On est rentré et la mère à Wissem a tout de suite était affolé quand elle a vu ma tête. Elle est venue direct dans mes bras.
-Elle va rester avec nous, elle va dormir dans la chambre à Sabrina.
- Oui d'accord. Allez viens avec moi Benthi (ma fille). Après je vais te faire à manger.
Elle a pris son bras autour de mes épaules et j'ai tourné ma tête vers Wissem. Il avait ce regard bienveillant, mais inquiet.
Tata Nora s'est assise à côté de moi pendant que moi j'étais allongée. Elle me caressait les cheveux en me récitant des sourates.Ca m'apaisait et plusieurs larmes refaisaient surface.
J'ai fini par m'endormir.
Je suis rentré dans ce qu'on appelle une période sombre.
Je vous explique.
Chaque soir je n'arrivais pas à dormir, je me torturais à faire une liste de raisons pour lesquelles Ali m'a abandonné. Je me torturais à penser à ce que j'aurais pu faire ou ne pas faire pour le garder.
Et si j'arrivais à dormir, je faisais des cauchemars et je criais dans mon sommeil.
Chaque fois que ça arrivait, Wissem courait dans ma chambre et me récitait des sourates. Il attendait que je m'endorme pour lui aller dormir. J'étais trop égoïste et je ne réalisais pas qu'il avait des cernes à force de rester avec moi la nuit.
Le matin, chaque fois que j'apercevais le plafond blanc de la chambre de Sabrina, je pleurais.
Je prenais ma douche la porte non barrée, car Wissem redoutait le pire.
Je ne sortais plus et je couvrais mon visage de mes mains comme un enfant chaque fois qu'il me proposait une marche dehors.
Cette ville me tuait de l'intérieur.
Lyna venait me rendre visite, mais je ne lui parlais pas. Je fixais la télé alors qu'elle me parlait et qu'elle essayait de me faire revenir à mon état habituel. Je sais que Sammy passait chaque 3 jours chez Wissem pour me voir, mais chaque fois je faisais semblant de dormir. Je l'entendais dire tout doucement - Désolé kho... elle dort encore.
Wissem m'avait acheté un nouveau téléphoneavec le même numéro. Je l'utilisais pas, juste pour envoyer des textos à ma mère. Je lui faisais croire que tout allait bien, mais que j'étais trop occupé pour l'appeler.
Les seuls moments où je pouvais, m'évader était lorsque la mère de Wissem cuisinait et que je la regardais faire. Elle dégageait une lumière, je me sentais comme avec ma propre mère. Elle me parlait sans que j'ai à lui répondre, elle savait que je ne voulais pas parler.
Et Wissem, il travaillait pendant la journée, mais je savais qu'il veillait sur moi. Je l'ai entendu une fois quand je faisais une sieste dans le salon, enfin j'étais réveillée, je me reposais les yeux, mais lui il ne le savait pas.
- Yemma (Maman) comment elle va aujourd'hui ?
- Ahh toujours aussi déprimée
- Elle a mangé ?
- oui
-Elle a pris sa douche ?
- oui
- Al-ḥamdu lillāh (Dieu merci)
Il avait beau jouer le dur à cuire, il avait un cœur énorme. J'étais trop aveuglée par ma tristesse que je ne le remerciais même pas.
Voilà trois semaines et demie que j'agissais comme ça.
C'était un mercredi, en après-midi, j'étais posé au salon à regarder un dessin animé. Tata Nora arrive dans le salon toute habillé.
- Benti (ma fille), je vais aller voir Zakia, elle habite au 5e, je t'ai laissé mon numéro sur le frigo ! Fais attention ma fille !
Elle est partie. J'étais complètement seule pour la première fois. Je regardais mon dessin animé quand j'ai eu une idée... certaines diront une mauvaise idée, mais si je ne l'avais pas fait... bref vous verrez.
Je sors de l'appartement. Je prends les escaliers jusqu'au toit.
Mon premier contact avec l'extérieur depuis...
Je vais jusqu'au bord. Je vois la fameuse inscription « A.A.A".
Je ne sais pas ce qui m'a pris. Je voulais juste ressentir de l'adrénaline. Je ne voulais en aucun cas me tuer.
Je monte sur le bord du toit et je regarde en bas.
Je ferme les yeux. J'allais lever mon pied.
Quand je sens que quelqu'un me prend et me ramène sur le sol.
C'était Wissem, il avait l'air énervé.
-MAIS CA VA PAS PUTAIN !? TU VAS TE JETER COMME ÇA ? TU VOULAIS METTRE FIN À TA VIE POUR UN GARS ?! TU ES EN SANTÉ ET TU ES JEUNE, DIS AL-ḤAMDU LILLĀH À LA PLACE DE VOULOIR DE TUER.CA FAIT PRESQUE UN MOIS MA MÈRE ET MOI ON EST HYPER PATIENT AVEC TOI, MAIS CA SUFFIT.MOI JE SUIS PAS ALI, JE SUIS PAS UN PRINCE, UN ALADDIN DE MERDE, MAIS JE TE DIRAIS TOUJOURS LES CHOSES COMME ELLES LE SONT. JE SERAIS TOUJOURS DIRECT ET VRAI AVEC TOI QUE ÇA TE FASSE MAL OU NON, PARCE QUE TU MÉRITES QUE LA VÉRITÉ.
Deux larmes ont coulés et j'ai enfin dit quelque chose après tout ce temps.
-Merci Wissem.
Le ciel était un mélange de bleu foncé et de gris, le vent soufflait sur nous et Wissem me regardait droit dans les yeux. Quand je l'ai remercié, j'ai vu cette lueur d'espoir dans ses yeux.
- Viens on rentre
Il m'ouvre la porte et on descend les escaliers en silence.
On arrive devant la porte, il m'ouvre et me fait rentrer la première.
Dès que Wissem ferme la porte, Tata Nora sort de la cuisine avec sa serviette.
-Ah vous étiez où ? Yasmine est sorti ?
Elle avait tellement l'habitude que je ne parle pas qu'elle posait ses questions via Wissem.
- On est parti prendre une marche.
Il était en train de me couvrir !
Il avance jusqu'à la table haute pour regarder le courrier.
- Bon je vais finir de faire à manger.
- Je peux t'aider khalti (tata) ?
Tata Nora a ouvert les yeux très grands.
Elle m'a prise dans ses bras avec les larmes aux yeux.
- Al-ḥamdu lillāh ya Rabi. Tu sais, tu es comme ma deuxième fille, je m'inquiétais pour toi. Ça me soulage Yasmine.
Je l'ai serré fort à mon tour et j'ai fermé les yeux. Quand je les ai rouverts, Wissem nous regardait.
-Va te changer on va faire de la sauce à la viande hachée.
Wissem rentre dans sa chambre. La porte était entre-ouverte. Je cogne et il se retourne. Il avait enlevé sa chemise il portait une camisole grise. Je n'avais jamais remarqué qu'il était aussi musclé. Il faut dire que je vivais les yeux fermés...
- Je voulais te remercier de m'avoir couvert
-Je le fait surtout pour ma mère, ça l'aurait tué...
-Je ne voulais pas me
- Te tuer... Je sais.
- Je voulais me vider la tête et vivre
- de l'adrénaline ?
- oui exactement... Comment tu sais ?
-Le nombre de trucs que j'ai vécus, j'en ai fait des conneries pour oublier la douleur.
J'avais l'impression qu'il parlait de son père que je n'avais jamais vu à la maison.
- Tu n'étais pas supposé travailler jusqu'au soir ? Comment tu as su que j'étais sur le toit ?
-Ouais, mais comme je savais que ma mère allait voir Zakia et que tu allais être seule. J'ai appris qu'il faut pas te laisser seule, tu sais pas prendre soin de toi. Ton endroit à toi c'est le toit, je l'ai direct compris dès que je t'ai vu pleurer là-bas.
Avec les années, j'ai compris que Wissem était le genre d'homme qui ne parle pas énormément, mais qui observe beaucoup.
Il se rapproche de la porte et donc un peu de moi.
- C'était pas ton heure aujourd'hui, mais handek (attention) la prochaine fois je serais peut-être pas là...
Il est parti prendre sa douche.
On a soupé telle une famille.
Je prenais des petits pas vers une vie meilleure. Je n'étais toujours pas prête de revoir Sammy et Mamadou.
Ce que j'aimais avec Wissem c'est qu'il avançait en même temps que moi. Par contre, il ne me laissait pas reculer et ne me brusquait pas en me forçant d'avancer.
Je n'oubliais pas Ali. C'était une brûlure qui semblait ne pas guérir. Je n'arrivais pas à l'oublier et je pleurais avant de dormir. Je ne pouvais pas supporter d'être dans le noir la nuit alors Wissem m'a acheté une veilleuse. Une veilleuse en forme d'étoile.
Je n'étais pas retourné à mon appartement et tout ce que je savais c'est que Wissem s'en occupait. Je ne sais pas comment exactement, mais il connaissait le propriétaire et je crois qu'il lui avait dit que je n'y habitais plus. La chambre de Sabrina était devenue ma chambre. C'était étrange la facilité que j'avais de me sentir à ma place avec sa mère et surtout avec Wissem.
Je parlais un peu plus et je mangeais un peu plus. Les vacances d'été allaient finir dans 2 mois et ça voudrait dire que je ne pouvais plus me cacher pour longtemps dans « ma » chambre.
Donc ça faisait environ 3 mois que j'habitais chez eux.
Un bon matin, je me suis réveillée toujours avec le poids lourd au cœur. Il n'y avait pas un matin que j'espérais que je me sois enfin réveillée de ce mauvais rêve qui était ma réalité.
Je décide de faire quelque chose que j'évitais depuis si longtemps... bien me regarder dans le miroir.
J'évitais de voir de quoi j'avais l'air parce que mon apparence m'importait peu.
Je lave mon visage et je relève ma tête. Je m'observe. Et vous savez comment j'ai réagi? J'ai pleuré.
Je me suis enfin vu.
Mes yeux étaient gonflés et on ne pouvait plus voir leur forme en amande. Mes yeux étaient entourés par des poches brunes et de marques rouges.
Mes yeux sont brun clair, mais ils leur manquaient leurs éclats.
Mon teint était livide et pâle.
Mes lèvres avaient des teintes mauves et elles étaient sèches.
J'étais fade. J'étais laide.
Je pleurais à chaudes larmes en me tenant contre le lavabo.
Tata Nora m'a entendu et elle a eu peur, elle a direct ouvert la porte. Elle a pris mon visage entre ses mains.
- Wech bik benti (Qu'est qu'il y a ma fille)
J'avais de la misère à me parler.
- Je suis moche khalti
- Astaghfiroullah ! (Que Dieu me pardonne) Viens avec moi.
Elle me prend la main et me fait rentrer dans sa chambre. Elle me dit de m'asseoir sur le banc de sa coiffeuse. Elle sort une trousse et une brosse à cheveux. Elle brosse mes cheveux qui arrivaient jusqu'au milieu de mes fesses.
- Mā shāʼ Allāh tes cheveux
Ensuite, elle m'a maquillée pour me donner un teint santé et éclatant. Elle a mis mes traits en valeur.
Elle m'a tourné vers le miroir et c'est comme si rien ne s'était passé ses trois derniers mois.
- Regarde ta grande beauté.
Elle met ses mains sur bras et me regarde droit dans les yeux.
- Il n'y a aucun homme qui doit étendre ta flamme ! Garde chacune étincelle après précieuse étincelle. Tu m'as comprise ?
- Wissem te l'a dit ?
- Non, mon fils il est muet comme une tombe, il peut garder un secret même si on le torturait ! Je ne suis pas née de la dernière pluie. J'ai eu ton âge aussi. Je t'ai vu avec le fils de Zarah.
J'ai baissé la tête.
Elle me la remonte.
- Tu ne baisses jamais ta tête, une princesse ne baisse jamais sa tête.
- Je ne suis pas une princesse.
- Oui tu l'es. Pourquoi tu ne le serais pas ?
Elle met une de mes mèches derrière mon oreille.
- Quand j'ai rencontré le père de Wissem, j'étais prête à donner mes deux pieds et mes deux mains pour lui. Ce n'était pas un homme bien, il rentrait à la maison complètement saoule devant les enfants. Il me frappait et il me criait dessus. Un jour, Wissem avait renversé du jus de raisin sur le tapis et son père a sorti sa ceinture pour le frapper. Je me suis mise devant lui parce que personne ne touche mon fils ! Depuis ce jour-là Wissem a commencé à détester son père et chaque fois qu'il allait levait la main sur moi, il s'interposait et recevait tous les coups. Et ça, à partir l'âge de ses 10 ans.
- Je savais pas khalti, je suis désolé.
- Pourquoi tu t'excuses ? Dieu m'a donné une épreuve que j'ai surmontée et j'en resort plus forte et plus pieuse, Al-ḥamdu lillāh !
On a passé toute la journée ensemble. Elle m'a montré un tas de photos incluant ceux de son mariage et ceux de Wissem quand il était plus jeune.
-Ahh je me rappelle, j'ai encore ma robe de mariage dans la penderie, va l'essayer !
-Non je pourrais pas
- Fais-moi plaisir !
- D'accord !
Je l'essayais dans sa chambre.5 minutes plus tard, je l'avais enfilé. Elle m'allait ! C'était une robe de princesse blanche. J'ai lâché mes cheveux. Ca faisait trois mois je n'avais pas mis de robe.
Je m'avance dans le salon pour montrer à Tata Nora, mais en rentrant dans la pièce je remarque que Wissem est rentré.
Tata Nora me remarque.
- Elle est magnifique, tu ne trouves pas Wissem ?
Wissem me regardait d'un air surpris au début, mais un sourire s'est formé sur son visage.
Je vous passe deux autres semaines, car rien n'avait réellement changé. Peut être qu'un peu, mais c'était des changements minuscules.
Par exemple, il m'arrivait parfois de me mettre un peu de blush pour avoir l'air un peu plus vivante ou des fois il m'arrivait de manger un dessert le soir.
Donc ça faisait 3 mois et deux semaines que j'habitais chez eux et un soir, je ne sais pas ce qui m'a pris.
Wissem faisait un truc dans sa chambre, je crois qu'il écoutait un truc avec ses écouteurs.
Je rentre.
-On pourrait sortir ce soir ?
Il a enlevé ses écouteurs, je crois qu'il était sûr d'avoir mal entendu.
- Quoi ?
- Est-ce qu'on peut sortir ce soir ?
Il a fait un petit sourire.
-Oui bien sûr. Tu veux aller où ?
- Je veux juste prendre une marche .
J'étais déjà habillé et lui m'a dit qu'il voulait juste changer de haut.
On sort de l'appartement. Il était à peu près 21-22 h et Tata Nora était chez une de ses copines jusqu'au lendemain.
Wissem a tout de suite compris que je voulais passer par en arrière.
Lorsqu'il a poussé la porte, une brise d'air m'a frappée.Ca faisait si longtemps...
On a commencé à marcher, il y avait pas énormément de monde. Je regardais mes pieds la plupart du temps.
-Relaxe ya personne qui va s'en prendre à toi si je suis avec toi
Vous allez me trouver pathétique, mais je ne l'ai pas cru. Depuis Ali, les promesses de protection et de sécurité je n'y croyais plus.
On a passé devant une sandwicherie qui se trouvait à 30 mètres de nous, on était au niveau des autos.
Je salivais juste à la pensée de manger un bon sandwich.
-Je vais t'en chercher un ?
À ma réaction, il a lu dans mes pensées parce que ce qu'il a ajouté était exactement ce que je devais entendre.
- Tu rentres pas t'inquiètes, mais tu restes ici, bouge pas
- D'accord
30 secondes plus tard, un groupe sort de la sandwicherie, ils riaient super fort. Il y avait deux filles et deux mecs.
Une des filles m'observe et tapote l'épaule de sa copine. Elle lui dit un truc et commence à rire -
La fille 1 - HEYYY TOI.... OUI TOI LÀ-BAS ?
Elle me pointait.
La fille1 - Ce n'est pas toi la fille qui sortait avec Ali Nasri ?
Je n'arrivais pas à articuler.
La fille 2 - Mais qu'est qu'elle est conne, elle répond même pas
Les deux filles s'approchent de moi et moi j'essaie de m'échapper d'eux en me dirigeant vers le kebab, mais une des filles m'attrape par ma manche.
Je me retrouve dos au kebab.
Mec 1 - C'est qui celle-là ?
Fille 1 - La pute qui était avec Ali Nasri
Il me regarde de haut en bas.
Mec 1 - Ouais ça va t'es bonne, tu te cherches quelqu'un d'autre ?
Le mec 2 intervient.
Mec 2 - Laissez la !
Il met son bras autour de moi et me murmure dans l'oreille - tu es libre ce soir ?
Je ne répondais même pas, j'étais tétanisée.
Il a commencé à descendre sa main et il a touché mes fesses. Je l'ai poussé et j'essayais de m'échapper, je commençais à courir un peu, les larmes aux yeux vers la sandwicherie quand je fonce dans quelque chose. Ce quelque chose était le torse de Wissem.
Il me prend les bras comme s'il allait me serrer fort contre lui.
-Qu'est qui se passe ?
Je lui explique tout.
Il me soulève le visage avec son doigt et me donne le kebab.
-Attends moi.
Il s'est approché vers le groupe et bim et bim dans la figure du mec 1. Il est tombé direct. Le mec 2 il ne s'est pas suffi d'un ou deux coups, je dirais peut-être 10 ou plus.
Et les filles... il les a bien humiliés. Il les connaissait et il les a menacés que s'il entendait qu'elles me dérangeaient une autre fois, il y aura une ou deux petites photos qui circuleraient. Elles se sont excusées direct.
On est rentrés à la maison en silence et je sentais que son sang était chaud.
Je n'ai même pas mangé mon sandwich.
Je suis allé direct dans ma chambre et je me suis posé dans mon lit.
J'ai été faible aujourd'hui...
Wissem ouvre ma porte doucement par peur que je me change et me voit pleurer dans mon lit.
-Tu va dormir la porte ouverte ce soir d'accord ?
Il se met à côté du lit, à genoux.
-Ce soir tu vas réciter avec moi une sourate. Je le fais plus tout seul.
On a récité ensemble.
J'ai senti comme un poids s'enlever de ma poitrine.
Il se levait quand il m'a dit - Tu veux prendre de cours de boxe avec moi ?
- Euhhh... je sais pas...
-Je t'ai vu battre ma sœur, l'Algérie a besoin de toi comme représentante nationale de boxe hahaha
Et pour la première fois en trois mois et demi, j'ai souri.
Cette nuit je m'étais endormie en ne faisant qu'un cauchemar plutôt que trois. J'ai mis la tête dans mon coussin et j'ai commencé à y détecter un parfum. Ce parfum me calmait. J'ai réalisé que l'odeur c'était celle de Wissem, elle me calmait et elle y était imprégnée sur mon coussin. Mon cerveau l'avait associé à mon sauveur. Son odeur était associée à un problème qui se règle, à de la sécurité.
Le lendemain matin, j'ai trouvé Wissem en train de manger des céréales.
- Tu ne devais pas travailler ce matin ?
- Oui, mais j'ai mon enfant à surveiller
- Tu n'as pas d'enfants...
- Je sais, mais ça eux ils ne le savent pas hahahar En plus, je peux pas te laisser seule, c'est toi mon gosse
Je lui tire la langue.
-En plus tu es insolente c'est bon je retiens
Je voyais qu'on s'entendait comme avant et chaque fois que ça arrivait, j'avais un mur qui me bloquait et je devenais froide. Je pensais que ce mur provenait d'Ali... mais... bref vous verrez.
-Ca te dit un petit entraînement histoire que tu apprennes à boxer ?
- Non merci, je suis fatiguée
Il a perdu automatiquement son entrain et son sourire. Je me suis enfermée dans ma chambre. Je ne sais pas pourquoi je me comportais comme ça avec lui des fois.
La semaine a passé rapidement et je passais beaucoup de temps à regarder par la fenêtre et envier ceux qui profitaient de leurs vacances.
Nous étions à quelques jours d'atteindre 4 mois de cohabitation avec Wissem et sa mère.
J'ai oublié de vous dire qu'après deux mois que j'aille commencer à vivre avec Wissem, Lyna venait moins souvent me voir, elle passait plutôt une fois chaque semaine et demie. Mais avec elle, je n'arrivais pas à lui glisser un mot. J'avais toujours ce blocage, je crois qu'elle en avait marre et elle pensait que je ne l'écoutais pas. Alors que ce n'était pas du tout personnel.
Sammy ne passait plus à la maison, à force il avait compris que je le fuyais. Je ne me rendais pas compte qu'il avait besoin de moi autant que j'avais besoin de lui. J'étais bête.
Alors un soir, Lyna est venu à la maison. Elle parlait avec Wissem vite fait et s'assoit avec moi devant la télé. Je sens une goutte tombé sur ma main et je réalise que Lyna pleure.
-Je suis désolé... je veux pas te ramener ma tristesse alors que tu es déjà déprimée.
Et je lui ai donnée un câlin direct.
- C'est Faress ?
Elle ouvre grand les yeux et essuie ses larmes.
- Tu as recommencé à parler ?!
- Oui
Lyna prend mes mains -
-Je suis contente
Elle baisse la tête.
- J'ai laissé Faress
-Pourquoi?
-Parce qu'il m'obligeait à faire l'amour et moi il est hors de question que je donne ma fierté avant le mariage.
Un bris dans mon cœur s'est créé quand j'ai entendu sa dernière phrase.
Elle parlait, mais le cœur n'y était plus.
Elle est partie une heure plus tard et je me suis allongé dans mon lit en revenant à mes habites de rumination.
Je parlais toute seule et j'obsédais.
Quand je sens qu'on me secoue.
-Lève toi on va faire un truc toi et moi. Je m'en fou si tu me dis non j'ai juré
Il avait un ton ferme et autoritaire. Je n'ai pas voulu discuter alors je me suis levé et je l'ai suivi.
On a descendu les escaliers et il faisait attention que je descendais aussi. On est sorti par la porte arrière. Je le suivais et on se dirigeait vers où étaient posées les bicyclettes. Il s'arrête devant une moto.
- Oh NON oh nooon
- Pourquoi pas ? De quoi t'as peur ?
- J'ai pas peur
- Ça tombe bien alors
Il me tend un casque je le prends. Je l'attache.
Un gros coup de vent me frappe et ça m'a fait frissonner.
Il enlève sa veste de cuir et il avait un simple chandail blanc moulant vous voyez le genre. Il était vraiment musclé, plus que Sammy, plus que Mamadou, plus qu'Ali...
-Tiens mets ça tu vas avoir froid.
Il met son casque et s'assoit. Moi je reste la debout avec une veste trop grande.
Il me fait signe de venir. Je m'assois et il prend mes mains en les amenant autour de son ventre pour que je m'accroche à lui.
Il allume le moteur et il manie le volant.
Au début, je le serrais tellement fort j'avais peur de tomber.
Mais mon nez a touché son dos et j'ai senti son odeur. Je me suis tout doucement calmé et j'ai commencé à y prendre plaisir.
J'ai pris plaisir à quelque chose pour la première fois depuis si longtemps. Je laissais un bras libre et l'autre autour de Wissem.
Je me suis sentie légère.
On a fait le tour de la ville pendant une heure. Ensuite, on est revenu au quartier, mais Wissem a garé la moto dans le garage du stationnement. Je me suis levé de la moto.
Wissem enlève son casque et il m'a aidé à enlever le mien.
J'avais un gros sourire aux lèvres et lui aussi.
- T'as aimé ?
-Ouais grave
-On fera ça plus souvent alors.
Il nettoyait sa moto, réglais ses rétroviseurs et moi je le regardais.
-Euhh j'aurais un truc à demander
- Ouais c'est quoi ?
- J'aimerais voir Sammy
Il a tourné sa tête.
-Sah ? (Sérieux ?)
-Oui
Il se frotte les mains dans une serviette, car il y avait de la saleté sur la moto qui était sur ses mains. Il me faisait penser à un mécano.
Il commence à marcher hors du garage pour aller le chercher.
- WISSEM
Il se retourne -
- Je veux venir avec toi.
Il a fait un de ses sourires. J'ai vu ses dents toutes blanches et comme je vous les déjà dis c'est assez rare avec lui. C'est sur qu'avec moi comme compagnie, on ne sourit pas énormément aussi...
On marche doucement vers l'entrée de l'immeuble. Je sentais et je savais qu'ils étaient tous là.
On devait juste tourner à droite et je verrais mon meilleur ami que j'avais évité depuis si longtemps...
Je commençais à marcher plus lentement.
Wissem a senti ma nervosité alors il m'a dit quelque chose que je n'oublierais jamais.
-Elle est où la Yasmine d'avant ? Celle avec qui je rigolais, mais qui me faisait la misère en même temps ? Qui remettait en place Marine ? Il est où ton caractère ? Moi quand je t'ai connu tu n'avais peur de personne. Souffre maintenant et vis le reste de ta vie en tant que champion.
- C'est Muhammad Ali qui a dit ça.
- Et ouais. Respire et fonce.
J'ai marché à ses côtés et on a tourné à droite. Ils étaient tous à 50 mètres de nous.
Je les voyais tous traîner ensemble.
Il manquait Mamadou, mais le seul qui piquait mon attention était Sammy.
-Vas-y
On marchait un peu plus vers eux. J'ai commencé à marcher de plus en plus vite.
-SAMMY
Il a levé la tête et quand il m'a vu, il avait les yeux grands ouverts.
Il s'est complètement tourné vers moi.
J'ai commencé à courir vers lui, je m'en foutais de quoi j'avais l'air.
Il souriait.
Dès que je suis arrivé devant lui, je lui ai sauté dans les bras.
Il a direct mis ses mains sur ma tête.
- Tu me fais plus jamais ça, t'as compris ?
J'ai hochais la tête encore dans ses bras.
Il me fait reculer pour me regarder.
-Wallah ta petite tête m'a manqué
Il me reprend dans ses bras.
- Tu te sens mieux maintenant ? Est-ce que... pourquoi tu sent le mec ?
Il me recule un peu.
- Tas maigris au point que tu flottes dans ta veste ???
-Non c'est à Wissem, t'es bête !
- Il est où lui d'ailleurs
-Euh je sais pas il était derrière moi
- C'est un vrai lui, il t'a supporté pendant tout ce temps alors qu'il y était pas obligé... Tu n'es même sa sœur ni sa femme hein.
Je ne sais pas pourquoi ça m'a fait un truc d'entendre ça.
Il a mis son bras autour de mes épaules.
-Allez vient on va rattraper le temps perdu
Wissem avait disparu... Bref, on s'est assis sur les marches et je suis resté avec les mecs. Je ne suivais pas trop pas ce qui se disait, mais apparemment il y avait une nouvelle au quartier et c'était une bombe. C'était une Libanaise-Mexicaine et elle s'appelait Sarah.
Moussa - Ce bâtard de Wissem, mais qu'est qu'il est con ?
Khaled-Putain...
- Pourquoi il a fait quoi ?
Moussa-La nouvelle Sarah, elle lui fait des avances et lui il la rejette tranquille comme ça. Vous avez vu son cul les gars...
Hakim-Frère t'inquiète on a tous bien regardés
Je ne disais rien, je ne savais pas trop quoi penser de cette situation, mais je ressentais une pointe de jalousie...
Bref une heure plus tard, Mamadou est arrivé.
Je ne l'avais pas vu pendant 4 mois donc je n'étais pas prête à ce que j'allais voir.
Quand j'ai vu sa tête, j'étais bouche bée...
Mamadou m'a vu et il a mis sa main sur sa poitrine. Il fait souvent ça quand il est surpris.
-Tu ressemble à notre amie Yasmine, mais en plus belle
Vous auriez dû voir la tête de Sammy.
- , mais c'est elle imbécile !
-OHHH YASMINEE T'ES VIVANTE
- Mais tu m'expliques pourquoi tu ressembles à une omelette trop cuite?
Il avait teint le dessus de sa tête en blond.
- C'est ma nouvelle coupe t'aime pas ??
- Tu as une tête d'œuf
-Tchiipppppppp
- C'est encore pire quand tu tournes ta tête HAHAHARRR AHHAHA
Voilà comment j'ai ri la première fois depuisle départ d'Ali.
J'ai commencé à « profiter » du mois qu'il restait de mes vacances d'été.
J'avais encore ce boulet dans le cœur, mais j'essayais de l'ignorer.
Pendant la journée, je restais avec Khalti Nora. En après-midi, je passais du temps avec Sammy et Mamadou ou bien Lyna. Il n'y a pas un jour que je ne regardais pas une chaise vide au kebab ou une marche vide dans les escaliers où on avait l'habitude de traîner et je me remémorais les moments quand Ali était là avec nous.
J'essayais de me changer les idées je vous assure.
Wissem travaillait 3-4 jours par semaine, mais chaque soir on prenait une marche ou on faisait un tour de moto.
J'apprenais à connaître un tout autre Wissem.
Un soir, une question brûlait mes lèvres et je n'ai pas pu m'empêcher de demander.
-Wissem je dois savoir un truc..
-Lance toi
-Tu sais mhmm
-Pourquoi tu te gênes ? Je te rappelle qu'on vit ensemble hahahar
-hahahar bon d'accord ! Tu sais Adam, Allah y rahmo?
Il a arrêté de marcher.
-Oui, pourquoi tu me parles de lui ?
- Je dois savoir
-Savoir quoi ?
-...
-Demande les choses comme elles le sont.
- Est-ce que c'est vrai que tu l'as laissé mourir par peur de te faire prendre par la police ?
J'ai vu dans ses yeux que mes mots l'avaient choqué.
- C'est Ali qui t'a dit ça hein
-...
-Biensûr que c'est Ali parce qu'il connaît même pas toute l'histoire. J'ai envie de frapper quelque chose maintenant, putain...
- T'es pas obligé de me la dire, tu sais...
Wissem m'a regardé dans les yeux.
-Nan je t'ai promis de toujours te dire la vérité
-Je t'écoute.
-Adam et moi on faisait toutes nos conneries ensemble. Même dans le deal, on était des alliés, j'étais son bras droit carrément. On savait même pas ce qu'on faisait, on n'était que des gosses. Ali, lui il était dans un autre monde. Il aimait aller à l'école et jouer au foot. Un jour, on avait volé un truc banal dans un magasin et un policier nous a coursés. En essayant de le semer, Adam est tombé et un bout de verre de bouteille lui était rentré dans la jambe, ça saignait de partout c'était dégueux. Je l'ai aidé à marcher, on s'est posé et on a appelé son grand frère pour qu'ils nous amènent à l'hôpital. Ce jour là on s'est fait un pacte de sang, que si jamais un des nous deux se faisait poursuivre par un policier on devait toujours tout faire pour aider l'autre, peu importe la situation. J'ai pris mon canif et je me suis coupé aussi à la jambe. Regarde j'ai encore la trace. (Il me montre sa jambe et il y avait une cicatrice en X). Le jour où il est mort, c'est le jour où on a cambriolé une bijouterie avec 4 autres gars, c'était zehma le gros coup,,. mais arrivé là-bas, on a découvert que c'était une embuscade. Des gars d'une autre gang avaient déjà tout volé et dès qu'on est rentré, ils ont fait déclencher l'alarme. Un des mecs avait un fusil. Il a tiré comme ça et Adam a été touché dans la poitrine. Les autres ont bougé et moi je suis resté à essayer d'arrêter le flot de son sang avec mon t-shirt. J'avais pas d'auto et l'hôpital le plus proche était à au moins 40 minutes de voiture. Il m'a dit de m'en aller parce que si je restais il savait j'allais prendre cher, j'avais déjà plein de gardes à vue à mon compte en plus. Je lui ai dit qu'il était fou et que je bougeais pas son mon frère. Il m'a dit que je devais respecter le pacte de sang et que j'allais me faire pourchasser par les policiers, selon lui c'était sa seule manière de m'aider. Je voulais pas le laisser putain. Il m'a demandé de veiller sur Ali et que si on était des vrais frères, je devais partir. Il n'arrêtait pas de me dire de foutre le camp et je suis parti, je l'ai regardé une dernière fois, il récitait la chahada. J'ai essayé de raconter l'histoire à Ali, mais il voulait rien savoir. J'ai insisté et insisté et avec le temps c'est devenu un sujet tabou. Il n'y a pas un jour depuis sa mort que je n'ai pas faite une douah pour lui. Voilà maintenant, tu sais.
-Je te trouve vraiment courageux.Je t'admire beaucoup.
Quand j'ai dis ça, il m'a regardé dans les yeux. J'ai vu dans ses yeux quelque chose d'éclatant. Ce mec avait beau subir des tas d'épreuves il restait toujours debout.
-On rentre ?
Le reste du trajet s'est fait en silence. Arrivés devant la porte, il m'ouvre, mais ne rentre pas.
-Tu rentre pas ?
-Nan j'ai envie de faire un tour
-Ahh d'accord
Il est parti comme le vent.
Je vous passe jusqu'au lendemain matin.
Je me réveille et khalti Nora est sorti.
J'étais bombardé de messages, c'était Malika qui était revenu d'Haïti. Je redoutais le moment où j'allais devoir tout lui raconter.
Elle me disait venir me voir cet après-midi.
Vers 15 h, Wissem dormait toujours, bizarre...
Je pense qu'il est rentré tard hier.
Je me prépare et je descends en bas pour voir Malika qui était à l'entrée.
Arrivée en bas, je vois que toute la troupe est là.
Dès que Malika me voit, elle me fait un câlin.
- Y'a un truc qui a changé avec toi hein
- Euhh ouais on peut dire ça comme ça
Elle ne savait rien de ce qui s'était passé ces 4 derniers mois. Elle ne savait pas non plus que je n'étais plus vierge.Ca allait être chaud.
Elle salue tout le monde.
-Il est où ton copain Ali ?
Il y a eu un de ses silences....
Moi ça me faisait encore un truc d'entendre mon copain et Ali dans la même phrase.
-Pourquoi person
Malika fut interrompu par ce qu'on appelle un acte de bravoure de Mamadou. Vous savez ce qu'il a fait pour la faire taire ? Il l'a embrassé.
Malika a poussé Mamadou et le frappait avec son sac.
- MAIS ÇA VA PAS ??!
- C'est toi aussi mets pas ce vernis sur tes lèvres
- MAIS T'ES UN MALADE J'AI JURÉ.
Je l'ai prise par le bras.
-Viens on va faire un tour au parc.
Il regardait de haut en bas Mamadou. Le pauvre il avait la tête baissée, même s'il en avait en profiter, je savais qu'il l'avait fait en grande partie pour moi. Je vous avais dit que c'était un vrai.
-Dans ton quartier je commence à trouver les gens dérangés
-Hahaharr maintenant que tu le dis, c'est vrai
Elle a mis plein de chewing-gum dans sa bouche.
-Ali va bien m'énerver avec ça, lui qui veut que
Je l'ai coupé.
-Il n'habite plus ici
-Il est encore au bled celui-là
-Non.
-Il est où alors ?
-Je sais pas
-Comment tu sais pas ?
Je tournais ma tête.
-Pourquoi tu as les larmes aux yeux ? Qu'est qu'il a fait ce connard ?
Alors je m'assois et je lui dis TOUT, du mariage de Sabi jusqu'à ce matin même.
-Wow attend je suis choquée...
Deux larmes malgré ont coulés. Elle les essuie.
-Je ne peut pas me fâcher contre toi parce que je te comprends. Tu te rends compte de ce que tu serais devenu si Wissem ne serait pas là. C'est un connard Ali de te laisser comme ça. Je l'aimais bien pour toi, mais j'ai toujours eu l'impression qu'il avait des problèmes et qu'il cachait trop de trucs. On dirait qu'il n'a jamais été pas prêt à changer... il faisait un pas en avant et cinq en arrière.
Elle m'a donné un câlin.
Sammy vient vers nous.
- Vous voulez venir avec nous, on va à la piscine ?
-Mamadou sera là ? ,demanda Malika.
-Oui hahaha, mais t'inquiètes il va rester tranquille hahaha
-...
- C'était comment ?demanda Sammy.
-De quoi ?
- Ton bisou avec la ventouse ? Tu as trouvé ton prince charmant, c'est bon t'es casé pour la vie hahaha
-TCHIPPPPPPP
-Alors vous venez ? Y'a même Wissem qui vient !
- Ouais on vient
- J'ai pas trop envie,dis-je.
-Toi tu fermes ta gueule et tu viens
Je me suis toute de suite arrêtée de parler.
-Tu va y aller comme ça ?
- C'est quoi le problème ?
-Mais habille toi plus léger je sais pas...
J'avais un jean avec un t-shirt à manches longues noir avec une veste dessus. Ca passait bien, mais disons que je ne cherchais pas l'attention, j'étais encore dans un état de je m'en fou un peu de quoi j'ai l'air.
-Ahhh, mais ça demande de l'effort
-Euhh et tu veux rester célibataire toute ta vie ou c'est comment ?
J'ai roulé des yeux et je suis monté. Je prends un legging qui a des côtés avec un tissu plus dur et je mets une camisole violette avec un décolleté en cœur, les manches étaient toutes fines. Je lâche mes cheveux. J'ai commencé à me trouver belle, séduisante et limite je me trouvais sexy.
J'ai commencé à être anxieuse et je ne comprenais pas d'où ça venait...
Alors par réflexe, j'ai mis un gros pull à capuche sur mon débardeur.
Quand je suis descendu, Malika a roulé des yeux.
Tout le monde était prêt. Moussa, Hakim, Khaled, Inès et Camélia venaient avec nous. Tous des amis de l'immeuble, mais ils ne sont pas importants dans l'histoire.
Wissem était là, il parlait avec Mamadou, il souriait.
Tout semblait pour le mieux quand Sarah a décidé de débarquer avec sa robe transparente et son bikini noir en dessous.
Je n'avais jamais rencontré ou vu Sarah, mais j'ai tout de suite compris que c'était elle. C'est vrai elle avait un beau corps, c'était une belle femme je ne mentirais pas.
En temps normal, si elle était débarquée tranquille je ne l'aurais pas remarqué, mais quand elle est arrivée, elle a sauté sur Wissem.
- C'est qui cette pute ?
Camélia - C'est Sarah.
Même Camélia avait la seum. Elle étati intéressé par Moussa depuis beaucoup trop longtemps et elle remarquait que lui il regardait que le derrière à Sarah.
Camélia c'est une belle Marocaine aux cheveux châtain foncés bien bouclés.
-Pourquoi elle saute sur lui comme ça ?
Inès-lls ont passés toute la nuit ensemble, je les ai vus au parc.
Inès c'est l'espionne officielle de la Tunisie. Elle connait tout sur le tout le monde. Elle s'intéresse aux potins. Par contre, si tu es son amie, elle ne cherche pas à savoir à fouiner sur ta vie, elle ne propage pas tes trucs, elle ne cherche pas à faire du mal à ses potes. Elle a les plus gros yeux marron que j'ai vus et deux fossettes. Elle est trop mignonne.
-Ferme ta gueule
Camélia - Elle me dégoûte...
Inès - Ouais, mais je les voyais juste parler. Elle a essayé de le coller.
Elles me regardaient toutes en espérant que je dise un truc.
-On y va ? Je vais conduire.
Elles m'ont suivi, elles chuchotaient des trucs.
20 minutes plus tard, on est arrivé à la piscine et je remarque que Sarah est venue dans la voiture de Wissem. Il y avait aussi Moussa, un vrai pervers celui-là.
On s'est tous installés et Sarah en a profité pour direct enlever sa robe. Elle parlait ultra fort et Camélia était encore plus dégoutée !
Elle vient vers nous.
Sarah - Salut les filles !! Vous avez de la crème solaire ?
-Nan.
Sarah-Ah, mais je vous connais pas vous ! Vous vous appelez comment ?
Malika regardait ailleurs hahaha
-Moi c'est Yasmine et elle c'est Malika
Sarah-Ahh d'accord je m'appelle Sarah ! T'es vraiment belle Yasmine, t'es une bonne amie à Wissem non ?
Inès - Oui on sait que Yasmine est belle, elle vient du Maghreb c'est normal
Camélia-HAHAHARR
J'avais l'air d'une morte vivante et elle me dit je suis grave belle !? J'avais l'impression qu'elle était hypocrite.
-Ouais je suis amie avec Wissem
Sarah-Il est trop beau hein ?
Malika me regardait genre réponds conasse hahahar
- C'est un homme magnifique oui, Mā shāʼ Allāh.
Sarah a fait une de ses têtes.
Sarah-Bon je vais essayer de trouver de la crème, à plus
- C'est quoi cette fille tchippppp
J'ai mis ma tête dans ma serviette et je voulais juste m'endormir.
5 minutes plus tard, on entend:«WISSEM TU PEUX ME METTRE DE LA CRÈME DANS LE DOS ?»
-TCHIPPPPP
Toute la piscine a entendu son tchip hahaharrr !
J'avais trop chaud avec le soleil alors j'ai enlevé mon gros pull.
-Tu devrais aller te balader devant Wissem comme ça!
Elle me fait un petit clin d'œil.
Je roule des yeux.
Camélia - Regarde comment il est canon.
Il était torse nu et je devais avouer que qu'il avait le plus beau corps que j'avais vu dans ma vie. En plus, il avait la peau bien bronzée.
Inès - Regardez elle bave
- N'importe quoi
-Moi j'irais bien le voir pour qu'il me rassure quand je fais un cauchemar
Elle continue à faire son sourire au coin.
- Vous m'avez saoulé !
Je me lève et je décide de m'acheter un truc à boire. Je passe à côté de Sarah et Wissem, j'ai senti le regard de Wissem sur moi.
J'achète un jus et je le sirotais tranquille.
?? - Salut
Je me retourne c'était un arabe que je ne reconnaissais pas.
-Salut...
?? - Ca va ?
-On se connaît ?
?? - Non, mais je sais une chose sur toi
- C'est quoi ?
?? - Toi et ma mère vous avez le même prénom
«
(Quelques parties plus tôt)
Toi et ma mère vous avez le même prénom. Toi et ma mère vous avez le même prénom. Toi et ma mère vous avez le même prénom.
Ca raisonnait dans ma tête... ça me rappelait...
« - Je te rappelle que tu ne sais pas mon nom, comment tu veux me défendre hahha
- Je sais comment tu t'appelles, tu as le même nom que ma mère
- Elle s'appelle Yasmine aussi?
- J'allais dire Miss. Grincheuse, mais voilà maintenant je sais ton nom (il m'a fait un petit clin d'œil). »
Quand il a dit ça, j'ai lâché mon jus et j'ai commencé à marcher de plus en plus vite.
Je l'entendais en arrière.
?? - HEYY JE VOULAIS JUSTE DIRE « LA PLUS BELLE »
Wissem parlait avec Sarah, mais il me regardait et quand il a vu le mec crier en arrière en plus de la tête que j'avais, il a lâché Sarah.
Wissem vient vers moi.
Il penche sa tête pour me regarder.
- Il te dérangeait ?
Je regardais dans ses yeux et pour la première fois je voulais juste qu'il me serre dans mes bras.
-Euhh non t'inquiètes
J'ai baissé mon regard et je suis retourné m'allonger sur ma serviette. J'ai remis mon gros pull.
Les filles n'ont pas cherché à savoir, elles avaient tout de suite compris que je ne voulais pas discuter.
Je ne sais pas combien de temps après on m'a réveillée, je m'étais endormie comme une vieille dame.
Je me lève et je vois les filles et également Wissem.
Malika elle le regardait avec un sourire dans le coin.
-Faut que tu manges, je t'ai amené le sandwich que tu aimes avec plein de sauce algérienne
Inès était en arrière de lui et elle faisait le signe avec ses deux doigts quand deux personnes s'embrassent
-Merci Wissem !
-Les filles vous vous assurez qu'elle le dévore hein
- T'inquiètes je vais m'assurer personnellement qu'elle LE dévore
Wissem était confus, mais il a souri.
Sammy, Mamadou, Khaled et Moussa passaient leurs temps à draguer.
Sarah ne lâchait pas Wissem. Je n'arrivais pas à détecter comment il se sentait avec elle...
Vers 19 h, j'ai décidé de m'asseoir sur le bord de la piscine et d'y tremper mes pieds.
Quelqu'un s'assoit à côté de moi. J'ai su direct c'était qui juste par l'odeur de son parfum... Wissem.
-Tu nages pas ?
- Non, je peux pas...
-Tu sais pas nager ?
-Non
- Tu veux que je t'apprenne un jour ?
- Le jour où tu vas m'apprendre à nager, ce sera dans une piscine magnifique à Santorini en Grèce hahahar
- D'accord ça marche
-Je rigolais hein hahaha
Wissem regardait le paysage avec un petit sourire.
-Par curiosité chaque fois que tu vas à la piscine tu restes sur les bords comme ça ?
- Oui malheureusement
-Personne voulait te montrer ?
- Je crois pas, non
J'avais l'impression il avait une idée derrière la tête.
Bref, on est restés à la piscine jusqu'à 20 h et on est tous repartis.
Malika est rentré chez elle.
Je brossais mes cheveux dans la salle de bain quand Wissem est rentré.
-Ah désolé je pensais qu'il y avait personne...
-Non c'est bon je brosse mes cheveux
Wissem se brossait les dents, mais il me regardait avec un œil curieux.
Il se rince la bouche.
-Tu devrait laisser tes cheveux comme ça plus souvent
- Mais ils sont tout frisés à cause de la piscine, je ressemble à un Hagrid dans Harry Potter hahahar
-Hahahar t'abuses. Je pense que tu te regardes mal dans le miroir, ça te donne un charme de ouf.
J'étais surprise de ce qu'il venait me dire et mon cœur battait hyper fort. J'ai eu une bouffée de chaleur et sentiment étrange à l'estomac.
Et là, c'est comme s'il venait de réaliser ce qu'il venait de dire.
- Euh ouais... bonne nuit
Je ne sais pas si c'était le soleil ou l'effet du commentaire de Wissem, mais mes joues étaient toutes rouges.
Je vous passe une semaine et demie. Rien de différent, rien de nouveau dans ma vie jusqu'à ce fameux jour.
Ca faisait 4 mois et demi j'habitais avec Tata Nora et Wissem.
Je pliais mon linge dans ma chambre quand on toque à ma porte. C'était Wissem.
- J'aurais besoin de te parler d'un truc t'as deux minutes ?
-Oui bien sûr
Il s'assoit à côté de moi sur mon lit. Il avait une drôle de tête.
- Tu sais ton ancien appartement ?
-Oui.
- Et bien, au début tu voulais pas trop en discuter donc j'évitais le sujet, mais maintenant c'est le moment parfait.
- Qu'est qui se passe ?
-Viens, j'ai une surprise.
On est sorti de l'appartement et on a pris l'ascenseur.
On est monté un étage plus haut.
Il s'est dirigé vers une porte et il l'a ouverte.
- Rentre.
Je rentre et je vois un appartement fraîchement repeint avec une structure simple. C'était beau.
-Wah c'est beau ici
-Ouais et c'est tout à toi
Il me lance les clés et je les attrape.
- Quoi ??
- J'ai parlé au propriétaire de l'immeuble et j'ai bien négocié. J'ai nettoyé ton ancien appart avec un peu d'aide et j'ai réparé quelques de tes meubles cassés. Je lui ai dit que tu voulais plus habiter dans ton ancien appart, je savais que ça aurait été dur pour toi... Bref, j'ai tout réglé.
Mon cœur à 100 milles à l'heure.
- Wissem, je ne pourrais jamais assez te remercier...
Wissem me coupe.
-Chut arrête, je veux juste que tu n'abandonnes jamais, c'est comme ça que tu peux me remercier...
J'ai commencé à sourire.
-Dans une semaine tout sera prêt, c'est parfait pour ta rentrée qui est dans deux semaines... je m'étais dit que ce serait bien pour toi, tu seras au calme ici seule.
J'étais loin de me douter que ce déménagement allait changer toute ma vie.
J'ai fini par déménager une semaine plus tard.
Le jour de mon déménagement était difficile surtout pour khalti Nora.
Sammy, Mamadou et Wissem avaient transportés mes anciens meubles dans mon nouvel appart ainsi que mes trucs.
Tout ce qui manquait dans ce nouvel appartement, c'était moi...
Khalti Nora me donne un câlin.
-Tu vas me manquer ma fille, tu auras toujours ta place avec nous ici. C'est ta deuxième maison d'accord ?
-Oui khalti
- J'ai un petit cadeau pour toi
- Mais non, il fallait pas, tu m'as déjà trop donné.
- Arrête de dire ça et prends
Elle me donne une boîte, je l'ouvre.
C'était une chaîne en or avec un pendentif d'une étoile et d'une lune.
-Khalti c'est magnifique, ça a dû te coûter une fortune
- J'ai rien payé, il est à moi depuis longtemps. Je veux te le donner benti.
J'ai embrassé ses joues et j'ai mis le collier.
- Je vais venir te voir chaque vendredi, on passera du temps ensemble
- Inch'Allah ma fille
J'ai fermé la porte et j'avais un poids sur la poitrine.
Je prends l'ascenseur et j'arrive au 10e.
J'ouvre la porte de mon appartement, Wissem était à genoux en train d'installer la table dans le salon.
- Besoin d'un coup de main ?
- Non pas la peine, j'ai finis, tracasse pas.
Il se relève.
-Voilà, j'espère ça te plaît ?
- Oui je suis plus que satisfaite.
Il a commencé à sourire et il s'est rapproché de moi.
Il avait une manière de me regarder, je n'étais pas capable de lire ses regards, mais ils étaient toujours remplis d'intensité et de brillance.
-Ma daronne t'as donné son collier
Je le touche automatiquement.
- Oui il est beau hein
- C'est vraiment ma mère tout craché hahaha
J'ai souri.
-Je te laisse te mettre à l'aise, tu as mon numéro de toute façon... tu n'hésites pas ok ?
-Oui t'inquiètes.
Il se dirigeait vers la porte, il avait la main sur le poignet.
-Wissem
Il se retourne.
-Ouais?
- Pourquoi tu m'as aidé durant ses cinq derniers mois ?
Il m'a regardé, il a légèrement soupiré en faisant un petit sourire.
-Prends soin de toi..
Et il est parti.
La première nuit dans mon nouvel appartement, j'avais un sommeil léger et je me suis réveillé en sursaut vers 3 h du matin.
Mon téléphoneétait sur la table de chevet. Je l'ai pris et je vais dans ma liste de contact et je clique sur « Wissem ».
Je mourais d'envie de l'appeler, mais je ne l'ai pas fait.
Cette putain de fierté...
J'avais honte, j'avais l'impression d'avoir trop abusé de lui.
J'ai fini par rendormir.
Je vous passe trois jours.
Chaque jour, Tata Nora et surtout Wissem me manquaient trop.
Je me sentais bien chez eux alors qu'ici je me sentais seule.
La rentrée a fait son apparition et elle m'a bouffé le semblant de vie que j'avais.
Je recommençais à m'habiller « en mode » et me maquiller.
J'étais « sociable » à l'école et je rencontrais des gens à l'école
Mais, j'avais ce vide, une énorme chambre vide dans mon cœur. C'était Ali ou bien Wissem ? Ou pire les deux ?
Les deux occupaient ma tête.
Je pensais à Ali quand on me demandait si j'avais déjà été amoureuse et je répondais par les habituels « et bien non... pas vraiment enfaite je ne sais pas » ; c'est à ce moment-là que deux questions me passaient chaque fois par l'esprit ; est-ce que si lui on lui aurait posé la question aurait-il dit oui et si oui, aurait-il pensé directement à moi ?
Je pensais à Ali quand j'étais exténuée après une longue journée dans ma voiture et je voyais quelqu'un marcher seul dans la rue, je me demandais alors qu'est qu'il faisait et avec qui il était.
Et Wissem... je pensais à lui quand j'ai besoin de réconfort, de sécurité, de chaleur. Quand j'étais seule chez moi et que j'entendais toquer chez moi, je souhaitais à chaque fois le retrouver derrière la porte.
Il me manquait trop. Je suffoquais chez moi.
Ça faisait 3 semaines je ne le voyais plus.
Chaque vendredi, je passais chez Khalti Nora et je sais qu'il prenait de mes nouvelles à travers elle.
J'avais cette impression qu'il essayait de m'éviter.
Bref, après un mois je n'en pouvais plus d'habiter seule chez moi.
Un jeudi soir je suis descendu chez Khalti avec la ferme intention de lui demander si je pouvais vivre avec eux. J'allais lui dire que j'avais l'intention de payer la moitié du loyer et faire toutes les tâches ménagères, j'étais sûre qu'elle allait dire oui.
Je cogne et Tata Nora m'ouvre.
Elle m'embrasse directe.
-Tu viens normalement les vendredis, tu vas bien benti ?
-Khalti j'ai quelque chose sur le cœur.
Elle s'assoit et moi aussi.
- Je n'arrive plus à vivre seule, je suffoque, alors qu'avec vous j'ai l'impression d'être avec ma famille et d'enfin respirer
Elle avait une expression désolée.
-Tu peux pas revenir vivre avec nous
-Pourquoi ? Je prenais trop de place la dernière fois ? Je te promets de me faire toute petite...
-Non ce n'est pas ça benti. Je vais retourner en Algérie dimanche, ma mère elle est malade... je veux rester auprès d'elle, je ne sais pas quand je vais revenir, tu comprends ma fille ? Je suis désolé, mais je ne peux pas te laisser vivre seule pendant des mois avec mon fils, c'est haram.
Je baisse la tête.
- J'espère Inch'Allah qu'elle va se rétablir.
- Inch'Allah.Mais, tu sais il y aurait un moyen pour toi de vivre avec Wissem ?
-Ah bon lequel ?? Je serais prête à n'importe quoi.
- Si vous vous mariez.
- Me marier avec Wissem ?!
- Pourquoi pas ? J'ai vu comment mon fils te regarde si j'avais eu cette chance à ton âge ça fait longtemps que je l'aurais pris.
- Mais comment Wissem me regarde ?
Elle prend mes mains.
- Miskina tu vois rien, tu aimes encore le fils de Zarah... mais, je vais te dire une chose, tu ne trouveras jamais quelqu'un qui va prendre soin de toi comme le fait mon fils. Il est très doux avec toi.
-Euhh je ne sais pas khalti je dois y penser...
- Pourquoi tu vas pas en discuter avec lui ?
-Je devrais... je vais essayer.
J'ai quitté Khalti Nora avec des tas de questions dans ma tête.
Je suis descendu en bas espérant trouver Wissem. Il était dans les coups de 19 h.
Descendue en bas, il n'y avait personne de sérieux.
Je décide d'aller au parc et réfléchir sur une balançoire.
Je regardais le sol quand je vois Mamadou passer par le parc.
Il lève sa tête et remarque que je le regarde. Il sourit et se dirige vers moi.
-Wesh, ça va ?
-Tranquille et toi ?
- Ouais ça va, tu fais quoi toute seule ici ?
- Je pensais à des trucs...
-Tu veux en parler à tonton ?
-HAHAHA reste tranquille
-Je suis très tranquille hahaharr
- Si je te raconte ce que j'ai dans la tête, tu vas flipper...
Mamadou s'assoit dans la balançoire juste à côté.
- J'en ai vu de toutes les couleurs, je ne peux plus être choqué
-Je pense à me marier avec... Wissem.
Mamadou a tellement ouvert les yeux qu'en dirait ils allaient sortir de ses orbites. Il avait sa main sur poitrine et la bouche grande ouverte.
- C'est que... c'est que... attends je dois entrer l'info dans mon crâne.
-...
- C'est pas que je vous vois pas posés ensemble, mais j'aurais cru que vous auriez pris plus votre temps avant de vous mettre ensemble... surtout toi
- Mais on n'est pas ensemble
-Je comprend pas la
Alors je lui explique tout. Je lui explique comment il a pris soin de moi pendant 5 mois. Je lui dis que je me sens comme si j'étais avec ma propre famille quand j'habite avec Wissem et sa mère. Enfin, je me confie à quel point je me sens seule chez moi sans eux à mes côtés.
Mamadou se grattait la tête.
-Tu sais on dit qu'il y a des gens avec qui l'on passe une grande partie de notre vie et qui ne nous apportent rien. Et puis, il y a ceux que l'on croise, que l'on connaît à peine qui nous disent un mot, une phrase, nous accordent une minute, une demi-heure et changent le cours de notre vie...
-Woow Mamadou c'est la plus belle chose que tu as dite depuis que je te connais
-Normal, je l'ai entendu dans l'émission de ma mère et je l'ai mémoriser, tu penses je peux draguer avec ça ?
-
Mamadou a commencé à rire.
-Non, mais c'est vrai aussi ce que je t'ai dis... si c'est un mec bien pour toi, fonce ! Chacun ses délires hein
- Tu es beaucoup moins imbécile que ce que tu fais paraître.
-Et toi, tu es beaucoup moins casse-pieds que ce que tu fais paraître
-Bon je dois te laisser, j'ai des trucs à acheter pour ma mère... à 23 ans, je peux encore recevoir des coups de ceinture
- hahaharr
Il est parti et j'ai décidé de retourner chez moi. Je devais absolument parler à Wissem d'ici demain. Je me dirige vers l'entrée de l'immeuble quand je tombe sur qui ?
WISSEM ET..... SARAH en train de rire.
Dès que Wissem m'a vu il a arrêté de rire et Sarah l'a direct remarqué.
-Salut ça fait longtemps Yasmine
- Oui je te croise plus
- C'est vrai qu'on se croise plus, le boulot, les sorties...
Sarah-Ca doit être ma faute, je lui propose tous le temps de sortir.
Elle avait un gros sourire dans la gueule.
J'ignore ce qu'elle dit parce que je ne m'adresse pas à elle.
- Ta mère m'a dit pour son départ...
-Ouais je suis dégoûté..
- Je... je voulais te parler d'un truc assez important, mais ce sera pour une prochaine fois
J'allais continuer ma route quand Wissem me retient.
-Attends... Sarah, on se parle plus tard d'accord ?
Sarah elle était dégoûtée hahahar.
Sarah - Ouais c'est bon.
-Viens on va se poser.
On trouve un banc un peu plus loin.
Le ciel était noir et les étoiles brillaient.
Mon cœur battait hyper fort.
Wissem est assis à côté de moi.
Il me regarde dans les yeux.
-De quoi tu voulais me parler ?
-Euhh c'est délicat... je
Wissem me regardait avec appréhension.
- Je supporte plus de vivre seule sans ta mère... sans toi. J'étouffe chez moi et je croyais pouvoir me réinstaller chez vous, mais ta mère m'a dit pour son départ en Algérie. Je ne pourrais pas vivre seule avec toi, c'est haram, sauf si...
Wissem lève le sourcil.
- Sauf si... sauf si... on se marie.
Je venais de me jeter dans le vide. Mon cœur allait exploser de ma poitrine.
Il soutient son regard.
- C'est ce que tu veux ? Te marier avec moi ?
- Je sais pas... je suis confuse...
Il regarde à droite et je lis sur ses lèvres le mot « putain ».
-Tu te marie avec quelqu'un que tu aimes non d'habitude ?
Je sentais de la colère dans son ton.
-Oui.
-Et tu es en train considérer te marier avec moi, alors est ce que tu m'aimes ?
-Wissem je sais pas, c'est le bordel dans mon cœur, mais je suis sûre et je sais qu'au fond de moi je porte de l'amour pour toi.
Voilà c'était dit. Le fond de ma pensée venait d'être craché à voix haute...
Il me regarde à droite avec le sourcil levé et la mâchoire serrée.
-Je sait que tu ne m'aimes pas... enfin, que tu n'es pas amoureuse.
- Comment tu peux savoir ? Comment peux-tu être sûr de ce que je ressens ??
Il tourne sa tête vers moi
-Parce que... moi je t'aime comme un malade