Lyuba observe le stade se remplir depuis l'accès au terrain des Bulgares et l'excitation d'avant match la gagne. Elle devrait rejoindre sa place mais Ivan l'a trainé ici avant qu'elle puisse se rendre à l'entrée du stade pour rejoindre son siège. Viktor a besoin de toi ! C'est la seule chose qu'il a daigné lui dire avant de l'entrainer vers les vestiaires où elle a trouvé un Viktor anxieux et encore plus renfrogné que d'habitude. Le trac, peu de sorciers le savent ne voyant en Viktor que l'attrapeur de génie mais il est timide et a une sale tendance à s'inquiéter sur ses performances. Or, si Ivan a permis de propulser sa carrière avant même qu'il ait fini ses études à Drumstrang en lui proposant de s'entrainer avec lui et le reste de l'équipe, Lyuba, elle s'est toujours occupé d'encourager ce petit frère de cœur. Car les jumeaux Volkov voient Viktor comme un petit frère et non le petit voisin qui trainait en couche-culotte dans les couloirs de la maison quand leur mère le gardait. Sortant une chocogrenouille de sa poche, Lyuba la tend à Viktor pour qu'il puisse se sentir mieux grâce au pouvoir magique du chocolat, un truc qu'elle avait inventé quand le gamin de six ans était arrivé les larmes aux yeux tout crotté les genoux en sang après un rude chute de balai. Un remède miracle qui lui avait permis de rester fort pendant les soins et qui aujourd'hui encore lui donne le courage d'affronter son trac. Pendant que Viktor mord dans la chocogrenouille, Lyuba lui parle de ces exploits passés, lui fait remarqué qu'il n'y a aucune chance que quelqu'un lui reproche quoique ce soit s'il échoue à attraper le vif d'or, elle meuble le silence pour le regonfler à bloc. Elle le connaît assez bien pour savoir quoi lui et comment lui dire afin qu'il ne se laisse pas sombrer dans un trac qui va le clouer au sol, car son but est de le faire décoller, quitter l'antre de ses vestiaires. Elle le connaît Viktor, elle sait que quand il sera dans les airs, les cheveux au vent à voler il oubliera ce tract, cette peur pour savourer l'instant et donner le maximum. Son problème à Viktor, c'est le sol, il n'est pas à l'aise sur la terre ferme, maladroit même mais dans les airs c'est un roi et il faut juste qu'elle lui insuffle le courage de rejoindre son élément.
Lorsque la voix du commentateur retentie, Lyuba ressent un pincement au cœur en se disant qu'elle est coincée tout en bas du terrain et non dans les gradins à sa place. Un pincement qui disparaît bien vite quand elle sent Ivan s'avancer vers le terrain pour rejoindre les vélanes qui danse sur le terrain. Attrapant son bras, elle retient son frère qui ne pense qu'à rejoindre leurs mascottes dont l'une est son amante afin de pouvoir exprimer librement la passion qu'il ressent. Viktor lui donne bien entendu un coup de main pour éviter que ce crétin ne ruine l'organisation du match en l'éloignant de l'accès au terrain. Le souffle court, c'est avec soulagement que Lyuba accueille les mascottes irlandaises et la libération d'Ivan qui bredouille des excuses sous les regards dépités de son équipe. L'équipe n'a pourtant pas de temps à consacrer à hurler sur Volkov puisqu'ils doivent se préparer à décoller et gagner ce match car c'est la seule option qu'ils envisagent. Après leur décollage magnifique, Lyuba rejoint un coin de pelouse prêts des vélanes pour assister à ce match qui promet d'être haut en couleur. D'en bas, Lyuba ne distingue pas vraiment ce qui passe dans les airs mais elle assiste de très près à la chute de l'attrapeur irlandais, un certain Lynch grâce à la feinte de Wronski ce qui la fait se lever et hurler sa joie avec les vélanes. La suite du match, la pousse à s'éloigner des créatures et à faire les gros yeux à son frère quand il file hurler contre l'arbitre qui s'en prend aux vélanes, il va leur faire perdre le match là. Se repliant vers les vestiaires face aux déchainements de violence qui s'ensuit, elle assiste de loin à la descente de Viktor qui finit par attraper le vif d'or et clôt le match par une défaite de leur équipe. Lyuba grimace face à ce constat mais elle sait que Viktor a fait ce qu'il fallait car il n'y avait guère plus d'espoir qu'ils gagnent le match et il fallait absolument faire cesser la violence qui régnait sur le terrain.
L'Irlande gagne, Oliver explose de joie auprès de ses parents et agite le drapeau qu'il a acheté pour l'occasion. Il assiste à la remise de la coupe en claquant des mains et en chantant ou plutôt en hurlant avec le public à ses côtés. Un peu plus loin, il distingue Davies, le capitaine de Serdaigle qui lui fait un clin d'œil en levant le pouce et au moment de redescendre, il quitte ses parents pour venir se placer à ses côtés. J'ai amené du whisky pur feu, ça te tente ? Ou tu as trop peur, Wood ? D'un coup d'épaule Oliver fait son cadet et lui promet de le rejoindre dans le carré irlandais où visiblement Davies a invité beaucoup de leurs camarades. Filant vers sa tente, il dépose une majorité de ses affaires et annonce aux parents qu'il part faire la fête avec ses amis avant de rejoindre la zone irlandaise. Sur la route, Cédric Diggory le rejoint et ensemble ils refont le match le temps du trajet jusqu'au carré irlandais où la fête est déjà bien entamée. Il leur faut plusieurs minutes pour trouver Roger qui les accueille avec deux gobelets plein de whisky et les invite à se poser devant le feu avec les anciens ou actuels joueurs de quidditch de Poudlard. Une large majorité des sorciers ayant appartenu à l'équipe de Quidditch des Gryffondors, Poufousffles ou Serdaigles à Poudlard sont autour du feu ainsi que quelques Serpentards, les plus fair-play d'entre eux ne peut s'empêcher de constater Oliver. Le temps file doucement pendant que les jeunes gens s'enivrent rapidement avec des discussions qui ne se concentrent plus sur le match qu'ils ont vus mais sur ceux qu'ils ont vécu. Les langues déliées s'échauffent et Oliver l'esprit encore assez clair ne peut pas s'empêcher d'intervenir quand il voit son ancienne joueuse, Alicia Spinnet commencer à se disputer violemment avec Adrian Pucey, poursuiveur chez les Serpentards. Il n'a pas le temps de les séparer qu'ils le font d'eux-mêmes après une violente explosion suivis des cris.
Relevant Alicia, Oliver l'enjoint à fuir face aux sorciers cagoulés tout vêtu de noir qui s'avancent vers eux riant de leurs quatre victimes. Il ne sait pas qui sont ces gens mais il se doute que ce sont des moldus et l'idée même que des mangemorts innocenté puissent s'amuser ainsi avec eux lui donne la nausée. Les brumes de l'alcool se dissipe assez rapidement dans le groupe de jeunes adultes et tous fuient face à l'avancée inexorable de ces hommes qui auraient dû être jugé coupable et enfermé à Azkaban. Aucun d'eux n'envisage de se battre, beaucoup ne peuvent pas se servir de leur baguette en dehors de Poudlard et quand bien même aucun d'eux ne peut faire le poids contre à ses hommes plus expérimentés alors qu'ils sont déjà bien enivrés. Courant, ils suivent tous le mouvement de manière désordonné pour gagner le bois où tous semblent vouloir se réfugier. Oliver rattrape Adrian quand celui-ci manque de tomber le pousse en avant vers Terrence Higgs qui le soutient pour continuer à avancer. Autour d'eux des tentes explosent et rapidement le groupe est dispersé dans la cohue, poussé de toute part, perdu dans une foule qui ne pense qu'à fuir vers la forêt, Oliver perds des yeux tous ses camarades et la peur l'étreint. Il est isolé et pire que tour à découvert face aux hommes en masqués qui avancent d'un pas lent mais déterminé en s'amusent avec les pauvres moldus. Quelques membres du ministère commencent à s'attrouper autour des hommes pour les arrêter sans blesser les moldus et tenter de capturer quelques-uns de ses criminels. Un peu plus loin sur sa droite, Oliver aperçoit une jeune fille livide, statique face au spectacle qui s'offre à eux, celui d'hommes implacable qui s'en prenne à plus faible qu'eux. Il n'est pas le seul à avoir remarqué la demoiselle, quand il le comprend et voit la baguette d'un membre du groupe se lever vers elle, il se rue en avant et s'interpose par instinct, comme un vrai Gryffondor. Il s'effondre sur elle, poussant un cri de douleur qui n'a rien de viril ou héroïque face à la douleur qui déchire son dos, il sent le sang couler sur sa peau et imprégner son haut. Il voit les yeux de la demoiselle s'écarquillait face à lui, il distingue nettement le marron et le vert dans son regard envoutant alors qu'un nouveau cri franchit ses lèvres face à la douleur. Doloris. L'homme a décidé de lui faire payer son intervention en le torturant, le poussant à le laisser avoir sa proie. Une proie qui se saisit de la ceinture du garçon sur elle, qui le colle à elle avant de disparaître dans un grand crack. Le sauveur est sauvé à son tour par la victime qui l'emmène loin du pré, loin des anciens mangemorts dans une riche demeure en plein Londres.
Aliénor grogne en sentant le parquet doré cogné contre son dos alors qu'elle s'extrait du monde d'ombre du transplanage. Repoussant doucement son sauveur, elle se lève pour faire face à la troupe d'auror baguette pointé sur elle puisqu'elle vient de franchir les protections de l'ambassade sorcière de France. Mademoiselle Desjardins ? La stupéfaction se lit sur les traits des aurors qui rangent immédiatement leur baguette et fixe la fille de leur ministre avec inquiétude puisqu'elle ne devait pas rentrer avant le lendemain. Son arrivée fracassante ne remet pourtant pas en cause les protections de la demeure puisqu'il s'agit de protection issue de la magie du sang. Une magie puissante qui permet à la famille de l'ambassadeur et du ministre de la magie français de pénétrer dans toutes les ambassades sorcières française du monde. Repoussant un des aurors inquiet, elle se tourne vers son sauveur gémissant au teint encore plus livide si c'est possible pour un Anglais n'ayant que peu de soleil dans l'année. Elle a deviné ses origines grâce à son accent, enfin elle pense avoir vu juste et l'idée qu'il puisse continuer de salir le parquet en répandant son sang dessus lui semble totalement stupide et dangereuse. Vous, allez réveiller l'ambassadeur et prévenez-le que nous avons un code alpha à la Coupe du Monde ! Vous, faites venir un médicomage d'urgence, il est hors de question que ce garçon meurt ici après avoir pris ce sort à ma place ! Quant à vous deux, vous allez m'aider à la transporter dans le salon et le maintenir en vie aussi longtemps qu'il le faudra ! Les autres, filez sur les lieux, le ministère anglais a surement besoin d'aide face à ces gens et... Les aurors n'attendent pas la fin des ordres pour filer vers les lieux de la compétition ou auprès des bonnes personnes. Pointant sa baguette sur son sauveur au nom inconnu, Aliénor le soulève et l'emmène dans le salon pendant qu'un auror nettoie le plus gros du sang sur le sol.
Le médicomage arrive quelques secondes à peine après qu'il est installé le blessé sur un canapé et réduit son tee-shirt en lambeaux afin de dégager sa blessure. Une blessure dont le saignement est stoppé d'un coup de baguette magique avant que des ordres fusent pour laisser la place au médicomage afin qu'il puisse guérir le jeune homme. Assise près de la tête du garçon, Aliénor plonge ses yeux dans le regard terne du garçon en se mordillant la lèvre ne sachant pas quoi dire ou faire pour le maintenir éveiller. Le médicomage lui a donné l'ordre de veiller à ce qu'il ne franchisse pas le voile de l'inconscience mais elle ne sait pas quoi faire. Elle ne le connaît et ne voit pas quoi lui dire bien qu'elle souhaite ardemment qu'il s'en sorte alors elle espère trouver une réponse dans ses yeux. Des yeux marrons qui semble se fermer peu à peu la poussant à donner une gifle au garçon pour le maintenir éveiller. On ne meurt pas, monsieur l'Anglais. Se serait bien que vous puissiez être là lorsque votre statue sera inaugurée dans l'allé des héros... Percy avait raison, vous êtes clairement le stéréotypes de la fifille à papa, pistonné et... Je ne connais pas ce garçon mais si vous recommencer je vous donner une deuxième claque pour m'avoir insulté sans me connaître ! Vous êtes qui d'ailleurs pour faire ça ? Me sauver la vie puis... Oliver Wood, et c'était une blague vaseuse digne des jumeaux Weasley, désolé, je ne voulais pas... Ce n'est rien, c'est juste un sujet sensible pour moi. Les gens n'imaginent pas la pression... Moi, je peux comprendre, je ne suis pas aussi connu que la fille du ministre français de la magie mais avec ma famille j'étais destiné à devenir un joueur de Quidditch et un très bon. A Poudlard, mes camarades me traitaient d'obsessionnel mais je voulais juste éviter d'être la honte des Wood... Poudlard, hein. Vous êtes donc bien un anglais... Ecossais, ce n'est pas la même chose, vous savez et... Quelle maison ? Je connais des Anglais et... Gryffondor ! Les plus valeureux et ah ! Le cri d'Oliver interrompt la conversation irréelle et Aliénor écarquille les yeux face à la fumée et la lumière sombre qui émane de la blessure du garçon.
La pièce semble suspendue dans le temps, éclaire par une intense lumière blanche empreinte d'une forte magie à l'œuvre. Aliénor laisse l'Ecossais lui saisir la main et la serre de toute ses forces pour éviter de crier à nouveau bien que des gémissements trouble le silence majestueux de la pièce. La blessure semble absorber la lumière pour finir par l'avaler totalement alors que le médicomage s'affale le souffle court. De la plaie, il ne reste plus rien, l'homme a réussi brillamment son travail et Oliver éreinté par la douleur des dernières secondes éternelles ainsi que d'une fatigue accumulée commence doucement à plonger dans le sommeil. Profitant de ce moment entre magie et réalité, de ce moment entre imaginaire et vérité, Aliénor s'approche du garçon et le récompense d'un baiser. Légère brise qui amène Oliver dans un rêve en plein cieux sous les yeux d'une Française bien décidé à veiller sur le sommeil de ce chevalier tombée de ces mêmes cieux quelques heures plus tôt.