Nous étions le premier novembre. Plus d'une semaine s'était écoulée sans que je n'aie vu Lise, une amie rencontrée en colonie de vacances. Dès, le début, notre amitié avait semblé une évidence. Nous prenions régulièrement des nouvelles l'une de l'autre, les réseaux sociaux abolissant les distances, d'ailleurs toutes relatives. Ce jour-là, j'avais demandé à ma mère de m'amener chez elle. Comme elle habitait Arlon et moi Messancy, nous n'étions pas loin l'une de l'autre. De temps en temps, nous partions traîner un peu dans Arlon, faire les magasins.
Il nous vint à l'idée de nous éloigner un peu, et partîmes dans les bois. Une courte balade ne pourrait nous faire que le plus grand bien me disais-je. Sauf, que j'avais tort.. À peine arrivées à l'entrée, nous avons aperçu des hommes se quereller. Je reconnus immédiatement parmi eux la veste noire de mon père, celle que ma mère lui avait acheté pour son quarantième anniversaire. Nous entendions parler de dettes. Un mot qui me faisait peur. À la maison, nous ne pouvions pas nous permettre de jouer avec l'argent! Je n'osais plus avancer, j'étais choquée à la pensée que mon père, aussi naïf soit-il ait pu se retrouver avec des problèmes financiers..