Je t'attends

By imyasminee

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Voici la suite de Yasmine les yeux ne mentent pas.Je vous présente la vie haute en couleurs de Leïla. "Je pen... More

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Les suites
Mon livre :À Mohamed,

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By imyasminee

J'ai lu un jour que le Soleil et la Lune étaient comme deux amants qui se rencontraient rarement, toujours en train de se pourchasser et qui se manquaient presque toujours de justesse... Mais de temps en temps, ils arrivaient à se rattraper et ils s'embrassaient et le monde entier regardaient en pleine admiration, l'éclipse qu'ils formaient ensemble.

Quand Chems m'a embrassé sous la pluie, c'était comme s'il y avait une éclipse, mais à l'intérieur de moi-même.

Il me tenait fermement par les hanches et moi, mes mains étaient sur son beau visage.

On a arrêté de s'embrasser et il a posé son front contre le mien. Il a touché ma joue droite. Il a commencé à sourire.

-Est ce que tu vas me pardonner un jour ?

-Non

Il me fait un bisou sur la joue.

-Tu devrait rentrer tu vas attraper froid Leïla

-Non je veux pas

-On va se voir dans quelques jours et je te ferais plein d'autres bisous

-Okay okay

-Je sais que tu voulais m'embrasser la dernière fois

-Quand ?

-Le lendemain de la fois qu'on s'était endormis dans la forêt et que je t'ai enlevé la branche de tes cheveux

- Oh punaise

-Mdrrrrr ne change surtout pas

Il me fait un câlin et me fait un bisou dans les cheveux.

-Yallah (Dépêche-toi) va à la maison

J'ai couru jusqu'à chez moi dans la pluie.

Ce soir-là, j'ai dormi avec le sourire aux lèvres.

3 jours plus tard.

Il était 21 h et j'étais dans ma chambre à faire un peu du rangement.

J'entends mon phone vibrer.

Chems -Regarde par la fenêtre.

Je le vois devant la maison avec sa capuche sur sa tête.

Il m'appelle.

-Allo?

-Salut, on peut se voir ?

- J'aimerais bien, mais je dis quoi à mes parents ?

-Tu peux pas dire que tu vas chez ta cousine ?

-Non, elle part au Maroc demain, mes parents ne vont pas me croire...

-Ahh...

- Qu'est que t'as ? Je te sens triste.

-C'est rien Leïla

-Non, c'est pas rien je le sens d'ici. J'ai une idée je te rappelle dans deux minutes.

Je cours voir mon père.

- Papa tu as les clés de la salle de boxe de Hakim ?

- Oui pourquoi ?

- J'ai envie de m'entraîner

- Leïla il est tard, dis pas n'importe quoi

Je fais les yeux tristes à ma mère.

- S'il te plait Papa, j'en ai besoin, j'ai trop de stress à faire évacuer...

Ma mère regarde mon père.

-Bon allez d'accord, mais seulement parce que tu es en vacances.

Je cours dans ma chambre et je dis à Chems de m'attendre un peu plus loin

Je sors de chez moi en prenant la voiture de ma mère.

Je vois Chems qui m'attend. Dès qu'il me voit, il monte dans la voiture.

Il était silencieux et je sentais son anxiété.

- Alors t'as remarqué la température ? Il fait très froid dehors... j'espère que tu as prévu une petite soupe à la maison.

Chems me regarde avec air exaspéré, mais un petit sourire s'est formé sur son visage.

10 minutes plus tard, on arrive dans la salle et on se place sur tapis bleu dans le fond. Il s'assoit à côté de moi et regarde droit devant lui.

- Tu sais que tu peux me dire ce qui te tracasse

-Ma belle-mère me fait chier, c'est une pute

- Comment ça ?

-Elle a essayé de me toucher et je l'ai esquivé... Elle est allée dire à mon père que je l'avais dragué, que j'essayais de coucher avec elle...

-...

-Mon père et moi on s'est engueulés comme jamais... je me suis cassé de la maison.

-...

-Quand je suis sorti, j'ai réalisé que j'ai laissé mes clés de voiture chez moi. J'ai demandé à mon ami de me déposer.

Il me regarde dans les yeux.

-et je suis venu te voir...

Il prend ma main.

- Comment ton père peut croire que tu serais capable de lui faire un coup comme ça ?

-C'est toujours comme ça, il me fait pas confiance... je lui en veux de m'avoir offert une vie comme ça, froide sans stabilité...

Il jouait avec mes doigts.

- Je suis désolé Chems, si je pouvais savoir quoi faire pour t'aider je l'aurais déjà fais

Il commence à sourire.

-Il y a un truc qui pourrait vraiment m'aider

- Ah oui et c'est quoi ?

-Approche voir, je vais te le dire dans l'oreille

Je commence à rire.

- Tu as quoi derrière la tête ? Tu restes tranquille hein

Il commence à rire.

-Approche toi

Je m'approche et lorsqu'il arrive à mon oreille, je sens son souffle.

Et ce con mord ma joue.

-Depuis la première fois je t'ai vu, je voulais te faire çar. Tu as des joues de bébé.

Je masse ma pauvre joue.

- Mais t'es malade, tu as pensé à ma petite joue

-Je laisse ma marque sur toi

- Trouve une autre manière... !

Il me regarde sérieusement dans les yeux.

-Leïla

-Mhmm quoi ?

-Je suis pas un mec parfait, mais quand je suis avec toi j'ai envie d'essayer de le devenir...

-... Chems

-Pour pouvoir avoir la chance de te voir faire encore des gaffes

-Tu peux jamais être sérieux

-Tu te souviens la fois où tu as trébuché sur une poussette de bébér. Le pauvre, il a vu sa vie passer sous ses yeux à cause d'une mahboula (folle)

- Ne me le rappelle pas, j'ai eu grave honte.

-C'est pour ça que je te kiffe de malade, tu me fais oublier mes problèmes, c'est toi qui devrais t'appeler Soleil...

Je ne crois pas qu'il venait de réaliser ce qu'il venait de dire.

Je lui fais un bisou sur la joue. Il sourit instinctivement.

-Tu es plutôt pas mal non plus tu sais ça ? On te l'a déjà dit ?

-Rarement Leïla... toute ma vie, ma famille m'a toujours vu comme un bâtard... ils ne le disent pas, mais je vois leurs regards... les yeux ne mentent pas.

-Ils sont bourrés de préjugés... c'est dégueulasse

-Je ne veux pas être comme mon père, il détruit tout ce qu'il touche... J'ai peur de devenir comme lui.

- Moi j'ai confiance en toi Chems..

Son expression change et me prend le visage.

Il m'embrasse intensément. On arrête un moment.

-Ce serait toi et moi contre le monde entier alors

Chems ne voulait pas dormir chez son père ce soir-là alors j'ai appelé Youness pour qu'il l'héberge. Il a dit oui. Je savais déjà que gossip boy allait me poser un tas de questions la prochaine fois j'allais voir.

J'ai conduis jusqu'à chez Youness.

Je gare la voiture devant sa maison.

-Leïla je vais te dire un truc et je vais te demander de pas t'inquiéter

-Vas-y...

-J'ai un jugement après demain

- POURQUOI ??

-Pour la connerie de la dernière fois et comme j'ai un dossier criminel depuis mes 18 ans donc, on doit juger si je suis « un danger pour la société »

- Je vais venir

-Non tu vas rester à la maison

- Non

-Si si, tu vas être chez toi pendant mon jugement

- Non, fin de la discussion

-Pourquoi tu veux venir ?

- Parce que j'en ai envie

-Tu vas pas changer d'avis hein ?

- Non c'est impossible

-Bon, on se verra après demain

Le jour du jugement.

Chems m'avait appelé le soir avant pour me dissuader d'être dans la même pièce que lui lors du jugement, mais que je pouvais attendre le verdict devant la porte. Il disait avoir honte de toutes ses fois où il s'était battu et il ne voulait pas que je vois cet ancien côté de lui.

J'ai accepté, c'était mieux que rien.

Alors, ça faisait 40 minutes que j'attendais anxieusement devant la porte sur un banc.

45 minutes plus tard, la porte s'ouvre et des gens en ressortent.

Je vois Chems venir vers moi. J'essayais de lire l'expression sur son visage.

Il s'est approché de moi.

-Tu as attendu tout ce temps pour moi ?

-Oui bien sûr

Il a commencé à sourire.

- Alors le verdict

-J'ai eu mon « dernier avertissement », la juge m'a dit que si je me retrouve dans une autre activité criminelle, ce sera la prison pour 3-4 ans

-Inch'Allah tu ne seras impliqué dans rien, c'est derrière toi tout ça

Il me prend une partie de ma main.

-Tu veux manger un morceau avec moi ?

- OUI une activité normale avec toi, c'est sûr que je vais accepter !

On se souriait quand on entend une voit grave interpeller Chems.

?? : CHEMSDINE

Chems se retourne et je vois un homme, le même qui était au poste de police la dernière fois. C'était son père, j'imagine. Plus son père s'approchait de nous, plus mon cœur battait de plus en plus fort.

Il ressemblait à Chems physiquement.

Mais plus je l'observais, plus je trouvais qu'il avait l'air de quelqu'un de triste. Il avait des cernes foncés et son visage manquait de lumière.

Il y a deux ans, ma mère se plaignait que je ne foutais rien de mon été, alors elle m'a obligé à lire un livre. Elle m'avait donné son livre préféré : ce que le jour doit à la nuit de Yasmina Khadra. Elle me disait que j'en aurais beaucoup à apprendre dans ce roman.

Comme pour plusieurs choses dans cette vie, rien ne fait complètement de sens, jusqu'à tant qu'on le vive ou qu'on le voit.

Et quand j'ai vu le père de Chems ce jour-là, à ce moment précis quand j'ai croisé son regard vide rempli d'amertume, que j'ai repensé à tout ce que Chems m'avait raconté sur lui, une phrase du livre m'est toute de suite venue en tête.

« Celui qui passe à côté de la plus belle histoire de sa vie n'aura que l'âge de ses regrets et tous les soupirs du monde ne sauraient bercer son âme. »

Cet homme m'intriguait. C'était un homme dont la maturité de l'âge semblait avoir fané autre chose que sa beauté.

Son père me regardait les yeux tout ronds. Il avait l'air surpris... choqué.

-Ouais

Son père- Je voulais savoir si tu rentrais avec moi, mais je ne savais pas que quelqu'un était venu te voir

Chems-...

Son père- Tu t'appelles comment ?

- Leïla, enchantée !

Je lui donne ma main pour la serrer.

Il me la serre.

Il m'a fixé au moins pendant un bon 15 secondes dans les yeux.

Il regarde Chems ensuite.

Son père- Vous allez sortir ?

Sa voix avait changé, son ton était devenu doux et nous regardaient comme s'ils voulaient nous joindre.

-On va manger un peu Monsieur

Son père- Faites attention sur la route.

Chems-T'inquiète pas

- Au revoir Monsieur, à la prochaine Inch'Allah

Son père a esquissé un sourire et il a soufflé un léger Inch'Allah.

Chems et moi on s'est dirigés vers la sortie et quand j'ai tourné ma tête pour regarder son père, il nous regardait d'une manière que je ne pourrais décrire...

3 jours plus tard-

Chems me déposait proche de chez moi, après une agréable soirée dans une fête foraine. Je lui au revoir et je commence à marcher en direction de chez moi.

J'entends une porte de voiture se claquer.

-Leïla !

Je me retourne et il est sorti de sa voiture.

-Tu as oublié la peluche que je t'ai gagnée

-Ahh oui, pardon !

Il s'approche de moi et me la donne. Il avait un regard qui en disait long.

- Tu veux me dire un truc ?

-Mon père, pour la première fois, a vraiment discuté avec moi...

-Ah c'est bien et vous avez parlé de quoi ?

-De toi...

- De moi ?

-Je sais pas, mais quand je suis rentrée, il m'a posé un tas de questions sur toi

-Ahh comme quoi ?

-Quelle genre de fille tu étais ? Est-ce que tu étais une pote à moi ? Qu'est que tu fais dans la vie ?

Le moment parfait pour lui dire ce que j'ai sur le cœur depuis longtemps.

- Et est-ce que je suis qu'une amie ?

-Leïla... commence pas

- Mais c'est vrai, j'en ai marre, on agit comme un couple pourtant tu m'as jamais fait comprendre que j'étais avec toi

-Pourquoi tu compliques les choses.. ?

- Avec moi c'est tout ou rien et tu le sais très bien

-Leïla... j'ai jamais eu de copine, c'est pas mon truc... c'est pas maintenant que ça va commencer

- Alors je suis un passe-temps ?

-Mais non tu comprends pas

- Je suis DÉSOLÉE, mais je sais que tu as l'habitude de jouer avec les gens, mais PAS avec moi

-Pourquoi tu fais la choquée, je t'ai averti depuis le début

Il commence à fumer une cigarette.

- Ah bon ? Quand tu t'es décrit comme le roi des bâtards, j'étais donc censé le comprendre ?

Chems continue de fumer.

- Un roi n'est rien sans une reine,t'as juste à ouvrir un livre d'histoire pour le savoir !

Je l'ai laissé comme ça.

Il m'avait blessé. C'était ma première chicane avec lui. Ce n'était pas quelqu'un qui criait ou qui avait un mauvais caractère, il savait utiliser les mots parfaits pour faire mal aux gens.

8 jours plus tard.

J'étais chez Myriam, elle était revenue du Maroc. Elle essayait de me remonter le moral.

-Ahhh Leïla arrête d'y penser ! Viens, on sort manger un truc.

- Avec quel argent ?

- C'est moi qui paye, allez !

-Merci Mymy ! Youness me bombarde de messages, ça te dérange pas s'il vient ?

- Non non

Et je vois qu'elle commence à se changer et se maquiller.

-Euhh pourquoi tu te mets belle ? C'est juste Youness qui vient...

-Justement

- Justement quoi ? Tu as horreur de lui

-Non pas vraiment, en faite, pas du tout..

- J'ai manqué plusieurs épisodes alors...

- Je lui fais croire qu'il me dégoûte juste pour le faire galérer

- Tu es sous son charme ?!

-Bah oui...

- Son équation a marché sur toi ?

-Équation?

-Youness a apparemment une théorie secrète et infaillible pour faire craquer n'importe quelle fille

-Ahh je vois

- Alors c'est quoi l'équation ?

-Bah s'il dit qu'elle est secrète, moi je dis rien !

3 heures plus tard.

Mymy et Youyou essayaient de me changer les idées et ça marchait plus ou moins.

On était les deux dans la voiture de Youness et il me regarde par le rétroviseur.

-Leïla arrête de t'inquiéter, il va revenir et s'excuser

-...

-Les hommes passent leur temps à regretter, je sais de quoi je parle !

Il regarde Myriam et ils s'échangent un regard. C'était louche tout ça.

Et vous savez qu'est qu'ils ont fait.

Et bien, Youness a mis à fond Jeune Demoiselle de Diam's et ils chantaient ensemble pour me faire rire.

-Chante avec nous, je le fais pas pour n'importe qui

Évidemment, j'ai commencé à chanter avec eux et j'ai souri parce que j'étais heureuse de savoir à quel point j'avais des bons amis.

2 jours plus tard

J'étais en train de regarder la télé quand je reçois un message.

Youness -Sammy m'a demandé si tu pouvais lui rendre un service hyper urgent

- Oui c'est quoi ??

- Tu peux chercher un chèque là-bas, il a déjà appelé en disant que tu vas passer. (Il me donne l'adresse)

Ahh c'est du Tonton Sammy tout craché, il ne demande que pour être poli, mais il sait déjà que tu n'as pas le choix de le faire.

Je demande à ma mère sa voiture et 30 minutes plus tard, je suis devant un garage de réparation d'autos.

Il était ouvert.

Il avait quelqu'un sous une voiture en train de la réparer.

-Excusez-moi je suis venue récupérer un chèque.

La personne sous l'auto dévoile sa tête à l'aide en glissant sur une planche avec des roulettes qui supporte son corps.

Et c'est qui que je vois ?...Chems.

Bien évidemment.

Chems s'essuie les mains avec une serviette.

-Tu viens récupérer quoi ?

- Le chèque pour Sammy

Il me regarde avec un air confus.

-Youness m'a dit que... Ahhh Youness...

J'allais quitter quand Chems décide de réagir.

-Tu as parlé à Youness de notre discussion ?

Je me retourne.

- Non je ne lui ai rien dis sur notre discussion de la dernière fois

-Tu sais, il est venu me parler ce matin

- Je te dis que je lui ai rien dis, il a compris par lui même

-Il a compris par lui même parce que tu étais triste et il a directement pensé que c'était à cause de moi... ?

Il a commencé à sourire en regardant sa serviette sale.

-Il n'a pas eu tort... et ça m'a fait réfléchir tout ça.

- Qu'est que je suis censé comprendre ?

-Tu devrais comprendre que je ne suis pas un gars pour toi

- Pour une dispute je dois me dire ça ?

-C'est que le début, ça va juste empirer avec le temps

- Tu parles comme si tu étais un tueur en série. Dis-moi la vérité, je vais l'accepter, à la place de dire des bêtises comme ça

-Regarde ce garage... tu es en train de regarder ma situation du moment et mon futur.

-Tu vas devenir une grande architecte... et regarde moi putain.

-Mais qu'est que je m'en fou ! C'est ce qui tu as dans le cœur qui compte... tu comprends pas Chems.

Il s'approche de moi.

Il prend ma main.

-Regarde ma main

Je regarde sa main. Elle était sèche, remplie de plis et de taches noires. Ses ongles étaient courts et ils manquaient de couleur.

Il avait les mains de quelqu'un de 35 ans, soit plus de 10 ans de ce qu'il avait.

-Et regarde la tienne.

Elle était douce, blanche et d'apparence jeune. Des ongles propres de couleur santé et de longueur moyenne.

-Chaque jour, je travaille du matin jusqu'au soir. Je tue mon dos à la tâche. Chaque seconde, je suis à fond dans mon travail. Des fois quand je veux laisser tomber, quand je pense à faire de la fraude comme beaucoup d'autres, je me permets, pendant un instant, un petit instant, je me permets de penser à comment ce serait être marié à toi..

-...

-Parce que je passerais toute ma vie à avoir des mains qui ressemblent à ça pour que les tiennes continuent à être dans le même état qu'elles sont maintenant

Et c'est à ce moment-là que j'ai réalisé que j'étais amoureuse de Chems.

J'ai pris ses mains et je les ai embrassées.

-Que Dieu te bénisse. Je suis sûre que tu es la plus belle chose que ton père a faite de sa vie.

Il a souri et j'ai vu ses yeux briller.

-La autre seule personne qui m'a dit ça, c'est ma grand-mère Allah y rahma, c'est elle qui m'a appris à écrire et à parler l'arabe. La seule qui m'aimait dans la famille.

- Allah y rahma, qu'Allah lui accorde le paradis

-Si j'ai une fille inch'Allah je veux l'appeler Zarah en son honneur

J'ai souri.

-Inch'Allah

-Moi même je porte comme deuxième nom celui de mon oncle qui est mort, Allah y rahmo

On a continué à former un couple pour les six mois qui sont suivis.

Il n'était pas quelqu'un de jaloux ou de contrôlant, mais il pouvait être quelquefois distant et d'autre fois possessif. Ce n'était pas du tout maladif, au contraire, moi ça me plaisait bien. Je vous donne un exemple, quand on était ensemble, on pouvait vivre un moment extrêmement romantique et je pouvais lire dans ses yeux la peur alors il commençait à fumer une cigarette et se refermer un peu sur lui même.

Un autre exemple ; lui et moi on marchait souvent au parc et je croisais souvent de différentes personnes âgées. Il arrivait des fois que des madames plus âgés qui connaissaient ma mère venaient me voir et me disaient qu'elles avaient des fils à me présenter et chaque fois, Chems s'énervait en prenait ma main en disant : je suis désolé, mais elle est coincé avec moi jusqu'à la fin.

Je crois que ça avait un lien avec ses parents, il avait besoin de mon attention, car personne ne lui avait jamais donné auparavant. Il devenait attaché à cette affection. Chems se laissait enfin aller parce qu'il savait que je n'irais nulle part, mais une partie de lui voulait se protéger parce qu'il avait toujours ce doute en lui.

Je l'aimais d'un vrai amour.

Je me souviens qu'après 3 mois de relation, je lui ai vidé ce que j'avais sur le cœur.

- Chems si tu veux me tromper, tu me quittes avant

-De quoi tu parles ?

-Je me préserve jusqu'au mariage et si toi, tu n'es pas capable de te retenir, tu me le dis tout de suite

-Je pourrait baiser avec n'importe qui, tu sais ? Mais ça me dit rien... c'est juste du sexe sans rien, ça m'intéresse pas... Pour le moment, j'ai pas le besoin urgent de déshabiller qui que ce soit

-Arrête je suis sûre que c'est un mensonge.

-Tu sait très bien que je m'intéresse à une fille une fois chaque mille ans et il faut que toutes les planètes soient orientées dans le même angle

-Pffff t'es bizarre

-Tu veux que j'agisse comme un con et je couche avec d'autres filles dans ton dos ou que je sois bizarre, mais fidèle ?

- Reste bizarre

Mais même après six mois de relation, aucun ne prenait le pas pour dire « je t'aime ».

On se voyait très souvent. Il venait me voir à l'école et moi au garage.

On se voyait 3 fois par semaine, des fois même quatre.

Et même après une chicane, on ne pouvait pas dormir sans se parler avant de se coucher, c'était notre règle d'or.

Mes parents partaient bientôt pour Dubaï.

Ma mère partait dans une semaine et elle ne le savait même pas !

Mon père essayait de faire sa valise en prenant des trucs qu'elle ne met pas, c'était chaud pour lui.

Youness et Mymy étaient ensemble et j'avais sermonné Youness. Je lui ai dit de bien faire les choses avec ma cousine.

Bref.

Je me réveille un dimanche matin normalement. Je mange mes céréales et tout ça.

-Leïla, tu viens faire les courses avec moi s'il te plaît ?

- Oui oui

C'était le moment parfait, on allait être seules et je vais pouvoir lui dire pour Chems.

Je me prépare et on prend sa voiture en direction du super marché.

Elle avait les yeux sur la route et je n'arrêtais pas de la regarder et de regarder devant moi.

-Qu'est qu'il y a ?

-Je te trouve vraiment belle aujourd'hui... nouveau rouge à lèvres ?

Elle commence à sourire.

-Qu'est que tu veux maintenant ?

- C'est plus de quoi je veux te parler maintenant ?

-Parle alors

- J'ai rencontré quelqu'un que je veux te présenter. Maman, je crois que c'est bon, je veux qu'il soit mon hlel.

Ma mère me regarde.

-Et c'est qui lui ? Ne dis pas que c'est celui que je t'ai dit de laisser ?

- Non-maman, c'est un algérien en plus !

J'essayais de gagner des points parce que clairement je m'en fou d'où il vient. Zéro nationaliste. Vive les mélanges.

-L'important c'est qu'il soit musulman, pas algérien

Bon les tentatives de gain de points... échec.

-Bon, il s'appelle comment ?

-Chems... Chemsdine

-C'est un très joli prénom. Leïla et Chemsdine... vous avez une histoire rien qu'avec vos prénoms.

Elle fait un virage à gauche.

- Je te montrerais une photo de lui à la maison, j'ai pas d'internet maintenant...

-Il est comment physiquement ?

- Il a les yeux verts foncés, des fossettes, grand, une barbe un peu longue, les cheveux bruns stylés...

-Mā shāʼ Allāh

15 minutes plus tard.

On était dans le rayon des céréales et je m'ennuyais à mourir.

Je tourne ma tête et qui je vois ?

Mon petit soleil de dos. Chems en train de chercher un truc plus loin dans les rayons.

Je m'approche de lui.

Il se retourne en entendant le bruit de mes pas.

Je me mets face à lui.

Chems souriait, mais ce n'était pas son sourire habituel, c'était un vrai sourire éclatant, de bonheur.

Vous savez quand vous ne vous attendiez pas de voir quelqu'un que vous connaissez, alors quand vous les voyez, vous êtes trop heureux.

-Wesh Leïla

On avait l'air d'enfant, on ne savait pas trop comment s'y prendre, mais on savait qu'ensemble on était bien.

-Ca va bien ?

On souriait comme des imbéciles heureux.

-Ouais et toi ?

Ma mère regardait toujours les boîtes de céréales.

-Leïla wach thabi (qu'est que tu veux) ?

Je ne répondais pas parce que j'étais trop occupée à regarder Chems comme une débile.

-Leïla?

Chems était de dos à elle.

Elle nous voit et s'approche

Dès que Chems tourne sa tête, ma mère devient rouge du visage. Elle le fixe avec un air surpris...

Chems croyait bien faire alors il dit : Bonjour Madame, Chesmdine Nasri, enchanté.

Il lui tend la main pour serrer la main de mère et elle approche sa main pour le lui serrer, mais elle fait tomber sa boîte de céréales.

Chems se penche pour l'aider à la ramasser et ma mère est très étrange comme si quelque chose l'avait bouleversé.

Chems ramasse la boîte de céréales et le donne à ma mère.

-Leïla vous ressemble beaucoup

-Oui on nous le dit souvent !

Elle était mal à l'aise. Chems le sentait, je pouvais le voir.

-Je suis enchanté de vous rencontrer, à la prochaine Inch'Allah.

Maman dit doucement : Inch'Allah

Chems prend le chemin vers la sortie et je lui fais un signe que tout va bien.

Ma mère pousse le chariot et demeure silencieuse.

Elle est restée silencieuse pendant qu'elle payait et même quand on mettait les sacs dans le coffre.

On s'assoit dans la voiture, mais ma mère ne démarre pas la voiture.

Elle regarde sa main.

-C'est lui ton Chems ?

- Euh oui

Elle prend une grande respiration.

-Leïla je t'interdit de le revoir tu m'as comprise ?

- Mais pourquoi ?!

-Je connaît ce genre de garçon, il va te laisser quand il aura trouvé

Je la coupe.

- QUAND IL AURA TROUVÉ MIEUX ?

-QUAND IL AURA TROUVÉ LA FACILITÉ QUELQUE PART D'AUTRE.NE LÈVE PAS LE TON SUR MOI

- Mais qu'est qu'il a fait pour que tu ne l'aimes pas ?

-J'ai vu ses yeux et son regard, ça m'a suffi SSOUKTI (tais-toi).

Le trajet vers la maison a été très lourd. Quand on est rentré, je suis allé direct dans ma chambre. Seif a essayé de savoir ce que j'avais, mais je l'ai juste ignoré.

Je n'ai pas osé dire à Chems ce qui s'est passé. Il m'aurait dit « ne mets pas ta mère à dos juste pour un mec comme moi » et il se serait éloigné comme jamais. Je savais qu'il y avait une raison derrière le comportement de ma mère.

Alors, j'ai dit à Chems que ma mère était sur ses gardes et c'est tout.

C'était chaud pour lui parler parce que ma mère me surveillait. Je disais à Chems que j'avais trop de devoirs pour sortir.

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