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PAST :
« Joshua. Lola. » Le jeune brun toise le garçon qui est face à lui. Dire que l'été d'avant ils étaient amis.
« Luke. » Le blond sourit en coin, sachant que son attitude agace plus d'une personne ici.
« Près à perdre cette année ? » Lola et Joshua se regarde avant de rire face à l'assurance du garçon.
« L'espoir fait vivre il parait Hemmings. » Il regarde la jeune fille méchamment avant de partir plus loin.
Tout les garçons prennent leur vélo et se place sur la ligne de départ. Quand ils partent Lola crie le prénom de son ami pour l'encourager. Mais une fois en haut de la pente, elle voit le guidon du vélo s'emmêler puis son ami à terre. Une fois l'ambulance partie avec lui, tout ce qu'il reste est le sourire mesquin de Luke.
***
NOW :
Retourner à l'école à été un vrai calvaire. Il n'est que dix heure et j'ai déjà envie de tuer la moitié des personnes présentes. Certains chuchotent sur mon passage, d'autres me regardent avec pitié. Dire que la plupart ne connaissaient même pas mon prénom il y a quelques semaines et les voilà à me regarder comme la pauvre fille du bahut. Des gens sont même venus me voir pour savoir si j'allais bien. Je prends plus cela comme de la curiosité mal placée qu'autre chose. Les profs me proposent des délais, que je refuse et les surveillants viennent me voir toutes les heures.
Ce week-end j'ai promis à mes parents de bien me comporter et de retourner en cours mais en seulement deux heures je me sens sur le point de craquer. J'ai vu Amélia. Je crois qu'elle a voulu venir me parler mais tous ses anciens amis tournent autour d'elle comme des vautours. Sa popularité à exploser depuis qu'elle a vu son petit ami mourir sous ses yeux. Les humains sont pires que des animaux. Ils feraient vraiment n'importe quoi pour quelques détails et cinq minutes de gloire.
A la pause de dix heures, j'ai supplié la dame de l'accueil de me laisser sortir pour fumer une cigarette. Elle aussi au courant de mon « problème », comme ils aiment l'appeler, m'a gentiment laissé sortir. « Cinq minutes » qu'elle a dit.
Une fois dehors, j'ai rigolé face à sa stupidité. Je ne fume même pas.
Par force d'habitude j'ai gagné l'abri bus le plus proche et j'ai attendu qu'il arrive. Je n'ai que peu de temps avant qu'ils se rendent compte que je suis partie. Je suis presque désolé pour la dame de l'accueil qui va très surement se faire remonter les brettelles pour m'avoir ouvert. Presque.
Une fois dans le bus je pris pour qu'il s'éloigne rapidement de l'Enfer qu'est le lycée. Je ne peux pas rentrer chez moi aussi tôt, je ne connais personne qui n'est pas en cours. Enfin si.
Je compte les arrêts qui me séparent du centre ville et ceux qui me séparent de l'hôpital. Il n'y en a que deux d'écarts. J'avais dis que j'irais voir Ashton mais je devais le faire en fin de journée. Pas à onze heure. Je ne le connais que depuis une semaine mais je suis tellement habituée à sa présence. Mon corps décide pour moi quand mes jambes refusent de descendre à l'arrêt du centre ville. Déjà mon téléphone sonne et le nom de ma mère s'affiche.
Elle va me trucider.
Une fois devant l'hôpital je me demande si je devrais vraiment y aller si tôt. Peut-être qu'Ashton en a marre de me voir. Il m'a proposé de revenir une fois mais pas tout les jours. Je devrais peut-être commencer la bucket list de Josh au lieu d'être ici.
J'observe les gens qui rentrent et qui sortent. Certains sourient, certains ont des traces de larmes sur les joues. Des choses que je ressentais la semaine dernière. La joie, la colère, la tristesse. Maintenant il n'y a que du vide. Un grand dénie de mes sentiments profonds. Il n'y a qu'avec Ashton que j'arrive à être à nouveau moi, à m'ouvrir, à parler. Je suppose que le fait qu'il sache ce que je vis et qu'il soit impliqué est plus simple pour moi. Je finis par rentrer dans l'hôpital.
Les mêmes dames sont à l'accueil et on commence à se reconnaitre. Je les salue et elles échangent un drôle de regard. L'une d'elle sort de derrière l'accueil et viens me voir.
« Tu viens voir Ashton ? »
Je plisse les yeux, comme si elle ne savait pas. C'est la seule personne à qui je viens rendre visite depuis une semaine. J'hoche la tête.
« Mais ma chérie, il est sorti ce matin. » L'annonce me fait un choque.
« Comment ça sorti ? »
« Il est rentré chez lui. Sa mère est venue le chercher. »
J'hausse les sourcils et je suis surprise par le pincement que j'ai au cœur. Le fait qu'il ne m'ai pas prévenu montre bien qu'il ne tenait pas à me voir plus que ça.
« Il n'a rien dit, rien laissé ? »
Elle secoue la tête et je la remercie. Je m'éloigne et sors de l'hôpital pour m'assoir sur le banc devant. Si je me sentais vide de toute émotion tout à l'heure, je me sens simplement vide maintenant. Même mon cerveau ne fonctionne plus. Je pensais avoir trouvé un ami, quelqu'un sur qui compter. Genre l'adversité est ce qui nous rapproche. Mais pas du tout. Il avait eu ses réponses et voilà. Enfoiré.
Mon téléphone continue de sonner et je finis par décrocher. Je sais que c'est ma mère bien avant qu'elle commence à m'incendier.
« LOLA, MAIS OU ES-TU ? CA NE VA PAS LA TETE ? TU SAIS A QUEL POINT ON S'INQUIETE AVEC TON PERE ? »
Et sans même en avoir conscience tout de suite je fonds en larme. Des larmes accumulées depuis plus d'une semaine. Ma mère s'arrête de crier, surement surprise de m'entendre pleurer au téléphone et les gens autour de moi me regarde avec pitié. Quoi ? Vous n'avez jamais pleuré en public ? Connards.
« Maman viens me chercher s'il te plait » je chuchote mais elle me dit qu'elle arrive. Elle ne fait pas de commentaires quand je lui dis que je suis à l'hôpital. C'est pour ça que j'aime ma mère. Elle sait quand en rajouter et quand être de mon côté.
Je ne sais pas combien de temps je suis resté à attendre ma mère. Des secondes, des minutes ou bien même des heures. Je ne vois même plus les gens qui passent. Vous vous êtes déjà perdu dans vos pensées n'est-ce pas ? Mon état actuel est ainsi mais sans les pensées. Mon regard est perdu dans le vide et mon cerveau est vide. J'entends ma mère s'approcher de moi et me parler mais je ne fais pas attention aux mots qu'elle prononce. Je la suis jusqu'à sa voiture et monte du côté passager. Elle sort un mouchoir et efface les traces de larmes sur mes joues, ce que je n'avais pas pris la peine de faire. Quand elle a démarré la voiture j'ai posé ma tête sur la fenêtre, sans faire attention aux tremblements de celle-ci. Le silence pesant de la voiture n'est rien comparé à celui qu'il y a dans ma tête.
Suis-je une si mauvaise personne ? Je n'arrive pas à me faire d'amis. Le seul que j'avais est mort. Celui que je pensais avoir cherché apparemment à me fuir. Je repousse tout le monde. Sans oublier que je complique la vie de mes parents.
Peut-être que c'est moi qui aurait du mourir à la place de Josh.
Une fois devant chez moi je sors en trombe de la voiture pour regagner mon lit. A peine cinq heures que je l'ai quitté et me voilà qui court le retrouver.
Ma mère toque mais je ne réponds pas. Je ne veux pas parler. Elle rentre quand même, un verre d'eau à la main, qu'elle dépose sur ma table basse.
« Il va falloir que tu nous expliques un moment donné. Je sais que c'est dur mais Josh ne voudrait pas te voir comme ça. Il faut que tu sois forte. » Les larmes reprennent possession de mes yeux et je m'en veux de ne pas avoir craqué plus tôt. J'ai l'impression d'être intarissable maintenant. Je me redresse pour faire face à ma mère. Je la prends dans mes bras et la sers fort contre moi.
« Il me manque tellement maman. » Elle me caresse les cheveux et je m'accroche à son tee-shirt.
« Je sais ma chérie. Je sais. » Une fois que je suis calmée, on s'allonge toutes les deux. J'ai l'impression que cela fait des années que je n'ai pas vécues un moment comme ça avec ma mère. Peut-être que c'est le moment de retrouver ma complicité avec elle.
« J'ai rencontré le garçon qui a reçu le cœur de Josh. Il s'appelle Ashton. » Ma mère fronce les sourcils prête à me faire la morale. « Je suis allée le voir tout les jours ou presque. Et maintenant il est sorti de l'hôpital. »
« Tant mieux pour lui ! » je rigole devant l'enthousiasme de ma mère. C'est vrai que devant mon grand égoïsme je n'ai pas pris une seconde pour réfléchir à la joie qu'il a du ressentir en étant libre.
« Je ne savais pas qu'il devait sortir. Maintenant je ne vais plus jamais le revoir. »
« Oh. »
Oui, oh. Exactement. Ma mère cherche un moyen de me 'réconforter' mais j'ai juste besoin de me reposer un peu. Elle finit par comprendre et sort de la chambre. Je la remercie silencieusement et ferme les yeux. Automatiquement j'ai l'impression que mon cerveau va exploser et que mes paupières ne pourront plus jamais s'ouvrir.
En fin d'après midi mon téléphone se met à sonner. Je ne sais pas qui pourrait chercher à me contacter mais je réponds sans vraiment regarder.
« Lola ? » Je reconnais la voix. C'est celle d'Axel, un garçon qui était lui aussi au camp de vacance tout les étés.
« Axel, salut. » Ma voix est faible mais je m'en fiche un peu.
« J'ai appris pour Josh. Je suis vraiment désolé. » Je sais qu'il est sincère. Lui et Joshua étaient de très bons amis.
« Moi aussi. »
« Tu tiens le coup ? » je réfléchis deux minutes avant de simplement répondre « non ». C'est la première fois que je le dis si franchement.
« Je suis là si tu as besoin de quoi que ce soit. » Je souris d'un demi-sourire qu'il ne peut pas voir mais au moins c'est sincère. « Par contre j'ai peut-être fait quelque chose de bête. »
« Comment ça ? » Je ne suis même pas inquiète par cette annonce. Rien ne peut être pire maintenant.
« Luke euh Hemmings m'a appelé dans la matinée. Il m'a dis qu'il avait besoin de ton numéro. Que c'était vraiment urgent et que si je lui donnais pas il allait devenir fou. Alors après qu'il m'ai appris pour Josh j'ai craqué. Je voulais te le dire moi-même, que c'était de ma faute s'il t'envoyait quelque chose. » Je souffle fortement. Que ferais Hemmings avec mon numéro. Et s'il l'a depuis ce matin, pourquoi ne pas me contacter ?
« C'est pas grave. Merci de m'avoir prévenue. »
Après quelques phrases de plus nous avons raccroché. J'ai mis un peu de musique et je me suis refusé à penser. J'ai juste attendu que le temps passe. Jusqu'au moment où, encore une fois, mon téléphone s'est mis à vibrer.
« Salut. Je suis sorti de l'hôpital ce matin. C'était une 'surprise'. J'ai demandé à Luke s'il pouvait me donner ton numéro pour te prévenir. »
« Oh c'est Ashton. »
« Désolé je suis nerveux. »
Je rigole un peu devant son dernier message. Je comprends mieux. Je suis tellement stupide. J'ai presque envie de me taper. Mais je n'ai qu'une chose en tête.
« On peut se voir demain ? »
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J'ai une question: quelles sont vos trois chansons préférées des sos?