Journal intime de Marie, jolie idiote de 22 ans :
Aujourd'hui, mardi 6 décembre 2016, ma vie vient de basculer dans l'ombre. J'écris l'épisode le plus sombre de ma vie, assise en tailleur sur mon lit et je m'interromps régulièrement pour jouer l'essuie-glace sur mes yeux. Ma psychologue m'incite depuis plusieurs jours, à coucher sur papier, tous mes maux, donc docilement, je vide des boîtes entières de cartouches d'encre. Pourtant, à l'extérieur, la joie est perceptible, les enfants s'esclaffent en pratiquant des batailles de boules de neige, les adultes applaudissent la mise en lumière des décors installés sur les maisons et les flocons dansent une valse frénétique dans les airs. Mais ce bonheur ne réussit pas à atteindre mon petit cœur brisé, voir broyé, passé à la moulinette et jeté aux oubliettes.
Tout a commencé il y a un an déjà. La chaleur dégagée du poêle à bois réchauffait mes pieds, tandis qu'Alex s'occupait d'enflammer les autres parties de mon corps. Notre histoire d'amour passionnel n'avait que quelques jours à son effectif et déjà tous mes sens étaient chamboulés. J'étais un énorme cœur sur pattes et mon cerveau desséchait lamentablement au fond d'un carton intitulé : « Au placard pour cause de naïveté ! ». J'étais amour, je respirais amour, je mangeais amour et surtout je consacrais tout mon temps à faire l'amour. Alex était tendre, attentionné, mais également beau à en tomber à la renverse, ce qui n'était pas un détail négligeable. Les mois passèrent, plus agréable les uns que les autres en sa compagnie. Arrivés en fin d'année, il y a quelques heures donc, nous avons décorés la maison et préparés des petits biscuits de Noël. L'ambiance était détendue, bon enfant même. D'ailleurs, la partie la plus agréable fut le léchage de la cuillère ayant servie à confectionner la pâte à sablés. Au début, tout se déroulait simplement, j'effectuais quelques petits coups de langue sur l'ustensile de cuisine afin de délecter mes papilles de ce mélange sucré, mais très vite, Alex trempa son doigt dans la pâte, m'en étala sur la joue, puis sur le cou et ... Mmm, j'appréciais d'être son dessert et de me faire dévorer. Une demi-heure plus tard, les biscuits eux, n'étaient toujours pas enfournés. Je remédiais à cela et m'affairais ensuite à sortir deux grosses tasses, afin de nous confectionner du chocolat chaud à la cannelle.
-Oh zut... je n'ai plus de chocolat !
-Ce n'est pas grave ma chérie, je me contenterai de toi comme douceur !
Il me regardait avec un regard salace et très tentant, mais mon estomac lui, n'était pas du tout charmé par cette proposition silencieuse. Il préférait se remplir d'un bon bol de boisson chaude. J'enfilais donc à la hâte mes vêtements, embrassais furtivement Alex et m'éloignais rapidement de lui par peur de tomber dans ses filets.
-Je fais juste un saut au supermarché et je reviens me blottir dans tes bras, mon amour ! Bye...
Sans attendre sa réponse, je me précipite vers la porte de sortie. Je dévale quatre à quatre les escaliers et me dirige vers la place de parking où ma voiture se trouve. Je fouille dans mon sac à main et après dix minutes à retourner dans tous les sens son contenu, je me rends à l'évidence : « j'ai égaré mes clés ! ». Je rejoins donc mon appartement sur la pointe des pieds, dans le but de chercher ses dernières sans me faire alpaguer par mon homme en besoin de rapprochement corporel. C'est le sourire aux lèvres, que je pénètre chez moi en toute discrétion. Mais la voix d'Alex vraisemblablement en conversation téléphonique, effaça net toute trace de joie sur ma face.
-Oui... oui ma puce, je suis en famille là, mais dès que je me serai débarrassé de mes proches barbant, je viendrai m'occuper de toi ! Je t'arracherai ta nuisette avec les dents et je gouterai chaque millimètre de ta peau avec ma langue... Toi aussi tu me manques, je t'ai...
- Marie ! Attend, je...enfin...
Note à moi-même : l'amour rend aveugle, proverbe vérifié et approuvé !
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Bisous mes lecteurs/lectrices ♥