À chaque seconde, beaucoup de personnes meurent quand tant d'autres voient le jour.
Tant de mon travail gâché, en si peu de temps.
Pourquoi est-ce que je m'amuse à effacer votre existence à chaque moment, alors que d'autres prendrons votre place? C'est une chaîne sans fin. Je ne peux qu'exercer cela pour l'éternité. Imaginez-vous à ma place, c'est pour devenir fou.
Trêve de plaisanterie, j'ai quelqu'un qui m'attend. Bon, d'accord, il ne préférerait pas me voir, mais je ne peux pas faire autrement... Je ne peux renoncer à ce pourquoi j'ai été créé...
Ces dernières paroles restèrent comme un écho lointain dans ma tête, en sortant de mon ombre pour descendre sur Terre, je me pose des questions sur ma réelle utilité dans ce monde : si je n'étais pas là, que se passerait-il ? Les gens continueraient-ils de mourir ? Le chao règnerait peut-être... Je n'en sais rien, mais puisque je suis là, aucune de mes questions ne pourra trouver sa réponse.
Je me laisse glisser dans les allées sombres de cette ville, je ne connais pas son nom, ni son pays, je sais juste qu'elle est très habitée et extrêmement polluée... Quelle idée stupide cette pollution. Quel idiot irait se bousiller les poumons dans ce genre d'endroits? Personnellement, si j'avais pu être vivante, je me serai éloignée de là à tout prix. Curieusement, ces endroits sont pourtant les plus habités... Allez savoir pourquoi...
Je marche à pas sûrs dans la rue principale de cette ville, où chacun de ces êtres puériles, malgré l'heure tardive, se bouscule encore. Je déambule près d'eux, leur passant au travers, je suis comme un coup de vent, invisible et transparent...
Être une sorte d'esprit me déprime... Personne ne peut m'aimer, bien au contraire on me déteste... J'aimerais être quelqu'un... Qu'on me câline, m'embrasse, me caresse et tant d'autres choses... Je ne parle pas de ces choses à caractère sexuels, loin de là, juste ce sentiment que les êtres humains, eux, peuvent ressentir et qui a pour moi un si beau nom : L'amour. Malheureusement je n'ai et ne ressentirais jamais cela... Impossible et improbable pour la Mort...
Pour finir... Je ne sers à rien... Je ne fais que gâcher les vies humaines que j'éteins...