Deuxième tournée

By MonNomEstTab

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Deux ans plus tard, Monsieur Lefebvre a remis les couverts en décidant de rassembler à nouveau les deux derni... More

Avant-propos
A♡délaïde
R◇upert
C♡assandre
A◇ndreï
N♡yl
E◇van
S☆oirée
À Lefebvre
Note finale
Bonus

avril 2010

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By MonNomEstTab

Le temps efface-t-il véritablement les souvenirs ou les rend-il davantage importants dans la tête de ceux qui les ont vécus?
Cette question est probablement celle à laquelle seules les personnes de plus de trente ans peuvent répondre. Avant, il n'y a pas assez de maturité ou de recul pour avouer que le con du fond de la classe en troisième nous faisait rire, et qu'on aimerait le retrouver pour se bidonner comme on le faisait en sa présence. Que la jolie blonde que l'on jalousait au point de se rendre malade nous avait été très bénéfique, pour que l'on ait confiance en nous.

Très peu de personnes acceptent d'admettre ce genre de choses honteuses qui les ont malgré tout construites, qui les ont fait devenir qui elles sont, parce que l'avouer est comme une trahison envers leur conscience.

Les élèves du lycée Blaise Cendrars font évidemment partie de cette catégorie, comme tous les autres étudiants du pays: ils ont longuement été incapables d'avouer que leur lycée était un bon et bel établissement, qu'apprendre les fonctions mathématiques était la belle époque, que Monsieur Lefebvre avait des idées novatrices et très intelligentes.

En 2010, c'est ce dernier qui a encore eu une idée de génie. Le pauvre était malade, car la vieillesse n'épargne pas tout le monde et touche chaque être humain à une période de leur vie. À 70 ans, Georges Lefebvre savait qu'il ne vivrait certainement pas cinq ans de plus. De nombreux membres de sa famille le savaient, s'en rendaient compte alors chaque caprice du vieillard était accepté, ou du moins, les plus accessibles ou réalisables. 

Alors, le jour où il a, durant un repas de famille habituel, laissé entendre qu'ils voulaient envoyer une lettre à chaque élèves de 1989 et 1991 qui avaient participé à ses deux éditions de tour de table, son épouse et leurs enfants n'ont pu qu'accepter. Ils ont pensé que cette folie était très certainement passagère, que son Alzheimer arrivante créait des désirs au sein de sa poitrine et ses pensées.

Le soir même, l'homme grisonnant a pris une feuille vierge, un stylo et a inscrit le prénom de tous les élèves dont il souvenait. Sa femme trouvait insultant qu'il ait réussi à se remémorer plus du trois quarts des noms- ce qui est l'équivalent de plus de trois cent noms- alors qu'il était incapable de se remémorer ce qu'il avait mangé le soir avant de se mettre à son bureau. La mémoire à court terme, appelait cela la médecin qui s'occupait du cas dégradant de Georges Lefebvre.

Après une semaine complète de fouilles dans toutes les paperasses qu'il avait reçues lorsqu'il était professeur de géographie et gardées une fois retraité, il est parvenu à retrouver tous les prénoms. Il était fier de lui, comme un enfant de quinze ans qui avait réussi à plaire à la plus jolie fille, et n'a pas cessé d'en parler.

Heureusement pour lui, son beau-fils travaillait dans la communication et a réussi à reconnecter ces quatre cent anciens lycéens, par on ne sait quel miracle. Jamais personne ne lui a posé la question, bien que ça brûlait la langue de plus d'un.

Georges les avait invités à venir le rejoindre le vingt-deux avril, dans une salle qu'il avait louée spécialement pour l'occasion. Beaucoup ont répondu positivement et ça le rendait fou de joie. Il ne tenait plus en place et était infernal, d'après les dires de la femme avec qui il partageait le même lit depuis plus de quarante ans.

Le jour J, le sexagénaire a enfilé l'un de ses costumes préférés; il était bleu marine avec de fines lignes d'un bleu légèrement plus clair. En vérité, il était immonde et piquait les yeux mais c'était bien pour cette raison que l'homme avait flashé dessus. Avec cet habit, on parlerait de lui, surtout les adolescents à qui il donnait cours lorsqu'il l'a acheté. Certes, en le voyant dans cet accoutrement, certains ont dû le qualifier de con fini mais ils avaient raison; Il était fini, même à l'époque où ses remarques auraient pu fuser.

Il a été le premier à arriver dans la salle: deux heures avant l'heure demandée. Il ne tenait plus débout, ayant atrocement peur que les quatre cent personnes invitées s'étaient données le mot pour lui mettre le râteau du siècle; il se rendait bien compte que c'était impossible mais ne pouvait s'empêcher d'y penser.

Vers dix-sept heures, la salle était remplie, remplie de tous ses anciens élèves, voire même de certains vieux collègues avec qui il avait partagé une bonne moitié de sa vie.
Il a dû saluer plus de personnes que ce qu'il avait imaginé.

Il n'a pu cesser de sourire lorsque Jules Carikalis est venu lui demander des nouvelles, bras dessus bras dessous avec sa compagne Marie-Rose, qu'il avait rencontrée lors de la première édition de tour de table. Ils n'avaient que dix-huit ans à l'époque mais sans s'en rendre compte, Lefebvre les avait rassemblés et avait inconsciemment créé leur avenir. C'était impensable, fou et agréable de se savoir comme étant celui qui a orchestré la rencontre qui a tout fait, a tout changé dans la vie de deux personnes.

Néanmoins, il n'a pas eu l'occasion de réfléchir à la question des deux seules personnes qui s'étaient liés par le mariage suite à son activité; il a dû saluer énormément d'autres personnes, même Carl Haslemere, un fauteur de troubles lorsqu'il était encore lycéen mais qui avait eu le courage de rassembler les personnes avec qui il était installé à la table lors de la première édition avant même que Lefebvre le fasse lui-même. Le quadragénaire a confié à l'ancien professeur certaines choses au sujet de sa rencontre avec ses compagnons en 2005 avant de se faire interrompre par l'arrivée d'une jolie brune. Cette dernière avait l'air de n'avoir qu'une petite trentaine, voire un peu moins alors qu'elle avait bien trente-sept ans, deux beaux enfants et un mari aimant.

- Bonjour, Monsieur, a-t-elle commencé en souriant au vieux géographe.

Cette jeune femme faisait certainement partie des quelques étudiants auxquels Georges ne se souvenait plus au moment de confectionner sa liste. Il a donc rendu la salutation à la mère de famille avant de clairement lui demander son prénom, dans l'espoir que l'image de cette dernière adolescente lui revienne aussitôt.

- Nyl!, s'est exclamé un homme quelques mètres derrière avant de faire signe à la Nyl en question.

Il a fallu plus de dizaine de secondes au retraité pour se remémorer Nyl, quand elle n'avait que dix-sept ans et souriait encore plus que ce jour-là- ce qui lui semblait être atrocement douloureux et impensable lorsqu'il voyait la façon dont ses lèvres étaient élargies. Cette dernière a un peu parlé avec le professeur, avant de se diriger vers le jeune homme qui l'avait appelée de loin. C'était Andreï et il était moins beau que dans sa jeunesse. Par contre, il avait l'air beaucoup plus simple, moins dans la case du populaire inaccessible.

- Tu es rayonnante, Nyl, a déclaré Andreï à l'égard de la jeune fille qui n'avait jamais vraiment été son amie, bien qu'ils s'étaient bien entendus durant le tour de table et s'étaient toujours salués dans les couloirs suite à cette activité.

- Merci, a souri la jeune femme, je suis simplement heureuse de me retrouver ici et de revoir toutes les personnes avec qui j'ai partagé mes années de lycée et que je n'ai plus jamais vues depuis une quinzaine d'années, s'est-elle expliquée, les larmes aux yeux.

Une grande blonde, surmontée par des bottines brunes à talons a débarqué dans la minute. Elle avait le sourire aux lèvres, comme plus du sept-huitième des personnes présentes, et a salué Nyl et Andreï.

Adélaïde a directement été reconnue, chose non difficile avec sa chevelure couleur blé et ses grands yeux bleus. Et puis, sans mentir, c'était celle qui avait le moins changé sur les vingt ans qui séparaient leur dernière rencontre. Elle a gentiment demandé des nouvelles aux deux personnes, et semblait ne plus du tout être méprisante comme elle l'avait longuement été avec les minables- ou bien non-populaires du lycée. Elle avait vraiment l'air intéressée par la réponse.

- Qu'êtes-vous devenus depuis lors?, a de nouveau demandé la blonde.

- J'ai fini mes études pharmaceutiques et vit maintenant grâce aux médicaments que je vends, a expliqué Nyl. J'ai également un époux et deux adorables enfants. Le plus âgé a déjà quinze ans et entre dans sa crise d'adolescence mais je passe beaucoup de temps avec lui...

Nyl aurait pu parler de ses enfants, William et Tadzio pendant des heures sans s'arrêter, si ce n'est pour reprendre sa respiration ou boire un verre d'eau, mais elle s'est subitement souvenue que seule sa belle-mère supportait de l'entendre parler de ses deux garçons durant des heures complètes sans jamais se lasser. La trentenaire a baissé la tête en se taisant et s'est maladroitement excusée d'avoir parlé autant.

- Ne sois pas désolée, est arrivé un presque quadragénaire en ne prévenant personne. C'est normal que tu sois fière de tes gosses.

Nyl s'est retournée à l'entende de la voix de Rupert: cette dernière n'avait pas véritable changé, si ce n'est d'avoir atteint un timbre plus masculin, plus mâture. Si elle avait encore dix-sept ans, comme la première fois où elle a fini assise à côté de lui, ou du moins autour de la même table, elle n'aurait pas hésité de lui sauter dans les bras et de lui dire à quel point il lui avait manqué. Malheureusement, une certaine gêne naissait avec le temps et venait souvent tout foutre en l'air dans la spontanéité des gens. Ce n'était pas parce qu'elle avait plus de trente-cinq ans et qu'elle était mariée que Nyl n'avait pas le droit de serrer un jeune homme contre sa poitrine, simplement pour se rassurer quant à la présence de la personne en question mais elle a réussi à retenir cette poussée d'affection.  

Elle s'est contentée de rester droite comme un 'i' et d'accueillir le joli jeune homme d'un simple sourire chaleureux: elle espérait qu'il ne le prendrait pas mal et surtout qu'il n'imaginerait pas qu'elle le prenait de haut parce que ce n'était pas du tout le cas. Elle ne l'avait pas oublié et lorsqu'elle a reçu l'invitation du géographe, sa première pensée avait été pour Rupert lui-même, qui lui avait marqué l'esprit d'une manière indescriptible.

- Et toi, Adélaïde, qu'es-tu devenue?, s'est tourné Rupert vers la jolie femme aux traits fins et gracieux.

Cette dernière a haussé les épaules: non pas parce qu'elle n'avait rien de nouveau à leur apprendre à son sujet- bien au contraire- mais car elle avait remarqué deux adultes s'approcher du petit groupe que formaient les quatre premiers membres de la table numéro 8 de l'année 1991. Les deux arrivants souriaient et discutaient en s'approchant: ils faisaient des commentaires sur les anciens lycéens en se rappelant cette journée du 22 avril 1991.

- Oh Cassandre!, s'est exclamée Nyl en reconnaissant la jeune femme, qui avait pris un sacré coup de vieux.

Adélaïde avait reconnu Evan avant la femme qui l'accompagnait; il était quand même son premier amour. Elle n'aurait jamais cru qu'elle aurait l'occasion de revoir ce garçon avec qui elle avait vécu tant de choses durant sa vie au lycée. Elle l'avait longuement détesté à la fin de leur relation, ainsi que durant un long moment après que leur couple se soit brisé, mais elle devait malgré tout reconnaître qu'il l'avait fait devenir qui elle avait été, même si ça lui avait fait mal de l'avouer lorsqu'elle était âgée de dix-huit ans.

- Allons nous installer sur la table dehors, a proposé Evan, il fait très beau dehors et je pense que nous avons quelques trucs à nous dire.

Ils n'avaient pas vraiment de choses à se raconter, si ce n'était par curiosité mais personne n'a refusé la proposition du grand jeune homme, habillé d'une chemise à carreaux surmontée d'une veste en cuir. Ils ont tous les six pris place sur les deux bancs autour de la table. Cela ressassait énormément de souvenirs au sein de la tête des adultes, qui avaient passé plus de mille temps de midi assis autour d'une table de ce genre avec leurs amis. Cassandre était la plus touchée car son endroit préféré au lycée Blaise Cendrars, lorsqu'elle avait seize ou dix-sept ans, ressemblait fortement à celui-là.

- Alors, Adélaïde, c'était à ton tour de nous parler de toi?, a retenu Andreï en se tournant vers la concernée.

- Que puis-je bien dire à mon sujet?, réfléchissait-elle tout haut.

- Tu pourrais nous parler de ta vie actuelle et de ce que ton secret est devenu, a déclaré Rupert.

- Je suis nutritionniste, je vis seule avec ma fille car mon époux est militaire et revient tous les six mois, a-t-elle commencé. Ma fille a huit ans et s'appelle Isodora. Et en ce qui concerne mon secret, je n'ai eu qu'une relation avec le prof après l'activité de Lefebvre.

- Et tu lui as parlé avant de quitter le lycée?, a curieusement demandé Nyl.

Adélaïde a alors expliqué en détails qu'elle était allée voir son prof de chimie le jour de la proclamation et qu'elle l'avait remercié de lui avoir fait devenir qui elle était. Elle s'est aussi excusée d'avoir osé se comporter de cette manière avec un professeur mais ce dernier ne lui en voulait pas, étant donné qu'il était l'adulte et par conséquent celui qui aurait directement dû empêcher que tout cela ne se produise. Avec du recul, Adélaïde ne regrettait pas mais devait quand même avouer qu'elle n'était pas fière de cet épisode de sa vie. Et en parler la mettait encore très mal à l'aise.

- J'ai pu parler avec ma mère de ce qu'il s'est passé dans les années quarante avec mon grand-père, a annoncé Andreï, certainement pour éviter que la grande blonde se sente obligée de parler encore longtemps de quelque chose dont elle avait honte. Ca m'a fait beaucoup de bien et depuis que mon grand-père est décédé, les choses sont plus faciles à accepter. C'est triste à dire mais c'est comme si toutes ces merdes qui faisaient partie de la famille avaient été enterrées en même temps que lui.

Cette dernière phrase a étonné Nyl et Cassandre, qui trouvaient bizarre que l'on parle de cette manière d'un membre de sa famille, mais aucune d'elle ne savait ce que l'homme avait ressenti, ce que cette histoire avait créé au sein de sa famille.

Ca a été au tour de Cassandre: elle devait partir plus tôt et tout le monde voulait quand même l'entendre parler de sa vie d'adulte.

- Je ne me suis pas mise avec Xavier. Nos parents sont encore ensemble et nous sommes maintenant de vrais frères et sœurs, a-t-elle conté: ça nous va très bien de cette manière. C'est un super tonton.

- Tu as donc des enfants?

Cassandre a confirmé d'un hochement de tête avant de sortir de son portefeuille bien rangé une photo des jumeaux qu'elle avait eus neuf ans plus tôt. Il y avait Flavie et Juliette, deux petites filles aussi jolies que leur mères. Nyl aimait beaucoup savoir ce qu'étaient devenus ces personnes avec qui elle avait partager une matinée riche en émotions: ça lui faisait plaisir que chacun accepte de parler d'eux.

Néanmoins, lorsqu'elle a senti les cinq regards se poser sur elle, elle avait moins confiance, malgré le fait qu'elle avait atteint, voire presque dépassé les trente-sept ans. Elle n'avait jamais aimé être au centre des attentions, en paradoxe avec le métier qu'elle avait choisi.

- Je suis professeur d'anglais et de latin, a-t-elle démarré, et j'ai deux garçons. Je vis bien avec quelqu'un. Pendant toute ma jeunesse, j'ai cru que je ne voulais pas avoir d'enfants mais j'ai fini par me rendre compte que ce n'était pas vrai.

Les cinq personnes ont été étonnées d'entendre de telles choses être prononcées par Nyl qui, depuis ses quinze ans, voire plus tôt, était prédestinée à devenir une mère  exceptionnelle: du moins, tout le monde pensait que c'était son souhait dès qu'elle était gamine. Elle avait été très douée avec les petits enfants, tels que ses cousins.
Lorsqu'elle s'est convaincue d'avoir des enfants, ça devait être un soulagement pour tous les membres de sa famille.

- Je vis avec un homme depuis une dizaine d'années qui connaît ma maladie, mais ne trouve pas cela problématique, bien que je soutienne le contraire. Il est très encourageant et est parvenu à me débarrasser de tous mes complexes que j'avais à cause de cette merde lorsque j'étais étudiante.

Il était facile de deviner, seulement dans sa façon d'en parler, qu'elle était très amoureuse de l'homme avec qui elle partageait son quotidien, et ça faisait plaisir à savoir. Sincèrement.

- A propos de toi, Evan, que s'est-il passé à ton sujet en vingt ans?, interrogea Cassandre, pour changer de sujet.

Ce dernier a passé sa main dans sa chevelure brune, un peu grisonnante, et a dû réfléchir un instant, comme pour prendre le temps de faire une rétrospective desderniers grands moments de sa vie sur Terre.

- J'ai épousé une jeune femme prénommée Aline il y a deux ans d'ici. Elle n'a que trente ans donc nous essayons d'avoir un enfant. En ce qui concerne mon métier, je ne suis qu'un petit restaurateur. J'ai récupéré le restaurant de mon oncle et y bosse avec mes deux cousins et Sélène, ma petite sœur.

- Et tu vois de nouveau tes parents?, s'est renseignée Adélaïde.

- A mes vingt ans, ils sont venus me voir en s'excusant de toutes les mauvaises choses qu'ils avaient faites et rater dans l'éducation de ma sœur et moi. C'était difficile à accepter mais j'ai fini par leur pardonner. Je suis donc retourné vivre avec eux et ma sœur. Et maintenant, bien que ce passage de ma vie n'ait jamais quitté mon esprit, tout se passe pour le mieux.

Cela a rassuré son ancienne copine, qui était vraiment heureuse de le savoir de nouveau en contact avec ses parents, qui étaient de bonnes personnes, d'après ses souvenirs.

Très vite, ça a été au tour de Rupert parce que personne n'avait de questions à poser à quiconque. Cette fois-ci, il était un peu moins fermé que dix-neuf ans plus tôt. Il acceptait de "jouer" le jeu et de parler de ce qui lui était arrivé durant toutes ces années.

- Je voyage, j'écris, je m'extasie devant les belles choses de la vie, a avoué Rupert à ses "amis". Jean-Baptiste s'est rendu compte qu'il avait un problème avec la violence et a accepté de se faire soigner. Ensuite, je ne travaille pas vraiment, et je confesse que ça vient confirmer le cliché du type que j'étais. Néanmoins, j'ai publié deux bouquins ces cinq dernières années et je suis en train de créer un scénario.

- C'est un bon projet de vie, s'est enjouée Nyl. Déjà en 1991, tu écrivais dans un carnet un peu tout ce que tu vivais notamment lors de l'activité de Lefebvre.

C'était vrai et ça lui faisait chaud au cœur que la jolie brune y ait fait attention et surtout qu'elle s'en souvenait, autant d'années plus tard.

- Et qu'est-ce que ton scénario raconte?, a demandé Evan, avide de curiosité.

- J'ai créé sept personnages: un professeur et six lycéens qui s'avouent leurs secrets.

C'était vrai et Rupert s'était inspiré de la matinée étrange de 1991 pour écrire cela, car ça ne lui avait jamais quitté l'esprit peu importe tous les efforts qu'il avait pu faire pour y parvenir. Il était fier d'enfin pouvoir partager cela avec les cinq personnes qui lui avaient donné une idée pour avoir la possibilité de réaliser son rêve qu'était de créer un scénario.

- Il faut que je vous avoue que j'ai envoyé trois ans après l'activité les quelques feuilles que j'avais écrites ce jour-là à Lefebvre, a-t-il fini par avouer à ses camarades.

Rupert n'a pas attendu une quelconque réaction, effrayé à l'idée que l'un deux n'accepte pas qu'ils se "servent" d'eux pour produire quelque chose d'aussi important ou d'avoir osé les envoyer au prof et même pas à eux, les premiers concernés. Il s'est dit que la meilleure chose à faire était de leur dire la vérité:

- Vous m'avez changé la vie, même si je n'ai jamais voulu l'avouer et si j'ai été très désagréable ce jour-là. Merci à vous.

Fin

Voilà la fin définitive et je m'excuse pour la qualité

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