Ellipse de huit heures.
Allison les yeux clos, le souffle régulier était allongée sur son grand lit, la nuit était à présent tombée et tout le monde était censé dormir. Mais comme tous les soirs, la jeune fille était prise d'une violente insomnie et n'arrivait point à fermer l'oeil.
Elle inspira fortement essayant de calmer sa respiration, puis elle découvrit ses pupilles dans un éclair, elle était mal, à vrai dire elle était en manque, elle tourna sa tête sur son coté droit et entrouvrit le tiroir de sa table de nuit avant dans sortir un paquet de cigarettes. Elle l'attrapa fermement entre ses doigts puis se leva avant de se diriger à la fenêtre entre ouverte qui laissait passer la chaleur.
- Allison as-tu vraiment besoin de tout ça pour aller mieux ? ce questionna t-elle.
Elle exerça une pression sur sa lèvre inférieur à l'aide de ses dents, il lui était tellement dure de résister à ça, cette drogue qui lui avait si souvent permis d'oublier. Une dernière fois ? Allez une dernière fois et puis après plus jamais.
Elle alluma la mèche d'herbe, qui s’enflamma immédiatement, l'incandescence de la cigarette illumina la pièce tandis qu'elle la portait à ses lèvres fines. La fumée pénétra ses poumons et la douleur disparut tout aussi tôt, aussi dangereux qu'eut été ce remède, pour la brune, il était magique.
Elle avait beau faire comme si tout allait bien, de jour en jour tout resurgissait en elle, elle avait un besoin irrépressible de faire son deuil, celui de sa mère, mais n'y arrivait pas. Elle avait chaque jour, cette crainte persistante de voir son père se tenir à nouveau devant-elle, cette crainte que son père ne la cherche et ne la trouve.
- Je te retrouverai ou que tu sois. se murmurait-elle.
Elle avait cette phrase, depuis dix ans clouée à ses pensés, ancrée dans sa mémoire.
Il était vrai, Allison allait mieux depuis qu'elle avait rencontré Harry. Il était vrai qu'il la faisait se sentir plus vivante, elle avait l'impression d'avoir pour la première fois de l'importance pour quelqu'un, elle avait tout simplement l'impression d'avoir une existence, aussi brève soit-elle, elle était là. Grace à lui, elle vivait, et c'est pour ça qu'on pouvait dire qu'Allison allait mieux, car jamais en seize ans de vie elle n'avait ressentit ça. Jamais.
Et pourtant, elle se sentait toujours obligée de fumer et de bousiller la santé avec ces cochonneries, Allison le savait c'était mal, très mal, mais elle n'arrivait pas à dire " stop ".
Elle baissa le regard, laissant tomber un dernier soupire dans l'air ambiant, puis elle fonça à nouveau sur son lit en espérant pouvoir dormir un peu.
Elle n'en fut rien.
Elle ne dormait pas.
Une idée, ou plutôt une envie trotta dans sa tête, elle attrapa son cellulaire qui se trouvait non loin d'elle et tapa rapidement sur quelques touches.
- Tu dors ? lui envoya t-elle.
La jeune fille les yeux rivés sur l'écran agressif de lumière attendait une réponse. Son coeur s'emplit de joie quand elle vue la réponse de celui ci.
- Non j'y arrive pas.
Elle sourit timidement, avant de pianoter à nouveau sur son téléphone.
- Je peux venir ?
Réponse immédiate.
- Bien sur " ♥ "
BOUM.
Son coeur eut un raté.
Un sentiment inconnu s'empara alors de chaque parcelle de son corps la faisant monter rapidement en température, une bouffée de chaleur non expliquée la possédait, mais au combien était-elle agréable. Allison se leva toute émoustillée et se précipita doucement dans le couloir puis se rua sur la poignée de la porte du bouclé. Le coeur enflammé.
Lorsqu'elle ouvrit la porte, ses yeux se posèrent automatiquement sur la silhouette à moitié nu de Harry, il portait un bas de pyjama foncé mais pour contraster, absolument rien ne recouvrait son torse. C'était avec envie qu'Allison dévorait chaque muscle de son corps finement taillé et musclé à la perfection. Elle se sentit rougir, il faut l'avouer, Harry était beau. Très beau.
Le jeune homme qui se trouvait à sa fenêtre se retourna à la seconde ou il entendit le planché de sa chambre craquer sous l'ouverture de la porte.
La pièce était totalement plongée dans une obscurité reposante, aucune lumière hormis celle de la lune qui pénétrait par la fenêtre était présente dans la chambre. Harry posa immédiatement son regard sur le délicat visage de la brune, les yeux du jeune homme scintillèrent de plus bel dans le crépuscule, ceci eut bien évidement un effet dévastateur sur la jeune fille qui devint encore plus écarlate.
Harry un air rieur sur le visage, libéra un sourire, non, LE sourire.
- Je te fais de l'effet on dirait ? lança t-il d'un ton légèrement sarcastique.
Allison baissa les yeux, plus confuse que jamais, la vérité ? Il lui faisait de l'effet, il la déstabilisait, même bien plus, quand elle était avec lui, c'était quelque chose d'indescriptible qui la consumait, son âme toute entière qui se calcinait d'une braise enflammée et inassouvie, un désir profond grandissait en elle à chaque regard qu'elle osait se permettre en direction du jeune homme.
Elle était prise au piège.
Elle ne savait pas, ne savait pas du tout ou elle était, elle semblait perdu dans ses sentiments comme elle aurait pu l'être au milieu d'un océan déchaîné, elle même était la première surprise, la première victime de ses propres émotions, ne comprenant plus rien, ce contentant simplement de faire comme ci de rien était, comme ci elle réagissait normalement, elle essayait ou plutôt s'efforçait difficilement de ne pas montrer à Harry le désir profond qui l’enveloppait continuellement.
Elle était malheureusement bien ignorante, tellement préoccupée par le fait de ne pas laisser paraître ses émotions, qu'elle oubliait, oubliait d'observer. Le plus important était pourtant sous ses yeux et peut être même la clé de son bonheur. Ce qu'elle ne voyait pas c'était qu'en fasse d'elle, Harry, la regardait avec le même regard, quoi que un peu différent, le sien était remplit de protection, de tendresse, de sûreté, de bonté ou encore de gentillesse.
Le regard du jeune homme était le faible de la jeune fille tout comme celui de la brune était celui du bouclé.
Quelque chose les reliait, il fallait être vraiment stupide ou dépourvu de tout sens humains pour ne pas ce douter que c'est deux là, étaient de plus en plus complices.
L'adolescent baissa le regard tout en soufflant tendrement sur le cou de la jeune fille qui avait encore, le coeur battant à tout rompre dans sa poitrine.
C'est d'un geste maladroit mais pourtant habile qu'Harry laissa glisser la peau tendre de sa main sur celle d'Allison. Ne coupant pas un instant le contact avec les iris de la brune.
La jeune fille expirait et inspirait fortement, la température de la pièce avait pris trente degrés en quelques minutes.
Allison ne savait dire ou décrire à quel point la main d'Harry contre la sienne était réconfortante, c'est en parti à cause de cette caresse volée plusieurs fois auparavant qu'Allison était à présent si confuse dans sa tête.
Elle non plus, ne voulait sous aucuns prétextes couper contact avec les prunelles dansantes du brun, de peur que dans un battement de cil le jeune homme, disparaisse tel un rêve, un rêve éveillé.
Allison frémissait alors que la main d'Harry se baladait dangereusement sur le bassin de la brune, arrachant quelques rêveries à son esprit déchiré, elle ferma les yeux se laissant bercer par ce toucher envoûtant tandis que, bientôt, le souffle brûlant du jeune homme vint butter contre ses lèvres tremblantes, le désir le plus violent la gagna, c'est avec délicatesse et fougue qu'Allison passa la plus tendre des mains sur la nuque d'Harry, geste qu'elle n'avait jamais fait, le brun se mordit sensuellement la lèvres brisant rapidement la distance entre leurs bouches complémentaires.
Il avait trop longtemps attendu.
Elle l'attendait depuis trop longtemps.
Lorsque, dans le feu de l'action à deux doigts de ne faire plus qu'un, Harry se stoppa net, quitta brusquement le regard d'Allison, laissant également celle-ci très perplexe, encore plus perdu qu'elle ne l'était il y a cinq minutes. Elle se contenta de lui jeter un petit regard interrogateur.
Sans réponse.
Harry passa sa main dans ses cheveux, visiblement énervé ou contrarié.
- Allison, tu fumes ?brisa t-il.