Embrasse Moi y.min

By SugaIsSwag

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~~The higher I get, the lower I'll sink. I can't drown my demons, they know how to swim~~ Il avait tout perdu... More

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I. This asshole
II. Red on the glass
III. Vicious circle
IV. Lotto
V. Just Like Fire
VI. Good morning
VII. The blade into his arm
VIII. Le couteau dans la plaie
X. In the night, feelings appear
XI. Gentleman
XII. Embrace our souls
XIII. Tel est pris qui croyait prendre
XIV. No, I'm not jealous... Or maybe if
XV. Sweet morning
XVI. First love [Happy Ending]
NDA
NDA 2

IX. Coup de téléphone

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By SugaIsSwag




*Tokio Hotel - Run, Run, Run*




PDV Kim Nam Joon :






Je regarde l'écran de mon téléphone. Ça fait deux jours. J'hésite à le contacter. Je soupire.

Je ne suis pas obligé de le faire, mais je m'inquiète pour lui.

Un gars qui ne peut pas se contrôler à la vue d'une lame, c'est dangereux. Il vaudrait mieux que ce « TaeHyung » soit au courant.

Mais comment expliquer ça ? Je ne sais même pas comment me présenter.

Et Yoon Gi n'est pas vraiment là pour m'aider.

Après que Jimin soit parti de chez moi l'autre jour, il a pris son manteau, m'a salué et a claqué la porte. Je ne sais pas quoi en penser.

Il était énervé.

Je soupire. Dois-je lui téléphoner ? Au pire, qu'est-ce que je risque ? Jimin ne pourra pas m'en vouloir, son état ne me permet pas de rester sans rien faire. Quant à Yoon Gi, je ne lui parle plus de Jimin.

Il se braque à chaque fois et finit par raccrocher ou ne plus me parler.

Je ne vois pas pourquoi il réagit comme ça.

Après tout, Jimin n'a rien fait d'autre que de céder à ses pulsions. Et même s'il a dit qu'il le faisait pour les mêmes raisons que lui, Yoon Gi n'avait pas à réagir ainsi.

Ça n'aurait pas du se passer comme ça. J'aurai du chasser tout le monde dès neufs heures et ça ne serait pas arrivé.

Je soupire. Mon pouce glisse lentement sur le numéro, que j'hésite à appeler.

Mais s'il y a bien quelque chose que je peux faire pour Jimin, c'est au moins prévenir ses proches du mal qu'il se fait.

Je regarde par la fenêtre. Il ne fait pas beau. Les nuages remplissent le ciel et un éclair vient de cingler dans toute la ville.

Mes yeux se baissent encore vers mon téléphone et je relis pour la énième fois le numéro.

Si je ne le fais pas, qui sait ce que pourrait encore faire Jimin ?

Il est dans un état que je connais bien, un état par lequel Yoon Gi est passé.

Et même si je trouve qu'ils sont différents, complètement opposés, je ne peux m'empêcher de penser que Jimin a peut-être raison.

Peut-être qu'ils ont les mêmes démons, peut-être que leur âme est torturée par le même diable.

Je soupire. Je ne sais pas. Je n'ai jamais fait ce qu'ils font. Enfin, ce que Yoon Gi faisait et ce que Jimin fait.

Je souffle et frisonne. Il fait froid dans cette pièce.

Alors que mes yeux fixent encore avec hésitation le numéro, je pars allumer le chauffage du salon pour réchauffer la villa.

Je vais dans la cuisine, me pose contre un meuble, le téléphone entre les mains.

Je jette un œil à l'horloge. 18 : 48.

Nous sommes en pleine période de vacances alors ça m'étonnerait que TaeHyung soit au travail.

Il est même sans doute étudiant.

Je regarde encore le cellulaire, hésite une demie seconde, puis mon doigt glisse sur le petit dessin du téléphone, déterminé à avertir ce TaeHyung.







PDV Park Jimin :







Je me regarde dans la glace.

Je vois un jeune homme, un corps élancé et mince, musclé et halé.

Des cheveux roux en bataille qui encombrent son front, un regard un peu sombre, qui en dit long sur ses pensées. Une bouche pulpeuse un peu sèche, des yeux plissés qui fixe le miroir d'un œil vide. Des pommettes creuses, des cicatrices dans le bras.

Par réflexe, je ramène mon bras contre mon torse, cachant les marques de ma vision.

Je soupire.

Il n'y a pas de rasoir ici. TaeHyung ne se rase pas.

J'attrape un boxer, l'enfile, mets un t-shirt à manches longues, revêts mes jambes d'un jean noir.

Je quitte la salle de bain sans jeter d'autres oeils hagards au miroir.

Je vais dans la chambre d'ami, ferme la porte et me pose sur le lit.

Je fixe la valise devant moi, les yeux un peu marqués de fatigue. Je dors peu depuis deux jours. Depuis que je suis parti.

J'ai un rictus ironique.

Han Joo a détruit mon quotidien, mes habitudes, il a rompu l'équilibre que j'avais réussi à ramener dans ma vie.

Je soupire. Me laisse tomber sur le lit. Mes pupilles ternes fixent le plafond, blanc crème. Il est tellement vide. Un peu comme mes yeux en ce moment.

Je souris tristement.

Bientôt, TaeHyung claquera la porte d'entrée et s'écriera « Je suis rentré ! » d'un air joyeux. J'ai un mince sourire. Heureusement que j'ai au moins un pote en or.

Les autres, disparus, envolés, jamais vus.

C'est le seul qui me reste. Ça me fait mal au cœur.

Je me redresse. Descends du lit, rouvre la porte, marche lentement dans le couloir, tout aussi lentement dans l'escalier, arrive dans le salon, pars me poster en face d'un mur. Un mur entièrement décoré. Un mur recouvert de photos, de cadres, de polaroïds, de dessins, de quelque chose d'unique, propre à TaeHyung.

Je souris en voyant une photo de lui et moi. Il ne l'a pas enlevée. Ça me touche.

Puis je parcours du regard le mur, laisse mes yeux divaguer entre une photo de son chat et un dessin de son petit frère, une autre photo encore, avec sa copine, Seul Mi, si je ne me trompe pas, encore une, avec sa famille pour Chuseok, cette fois. TaeHyung est en hanbok, il tient sa mère qui sourit, à côté de son mari et entouré de ses deux fils.

Je souris légèrement. C'est une vieille photo, un peu abîmée par le temps.

TaeHyung n'avait que onze ans et son frère devait en avoir quatre.

Sa sœur n'était pas encore née.

Je souris encore.

Je fixe les visages, blancs ou halés, les mèches noires ou châtains.

Ils ont l'air heureux.

Sur chaque photo, un grand sourire étire le visage de sa mère, de son frère..

C'est une bonne idée, ce mur plein de photo.

Ça me fait sourire.

Quand j'aurai un appartement, je ferai ça aussi.

La porte claque, je me retourne.

Je souris au brun et m'attends à ce qu'il me saute dessus, comme à chaque fois qu'il revient de chez Seul Mi. Mais ce n'est pas ce qu'il fait. Il a un visage grave et un peu tendu. Je fronce les sourcils.

« Qu'est-ce qu'il y a ? T'as eu un problème avec Seul Mi ? »

« Jimin, faut qu'on parle. »

Je le fixe, décontenancé. Je ne comprends pas. De quoi veut-il parler ?

Je fronce les sourcils tandis qu'il me fait asseoir dans un fauteuil et qu'il est en face de moi, debout, les mains sur les hanches.

Il me regarde, énervé. Je ne le vois pas souvent comme ça et je me demande vraiment pourquoi il est comme ça.

J'hausse un sourcil alors qu'il se mord la lèvre.

« Bon, tu me dis ce qu'il se passe ? »

Il me regarde un instant puis ouvre la bouche, faisant d'une voix anxieuse et énervée :

« Déjà Jimin, tu sais que je ne t'ai jamais jugé. Que ce soit pour ton homosexualité ou pour d'autres trucs. Bon. Il déglutit, baisse la tête. Quand il la relève, il a l'air prêt à péter un câble. Quand Nam Joon m'a dit ça, je ne l'ai pas cru. C'est normal, je ne le connais pas. Mais bref, ce n'est pas important- »

« Qui est Nam Joon ? »

Il m'observe un instant et souffle d'agacement.

« Ecoute je suis sérieux, Jimin. C'est pas le moment de plaisanter. »

Je fronce les sourcils et répète :

« Qui est Nam Joon ? »

Il me regarde, décontenancé. Puis il reprend, faisant abstraction de mes yeux étonnés.

« Nam Joon, le mec qui t'a aidé alors que t'étais dans un état second chez lui. Il m'a appelé. Il m'a raconté, Jimin. Que tu te.., il se mord la lèvre, n'ose pas le dire. Que tu faisais ça. J'étais sous le choc. Quand il m'a expliqué qu'il t'avait trouvé dans la salle de bain, son rasoir à la main en train de.. de.. enfin tu sais de quoi je parle ! Il m'a dit comment tu avais eu l'air égaré en le voyant te prendre ce rasoir des mains puis te relever. Il m'a aussi expliqué la dispute avec Yoon Gi, son meilleur ami qui était là la veille, à la fête. TaeHyung marque une pause. Il lève les yeux vers moi. Honnêtement Jimin, je ne comprends pas. C'est vrai, malgré ta rupture avec Han Joo, tu as plein d'amis et je pensais que tu t'épanouissais dans ta vie. Tu ne m'as jamais rien dit à propos de ce que tu te faisais. Je te faisais confiance et je pensais que c'était réciproque mais ça ne l'est apparemment pas. »

Il me fixe, les yeux un peu brillants. Je soupire. Comment je peux lui expliquer que ça n'a rien de facile, de faire ça, et que de le raconter à un proche est encore plus difficile ? Je réfléchis un instant, puis lance froidement, le cœur vide d'émotions :

« Tu sais, ma vie, elle est toute tracée. Je le sais. Elle est merdique, elle est insupportable. Etre homo n'aide pas. Le regard des autres, tu connais ? T'en as peut-être rien à foutre de ce que pensent les gens de toi, mais pas moi. J'ai besoin d'exister aux yeux des autres, tu vois ? J'ai besoin que les gens rient autour de moi, pas qu'ils me lancent des œillades appuyées parce que je suis légèrement différent d'eux, tu comprends ? Alors c'est vrai, je ne te l'ai pas dit. Mais parce que c'est aussi difficile pour moi putain ! Tu crois que quand je fais ça, après la demie seconde d'extase que ça me procure, je ne pense pas aux proches à qui je mens ? Bien sur que si j'y pense. J'y pense à chaque fois ! Je marque une pause, renifle, mes yeux fixant TaeHyung, qui cille des yeux lui aussi. Je reprends, d'une voix amère, froide et insipide. Je me dis, et si TaeHyung savait, et si ma mère me voyait, comment réagirait mon père en apprenant que son fils est un putain de suceur de queues ?! Je sens les larmes qui dégoulinent de mes joues, je les sens qui coulent, qui chutent dans mon cou, allant terminer leur course dans le col de mon t-shirt. Tu sais, si je te disais tout ce qui me fait mal, tout ce qui est source de désespoir pour moi, tu hallucinerais. Parce que tu es..heureux ? Je l'observe, un sourire tellement triste accroché aux lèvres. Lui aussi a les larmes aux yeux. Il me fixe, il doit penser que je suis taré. Mais ouais, c'est vrai, c'est vrai je suis taré. Je suis fou TaeHyung. Fou à un point que tu n'imagines pas. Je te parle pas d'handicap parce que j'ai rien. Mon cerveau fonctionne très bien et j'ai pas de maladies incurables. Je ris. Non, c'est bien plus profond. Ma douleur, elle est interne. C'est pas toujours facile de vivre avec la vie qu'on a. Et moi, c'est un quotidien de malheurs, tu vois ? Je pleure souvent, tu sais ? Non, tu sais pas. Tu sais pourquoi tu sais pas ? Je ris encore, amusé par la situation, mes larmes coulant de plus en plus vite sur mes joues. Non, tu sais même pas pourquoi tu sais pas. J'vais t'expliquer.

Quand j'étais au lycée, je me faisais exploser la gueule pour une putain d'orientation sexuelle. On me frappait, on m'insultait, j'étais humilié de tous et le prof ne disait rien. Et toi, tu réagissais pas non plus. Tu faisais comme si tout allait bien, parce que toi t'es pas différent putain ! Toi t'es comme tout le monde, tu te fonds dans la masse. Je déglutis, hasarde un coup d'œil à TaeHyung. Il me fixe, les pupilles écarquillées. Je reprends, la gorge sèche. Tu sais pourquoi on me traitait comme ça ? Parce qu'on est dans un putain de pays où la différence n'est pas acceptée ! Un putain de pays qui te crache à la gueule que t'es moche, que t'es gros, qu'il faut que tu te refasses le faciès à coups de bistouri. Mais tu sais quoi ? Le pire c'est qu'ils ont réussi. Ils ont réussi parce que les gens qui sont considérés comme différents souffrent. Ça me rend malade. Mais peut-être que je le suis vraiment... hein ? Hein ?! Réponds ! Je ris à gorge déployée, mes mots qui ne veulent plus rien dire sortent à toute vitesse de ma bouche. Je le fixe, les yeux coulant de larmes, alors que ses yeux ne pleurent plus. Ils regardent juste le fou que je suis devenu. Ils regardent juste le con qui souffre, le con qui ne sait pas sourire et qui fait chier le monde, à ne pas être heureux. Je souris encore. Je pleure de rire. Que c'est drôle. Sa tête. On dirait qu'il observe un fou dans un hôpital psychiatrique. Je ris. Qu'il a raison. Que je suis fou. Je tombe à terre, me retrouvant face à ses pieds. Je me redresse, l'observe alors qu'il fait un pas en arrière. Et tu sais quoi ? Le plus drôle dans tout ça, c'est qu'en venant me parler de ce que je me fais, tu pensais pouvoir me raisonner, tu pensais pouvoir changer ma vision de la chose. Mais t'es con ou quoi ?! Je me redresse, lève les yeux vers lui et lui souris, je lui fais un sourire de fou à lier. On ne raisonne jamais un fou. Jamais. C'est impossible, c'est incurable. Alors maintenant, ne m'observe plus comme ça, fous moi à la porte, si tu veux, mais ne me regarde pas comme ça. C'est à cause de regard comme le tien que je me sens mal. C'est à cause de gens comme toi que je souffre. »

Je l'observe, me relève. Il me fixe, sans ciller. Je lui fais peur, je crois. Je ris. C'est drôle. Jamais j'aurai pensé me retrouver seul. Vraiment seul, je veux dire.

Comme les hommes et les femmes qu'on voit toujours accompagné d'un clébard dans la rue et qui boivent leur café. Et qui sont seuls.

Ils ont l'air triste et on se moque d'eux en les traitant de pauvres fous, parce que souvent ce sont des personnes si solitaires qu'on les croit incapables de tisser des liens amicaux. Mais c'est juste qu'on ne leur a pas tendu la main, à ces gens.

On les a juste laissés sur le côté, préférant détourner les yeux et s'intéresser à quelque chose d'autre, un truc léger, qui ne risque pas de faire polémique.

Je fixe TaeHyung. Je sais qu'il va exécuter ce que j'ai dit. Il va me virer de chez lui.

Je ne m'y attendais pas. Mais avec ce que je viens de balancer, je suis même prêt à parier qu'il pourrait m'emmener chez un psychiatre.

Qu'est-ce que j'y peux, si je suis comme ça ? C'est ma nature, mon statut, et personne ne pourra le changer.

Désormais je me battrai contre eux, puisque qu'ils ne m'acceptent pas.

J'irai loin, où quelqu'un me tendra la main.






And you waited on the rain,

Through tears my heart is caged

And we fall through fate

But we rise and rise again.












*****






Voilà, honnêtement je ne sais pas quoi penser de ce chapitre. Je sais pas, j'ai l'impression que j'ai foiré un truc dans le dialogue.

Bref, j'attends vos petits avis hehe

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