Azzaro

By Ramwriter

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Les riches, non merci. Alors se faire adopter par un couple typé ultra-riche, c'est le comble. S'ajoutent à c... More

c.1: Nouveau départ
c.2: Drôle d'endroit
c.4: Riche à en n'en plus pouvoir
c.5: Coriace, l'écuyer
c.6: La nuit ne porte pas conseil
c.7: Bizarre bizarre...
c.8: Discutons peu, mais discutons bien
c.9: Un vrai Don Juan
c.10: En couple ou pas?
c.11: L'anniversaire du mort
c.12: Univers de riches
c.13: Comme un simple coucou
c.14: La rechute morale
c.15: Sacrée Lou
c.16: A moi le pouvoir
c.17: Drôle d'homme
c.18: Douce vie
c.19: L'heure est aux aveux
c.20: Gamineries
c.21: Un frère/une sœur?
c.22: Sauvage, ce cheval
c.23: Lou vs Boy
c.24: Préparatifs de bienvenue
c.25: Amitié ou amour?
c.26: Incapable
c.27: Petite baignade à cheval
c.28: Une deuxième Scoub?
c.29: Les merveilleuses idées de Lou
c.30: Qui dit chiot dit bordel
c.31: Les amourettes filent
c.32: Etats de santé
c.33: Le rendez-vous presque parfait
c.34: Un saut de deux mois
c.35: Énième rechute
c.36: Un petit pas pour l'Homme, un grand pour Iris
c.37: Petit séjour!
c.38: "petit", le séjour?
c.39: Le cardiogramme
c.40: Retour de voyage
c.41: Pour ou contre?
c.42: Enfin le weekend
c.43: Des gens bizarres traînent
c.44: Un petit cœur brisé
c.45: Soirée
c.46: Cata ou pas?
c.47: Cata, bien-sûr
c.48: Mon Sauveur
c.49: Sacrée histoire
c.50: Tout est mal qui finit bien
c.51: L'alcool fait des ravages
c.52: Le manque ronge
c.53: Les souvenirs remontent
c.54: Iris reprend du service
c.55: On est pas chez les fous
c.56: Le passé d'Azzaro
c.57: Douce soirée, ou pas
c.58: Savane est en danger!
c.59: Voleurs en herbe
c.60: Une plus grosse affaire que prévu
c.61: Comme ça, sans prévenir
c.62: Premiers podiums
c.63: Dimanche 9 Novembre
c.64: Le retour de Philippe
c.65: Nouvel espoir
c.66: LE trio parfait
c.67: Fin
Saurez vous répondre?
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c.3: Même le noir peut briller

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By Ramwriter

Adrien lève la tête de la queue qu'il démêle, et fronce les sourcils. Il me regarde longuement avant de répondre, un air de défi dans la voix.

- Et pourquoi?

- Parce qu'Anne te le demande. Je dois acheter un téléphone et remplir mon armoire! On va en avoir pour à peu près 4 heures, donc... si jétais toi, je me dépêcherai.

Bien préciser le temps, juste histoire de lui donner un avant goût de sa journée. En espérant te faire passer la pire de toutes, mon cher. Si j'avais eu une jupe, je l'aurais pincée des deux côtés, et aurait soulignée une révérence notable. Adrien soupire, et donne un dernier coup de brosse avant de quitter le cheval. Plutôt antipathique ce bonhomme, fort sérieux et absolument pas délicat, non pas que je le sois en contrepartie. Rien qu'à sa manière de brosser. J'ai beau ne plus vouloir penser aux chevaux, remarquer les détails défectueux ne peuvent pas échapper à mon œil inspecteur. Il me regarde d'ailleurs bizarrement, je le sais parce qu'il louche affreusement sur mon visage, comme si j'avais une vulgaire pustule, première en vitrine. Je dois dire que cela est particulièrement insupportable.

- Quoi?! Finis-je par demander, agacée.

Adrien secoue la tête, comme pour se tirer d'une vilaine pensée, et range la caisse dans le casier. Il sort de sa poche ses clés de voiture et les secoue en me regardant, on-ne-peut-plus sérieux.

- Tu comptes y aller comme ça?

Déjà que son odeur empeste, il ne va pas aller ainsi dans les boutiques!

- Oui, ça gêne mademoiselle?

- Ça gêne mademoiselle, en effet.

Naturellement, comme si il n'y avait rien de plus banal, mais toujours dans l'éternelle provoque. Je note que le cheval derrière lui cherche quelque chose dans son pantalon. Il est plutôt mignon: c'est un petit cheval noir, pas si fin que ça, sans muscles, mais charmant. Il a la tête typique d'un Selle Français. Une cicatrice juste sous l'œil attire mon attention. Je l'observe longuement dans les yeux, comme pour essayer de deviner son caractère. Ses traits fins le rendent minutieux et s'étirent à leur maximum pour fouiller la poche d'Adrien.

- Houhou! Il me tire de ma pensée tandis qu'il rit. On y va?

Je marque une deuxième note de dégoût face à ses vêtements, il ajoute:

- Je resterai dans la voiture, allez viens ou je pars sans toi!

Sans attendre ma réponse, Adrien fait volte face et se dirige vers un 4x4 flambant neuf. Ce n'est pas pour autant que je le suis; je reste plantée comme une idiote à regarder le petit noir s'ébrouer. Il m'a l'air drôlement vif, je me demande d'ailleurs pourquoi il n'a pas le plaisir de se défouler dans un pré, il a besoin de prendre l'air.

Quand je réalise que je n'ai pas bougé et qu'il en est aux trois quarts du chemin, je cours pour le rattraper. Mon postérieur prend place au siège passager en pensant malicieusement que je n'aurais pas sa vue pendant tout le trajet. C'est une tactique comme une autre pour éviter les personnes: lorsqu'il y a quelqu'un que je n'aime pas, je me mets à côté de lui, ça m'évite d'voir envie de vomir à chaque fois que je lève la tête.


       Il se gare devant un Mr Bricolage et descend, tandis que je demeure immobile. Déjà que je dois le supporter tout le trajet, je ne vais pas l'accompagner!

- Tu viens?

Le sourire aux lèvres, j'aurais pu parier que c'était en quelques sortes de la drague.

- Tu rêves.

Je le gratifie de mon superbe regard noir en croisant les bras, afin de lui montrer que je suis bien déterminée à rester dans cette voiture.

- Comme tu voudras! Mais ce coin n'est pas très conseillé.

Il me tend la main histoire de me convaincre. Le sourire qu'il arborait il y a quelques secondes est tombé. Toute ma vie, j'ai traîné dans les cartiers désapprouvés. Ce n'est pas au vieux singe qu'on apprendra à faire des grimaces. Je demeure muette et me tourne vers le pare-brise, bien décidée à rester plantée dans ce fauteuil. Adrien verrouille la voiture et s'en va, sans plus de cérémonie.

         Ça doit faire plus de cinq minutes que je l'attends pour une foutue serrure de box, pourtant je constate au nombre de voitures qu'il n'y a pas énormément de monde. Nerveusement, je tape du pied. Et justement, j'ai bien l'impression que c'est ce qu'il essaie de faire, jouer avec mes nerfs. S'il espère en faire des tresses, il peut aller se faire voir.

Trois mecs habillés un peu comme moi débouchent au bout du parking, munis d'espèces de bâtons. Après coup, je devine des massues. En temps normal, ce genre de personnes auraient pu être mes amis, mais vu la manière dont ils se dirigent vers la voiture, je ne doute qu'ils ne puissent le vouloir. Je détourne le regard, je ne tiens pas à me faire surprendre les regarder tranquillement arriver. Ils se rapprochent de plus en plus de la voiture. Arrivés au niveau de ma fenêtre, ils me regardent comme des nigauds.

- Quoi? Je finis par lancer, saoulée de leur petit manège.

L'un d'eux, sûrement le meneur, me répond, les autres étaient derrière lui, avec des massues. Il est vrai que leurs bras étaient plutôt vivement musclés. Il ne vont tout de même pas frapper une fille? Si? Je tente de me convaincre que non, mais mon cerveau, qui reçoit le direct, m'assure que si.

- Si tu nous ouvres cette voiture, on ne te fais rien. En revanche, si tu n'ouvre pas... 

Il caresse doucement sa massue en riant, sadique. Ils sont effrayants, avec leurs sourires jaunes. Mais je dois faire preuve de courage. S'il te plaît Adrien, revient!! Pour une fois que cet imbécile peut servir à quelque chose, pitié qu'il intervienne!

- Ben moi aussi j'aimerai sortir d'ici les gars, sauf que la voiture est fermée et j'ai pas les clés.

Faire genre que tu es détendue, même si au fond de moi c'est la panique totale. Alerte rouge déclenchée, je prie pour qu'Adrien débarque et qu'on parte vite d'ici. Adrien!!! Mais qu'est-ce qu'il fabrique à la fin? Je nage dans ma sueur.

- Ah ouai? Me demande le meneur, dans ce cas ce n'est plus un problème.

Il sourit de pleines dents, je ne pense pas que je doive prendre ce sourire pour quelque chose de sympathique, tout au contraire, ça voulait plutôt dire que j'allais me faire refaire le visage si Adrien n'arrivait pas très vite! D'ailleurs je peux largement remarquer que le dentifrice ne doit pas être son meilleur ami, vu l'état des choses...

Les garçons tournent la tête, puis s'éclipsent en vitesse.

Je me retourne: Adrien était effectivement accompagné d'un garde possédant un fusil. Il n'a même pas eu à le pointer sur les gars qu'ils étaient déjà partis. Il marche jusqu'au 4x4, surveillé par le garde, puis monte dedans.

- Bien, déclare-t-il en mettant le contact. Premièrement, plus jamais je ne te laisse seule dans la voiture alors que je t'avais prévenue que c'était dangereux. Deuxièmement, je t'accompagne faire les boutiques! Et... ajoute-t-il avec un air que je n'aime pas bien, vu qu'il est onze heures, qu'il nous faut quinze minutes pour rentrer, et que je tiens à manger ce midi, tu as une heure tout au plus!

- Quoi!? J'explose en perdant ma patience. C'est une blague? Putain!

Vulgaire l'Iris? Elle s'en branle. Je maugrée dans ma barbe en croisant les bras. Ce n'est pas possible, une heure de boutiques, pour remplir l'armoire que j'ai!

- T'a pas des amies pour faire ça, sérieusement?

- Tu crois que je t'aurais autant cassé les pieds? Jusqu'à preuve du contraire, non, alors arrête tes questions débiles, tu veux.

Tout ce que j'ai en guise de réponse est un regard agacé. Je sais combien ce regard là veux dire de choses, alors je décide de m'arrêter là. Sage décision, diront quelques uns. Adrien gare la voiture et nous descendons, marchons jusqu'à l'allée centrale où se situent toutes les boutiques, puis monsieur se tourne vers moi, interrogateur.

- J'ai vu tout à l'heure comment tu as regardé Azzaro, et je ne suis pas encore assez débile - comme tu as pu le dire - pour ne pas avoir remarqué que tu t'y connais. Tu l'aurais bien caressé, si je n'étais pas là. Alors je te repose la question, tu sais monter à cheval oui ou non?

Alors cella là, si je m'y attendais! Adrien a manqué d'être con, cette fois. Il suffise que je lui raconte mon superbe parcours, et il me verra comme une petite qui se pensait trop grande, tombée bien bas. Et de toutes les façons, les gens me verront toujours comme ça, parce que je n'ai pas eu de chances dans ma vie. La seule que j'ai eue, elle n'a été qu'éphémère. Les gens ont pitié, et ce n'est pas un sentiment que j'accepterai, vis-à-vis de moi. Question de fierté? Totalement.

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