Il faut que je parte.
Je ne supporte plus New York et ses immenses grattes-ciel...et il y a lui.
Bien que cette ville soit un véritable buffet à volonté pour une vampire telle que moi, je ne peux plus demeurer à New York.
¤
Ce matin, alors que je revenais de mon petit déjeuner sanglant : un homme complètement saoul dans une ruelle sombre, une lettre m'attendais sur le paillasson ringard de mon loft.
Je l'ouvris en poussant tranquillement la porte de mon chez moi.
Mais, lorsque je voulus extraire le papier fin de l'enveloppe, celui-ci me brûla les doigts.
Je lâchai l'enveloppe en pestant.
-De la veine de Vénus !
J'y étais sensible, comme tous les vampires existant sur Terre, ainsi qu'au soleil.
C'est pourquoi je m'étais fabriqué une bague de jour, pour ne pas attirer les soupçons sur moi et pouvoir ainsi me déplacer librement, le jour comme la nuit.
Oui oui vous avez bien lu, je me suis fabriqué ma propre bague de jour...
''Mais c'est une sorcière ou un vampire ?'' vous direz vous
Eh bien je suis les deux figurez vous !
Une sorte d'hybride sorcière-vampire...
''Comment est elle devenu ainsi ?'' vous direz vous ensuite
C'est simple: je n'en ai aucune idée, un jour je me suis réveillée comme ça.
Je ne me suis posée aucune question, j'ai vécu ma vie, me réjouissant des dons que le ciel m'avait donné.
Je n'ai aucun souvenir de ma vie d'avant...mais avais je seulement une vie avant ? Je ne le saurai sûrement jamais...
¤
Mais revenons à la lettre, enduite de veine de Vénus.
Mettant mes gants en cuir noir, je la ramassais et commençai ma lecture.
''Je suis au courant de ton secret sale suceuse de sang ! Ceci n'est qu'un avertissement mais sache que si je te reprend dans le coin, à te nourrir de bons et honnêtes citoyens, je te planterai un pieu dans le coeur !
Pense y
Anonyme''
Dans le genre absolument pas flippant, cette lettre arrive première !
''Mais pourquoi elle fuit alors ?''
Très bonne question.
C'est une colle que vous me posez là, je dois bien l'avouer...je pourrai briser la nuque de ce taré mais ce n'est pas vraiment mon genre...et cet homme me fournit une exellente raison de partir loin de cette grande ville.
¤
Après m'être empressée de jeter cette lettre ''terrifiante'', je me suis glisser dans ma douche.
Je me suis déshabillée et j'ai allumé l'eau.
En touchant ma peau, l'eau m'a brûlée !
Évidemment.
J'aurai dû me douter que ce fou avait mis de la veine de Vénus dans l'eau courante de l'immeuble...et si ça se trouve, il réside ici même !
De la veine de Vénus dans l'eau courante signifiait: plus de douche.
Et ça, ça m'était un minimum indispensable.
Je ne pouvais même pas aller quémander chez les voisins puisque c'était l'eau courante...
Un seul moyen de le fuir: partir.
Oui j'avoue que c'est pas très courageux et aussi très feignant de ma part mais ce fou n'en avait pas fini avec moi !
¤
Je venais de boucler ma dernières valises.
Il était 13h.
Après l'incident de la douche, je m'étais rhabiller et j'étais sorti prendre un en-cas...si vous voyez ce que veux dire...
Je m'emparais de mon sac à main sur le comptoir du bar et prit mes clés de voiture.
Je descendis dans la rue, cherchant du regard ma voiture, une jaguar noir cabriolet.
J'ouvris le coffre et y déposa délicatement mes deux valises.
Alors que je voulu ouvrir ma portière, je me rendis compte qu'elle était recouverte de veine de Vénus.
-Nan mais dites moi que je rêve ! marmonnai je en sortant un kleenex de mon sac
Ce type était tout simplement un fou !
Je pars, ça lui suffit pas ?!
Je nettoyai minutieusement les poignées de ma voiture, ainsi que mon volant, au cas où...
¤
Je me garai sur le parking d'une station service.
Il était 17h.
J'avais bien roulé pendant l'après midi, du coup, je m'accordai une petite pause.
Je sortis de ma voiture et remarquai une autre voiture, que je soupçonnai de me suivre.
-Bizarre...murmurai je pour moi-même
Je rentrais dans la station et achetai de quoi manger et boire.
La nourriture avait un goût normal, ça venait de mon côté sorcière.
Je payai le vendeur, je suis très honnête, et sortis rapidement, mais pas avec ma vitesse vampirique bien sûr, pour rejoindre mon véhicule.
Je m'adossai contre la carrosserie et entamai mon sandwich.
Je laissai divaguer mes pensées, le regard au loin sur l'horizon.
Moment poétique.
¤
Je sortis des toilettes. J'étais dans une autre station service.
Il était 18h.
Je n'étais pas aller faire ''mes besoins'' mais j'avais hypnotisé une femme pour la soulager d'un litre de sang.
Je ne l'avais pas tuée, le lieu n'était pas assez discret et je n'avais pas envie d'attirer ce fou de chasseur de vampires sur ma trace.
Je posais ma main sur la poignée et, comme par hasard, je me brûlais.
Je jetai un regard aux alentours, la voiture qui me suivait depuis mon départ était bien garé là, à l'ombre d'un camion.
''Reste calme Lauren...''me dis je sentant l'envie de saigner ce taré monter en moi
Je nettoyai, une fois de plus, ma voiture de fond en combles.
Il commençait vraiment à me taper sur le système celui-là !
Je me dirigeai d'un pas ferme vers la voiture qui me filait.
Je toquai à la fenêtre, impatiente de découvrir le visage de ce fou furieux.
La vitre s'abaissa lentement et une arme jaillit, tirant deux fléchettes (trempées dans la veine de Vénus sans doute).
Je les esquivai sans peine et lui empoignai le poignet.
Je tirai hors de sa voiture et le plaquai violemment contre la carrosserie.
-Bon, on arrête de jouer maintenant ! T'es qui et pourquoi tu me suis ?!
L'homme était plutôt âgé, je dirai la cinquantaine, et avait le temps cireux. Il tremblait tellement que c'en était agaçant.
-Alors ? aboyai je
-Vampire ! cria il d'un coup
Je lui plaquai la main sur la bouche et, d'un regard, je lui intimai de se taire et de ne pas faire de vagues.
Je jetai un coup d'oeil aux alentours, m'assurant que personne ne nous regardais.
Je le tirai vers la petite forêt qui jouxtait la station.
Il allait passer un sale quart d'heure...
¤
J'avais, disons ''cloué'', l'homme à un arbre.
Il avait une branche planté dans l'épaule qui s'enfonçait jusque dans le tronc.
Il était 19h30.
-Je repose ma question. dis je en faisant tourné mes clés autour de mon doigt. Qui es tu et pourquoi tu me suis ?
Il ne répondit pas, se contentant de cracher à mes pieds.
Je lui assénai une claque et prit sa bouche entre mes doigts, parfaitement manucurés.
J'enfonçais mes ongles dans sa chaire.
-Je-répète-une-dernière-fois-la question : qui-es-tu-et-pourquoi-tu-me suis ?
Je commençais à perdre patience. Si ça continuai comme ça, j'allai vraiment lui arracher la tête...
-Jamais je ne répondrai à un vampire !
J'enfonçai un peu plus mes ongles, laissant échapper des filets de sang.
-T'as pas de chance d'être sous veine de Vénus, je vais devoir t'arracher la tête...dis je en la lui empoignant
Je ne manquai pas de remarquer les gouttes de sueurs qui perlaient sur son front.
-Dis moi juste pourquoi tu me suis. dis je en serrant un peu plus son cou
Il ne répondit pas.
-J'ai plus le temps d'attendre, je veux me casser loin, tu comprend ? lui demandai je en le lâchant
Il hocha la tête.
-La lettre et la veine de Vénus c'était toi ?
Il hocha encore une fois la tête.
-Mais parle bordel ! m'écriai je en lui enfonçant mon bras dans le ventre
Je retirai mon bras et lui donnai mon sang pour qu'il guérisse vite.
C'est alors que je remarquai un disque en argent sous la peau de son cou.
Comment avais je fait pour ne pas l'apercevoir plus tôt ?
J'ai pourtant mes sens décuplés...
Je lui arrachais, laissant son sang couler abondamment.
-C'est rempli de veine de Vénus...dis je en le glissant dans la poche de ma veste en cuir
Je le fixai droit dans les yeux et répétai ma question, certaine que, cette fois, j'aurai une réponse :
-Pour qui travailles tu et pourquoi tu me suis ?
L'hypnose fonctionna à merveille.
-Je travaille pour un chasseur de vampire. Je dois éliminer des vampires.
Un chasseur de vampire ? J'étais mal...je me retournai vers l'homme.
-C'était toi la lettre, la veine de Vénus dans l'eau courante de l'immeuble et sur les poignées ?
-Oui.
Je savais maintenant tout ce dont j'avais besoin de savoir. Je n'avais donc plus besoin de cet homme.
Je posai mes mains sur sa nuque.
-Désolé.
Je lui brisai la nuque d'un coup sec.
-Pas désolé en faite...
Je laissai le corps dans la forêt, il servira sûrement de festin à un animal qui passera par là, et reparti vers ma voiture sans me presser.
-Une bonne chose de faite...déclarai je en mettant le contact
¤
Le disque en argent posé devant moi, sur les compteurs, m'indiquait, à l'aide de flèches faites de fumée, la route à suivre pour remonter jusqu'au chasseur de vampires.
Il était 21h.
La nuit était déjà tombée, mais grâce à ma vision inouïe, je distinguai encore bien la route.
Bientôt, un panneau qui indiquait la prochaine ville, m'interpella...il était entouré de fumée.
Je touchais au but.
J'appuyai sur la pédale de l'accélérateur en direction de Mystic Fall's.