuis quand ?

Elle a souri.

— Depuis longtemps, a-t-elle admis. C'est la langue maternelle de mon père.

— Je l'ignorais.

Et c'est loin d'être la seule chose que j'ignore à ton sujet, pas vrai ? aurais-je voulu lui demander. Malheureusement, ce n'était pas le bon moment. Je n'avais pas envie de faire une scène devant tout le monde.

On discuté encore un moment avec les deux montréalaises. Puis, l'état de Lawrence a empiré. Il n'était pas si soûl, mais ce n'était un secret pour personne : un chagrin d'amour avait autant d'impact que de l'alcool. J'ai fini par prendre en pitié mon meilleur ami.

— Bon, je crois qu'on va rentrer, ai-je demandé.

— On commençait tout juste à s'amuser ! a protesté Emmie. Vous êtes sûrs que vous ne voulez pas rester ?

— T'as vu dans quel état se trouve Lawrence ?

— Hé ! Je vais super bien, je te signale.

L'instant d'après, il a couru à la salle de bain pour y vomir ses tripes. Si vous voulez savoir, le McDo et l'alcool ne font pas bon mélange.

Sacha a piqué les dernières frites qui me restaient, mais encore une fois, je n'ai pas été assez rapide.

Nous sommes tranquillement sortis du McDo, après avoir récupéré Lawrence aux toilettes. Les filles nous ont salué, le sourire aux lèvres. Gina m'a agrippé le bras et en a profité pour glisser un bout de papier à l'intérieur de la poche de ma veste.

— Tu m'appelles, d'accord ?

— Euh, ouais.

— Au revoir, Logan.

Elle a posé un baiser furtif sur ma joue, avant de s'éloigner avec son amie en rigolant. Je suis resté figé, comme dans un état de transe. Elle avait prononcé mon prénom d'une drôle de manière, faisant ressortir les sonorités de sa langue. Derrière moi, Sacha se marrait.

— Quoi ?

— Rien, Logan.

Elle a rigolé de plus belle.



Sacha a conduit jusqu'à la maison de Lawrence. C'était la seule qui avait le permis et qui n'était pas soûle. Lawrence n'a donc pas eu le choix de lui refiler sa bagnole, malgré quelques protestations. Ses plaintes se sont éteintes lorsqu'il s'est endormi sur la banquette arrière. En suivant mes indications, nous nous sommes rendus sans difficulté chez Lawrence. Sacha s'est garée dans l'entrée, attirant ainsi l'attention de la mère de mon meilleur ami. Celle-ci est sortie à l'extérieur, vêtue uniquement d'un peignoir. Je suis allé à sa rencontre.

— Bonjour, Brigitte.

— Logan ! Tu vas bien, j'espère ?

J'ai hoché la tête.

— Je ne vous attendais pas avant minuit, a-t-elle dit. Vous vous êtes bien amusés à la fête ?

— Ouais, mais...

— Lawrence est ivre, c'est ça ?

Je me sentais mal de trahir mon meilleur ami de la sorte, mais je n'avais pas le choix. Brigitte Young était maligne : elle devinait absolument tout. Lawrence mettait ça sur l'instinct maternelle.

— Il ne va pas très bien ces derniers temps, m'a avoué sa mère. Je comprends qu'il soit triste, mais il ne faut pas qu'il se laisse aller.

J'ai vite compris que cette soirée était loin d'être un cas isolé. Lawrence allait-il si mal que ça ? Étais-je simplement trop aveugle pour le remarquer ?

— Tu peux me promettre de veiller sur lui, Logan ?

Je lui devais bien ça, après tout il m'avait bien aidé à sortir de l'impasse dans laquelle je m'étais mis après ma rupture avec Pénélope. Je savais ce que ça faisait de rompre avec quelqu'un et d'avoir le coeur broyé en mille morceaux. Veiller sur mon meilleur ami était tout naturel. Seulement, une drôle de sensation m'habitait. J'avais comme l'impression de me rajouter un poids sur les épaules. J'ai vite chassé cette idée folle, dégouté par mon égoïste. Tout sourire, j'ai fait une promesse à la mère de mon ami.

— Je veillerai sur lui, c'est promis, ai-je dit.

Brigitte m'a remercié, rassurée.

Le sommeil de Lawrence était si profond qu'il était impossible de le réveiller. Sacha a bien suggéré de le gifler, mais j'ai refusé, prétextant qu'il y avait d'autres solutions. Avec l'aide du beau-père de Lawrence, nous avons monté mon ami jusqu'à sa chambre au deuxième étage. Il s'avérait être beaucoup plus lourd que ce que je pensais.

Les parents de mon ami ont proposé de nous reconduire dans nos maisons respectives, mais Sacha et moi avons refusé. J'étais loin de mon couvre-feu et je tenais à passer un peu de temps seul à seul avec Sacha. Elle me devait encore des explications sur son absence d'aujourd'hui.

Après les avoir salués, nous sommes sortis à l'extérieur. Le temps était doux, pas trop froid pour un quatorze février. C'était tant mieux : j'avais horreur des hivers longs et froids.

J'ai avancé ma théorie.

J'ai souri.

— Tu as saisi le mystère des cactus ?

— Pas tout à fait, a-t-elle répondu. Il me manque des éléments, mais ça avance.

— Tu sais, c'est juste une plante couverte d'épines. T'as pas besoin d'en faire tout un plat.

— C'est là que tu te trompes, Logan.

— Tu persistes à croire qu'il y a un lien entre les cactus et les êtres humains ?

— Bien sûr que si !

J'ai levé les yeux au ciel.

— Ça frôle l'obsession, ton truc.

Elle a haussé les épaules.

— J'aime les cactus.

— Et moi, j'aime les pistaches, ai-je rétorqué. Je ne commence pas à élaborer une théorie là-dessus pour autant.

— Va savoir. Les pistaches ont peut-être mille et un secrets.

— Ouais, c'est ça. La théorie des pistaches, puisqu'on y est.

Sacha m'a frappé le bras. J'ai rigolé, parce que ça m'amusait de l'embêter.

— Est-ce que tu comptes un jour m'expliquer ta théorie ?

— Comme je te l'ai déjà dit, c'est loin d'être concret pour le moment. Lorsque ça le sera, tu seras le premier au courant.

On a traversé la rue, collé l'un contre l'autre. On s'était rapproché en marchant, sans trop le vouloir. Sa main a frôlé la mienne. Un drôle de frisson m'a parcouru le corps. Sacha a levé les yeux vers moi.

— Alors, est-ce que tu comptes appeler Gina ?

J'ai ri.

— Quoi ? a protesté Sacha. Elle est gentille et très jolie.

— Tu parles comme ma mère.

— Tu essaie de détourner la conversation ! Figure-toi que je ne suis pas dupe, Logan.

Je n'ai rien dit. Sacha a souri, victorieuse, comme si mon silence lui donnait la réponse qu'elle attendait.

— Elle te plaît, c'est ça ?

— Je n'ai pas dit ça, me suis-je opposé. Je ne la connais même pas.

— En tout cas, tu lui as tapé dans l'oeil.

J'ai levé les yeux au ciel.

— L'alcool, probablement.

— Ne dis pas ça ! Tu te dénigres sans cesse, Logan.

Sacha m'a agrippé le bras, me forçant à arrêter. Je l'ai observé attentivement.

— T'es quelqu'un de super ! Ouvre les yeux, bon sang ! s'est-elle exclamée. T'es gentil, attentionné, loyal...

Elle a marqué une pause. Ses yeux me fixaient avec une telle intensité que j'en suis venu à me perdre dans leur iris.

— Je suis persuadée que tu pourrais plaire à n'importe qui.

— N'importe qui, ah oui ?

Elle a brusquement détourné le regard.

— Tu t'es occupé de Lawrence toute la soirée, tu as même promis à sa mère de veiller sur lui, a-t-elle murmuré. Tu ne t'en rends peut-être pas compte, Logan, mais t'es quelqu'un de bien.

Et elle m'a embrassé. Comme ça, un quatorze février, au beau milieu de la rue, dans une banlieue typique de Toronto. Je l'ai embrassée à mon tour, avec l'impression que tout mon corps s'embrasait d'un seul coup. C'était maladroit, étrange. Ses lèvres avaient un goût de pêche : c'était sucré, mais délicieux. Je n'ai pas eu l'impression que ce que je faisais était mal. À vrai dire, j'avais un plaisir égoïste à embrasser Sacha.

Lorsqu'elle s'est détachée de moi, je la regardait. Il y a eu un long silence, durant lequel on ne faisait que s'observer, là, comme ça, sous la lumière du lampadaire. Je me sentais plus vivant, comme si embrasser Sacha avait réveillé en moi des sensations nouvelles.

— Tout compte fait, je ne crois pas que je vais rappeler Gina, ai-je dit au bout d'un moment.

Elle a souri.

J'ai songé à Cole Stevens qui ignorait que sa copine embrassait un autre mec le soir de la Saint-Valentin. Un mec comme moi, qui portait le nom d'une compagnie de soupe. Étrangement, ça m'était bien égal.



Je suis rentré à l'aube de minuit avec cette agréable sensation qui circulait dans mon corps. Je repensais sans cesse au baiser que j'avais échangé avec Sacha, à ces quelques secondes où tout mon corps semblait s'être réveillé d'un seul coup.

Lorsque je suis rentré à la maison, ma mère m'attendait dans le salon devant un feuilleton télévisé. Je devais avoir un sourire d'idiot sur les lèvres, car elle s'est aussitôt mise à me dévisager.

— Est-ce que t'es ivre, Logan ?

J'ai ri, heureux.

— Non, maman.

— T'es revenu à l'heure, a-t-elle fait remarquer.

— Je suis un bon fils, pas vrai ?

Ma mère m'a regardé drôlement.

— Est-ce que tout va bien, chéri ?

J'ai souri. J'ai pensé à Sacha et à notre baiser. Il y aurait des conséquences, j'en étais convaincu. Mais pour le moment, je me sentais bien. Demain, serait un autre jour. Là, j'avais tout le temps de nager dans mon bonheur naïf.

— Tout va bien, ai-je murmuré. Tout va parfaitement bien.

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