Harry
Il est à peine dix heures du matin que ma mère est déjà chez moi, un dimanche matin, à me sermonner sur mon mode de vie. Je suis à peine réveillé et je l'écoute à peine.
- Mon chéri, il faut que tu te trouves une femme, tu es en âge de te poser, Harry, m'explique-t-elle en posant une tasse de café sur la table, devant mes yeux.
- Je n'ai pas envie de me poser maman, grognais-je en mettant ma tête dans mes bras.
- Écoute, je me fais du soucis pour toi. Il faut que tu arrêtes de rester dans ton appartement à écouter ta musique et à dessiner à longueur de journée.
Je ne lui réponds pas. Elle me rabâche la même chose depuis que j'ai 22 ans, aujourd'hui j'en ai 25 et je n'ai toujours pas envie de me poser avec une femme de mon âge. Encore moins depuis que j'ai rencontré Mia.
J'ai envie de revoir Mia. C'est horrible comme elle occupe mon esprit depuis que je l'ai quitté samedi. Heureusement que j'ai pas trop longtemps à attendre, je la vois demain.
D'ailleurs, pense-t-elle à moi ?
Je ne pense pas. Pourquoi penserait-elle à un homme plus âgé qu'elle a rencontré dans une boutique qui vend des vinyles ? C'est insensé.
Je bois une gorgée de mon café avant de regarder ma mère et de lui sourire doucement. Malgré qu'elle me rabâche toujours la même chose, c'est ma mère et elle compte beaucoup pour moi.
- Ne t'en fait pas pour moi, maman, assurais-je.
- Tu me dis ça à chaque fois, Harry, grogne-t-elle. Il faut aussi que tu te trouves un boulot, ton père et moi on ne pourra pas toujours payer cet appartement.
- Je sais. Je te promets de trouver rapidement, je termine mon café tranquillement.
Ma mère quitte mon apparement en me rappelant une dernière fois de me bouger les fesses. Je lance un vinyle du groupe The Beatles avant d'aller prendre une douche. Je soupire en pensant que la journée va être longue.
Je crois que j'ai passé la journée à dessiner. Je me suis enfermé dans un monde dont moi seul comprend le fonctionnement. Je n'ai pas bougé de chez moi, pour ne rien changer. J'ai dessiné, jusqu'à en avoir mal aux mains.
Je regarde ma montre et je remarque qu'il est déjà tard, mon estomac cri famine. Je me lève, pose mon carnet sur la table et me dirige vers la cuisine. Je souffle en voyant mon frigo presque vide. Je ne pense jamais à faire les courses.
Heureusement que ma mère n'a pas regardé dans mon frigo, elle serait directement aller faire les courses pour moi. Je décide de commander, n'ayant pas le courage d'aller faire les courses et puis de toute façon il est trop tard.
Malgré que j'essaye de penser à autre chose que Mia, je n'y arrive pas. Elle reste encrer dans ma tête comme un aimant. Elle a 16 ans, c'est mal d'être attiré pas une jeune fille de cet âge alors que j'en ai 25.
Je me lève, bien décider à me changer les idées. Je décide d'aller en ville me chercher quelques choses à manger. J'hésite entre un chinois ou un mexicain. J'ai le temps de me décider sur la route.
Aujourd'hui j'ai prit la voiture, je me gare devant le petit restaurant chinois. Je connais ce restaurant depuis mes 17 ans, j'y allais tous les week-ends avec mes amis.
- Bonjour, Harry!
- Bonjour, Kuan Ti, je m'avance vers le comptoir.
- Comme d'habitude ? Demande-t-il avec son sourire.
- Comme d'habitude, confirmais-je avec un sourire.
Je m'installe à une table le temps d'attendre ma commande.
- Du nouveau dans ta vie ?
Je tourne la tête pour voir que Kuan Ti préparer mes nems. Il est très méticuleux et concentré. J'aimerai lui parler que j'ai rencontré une jeune femme adorable mais je ne peux pas.
- Pas grand chose, soufflais-je.
- Harry, vraiment ? Sa voix est pleine de sarcasme.
- Vraiment, rétorquais-je en lui lançant un bref regard.
- Je vais te croire, rigole-t-il.
- Fais moi juste ma commande, fis-je d'une voix suave.
Kuan Ti ne cherche plus à savoir ce qu'il se passe. Je regarde mon téléphone sans grande conviction. Les réseaux sociaux ne sont pas vraiment mon truc, ni les jeux.
Kuan Ti s'approche avec un sac contenant mon menu. Il le pose sur la table et me sourit.
- Tu sais, je te connais maintenant, et je sais qu'il y a quelque chose qui te tracasse, Il s'installe sur la chaise d'en face.
- Tout va bien, je t'assure, assurais-je en sortant mon porte feuille.
- Tu mens très mal, le sais-tu ? Kuan Ti repousse l'argent que je lui tends. C'est pour moi.
Je me lève et pose les billets sur la table blanche. Je lui souris et le remercie. Je quitte le petit restaurant pour rejoindre ma voiture.
Il a raison, il y a quelque chose qui me tracasse. Mais je ne veux pas en parler. Je pense que j'ai surtout peur qu'on me juge. Et de toute façon je n'aurais pas su comment lui expliquer ce que je ressens.
C'est vrai, même moi je trouve ça complètement absurde. Ce que je ressens est tellement étrange et nouveau pour moi. Je connais à peine cette fille, il faut être fou pour être autant attiré.
Je n'ai pas envie d'en parler. C'est beaucoup trop tôt. Et comment aurait-il réagit si je lui avais vraiment parler de Mia ? Mon dieu, je n'ose même pas imaginer sa réaction.
Quand je rentre chez moi, je me laisse tomber dans le canapé, près à manger ce que j'ai commandé.
Vivement demain.
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J'espère que ce troisième chapitre vous plaît.
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