Le vent soufflait plus fortement à travers les arbres verts, provoquant ainsi la chute de plusieurs feuilles mortes qui tourbillonnantes, venaient s'écrouler sur l'herbe encore mouillée. Le ciel était bas, manquant de tomber sur la ville, les rayons du soleil avaient été troqués contre de tristes nuages gris, avec ce temps, le mois de juin s’annonçait aussi morne qu'un mois d'automne.
Les gens dans la rue étaient d'ailleurs, à l'image du temps, la plupart affichaient des visages moroses et dépités. Mais malgré ça, dans le vent voyageait un air nouveau, comme un souffle de renaissance qui incitait les habitants à sourire malgré la grisante ambiance temporelle. Ce souffle était porteur de rire et de joie, il portait également la marque d'un amour nouveau et indestructible.
A vrai dire, il est fort probable que cette bonne humeur que tout le monde arboraient en ce jour sombre soit du aux éclats de rires qui vibraient par millions dans les ruelles bordants le lycée.
Deux adolescents, main dans la main couraient inconsciemment dans les rues pavés, guidés l'un par l'autre. Ils avaient l'air de gambader sans but précis en direction d'un avenir meilleur, ou seul leur amour serait roi.
Ellispe de vingt minutes.
Prudemment Allison marchait à travers la forêt, faisant craquer des feuilles mortes à ses pieds, elle avait positionné ses mains vers l'avant de manière à pouvoir sentir si elle heurtait quelque chose. Oui, la jeune fille avait perdu l'usage de la vue, du moins pour l'instant car Harry avait jugé bon de lui bander les yeux avec un foulard, il voulait qu'elle ait la surprise de découvrir ou il l’amenait.
La brune faillit perdre l'équilibre une bonne dizaine de fois sous le sol venteux, mais une fois qu'elle arriva à destination et que le sol lui parut moi boueux et cabossé, elle soupira attendant toujours le moment ou elle pourrait ôter ce stupide cache oeil.
Alors qu'elle attendait, une main douce vint se placer à sa taille pour la faire avancer avec tendresse. Visiblement l'adolescente avait passé une porte pour rentrer dans un endroit couvert et chauffé, car légèrement un parfum de bois brûlé lui chatouilla les narines, le crépitement de ce qui semblait être le bruit des flammes confirma son hypothèse.
C'est alors qu'avec délicatesse le bouclé passa délicieusement sa main sur la joue fraîche d'Allison pour remonter au bandeau qui représentait une entrave au développement d'un de ses sens majeur.
Une fois le bout de tissu enlever, la brune garda dans un premier temps, les yeux clos quelques secondes pour progressivement habituer son regard à la très légère lueur qui volait dans la pièce.
Elle remarqua en premier lieu que les murs étaient fait de bois, de bois de hêtre probablement. Ensuite son oeil fut attiré par le nombre infini de petites bougies disposées un peu partout dans chaque recoins de la cabane
Elle rougit à cette attention, les lueurs chaleureuses et apaisantes qu’émanaient les petites plumes de chaleur lui rappelaient à quel point la flamme d'amour qui brûlait en Harry était forte. C'était sans relâche qu'il faisait tout pour rendre heureuse Allison.
Harry aurait donné bien plus que sa vie pour la jeune fille.
Au centre de la pièce était dressée une table des plus adorables, ornée de pétales de fleurs blanches et de deux assiettes en carton, Allison ne put s’empêcher de lâcher un petit sourire en coin.
Le bouclé posa en toute discrétion sa tête dans la nuque de la brune, parsemant celle si de chauds baisers enivrant.
- Alors ça te plait ? la questionna t-il.
Elle se tourna et l'embrassa tendrement.
- C'est superbe, tu as fais tout ça tout seul ?
- Oui, enfin à la base il y aurait du avoir de vraies assiettes mais Gemma les a cassé en les amenant, ducoup...
Allison rit, puis replongea son regard dans celui d'Harry.
- Harry, ce sont que des assiettes, je t'assure que avec ou sans de la vraie porcelaine c'est sublime, affirma la jeune fille.
Les joues du brun devinrent cramoisi, il souriait bêtement les yeux baissés. La jeune fille frôla du bout de ses doigts la fossette droite de l'adolescent, elle aussi souriait bêtement. C'était incroyable l'effet que pouvait avoir Harry sur son moral, sur son comportement.
Il l'avait tout simplement changé en une personne beaucoup plus gaie et souriante.
- Bon c'est pas tout mais j'ai faim moi, dit la brune.
Harry releva immédiatement le regard, le temps qu'une lueur de stress lui parcoure l'iris puis il attrapa Allison par la main pour la diriger vers la petite table joliment décorée.
L'adolescente prit place sur un épais coussin rouge d'un confort exquis.
Le bouclé partit chercher quelques trucs dans la pièce d'à coté, il revint après quelques minutes, les bras chargés de nourriture.
- Mademoiselle nous avons l'honneur de vous servir ici dans notre restaurant cinq étoiles, un plat succulent de spaghettis à la carbonara.
Allison rit en voyant les assiettes en carton remplit de pâtes probablement trop cuites.
- Tu sais cuisiner toi maintenant ? se moqua t-elle.
- Oui je sais cuisiner, et il y a quelques mois je travaillais dans une boulangerie je te rappelle !
- A oui c'est vrai, la boulangerie ou tu as été viré car tu draguais les clientes !
Le bouclé baissa ses orbes verts en simulant une mine boudeuse et blessée.
- Je suis vexé, je ne suis pas du tout comme ça, affirma t-il avec ironie.
Elle rit, puis commença à piquer dans son assiette pour porter une bouchée de pâtes à sa bouche, Harry la regardait manger en attendant le verdict.
- Alors ?
Elle secoua la tête, un air légèrement déçu sur le visage.
- J'en étais sur c'est immangeable...
Elle se leva et lui sauta dessus, il tomba à la renverse. Allison passa ensuite ses mains dans les boucles brunes et soyeuses du jeune homme pour les ébouriffer.
- Mais non c'est très bon, je te jure ! affirma t-elle.
Il rougit.
- C'est vrai ?
- Oui.
La jeune fille était assise sur le jeune homme qui releva le haut de son torse pour se trouver nez à nez avec Allison.
Les yeux dans les yeux.
La respiration d'Allison s’accéléra, se saccadant un peu plus à chaque expiration.
Le bouclé passa une main douce sur la joue de feu de la brune descendant progressivement vers la nuque de la jeune fille dans l'espoir d'y loger ses mains.
D'un fragile geste de main, il écarta tous les cheveux de la brune pour les déposer sur son épaule gauche, une fois le cou dégager il s'empressa d'y poser ses lèvres.
Allison le laissa faire, fermant simplement ses orbes pour se concentrer sur les baisers d'Harry.
C'est hésitant que le brun commença à suçoter la peau frêle de son cou, la jeune fille tressaillit de surprise plaquant ses mains contre le torse du bouclé, tentant sans conviction de le repousser. Une légère douleur la parcourut tandis qu'il laissait une marque bleuâtre dans sa nuque pâle. Elle agrippa ses mains à son T-shirt moulant alors que le bouclé dévorait toujours la chair de son cou, elle aurait du bouger, se libérer de son emprise, mais malgré la douleur, elle vibrait de plaisir.
- Harry... murmura t-elle dans un souffle.
Le bouclé s'arrêta un court instant, il admira la marque qu'il avait laissé dans son cou puis y déposa quelques baisers comme pour guérir le suçon fraîchement marqué.
L'adolescente, laissa ses lips s'entrent-ouvrir de plaisir tandis qu'Harry ramenait progressivement ses lèvres à celle de la brune.
Il embrassa chastement ses lèvres désireuses puis passa une main dans le dos de la brune pour l'allonger doucement sur le tapis moelleux. En un rien de temps il se retrouva au dessus d'elle.
Il embrassait toujours la jeune fille, ne se lassant jamais de leurs baisers. Le brun descendit une main pour la plaquer contre les hanches d'Allison avant de débuter un caresse sensuelle, Allison se raidit.
Il ôta une fois de plus ses lips rosés pour gagner encore le cou tremblant de l'adolescente, léchant avidement sa peau enivrante.
- Harry, arrête... susurra la brune.
Le jeune homme laissait ses mains se balader sur le corps d'Allison, qui devenait de plus en plus réticente, tout le corps du bouclé laissait entendre qu'il la voulait, maintenant.
Elle avait peur, elle savait que ce jour devait arriver, mais elle n'y était pas vraiment préparée, elle n'y avait pas vraiment réfléchit.
Elle murmurait le nom d'Harry inlassablement dans l'espoir qu'il ralentisse la cadence, mais sans résultat.
Il s'emportait, de plus en plus, il baisait la peau de la jeune fille descendant sur son thorax nu. Sa main gauche qui caressait les cuisses de la brune passa promptement sous son T-shirt. Ce fut de trop.
- Harry stop ! hurla t-elle.
Le jeune homme se replia instantanément, les yeux affaissés au sol, honteux.
- Je suis désolé, je me suis emporté... soupira t-il.
Allison honteuse elle aussi, cacha sa tête entre ses cheveux, les joues devenus incroyablement rouges, Harry se frottait l'arrière de la nuque machinalement.
Un blanc écrasant avait pris possession de la pièce, laissant place peu à peu à une ambiance pesante à souhait.
Les deux adolescents se taisaient, ne sachant que dire.
Après quelques longues minutes d'attentes, Allison se leva, enfila sa veste et son foulard.
- On devrait y aller, on va être au retard pour les cours...
Le bouclé ne la regarda pas, il n'osait pas.
- Va y toi, je te rejoindrais après, je vais ranger un peu.
Elle acquiesça, puis partie en claquant la porte, laissant Harry seul.
La tête enfermée dans ses mains, il pensait ou plutôt regrettait de s'être emporté comme ça. Il c'était juré d'y aller en douceur, de faire les choses bien avec elle.
C'était juste qu'Allison n'était pas comme toutes les autres filles, elle avait besoin d'être mise en confiance, d'être rassurée. Harry le savait, mais il ne l'avait pas appliqué.
Il voulait tellement être le petit ami parfait avec elle et une fois de plus il pensait avoir échoué.
Finalement ce n'est pas justement le fait qu'il se mette autant la pression pour la combler qui fait de lui l'homme idéal ?