Ellipse de deux heures.
Le jour n'était pas encore levé, il devait être à peine trois heures, le jeune homme descendait la colline tranquillement, pour éviter de glisser, il avait une jeune fille dans les bras, Allison. La brune dormait paisiblement contre le torse du jeune homme, un souffle chaux et régulier venait taper contre le coeur du garçon, Harry commençait à être fatigué, il bailla à plusieurs reprises, car le lendemain, ils avaient tout les deux cours.
Après quelques minutes de marche, l'adolescent arriva devant la maison, il zyeuta brièvement les alentours, puis il se dirigea vers la porte, il ouvrit difficilement la poignée, car il ne voulait pas réveiller la jeune fille. La brune se tortilla légèrement entre les bras du jeune homme, celui ci pour l’apaiser approcha affectueusement sa bouche de son oreille, pour lui chuchoter des choses apaisantes.
- Chut, rendors-toi...
La jeune fille tourna à nouveau la tête pour la blottir dans le creux du bras d'Harry, celui ci sourit.
Il monta dans la plus grande des discrétions l'escalier, car si sa mère les surprenaient, ils passeraient un sale quart d'heure, une fois arrivé en haut, le jeune homme s'engouffra dans la chambre de la jeune fille, il vu que la fenêtre était grande ouverte, il laissa échapper un gloussement quand il imagina comment Allison s'y était prise pour quitter sa chambre.
Harry, marcha vers le lit de la jeune fille, et la déposa tendrement sur le matelas mou, l'adolescente se recroquevilla sur son coté droit mais le jeune homme l’empêcha de tourner, il la souleva doucement dans le but de lui ôter sa veste. Allison gémit. Il la reposa ensuite gentiment sur la couette, il lui enleva également ses chaussures, ce qui fit une fois de plus ronchonner la demoiselle. Une fois finit, Harry passa doucement la couverture sur le corps fin de la brune, en la remontant jusqu'à ses joues pour bien s'assurer qu'elle n'est pas froid, il ferma la fenêtre et s’apprêta à repartir, lorsqu'il s'arrêta sur le seuil de la porte, il attendit quelques secondes puis se retourna, pour admirer l'adolescente endormie. Ses yeux se baladèrent sur le visage clair d'Allison, pendant quelques instant Harry ressentit quelque chose pour la belle, de la peine ? De la compassion ? De l'amitié ? De l'amour ? Il chercha confus la réponse en lui, puis il opta pour la deuxième et troisième réponse, bien qu'il ne fut pas tout à fait sur que ces réponses fussent les bonnes. Il baissa les yeux, les releva et il fixa à nouveau la jeune fille, hésitant. Il fit un pas, puis deux, puis trois à nouveau en direction du lit d'Allison. Il arrivait maintenant à sa hauteur, l'adolescent s’agenouilla, puis posa sur la jeune fille un regard protecteur, il palpa sa peau de porcelaine du bout des doigts, il resta indécis un moment, puis il se pencha timidement sur le front de la jeune fille pour y déposer un délicat baisser. Il prolongea l'instant quelques secondes supplémentaires, puis il sépara ses lèvres rosées du front pâle de la brune, Harry se releva, toujours en considèrent Allison d'un regard angélique. Il se retourna, puis quitta la chambre en traînant légèrement ses pieds de fatigue, il chassa volontairement toutes pensés de son esprit, pour éviter qu'un débordement de questions ne l'assaille. Il rejoignit sa chambre également, prenant juste le temps d'ôter ses chaussures, puis s'écroula de sommeil sur son lit, avant de sombrer dans la fatigue, le visage d'Allison endormie lui revint, et c'est avec un sourire dansant sur ses lèvres qu'il s'endormit.
Ellipse de sept heures.
La jeune fille marchait dans les couloirs, tête baissée, elle avait passé une matinée de cours épouvantable, la même blonde avait encore passé son temps à la critiquer avec sa bande d'amis. Allison essayait de rester forte bien qu'au fond elle eut envie de hurler, de pleurer, d'appeler au secours au premier venu !
La brune se dirigeait à présent vers sa salle de mathématiques, une pile de cahiers dans la main, les yeux rivés sur ses ballerines blanches. Elle repensait à sa soirée, lorsqu’elle avait admiré les étoiles aux cotés de Harry, elle s'était sentit bien. Elle se revoyait, la tête sur son torse, lorsqu'elle percuta quelqu'un et fit tomber la totalité de ses cahiers à terre. La jeune fille se précipita pour les ramasser puis elle releva la tête.
C'était elle, toujours cette même blonde, montée une fois de plus sur de hauts talons, coiffée et maquillée à la perfection, moulée dans ses vêtements. Elle toisait la jeune fille d'un regard dédaigneux.
L'adolescente, tenta de continuer son chemin, mais la " princesse " l'en empêcha.
- Tu vas ou comme ça ? sourit-elle.
Allison ne répondit pas, elle garda la tête haute et tenta une fois de plus de passer, sans grands résultats.
- Laisse moi passer ! aboya la brune.
Naomie ouvrit de grand yeux noisettes, choquée de la riposte de la jeune fille. Elle mit la main sur l'épaule d'Allison, puis sourit avec fausseté, en dégageant une superbe lignée de dents d'une blancheur aveuglante.
- Ecoute ma petite, tu ne sais pas à qui tu as à faire ! Tu crois peut être faire ton intéressante parce que tu vis avec Harry, mais ne te fais pas trop d'espoir parce que si il reste avec toi et qu'il te défend c'est uniquement parce qu'il a pitié ! Donc arrête de te prendre pour la reine ! C'est moi qu'il aime ! ricana t'elle vicieusement.
L'adolescente avala sa salive de travers à l'annonce de la blonde. C'était elle la copine de Harry ?. Allison se contenta seulement de soupirer grandement. La jeune fille avait pris beaucoup d’assurance au cours des derniers jours.
- Ne soupire pas ! hurla t-elle.
La jeune fille garda le silence fasse à la remarque de Naomie, le fait que la brune ne lui réponde pas perturbait énormément la blonde, elle s'attendait à une réponse de sa part, pour pouvoir une fois de plus la rabaisser, mais visiblement Allison n'eut point envie de lui faire se cadeau. La pimbêche commença à s'énerver légèrement.
- Arrête de me regarder comme ça ! Avec ta tête de dépressive ! Tu es complément folle comme fille ! hurla t'elle méchamment.
L'adolescente, sentait que Naomie n'allait pas tarder à toucher un point sensible, ce genre de fille savait taper là ou ça faisait mal, elle commença à devenir de plus en plus écarlate, probablement vexée qu'Allison ne s'abaisse pas à son niveau de " maturité ". Des gens s'attroupèrent de plus en plus autours des deux jeunes filles. Allison qui voyait de plus en plus de visage s'accumuler, commença à contourner Naomie pour s'en aller, ça devenait trop gros pour la brune. Elle baissa les yeux et traça tout droit, lorsque les paroles violentes de la blonde la retinrent.
- Tu es tellement folle Allison, que je suis sur que c'est toi qui a tué ta propre mère ! vociféra la blonde avec cruauté.
Naomie éprouva visiblement une certaine satisfaction après avoir balancé cette phrase atroce aux oreilles d'Allison, tous les élèves étaient maintenant plongés dans le plus grand des silences attendant la réaction de la brune. La grande blonde croisa ses bras sur sa poitrine, en s'appuyant sur sa hanche gauche, un regard sadique brûlait son visage.
La jeune fille qui s’apprêtait à s'en aller, stoppa net sa marche, le visage disparaissant sous sa masse de cheveux ébènes, personne ne put le voir, mais Allison avait de grosses traînées mouillées qui glissaient douloureusement le long de ses joues, qui prirent une teinte rouge vif. Comment avait-elle osé dire un tel chose ? L'adolescente, sentit son corps s'emplir de haine, de douleur, elle était tellement hors d'elle qu'elle aurait pu la tuer si elle en avait eu l'occasion, Naomie s'attaquait à elle avec cette arme redoutable : Sa mère. La brune brisa le glaçant silence qui régnait dans le couloir, elle poussa un hurlement sauvage, tout en tournant rapidement sur elle même, pour se jeter avec hargne sur la blonde, celle ci tomba à la renverse, tout en lâchant des cris de fillettes apeurée. Mais une chose était sur, cette fille ne connaissait absolument rien de la peur, ni même de la crainte, la vraie.
Allison plaqua fortement Naomie au sol, se trouvant à califourchon sur elle, des larmes de rages coulaient avidement de ses yeux colériques, la jeune femme paniquée se débattait sous le faible poids d'Allison. Elle aussi pleurait, mais pas pour les mêmes raisons que la brune au lourd passé. Les lycéens s'agitaient et murmuraient de plus en plus dans les couloirs, il s'accumula un monde fou dans les couloirs, bientôt tout le lycée était réuni ici pour voir les deux jeunes filles se battre.
Naomie hurlait à l'aide mais personne n'osait vraiment s'approcher, Allison était à bout.
- Espèce de pétasse ! jappa t-elle.
- Au secours, aidez moi ! Elle est folle ! cria la blonde.
Allison n'arrêta pas te la brutaliser pour autant, elle lui tapait violemment les épaules contre le carrelage froid, le visage déformé sous la colère.
Quelqu'un perça la foule, en poussant violemment tout le monde, cette personne accourut le plus vite possible, attrapant fortement Allison par la taille et la tirant loin de Naomie qui était toute retournée, en larmes, se plaignant à droite à gauche, hurlant par la même occasion sur sa bande d'amis, qui n'était pas venu l'aider.
Allison se débattait dangereusement dans les bras de la personne, elle se fichait de qui cela pouvait être, elle envoyait des coups dans toutes les directions, elle voulait juste arracher la tête à cette Naomie insupportable. La personne attrapa Allison pour la retourner, et l'enfermer entre ses bras, la jeune fille tambourinait de ses point sur le buste de celle-ci. La brune ne savait absolument pas dans quels bras elle se trouvait, elle s'en fichait, Naomie lui avait fait mal, très mal et ça elle ne pouvait pas le laisser passer. Elle s'était soumise toute sa vie, sans jamais dire plus de cinq mots par jour et là, pour une fois elle avait parlé, elle avait défoulé toute sa colère, sa haine trop longtemps accumulée. La personne dans laquelle Allison était fourrée, se pencha doucement à son oreille tout en lui frottant tendrement les cheveux.
- Allison, calme toi, susurra la personne.
L'adolescente essaya de stopper l’hémorragie de larmes qui coulaient infiniment sur ses joues bouffies, elle en avait trop marre. Tu remplis le vase, tu remplis le vase, il finit tout simplement par déborder, sauf que pour Allison se n'était pas un vase mais plutôt une baignoire. Elle avait trop longtemps souffert.
La blonde se releva la tête haute, comme si elle avait fait face à la jeune fille sans problème, ce qui n'était absolument pas le cas, elle remit ses cheveux en place, se repassa un coup de gloss ultra brillant sur les lèvres.
- Pfff, cette fille est une sauvage ! Harry tu me fais honte ! articula t'elle méprisante.
La jeune homme ne releva pas la remarque, il n'en voyait pas l'utilité. Allison releva les yeux et découvrit un visage angélique au dessus d'elle, c'était donc dans les bras d'Harry qu'elle était, c'était lui qui l'avait retenu, qui l'avait empêché de faire n'importe quoi. Allison était tellement emportée qu'elle n'avait même pas reconnu le jeune homme. L'adolescent la contemplait de son regard intense, un sourire rassurant aux lèvres qui dessina très légèrement les fossettes du jeune homme. Tout en la regardant, le garçon frottait chaleureusement le dos de la brune, elle descendit doucement en pression, respirant de plus en plus posément.
Un raclement de gorge les interrompît.
- Tu ne t'en tirera pas comme ça ! aboya Naomie.
La jeune fille se retourna du tac au tac et sera fortement son poing, Harry lui retint le bras, tout en lui murmurant qu'elle n'en valait pas la peine.
Des murmures se firent entendre dans le corridor, les lycéens, se dissipèrent peu à peu, un couloir se forma bientôt entre les personnes restantes, laissant apparaître la directrice, petite femme ronde, la cinquantaine, l'air plutôt sévère, possédant un visage ponctué par de nombreuses rides, couronnée par deux tout petits yeux noirs et au bout de son nez rebroussé ce tenait une petite paire de lunettes rondes. Elle s'arrêta scandalisée devant les trois jeunes gens. Naomie fière, tira une tête triomphante, Allison elle, s'attendait au pire.
- Que s'est-il passé ? demanda la doyenne.
Allison baissa les yeux, Harry voulu prendre la défense de la jeune fille mais la blonde le coupa immédiatement, elle fit des yeux de chien battu à la directrice, en ajoutant un air traumatisé à son regard, puis elle commença à parler d'une voix mielleuse.
- Madame, Allison s'est jetée sur moi, je n'avais rien fait, elle m'a fait tomber à la renverse, j'aurai pu me tuer dans ma chute, je sais pas ce qu'il lui a pris, je ne lui en veux pas, il doit y avoir une bonne raison... Pourquoi on s'en prend toujours au plus faible, c'est injuste, pleura t'elle. Allison je ne t'en veux pas t'inquiète pas, murmura t'elle sur un ton gentiment faux.
La brune était restée bête devant tant de comédie de la part de Naomie, des éclairs traversaient ses yeux.
- Non mais je rêve là, tu te fous de moi !? beugla l'adolescente.
Harry du tenir fermement la taille d'Allison, pour que celle ci n'est pas à ce jeter sur la blonde. Naomie était vraiment une peste, mais le pire c'est que en plus d'être une peste, elle était une comédienne hors paire. Ce qui énervait encore plus Allison.
- Vous voyez madame, elle me menace, tu sais il y a des endroits pour ce faire soigner Allison, dit Naomie de façon adorable.
- Mais Madame, vous ne voyez pas qu'elle joue la comédie ?! répondit avec énervement la brune.
- Ça suffit Allison, taisez vous ! Dans mon bureau maintenant ! hurla la vielle femme.
- Mais... tenta Allison.
- Il n'y a pas de " mais " ! affirma la directrice.
La directrice se retourna, puis commença à marcher en faisant claquer ses talonnettes. Allison partit énervée derrière la directrice, elle se retourna vers Naomie qui lui lançait un regard victorieux, elle devait probablement être très fière de sa prestation. La brune détestait cette fille sans coeur, Harry envoya à la jeune fille un regard désolé, mais il n'y pouvait rien hélas, si la vie est trop injuste, Allison le savait particulièrement bien et une fois de plus elle fera les frais de cette injustice.