Rimbaud et Lolita

By OhMyLonelyMonster

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La disparition de la jeune Nola Kellergan, tout le monde l'a oubliée, à Aurora. Ça se comprend, l'affaire rem... More

blurb
disclaimer
prologue
un // mouettes
deux // carottes
trois // cafés
quatre // équation
cinq // pluie
six // boîte
sept // monstre
huit // amertume
neuf // photographie
petit mot de l'auteure
dix // médisances
onze // vérité
douze // vengeance
treize // maison
quatorze // millard
quinze // lâche
seize // bébé
dix-sept // point de non-retour
dix-huit // embarras
dix-neuf // fantôme
vingt // corps
vingt-et-un // inopiné
vingt-deux // parias
bonus // océan mer
vingt-quatre // colère
vingt-cinq // winston
vingt-six // manuscrit
vingt-sept // sweet sixteen
vingt-huit // pénultième (1)
vingt-huit // pénultième (2)
vingt-neuf // glas
trente // rideau
trente-et-un // calamité
trente-deux // adieux
trente-trois // magouilles
trente-quatre // canada
trente-cinq // déchéance
trente-six // twitter
trente-sept // alma
trente-huit // retrouvailles
bonus // montages photos
trente-neuf // règle d'or
quarante // dorian gray (1)
quarante // dorian gray (2)
épilogue
the end...or is it?
des mouettes et des hommes

vingt-trois // mère

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By OhMyLonelyMonster

Breathe Underwater, Placebo

Et sans un mot, ils quittèrent le stationnement du Clark's. Dolores étant venue à pied, c'est à pied qu'ils y allèrent. C'était elle qui ouvrait donc la marche, les mains enfouies dans les poches de son manteau, et derrière elle venaient Harry et Marcus. Heureusement pour eux, leur guide marchait d'un pas vif, de sorte qu'ils n'avaient pas besoin de ralentir le pas. Pendant un long moment, ils n'entendirent que le bruit de leurs bottes qui raclaient le trottoir craquelé par l'usure.

Marcus regardait son compagnon, juste à côté de lui, dont le visage grave lui laissait présager le pire. Il mourrait d'envie de lui poser mille et une questions, de s'excuser de s'être emporté devant tout le monde et surtout de s'assurer qu'il n'était pas trop secoué par ce qui venait de se passer, mais il n'avait guère l'envie de s'épancher devant Dolores, à portée d'oreille.

Bientôt, ils rejoignirent l'un des quelques quartiers résidentiels d'Aurora, celui-là rempli de SUV familiales et de vélos pour enfants dans les cours, toutes bien entretenues et recouvertes d'une fine couche de neige. De l'autre côté de la rue qui faisait face à cet amas de maisons certaines modernes, d'autres victoriennes se dressait l'unique école primaire de la ville, bien évidemment déserte en ce samedi soir.

Dolores s'arrêta devant une maison beige à deux étages, à côté de laquelle se trouvait un garage, fermé. Ils étaient arrivés. D'un signe de la main, leur guide les invita à les suivre; ensemble, ils remontèrent l'allée, très large, parsemée de petits cailloux. Elle déverrouilla la porte et les prévint, sourire aux lèvres : leur humble demeure était loin de rivaliser avec Goose Cove.

Alors, certes, il n'y avait ni superbe bibliothèque, ni cheminée en pierre, ni vue directe sur la mer, mais le cocon des Harrison n'en était pas déplaisant pour autant. Près de la porte d'entrée, un escalier en bois franc menait à l'étage, et un long couloir, entrecoupé çà et là par diverses pièces, traversait tout le premier étage de la maison jusqu'à la cuisine. Sur les murs beiges, quelques gravures abstraites que Marcus admira au passage. Au bout de ce même couloir, une énorme tête d'orignal empaillée l'observait.

C'était drôle, c'était la première fois que Harry et lui visitaient les Harrison. Jusque-là, ça avait toujours été eux — Rick, Dolores ou Daisy — qui passaient à Goose Cove, jamais l'inverse. Fort heureusement, le père n'était pas là, comme leur en avait assuré la mère, mais qu'en était-il de la fille? Il n'osait pas imaginer sa tête quand elle apprendrait ce qui s'était passé au Clark's. Il ne se berçait pas d'illusions : l'adolescente y travaillait, alors l'incident de ce soir lui parviendrait tôt ou tard, qu'il le veuille ou non.

À sa question, Dolores acquiesça de la tête.

— Daisy? Oui, elle doit être dans sa chambre.

Elle déposa ses clés et son son sac à main sur le guéridon posé près de la porte d'entrée et cria :

— Daisy, tu es là?

Pas de réponse. Dolores leva les yeux au ciel.

— Comme je la connais, elle écoute de la musique trop fort. À force, elle va devenir sourde. Enfin, peut-être qu'elle nous rejoindra plus tard.

Elle les débarrassa de leurs manteaux.

— Vous pouvez vous installer dans le salon, messieurs, je vais préparer le café.

Au salon, Marcus s'intéressa à la maigre bibliothèque des Harrison, composée de livres de cuisine, de romans — dont tous ceux de Harry — et d'au moins une centaine de numéros du magazine de chasse et pêche Field & Stream empilés les uns sur les autres. Une vieille télévision trônait à quelques mètres du canapé, sur lequel venait de prendre place Harry. Marcus s'approcha de lui, mais resta debout.

— Ça va? murmura-t-il.

Harry haussa les épaules.

— Ça va. Mais c'est une journée vraiment folle.

— Tu l'as dit, soupira-t-il.

Rien que ce matin, il angoissait à la simple idée de retourner à Aurora et d'avouer ses sentiments à l'un de ses plus chers amis, il revoyait Douglas lui souhaiter bonne chance à côté de son cactus géant. Les événements, par la suite, n'avaient été qu'une longue réaction en chaîne : Harry qui le serrait contre lui, Daisy qui lui apprenait que ses tortionnaires s'étaient faits arrêtés par la police et que tout était derrière lui...

C'était cliché, mais vrai : il aurait juré que ça s'était passé voilà des années. Et les voilà, Harry et lui, chez les Harrison, après l'espèce de crise nerveuse de Jenny. Si Rick Harrison rentrait plus tôt du travail et les trouvait chez lui, ce serait la cerise sur le gâteau!

Harry remarqua à brûle-pourpoint, sa voix basse :

— Marcus, tu ne m'as jamais parlé d'une conversation avec Jenny.

Oh, ça. Il grimaça.

— Désolé, ça m'est sorti de la tête. Tu comprends, c'était le jour de mon hospitalisation.

Harry hocha la tête.

— Alors, depuis ce jour, tu savais que Jenny et moi...

— Vous vous êtes fréquentés à ton arrivée à Aurora, en 1975? Oui, je savais. C'était avant de rencontrer Nola, j'imagine?

Même s'ils chuchotaient, Harry lui jeta un regard noir. Il craignait que Dolores ne les entende ou ne les écoute par inadvertance. Ça se comprenait, ça ne signifiait pas que maintenant que Marcus était au courant pour Nola, une tierce personne devait l'être aussi. C'était même mieux que personne d'autre n'apprenne cette liaison passée.

— Après, pour essayer de l'oublier. Évidemment, ça n'a pas marché. C'est compliqué, comme histoire, marmonna finalement Harry.

Marcus lâcha un petit rire sans joie.

— Fréquenter une personne dans le seul but de renier ce qu'on ressent pour une autre personne? Crois-moi, je peux comprendre.

À ce moment, Dolores se racla la gorge. Elle venait d'entrer dans le salon avec trois tasses fumantes dans les mains. Entre-temps, elle s'était fait un chignon, pas trop serré, des mèches de cheveux tombant de chaque côté de son visage.

Une fois tous installés avec leurs cafés, ils revinrent sur ce qui s'était passé au Clark's.

— Mettons tout de suite quelque chose au clair, commença Dolores. Vous êtes ensemble, oui ou non?

Marcus consulta Harry du regard avant de déclarer :

— Au point où on en est rendus, ça ne sert à rien de le cacher ou de le nier, alors oui.

Dolores hocha la tête, ses mains autour de sa tasse. Elle se recroquevilla dans son fauteuil, ses genoux repliés contre son corps.

— C'est ce que Daisy m'a beuglé en rentrant tout à l'heure, mais je ne crois jamais les on-dit, alors je voulais en être certaine.

Marcus arqua un sourcil. Elle était bien la première à ne pas se soucier de l'opinion des autres.

— Ça ne vous choque pas? s'étonna Harry.

— Si ça me choquait, je ne vous aurais pas invités chez moi, s'amusa Dolores. En plus, vous avez l'air de bien vous entendre avec Daisy, il serait donc malvenu de ma part de vous cracher au visage.

Marcus ne put s'empêcher de lui faire remarquer que son mari, lui, ne s'en était pas privé en débarquant à Goose Cove, complètement bourré. Dolores se crispa un moment, les yeux baissés.

— C'était un malheureux incident, admit-elle. Encore une fois, au nom de Rick, je tiens à vous présenter mes excuses. Ses intentions étaient bonnes, il voulait protéger notre fille. Même s'il n'avait, naturellement, aucune raison valable de le faire. Je crois que les médias lui ont monté à la tête, le pauvre.

Marcus se força à sourire. Il n'avait pas oublié comment Rick Harrison l'avait regardé quand il était venu s'excuser à Goose Cove. Il s'était excusé, certes, mais seulement pour l'avoir menacé et violenté un peu. Pas pour l'avoir insulté de monstre. Là était toute la différence, et ça, Dolores ne le comprenait pas. Ou ne voulait pas le comprendre, ce qui était encore pire.

— Ce n'est pas lui qui vous a battu sur la plage, cela dit, reprit-t-elle sans aucun tact. Toute la ville en parle : au supermarché, à la banque, dans les restaurants... C'est vraiment horrible, Marcus.

Il fronça les sourcils. Sa pitié l'irritait. Il n'en avait pas besoin. Devant son silence, Harry prit le relai :

— Comme on dit, ce qui ne tue pas nous rend plus fort, n'est-ce pas?

— C'est vrai, approuva Dolores. Quand même, quel sens du théâtre, cette mise en scène sur la plage, vous ne trouvez pas? Battre un homme à mort, ou presque, et écrire un tel mot sur le sable... Je n'en reviens pas. C'est non seulement absurde mais cruel, barbare.

Comme les deux hommes gardaient le silence — que répondre à cela? —, elle enchaîna :

— Vous savez, Marcus, je connais un bon psychologue à Montburry et je pense qu'il pourrait vous aider. Je veux dire, ça ne doit pas être facile pour vous...

— Je n'ai pas besoin d'aide.

Il n'avait pas pensé que son ton de voix serait si cinglant, mais il ne voulait pas consulter un toubib. Jamais, plutôt crever. À ses yeux, ce serait reconnaître qu'il avait un problème, qu'il n'était pas sain d'esprit. Or, il se portait à merveille. Quoi qu'en dise ou qu'en pense Dolores Harrison — et tout le reste du monde, tant qu'à y être.

Avec une grimace, il s'enquit :

— Excusez-moi, est-ce que je pourrais savoir où est la salle de bain?

Dolores esquissa un léger sourire.

— Bien sûr. Première porte du deuxième étage.

Pendant que Harry et Dolores continuaient de se révolter du « drame de la plage » comme ils l'appelaient, il retraversa le couloir et gravit dare-dare l'escalier. Dans l'intimité de la salle de bain, il se pencha au-dessus du lavabo et s'aspergea le visage d'eau froide à plusieurs reprises. Ça le calma un peu.

Pendant un long moment, il resta sans bouger devant le miroir, à regarder son reflet. Il détestait l'idée, mais ne pouvait s'empêcher de se poser la question : et s'il avait vraiment besoin d'aide? Jusque-là, il encaissait bien les coups, il se relevait quand il tombait, un mantra qu'il avait hérité de Harry. Mais viendrait-il un jour où il s'effondrerait de tout son long sur le ring, sans se relever? Viendrait-il un jour où il ne voudrait plus se relever? L'idée l'effraya.

D'un geste machinal, il replaça les quelques mèches encore humides sur son front. Il n'avait pas particulièrement envie de redescendre et d'affronter la pitié de Dolores. Sans doute voulait-elle bien faire, mais ce n'était pas ce dont il avait besoin pour le moment. Il repensa à Jenny, toute en larmes. Après ce soir, ils ne pourraient plus se reparler comme avant sans que ça devienne gênant, pour lui comme pour elle.

En vérité, ce serait gênant avec n'importe qui : tout le monde appréciait Jenny, la toujours très sympathique propriétaire du Clark's, alors que Marcus... eh bien, c'était Marcus, le pédé de New York que les médias ridiculisaient depuis des mois. Pas besoin d'être un génie pour deviner vers qui pencherait l'opinion publique.

Il se frotta les yeux d'une main et se décida enfin à redescendre au salon où l'attendaient Harry et Dolores. Au moment où il ouvrait la porte de la salle de bains, il entendit un violent coup résonner contre une porte, de l'intérieur, suivi d'un cri de rage :

— Oh, j'en ai marre!

C'était Daisy. Il attendit quelques secondes, persuadé que la mère de la demoiselle monterait à l'étage à tout moment, mais non. Si elle avait entendu sa fille s'époumoner, elle devait avoir pensé qu'il valait mieux la laisser faire sa crise. Ça se comprenait, mais peut-être Daisy avait-elle besoin d'aide? Il n'y avait qu'une seule façon d'en avoir le cœur net, en plus, ça lui donnait une excuse pour ne pas rejoindre Dolores au salon. Alors il frappa deux grands coups à la porte.

— Va-t'en, je suis occupée!

— À quoi? T'énerver toute seule?

Quelques secondes plus tard, la porte s'ouvrait sur une Daisy aux cheveux ébouriffés, vêtue d'un t-shirt trop ample pour elle et d'une paire de joggings. Un écouteur enfoncé dans une oreille, l'autre ballotté contre sa poitrine, elle tenait un iPod dans sa main.

— Qu'est-ce que vous faites là, vous? s'exclama-t-elle, les yeux plissés.

— Ta mère nous a invités. On l'a croisée au Clark's.

— Je ne vous ai pas entendus arriver. Harry est là aussi, j'imagine?

Elle l'invita à entrer dans sa chambre et balança iPod et écouteurs sur son lit. Il la suivit sans un mot. Avec une moue exagérée, elle ramassa un livre près de la porte — l'objet qu'elle avait lancé, fort probablement — et se laissa tomber sur la chaise devant son bureau sur lequel traînaient un livre ouvert, des feuilles lignées barbouillées et un crayon de plomb.

— Tu es courageuse de bosser un samedi soir.

Il s'assit en tailleur sur son lit défait. Dans cette minuscule chambre aux murs parsemés de photographies mal cadrées et de posters cheap de jeunes vedettes du cinéma, il croyait retomber d'au moins dix ans en arrière, impression confirmée par l'amoncellement de vêtements et de manuels scolaires sur le plancher.

— Je veux me débarrasser des exercices à faire, c'est tout. Le truc, c'est que je galère comme pas possible. Vous qui êtes si intelligent, vous comprenez le... euh, théorème de Pythagore?

Elle releva le nez de son manuel qu'elle tenait dans ses mains pour le fixer de ses grands yeux candides. Elle essayait de le caresser dans le sens du poil, il le comprit tout de suite, hélas! ses efforts étaient inutiles : il n'avait jamais excellé en mathématiques. Au collège et au lycée, il ne se récoltait que des C- (des C+ si le prof était clément) dans cette odieuse matière. Pour ne pas passer pour un ancien cancre, il crâna :

— Tu savais qu'après le lycée, je n'ai plus jamais eu à calculer l'angle d'un triangle ou à résoudre des équations bourrées de chiffres et de lettres?

— Super, je dirai ça à mon prof lundi matin, quand il comprendra que je n'aurai rien fait.

Elle roula les yeux tandis qu'il se retenait de ne pas lui rire au nez. Il cessa de faire le malin quand elle se tourna de nouveau vers lui pour lui poser une question fort simple, mais qui le prit de court.

— Alors.... vous et Harry, hein?

Elle souriait, amusée mais pas cruelle. Il fronça les sourcils. Grâce à leur petite discussion sur les mathématiques, il avait pu se changer les idées, oublier la cuisante humiliation qu'il avait essuyée au Clark's.

D'ailleurs, n'était-ce pas de la faute de Daisy, encore une fois? C'était elle qui avait annoncé sur Internet qu'il s'était fait battre sur plage, elle encore qui avait crié sur tous les toits qu'il était en couple avec Harry. Il ne s'étonnait pas qu'elle soit devenue amie avec Aldous : comme il parlait peu, voire pas, elle pouvait mener toutes les conversations à sa guise, sans qu'il s'y oppose, comme la grande gueule qu'elle était.

Devant son silence, elle se fâcha :

— Oh non, ne me dites pas que c'était une blague? C'est ça? Vous m'avez fait marcher? Je vais avoir l'air stupide demain, devant mes collègues et les clients...

— Pas autant que moi ce soir, répliqua Marcus, sa voix sèche.

Il lui expliqua en quelques mots comment les clients du Clark's s'étaient moqués d'eux tout à l'heure.

— C'est bien toi qui leur as tout appris?

— Bah, je ne savais pas que ça devait être un secret. Aldous était de mon avis.

Il se pinça l'arête du nez. Surtout, ne pas s'énerver, elle contre-attaquerait. Elle continua :

— Ça ne devrait pas être un secret, Marcus. Il n'y a pas de honte à avoir.

— Tu ne comprends pas.

— Si, je comprends, tempêta-t-elle. Vous n'imaginez pas ma honte quand je suis retournée au lycée, après que mon père ait été arrêté. Plus personne n'osait m'adresser la parole, de peur que je les menace ou je ne sais quoi. J'ai aussi perdu des amis. Puis, une fois le choc passé, je me suis relevée et j'ai décidé que je ne passerais pas le reste de ma scolarité à longer les murs et à manger dans les toilettes. Je comprends que vous ayez envie de vous cacher. Mais, Marcus, ça ne sert à rien sinon à vous enfoncer davantage.

Il la dévisagea. Comment pouvait-elle lui faire la morale? Elle n'avait que quinze ans, elle ne connaissait rien à la vie. Rien du tout. Pourtant, la voilà qui l'encourageait à s'assumer pour de bon, son regard fiévreux et ses poings fermés.

— À t'entendre, ça a l'air si facile, murmura-t-il enfin.

Elle balaya l'air de la main.

— Oh, détrompez-vous, ça ne l'est pas. Mais j'ai eu de longues discussions avec la psy du lycée, qui m'a donné de bons conseils.

Il roula les yeux. Encore une qui lui vantait les vertus de la psychothérapie. Elle prit son agacement pour de l'incrédulité :

— Je suis sérieuse, ça m'a beaucoup aidée. J'ai compris pourquoi mon père a agi comme ça, pourquoi il est si protecteur.

— Ah oui? Tu pourrais m'éclairer, dans ce cas?

Elle se croisa les bras.

— Parce que je suis la dernière personne qui lui reste de ma mère.

— Pardon?

Elle claqua la langue.

— Enfin, de la femme qui m'a mise au monde, plutôt.

Marcus attendit une suite qui ne vint pas. La volubile Daisy s'était tue. Pendant un long moment, elle resta ainsi, perdue dans ses pensées, le regard vague. Il ne savait pas quoi dire, c'était si inattendu. Il préféra se taire. Enfin, elle murmura :

— Elle s'est barrée alors que je n'étais qu'un bébé d'à peine un mois. Par la suite, mon père a rencontré Dolores, alors c'est elle qui m'a élevée. Comme sa propre fille. Tout ça, je le sais depuis que j'ai appris à parler, ils ne m'ont rien caché. Mais maintenant, je comprends pourquoi mon père se montre si... étouffant envers moi.

— Je suis désolé.

Il ne savait même pas pourquoi il s'excusait. Par sympathie? Par réflexe? Elle lui sourit.

— Ne le soyez pas. Il paraît que tout arrive pour une raison. 

Coucou! Je ne sais pas trop quoi penser de ce chapitre; sans vouloir m'apitoyer sur mon sort, j'ai eu une semaine assez difficile et je n'ai pas eu la tête à corriger à fond mon premier jet, comme je le fais d'habitude, vous m'en excuserez. J'espère que ça n'a pas trop paru? Bref, merci pour les 3k de vues, ça me fait super plaisir! ♡

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