Washington High School, trois mois plus tard
La cloche sonna et une jeune fille sortit en trombe d'une salle de classe. Elle courut dans le couloir en enfilant son bonnet et son manteau et en enroulant son écharpe autour de son cou, saluant rapidement quelques amis sur son passage et sortit de l'établissement. Elle monta dans une petite voiture rouge à la hâte et mis la radio sur le trajet. Tiens, une chanson de Shawn ! Elle sourit et fredonna les paroles tandis qu'elle quittait le parking du lycée. Coincée derrière un feu rouge elle en profita pour farfouiller dans son sac à main et elle dénicha au milieu de ses cours son téléphone portable. Elle regarda l'heure. Il ne lui restait plus que vingt minutes et avec ces fichus bouchons elle ne savait pas si elle serait à l'heure... Elle se mordit la lèvre et serra son volant.
Noémie– Allez, allez, tu la démarres ta poubelle papy ? Grogna-t-elle en voyant le feu passer au vert mais la voiture devant stagner derrière la ligne blanche.
Décidément les propos de Mia McTurner étaient contagieux mais cette pensée fit sourire la française. Elle quitta les boulevards et prit en direction de la gare. Depuis trois mois elle effectuait ce trajet quasiment toutes les deux semaines. Ses amis de Washington avaient l'habitude de la voir courir comme une dératée le vendredi après-midi et quitter le lycée la première. Elle allait à la gare où elle se posait toujours sur le même banc, après avoir donné une pièce au même clochard et salué de la main le même employé au comptoir des billets, et attendait qu'un train entre en gare. Puis elle se levait, scrutait la foule jusqu'à distinguer une touffe de cheveux châtains et se ruait dessus.
Elle s'assit sur son banc mais n'eut pas longtemps à attendre car la locomotive entra en gare quelques minutes plus tard. Une foule dense descendit des wagons et Noémie se redressa sur la pointe des pieds et tendit le cou pour arriver à le distinguer. Soudain une main dans la foule se leva et elle le reconnut. Elle s'avança vers lui, cognant quelques personnes au passage et sauta dans les bras de Nash quand il fut enfin en face d'elle.
Nash– La prochaine fois c'est toi qui vient, Skylinn me supplie pour te voir.
Noémie– Hi hi, d'accord je viendrai pour les vacances de Noël.
Ils s'embrassèrent langoureusement et quittèrent la gare dans la petite voiture rouge.
Noémie– Alors, ce film, il avance ?
Nash– Ouais carrément ! Les acteurs sont géniaux et le producteur est un type super sympa. Il prévoit même un prochain projet avec moi et il veut me mettre en collaboration avec un scénariste.
Noémie– Un scénariste ? Wow, c'est génial !
Nash– Le truc c'est que je pense qu'il va falloir que je me rapproche de LA.
Noémie– Je m'en suis doutée... C'est pour ça que j'ai commencé à regarder les universités par là-bas. Et il y en a une de Lettres qui me plaît assez et qui ouvre pas mal de portes sur le journalisme et l'édition avec beaucoup de contacts.
Le châtain se tourna vers elle en souriant. Il était heureux parce que malgré la distance ils étaient un couple soudé et complice. Il posa sa main sur celle que la jeune fille avait posée sur le levier de vitesse et fut soulagé de sentir ces mêmes picotements qui colonisaient son corps dès que sa peau entrait en contact avec celle de sa petite amie.
Nash– C'est super. On pourrait même prendre un appartement.
Noémie– Oui. Tu as des nouvelles des autres ? Comment vont Hayes et Eli ?
Nash– Shawn est en Europe en tournée, les Jacks sont a Seattle je crois et Mia est venue avec eux, Maho est...
Noémie– Toujours au Canada. Oui je sais, je crois qu'elle se plaît beaucoup là bas.
Nash– Hayes et Eli ne se voient pas souvent... Ils ne peuvent pas comme nous se permettre de prendre le train et de se retrouver un week-end sur deux...
Noémie– Mais ils vont bien ? Ils le vivent bien ?
Nash– Je crois que oui. Ils ont l'habitude.
Noémie– J'ai eu Matt' au téléphone il y a peu, il t'envoie le bonjour. Carter et Taylor vont bien aussi. Et Cameron ?
Nash– Il te fais la bise. Il s'occupe d'une sorte de formation de jeunes youtubeurs, je crois que c'est prospère.
Le trajet jusque chez la française se passait toujours ainsi. On prenait des nouvelles des autres, on parlait du futur et de carrière.
Noémie– Matthew m'a dit qu'il avait commencé à chercher un chalet pour cet hiver. Mais pour le moment ils sont tous trop petits...
Nash– Tu m'étonnes ! On est combien ?
Noémie– Eh bien normalement, si tout le monde peut venir, on est quatorze plus le copain de Maho, le pote de Tayor et la copine de Carter ça fait dix-sept.
La jeune fille gara sa voiture dans l'allée de sa petite maison de banlieue et aida Nash à sortir sa valise du coffre et à entrer à l'intérieur.
Anna– Nash ! Comment vas-tu mon grand ? Lui demanda-t-elle chaleureusement en lui faisant la bise.
Nash– Bien merci, et vous ? Comment avance votre agence de tourisme ?
Anna– On commence à se faire connaître.
Noémie– Papa rentre à quelle heure ?
Anna– Tard... Il ne dînera pas avec nous, il est d'astreinte.
Les deux jeunes hochèrent la tête et montèrent dans la chambre de la française pour déposer les affaires de Nash et s'allonger sur le lit en fixant le plafond placardé de photos.
Nash– J'adore ton plafond. On y est beaucoup dessus.
Noémie– Tu le dis tout le temps...
Nash– Nous à Disney World, continua-t-il en pointant le doigt vers les photos. Nous à la mer. Nous au ranch. Nous sur ta balancelle. Nous dans la jeep.
Noémie– Nashtouille...
Il grogna à l'entente de ce surnom puéril mais se retourna.
Noémie– Qu'est ce que tu dirais d'aller manger au restaurant ce soir ?
Nash– Et ta mère ?
Noémie– Si elle vient ce ne sera plus un rencard mais...
Nash– Tu ne crois pas qu'on a passé le stade des rencards ?
Noémie– Bon ok, elle vient ! MAMAN ! Hurla-t-elle dans l'escalier. Ce soir on sort ! On va au restaurant ! Ça te dis de venir avec nous ?!
Anna– Okayy !
La jeune fille revint s'étaler aux côtés de son petit-ami.
Noémie– Ma mère quand elle veut paraître cool... Je te jure...
Le châtain pouffa et il retournèrent se plonger dans la contemplation des photographies. Eux et puis leurs amis aussi. La famille de la française. Plusieurs photos de son frère, sa sœur, de Fiery, de River et du River actuel aussi qui grandissait à vue d'œil à ce que disait Tyson quand Noémie l'avait au téléphone. Quelques unes des amis que Noémie c'était faites au lycée. Toute une ribambelle de souvenirs qui parsemaient ce plafond blanc et veillaient sur les deux amoureux.
Nash– No' ?
Noémie– Hmm ?
Nash– Je t'aime.
Elle roula vers lui et s'appuya sur son coude pour se redresser. Elle le regarda tendrement. Ce n'était pas la première fois qui lui disait. La première fois c'était sur ce quai de gare, quand il était venu la retrouver, deux semaines après la rentrée.
Noémie– Moi aussi Nash. Je t'aime.
Il ne se lasserai jamais de l'entendre et elle jamais de lui dire. Il la fit basculer sur le dos et se positionna au dessus d'elle en l'embrassant et en faisant glisser ses mains sous son tee-shirt. Après tout, ils avaient un peu de temps avant d'aller au restaurant.
Une église perdue dans la campagne, quatre ans plus tard
Prêtre– Jack Gilinsky acceptez vous de prendre pour épouse Mia McTurner ici présente ?
JackG– Oui.
Prêtre– Mia McTurner acceptez vous de prendre pour époux Jack Gilinsky ici présent.
Mia– Oui.
Prêtre– Vous pouvez embrasser la mariée.
Un tonnerre d'applaudissements retentit tandis que les deux jeunes époux s'embrassèrent.
Taylor– C'est fou ils ont toujours tout fait très rapidement ces deux là.
Aaron– Habiter ensemble. Se marier. Avoir un enfant.
Car oui, si on regardait la blonde on pouvait nettement apercevoir que sous sa robe magnifique se cachait un ventre rebondit.
Les deux jeunes gens remontèrent l'allée sous les acclamations de la famille et de leurs amis et tout le monde se retrouva, quelques minutes après, sous une grange aménagée. Noémie et Mahogany regardaient avec admiration le bâtiment. Vernie et lustrée la grange était magnifique et sa grande porte, qui lui avait été retirée, donnait sur un immense champ verdoyant qui avait été décoré pour l'union des deux amoureux. Une grande table blanche était dressée sous des cerisiers fleuris et quelques bancs reposaient à l'ombre des buissons ou des haies minutieusement entretenues. L'air était doux et les rayons du soleil éclairaient gaiement la prairie.
Maho– J'y crois pas... Tu la vois organiser tout ça ?
Noémie– Non, certainement pas ! Mais sa mère a dû lui filer un sérieux coup de main !
Maho– Je vois Carpenter qui nous fais signe, je crois que le repas va être servi.
Les deux amies rejoignirent les invités. Ce mariage était l'occasion idéale de réunir tout le monde. Certains s'étaient perdus de vu, ne donnant aucune nouvelle, voilà près de cinq ans qu'ils se connaissaient. A table les conversations allaient de bon train.
Carter présentait à tout le monde sa nouvelle conquête, plus jeune que lui, en affirmant qu'entre lui et cette jolie andalouse brune c'était du sérieux, ce qui faisait rougir cette dernière. Matthew parlait avec enthousiasme de son entreprise de commerce international qu'il avait créé suite à ses études à la fac et dont il était très fier. Il en va sans dire qu'il avait réussi à monter cela grâce à l'argent du magcon et de son ancienne notoriété. Hayes et Elisabeth avaient bien grandis eux aussi. Ils étaient devenus de vrais adultes et leur couple était toujours aussi mignon. C'était un miracle qu'ils soient toujours ensembles ! Hayes avait réussi à convaincre sa copine de quitter sa famille pour venir s'installer avec lui à Los Angeles et elle trouva rapidement un emploi dans une agence caritative qui offre son aide aux enfants paraplégiques. C'est vrai que la jeune fille avait toujours aimé s'occuper des enfants en difficulté, avant son arrivée au chalet il y a cinq ans elle était allée animer une colonie pour des handicapés. De son côté Shawn racontait sa mésaventure dans la musique. Après un succès planétaire et six disques en cinq ans de musique le canadien avait craqué. C'était trop pour lui, c'était tellement plus simple de chanter derrière sa caméra. Certes son rêve s'était réalisé mais il avait laissé la place à un autre et lui avait aussi cédé l'angoisse des interviews, la phobie des paparazis et la douleur du manque des proches. Tout cela avait assez duré pour lui. Shawn s'était donc reconverti dans l'enseignement et travaillait dans une école de musique de Chicago.
Shawn– J'adore m'occuper du groupe des 7 – 8 ans. Ils sont adorables avec leurs petites guitares électriques... Ils croient déjà qu'ils peuvent conquérir le monde comme des rock stars.
Mia– Et les amours ?
Shawn– Il y a la professeure de piano... Elle est un peu plus jeune que moi mais je crois que ça pourrait marcher.
Taylor quand à lui avait triste mine. Le châtain avait pris un sérieux coup de vieux et depuis que sa copine l'avait largué après trois ans de vie de couple, il y a un mois, le pauvre ne savait plus quoi faire. Il avait abandonné son job dans l'immobilier et se laissait aller. Aaron lui proposa de l'accompagner pour son prochain voyage. Ce dernier avait trouvé un travail idéal ! Il était guide touristique en reconnaissance. Il travaillait pour une grande agence de tourisme qui organisait des voyages dans le monde et il devait tester les séjours avant le premier départ pour s'assurer que les hôtels et les itinéraires étaient bons. Il lui arrivait aussi d'organiser lui-même les voyages et de partir en éclaireur choisir les hôtels et les activités. Sa nouvelle vie l'avait complétement métamorphosé, il était passé de l'adolescent timide, discret et fragile à un homme bien bâtit, séduisant, mystérieux et charismatique qui faisait craquer un bon nombre de ses collègues.
Un peu plus loin Jonhson expliquait comment lui et son meilleur ami avait repris un studio d'enregistrement et en avait fait la nouvelle attraction phare de New-York. Tout le monde pouvait venir enregistrer sa musique et pouvait espérer remporter un prix tous les ans qui serait récompensé par un véritable contrat avec une maison de disque. Le concours annuel attirait des gens du monde entier qui tentait leur chance en enregistrant leur chanson chez-eux. Mia quand à elle profitait de ses congés maternités pour souffler un peu. Elle travaillait dans un magazine de mode et son travail de photographe était épuisant. Elle courrait toujours d'un bout à l'autre de la ville pour un casting ou un shooting et avec le petit bout qui attendait impatiemment sous son nombril elle était exténuée à chaque fin de journée.
Mia– Et toi Cam ? Qu'est ce que tu as fait après ton centre de formation pour Youtubeurs ?
Youtube n'avait plus la même dimension qu'avant approuva Cameron. Les réseaux sociaux avaient tellement évolués et les nouvelles générations avec que le centre avait fait faillite au bout de deux ans. Le jeune homme s'était donc orienté vers la communication et avait maintenant un poste fixe dans une entreprise d'électronique et d'informatique.
Pour la française et pour Nash c'était une autre histoire... Noémie avait bien fait ses études dans l'université de Lettres de LA et travaillait maintenant d'arrache-pied dans une maison d'édition qui l'avait vu passer de simple stagiaire à l'assistante directrice de l'agence. Pour Nash, il travaillait toujours dans le cinéma et suivait de fil en aiguille les projets jeunesses en tant que co-producteur. Il avait participé au tournage de plusieurs films disney et y avait apporté sa contribution. En somme tout allait bien pour eux non ? Oui... Pour ce qui est du travail, mais pour la vie de couple c'est autre chose... Voilà maintenant deux ans qu'ils n'étaient plus ensemble et qu'ils ne s'étaient pas vu. Ça leur avait fait un choc de se retrouver face à face, le temps d'une micro-seconde où leurs regards s'étaient croisés dans la foule avant la cérémonie de Mia et Gilinsky. Leur histoire s'était terminée suite à un grave malentendu. Noémie pensait que Nash la trompait, elle en était même persuadée... Elle en pleurait toute les nuits, cachant son chagrin la journée. Elle le voyait qui rentrait tard, qui s'absentait souvent alors elle l'imaginait dans les bras d'une actrice d'Hollywood ou d'une fille du tournage. Une maquilleuse, une script, une secrétaire... Puis après deux mois et demi de douleur elle songea à trouver refuge dans les bras de quelqu'un d'autre. Puisque son amour semblait s'effriter avec le châtain, pourquoi ne pas en reconstruire un nouveau ? Et elle rencontra Steeve, un charmant écrivain qui tomba très vite amoureux d'elle. La française se laissa inviter à ses rendez-vous et tomba sous son charme à son tour. Mais un soir, alors qu'elle était avec Steeve dans un parc, leur promenade nocturne tourna au cauchemar...
Flash-back, deux ans auparavant, dans un parc à LA, sous les étoiles
Steeve– Viens, asseyons nous sur ce banc. Dit-il en conduisant la jeune femme sur un banc en fer qui donnait sur un lac.
Tandis que son compagnon regardait la nature sombrer dans la nuit, Noémie l'observait. Il était vrai qu'elle était tombée amoureuse de ce bel écrivain qui un jour s'était montré à la porte de son bureau avec son ouvrage dans les mains, tout tremblant. Elle avait tout de suite était saisit par son charme naturel, ses bouclettes brunes et ses yeux bruns pétillants. Mais elle s'en était arrêtée là, Nash occupant toujours son cœur. Puis il avait commencé à la tromper et elle s'était tournée vers Steeve. Le brun l'avait conquise et ne cessait de lui démontrer son amour, déplorant le fait qu'elle refuse toujours de venir habiter avec lui.
Steeve– Mon cœur, je sais que tu décline sans cesse mais je t'en prie, viens vivre avec moi. Je ne sais pas quoi faire pour que tu acceptes. Mon amour pour toi n'est-il pas suffisant ? Trouves-tu que je ne gagne pas assez ? Que je ne pourrai pas te combler ?
Noémie– Non non ne dis pas ça. Je sais que tu es sincère avec moi et ton amour me comble déjà assez mais... J'ai juste du mal à me projeter. C'est tout.
Nash...Nash... Nash... Il n'y avait que lui qui hantait son esprit. Elle se retenu d'avouer à Steeve qu'il y avait un autre homme dans sa vie qui avait déserté son cœur mais habitait toujours ses pensées. Nash qui lui empêchait de vivre au grand jour son amour avec le brun. Nash qui l'empêchait d'être heureuse. Nash qui l'empêchait de rire sincèrement. Nash qui l'empêchait d'être elle-même. Nash qui la tuait à petit feu, écartelant son cœur fébrile, le flagellant sous le silence qui semblait vouloir tout dire.
Soudain des rires estompèrent ses pensées morbides et la jeune fille tourna les yeux vers leur provenance. Ce qui restait de son cœur se déchira et elle tomba des nues.
Noémie– Nash... murmura-t-elle.
Ce dernier l'aperçu quelques secondes après et s'approcha d'elle à grands pas en souriant, heureux de retrouver sa copine par le fruit du hasard après un tournage de nuit épuisant. Mais il s'arrêta vite en découvrant l'homme qui l'accompagnait et leurs mains entrelacées.
Nash– N-Noémie ? Q-Qui est ce gars ?
Elle ne répondit pas, se dégageant seulement de la poigne de Steeve et baissant les yeux.
Nash– T-tu me t-trompes ? Bégaya-t-il sous le choc.
A côté d'eux Steeve n'en menait pas large et semblait comprendre et ne pas y croire.
Nash– Noémie répond moi ! Qui est ce type ?! Est-ce que tu me trompes?!?! Hurla-t-il.
Soudain la jeune femme se leva d'un bond et se mit à crier à son tour.
Noémie– Est-ce que moi je te trompes ?! Mais qu'elle bonne blague ! Comment ose-tu me demander ça ?! Comment ose-tu ! Ça fait des mois que tu rentres à pas d'heure, que je ne te vois plus, que ton absence n'est justifiée que par le travail tandis que moi je t'attends, seule, à l'appart' alors que tu dois forcément prendre ton pied avec une de ces actrices plastiques et que-
Mais elle n'eut pas le temps d'achever sa phrase que Nash la gifla pour la faire taire. Elle en eut le souffle coupé. Steeve se leva d'un bond mais ne fit rien.
Nash– Tu penses vraiment que je te trompes ?! Que j'aime quelqu'un d'autre que toi ou que je suis allé voir ailleurs ? Mais bon sang No' qu'est ce qui a bien pu te faire croire ça ?! Si je rentre tard c'est seulement à cause des tournages de nuit ! Et puis à quoi bon me justifier, je m'en contre-fou que tu me crois ou pas car apparemment mon amour pour toi n'est pas suffisant. Tu ne me faisais plus confiance ! Au point de te jeter dans les bras d'un autre. J'en ai rien à foutre de qui il est !!! Mais puisque tu n'as plus confiance en moi et que notre amour ne signifie plus rien pour toi et bien je vais te faire le plaisir de disparaître de ta vie !!! Cracha-t-il furieux.
Noémie– PARFAIT ! Tu ne pouvais pas me rendre plus heureuse !
Ils se regardèrent une dernière fois, les yeux venimeux et les poings serrés pendant quelques secondes puis le châtain tourna les talons et rejoignit son groupe de collègues qui avait suivi la scène un peu plus loin. Mais ce n'en était pas finit pour la française.
Steeve– Alors comme ça tu as un copain ?! Enfin tu avais.
Noémie– Inutile de retourner le couteau dans la plaie, hurle moi dessus à ton tour qu'on en finisse.
Steeve– Je ne vais pas te hurler dessus, je veux seulement savoir si tu es sortie avec moi juste parce que tu pensais qu'il te trompait.
Noémie– Non. Enfin oui.... Non, je ne sais pas... Je suis tombée amoureuse de toi Steeve mais au début j'ai accepté tes premiers rendez-vous parce que j'étais bouleversée et que je voulais me venger d'une certaine manière de Nash.
Steeve– Je ne peux pas continuer. Je t'aime Noémie mais je ne peux pas rester avec une menteuse et une illustre inconnue qui a trompé son copain. C'est fini, ne songes pas à me revoir non plus.
Noémie– Non non Steeve ne t'en va pas je t'en prie...
Steeve– Je ne veux plus te revoir Noémie. Tu m'as trahie comme tu l'as trahi lui. Ne m'appelle pas, ne cherche pas à me contacter, tout est fini entre nous.
Et il s'en alla, les mains dans les poches, déçu, humilié et brisé. Il l'aimait vraiment cette fille, mais il lui semblait qu'il s'était épris d'une inconnue. Qui était-elle pour tromper son copain avec lui ? Pas la fille dont il était tombé éperdument amoureux...
Noémie se laissa retomber sur le banc glacé et ramena ses genoux contre sa poitrine en explosant en larmes. Elle pleura des heures. Elle pleura jusqu'à ce que le soleil se lève sur le lac et elle trouva le spectacle immonde et d'une beauté hideuse.
Deux heures plus tard elle retrouva l'appartement à moitié vide. Il ne restait plus que ses affaires à elle, celles de Nash avaient toutes disparues. Il n'avait pas laissé de mot, ni de message, rien. Elle retrouva les photos d'eux, celles qu'elle avait collées sur son plafond de sa chambre d'enfant et qu'elle avait ramenées ici, déchirées dans la poubelle de la cuisine. Elle s'effondra sur le carrelage, une douleur inconnue lui déchira le ventre et lui étrangla la gorge. Elle n'avait plus aucune larme et elle suffoquait appuyée contre le tiroir des couverts. Ses mains tâtonnèrent et le tiroir s'ouvrit. Des couteaux et des fourchettes en tombèrent. Elle saisit un couteau tremblante et le contempla un moment, le front recouvert de sueur. Puis avec fureur elle le jeta à l'autre bout de la pièce et il brisa un cadre photo vide. Il y a quelques minutes il contenait sans doute encore le cliché de Nash et elle, souriants, à son bal de promo.
Fin du Flash-back
Le déjeuner était fini et les invités se levèrent de table pour profiter du parc et des bancs ombragés. Noémie marcha seule au couvert des arbres. Depuis qu'elle et Nash n'étaient plus ensembles, la moitié de ses amis s'était éloignés. Ce qu'elle avait fait était impardonnable. Quand elle se regardait dans un miroir elle ne pouvait que se trouver ignoble et repoussante. Un peu étourdie par le champagne et le vin qu'elle avait bu elle s'assit sous un arbre et lissa nerveusement sa robe corail. Elle regarda les quelques cent-cinquante invités effectuer leur promenade digestive dans le parc et elle baissa les yeux en croisant le regard lointain de Cameron. Il la détestait maintenant pour avoir brisé le cœur de son meilleur ami. Beaucoup d'autres aussi ne l'avaient pas comprise et s'étaient éloignés d'elle; comme Carter, Taylor et Shawn aussi. Mia, Eli et Maho lui avait rendu visite une semaine après que Nash fut parti. Elles avaient commencé par engueuler sérieusement leur amie et lui faire un sermon sur la fidélité, puis elles l'avaient réconfortée et lui avaient offert leur soutien.
La française soupira en repensant à ces souvenirs là. Elle fit danser ses doigts entres les herbes tendres de la prairie et regarda les nuages dans le ciel, la tête appuyée contre le tronc du chêne.
Quelqu'un s'assit à côté d'elle mais elle ne tourna pas la tête.
... -Salut.
Noémie– Salut Matthew.
Matthew– Tu vas bien ?
Noémie– Ça va, mon boulot me plaît beaucoup, et toi ? J'ai cru comprendre que ton entreprise marchait bien, je suis contente pour toi.
Matthew– Je ne parlais pas de ça No'.
Noémie– Je sais. Je ne veux juste pas aborder le sujet.
Matthew– C'est toujours douloureux ?
Noémie– Qu'est ce que je viens de te dire ?
Matthew– Désolé. Souffla-t-il.
Un silence s'installa. Ça faisait longtemps que Noémie n'avait pas eu de nouvelles de Matthew alors qu'il avait été l'un de ses amis les plus proches pendant l'été au Texas.
Matthew– Mais j'ai vraiment envie d'en parler No' !
Noémie– Ben vas-y alors, fais toi plaisir de me faire la morale, de me lister les choses que tu aurais fais à ma place et qui m'auraient permis d'éviter cela, tu sais après deux ans je commence par m'y faire jusqu'à en devenir sourde.
Matthew– Est-ce qu'il te manque.
Surprise, la française ne répondit pas directement.
Noémie- ... Oui, finit-elle par avouer.
Matthew– Tu l'aimes toujours ?
Noémie– Oui.
Matthew– Tu n'es pas retournée avec Steeve ?
Noémie– Non.
Matthew– Est-ce que tu pourrais me répondre autre chose que des monosyllabes ?
Noémie– Non.
Matthew– Bon, d'accord... Est-ce que tu accepterais de lui reparler ?
Noémie– La question serais plutôt : accepterait-il de me reparler ?
Matthew– Mais toi ? Tu pourrais lui reparler ?
Noémie– Je ne crois pas. J'ai trop honte de moi...
Matthew– Je suis désolé de ne pas avoir été là pour toi, je sais que ça a été une étape très dure et je m'en veux beaucoup de ne pas avoir été à tes côtés.
Noémie– Tu n'as rien à te reprocher.
Matthew– Non, j'ai autant de choses à me reprocher que toi. Tu es mon amie et je sais que tu vaux mieux que cette vie misérable que tu as.Tu dois retrouver confiance en toi et ne plus te laisser abattre.
Il se leva et partit.
Noémie– Mais ce que j'ai fait est impardonnable... Murmura-t-elle.
... -Je suis bien d'accord !
La jeune femme sursauta et se crispa à l'entente de cette voix. De sa voix. Il resta debout derrière elle et elle n'osa pas se retourner au risque de croiser son regard. Ses mains étaient moites et inconsciemment ses doigts commencèrent à arracher l'herbe qui l'entourait. Son ventre se contracta avec douleur et elle mordit sa joue pour ne pas pleurer.
Nash– Arrête d'arracher l'herbe ou le jardiner t'enverra une facture.
Elle ne répondit pas, trop concentrée à éviter qu'une maudite larme ne coule sur sa joue.
Nash– Tu as beaucoup maigri... Tu as du te rendre malade pour ce que tu m'as fait...
Noémie– P-Pourquoi dis-tu cela ? Veux-tu me faire du mal pour payer ce que je t'ai fais ?
Nash– Non, non ! Je ne voulais pas que tu penses ça, je constatais juste.
La française crû entendre une pointe d'inquiétude dans sa voix.
Noémie– Pourquoi viens-tu me parler ?
Nash– Je ne sais pas... Je voudrais que tu me regardes toi aussi...
Comme elle ne bougea pas il se mit face à elle et lui cacha le soleil. Il avait beaucoup maigri lui aussi se rendit-elle compte quand son regard s'attarda sur les joues creuses de son visage. Ses yeux étaient vitreux et son teint plus pâle. Il avait coupé ses cheveux ce qui le vieillissait et lui donnait un air plus mature. Il n'avait plus du tout ce sourire enfantin sur les lèvres ni ce regard joueur dans les yeux.
Noémie– Toi aussi tu as beaucoup changé...
Soudain la musique, qui était jusque là qu'un bruit de fond, augmenta et la voix fluette de Mia annonça au micro que la piste de danse était ouverte et qu'elle botterait les fesses à ceux qui ne se ramèneraient pas.
Nash– Elle elle n'a pas changé par contre.
Noémie– Non, c'est sûr.
Ils ne bougèrent pas et écoutèrent les premières musiques. Les deux premières danses étaient pour la mariée et le marié ainsi que leurs familles. Puis le son s'accéléra pour laisser la place à quelque chose de plus moderne. Enfin la musique électro' qui passait changea pour une vieille chanson. Le pouls des deux jeunes gens s'accéléra à l'entente des première notes. Qui avait osé mettre ça ? Ils se regardèrent dans les yeux et machinalement Nash tendit sa main à Noémie pour qu'elle se lève. Sans hésiter elle accepta le geste et se retrouva vite dans les bras du garçon à danser sur Me And my Broken Heart.
Nash – Tu paris sur qui ?
Noémie – Une idée de Mia à mon avis.
Nash – Je pense à Cameron plutôt.
Noémie – Oh non ça m'étonnerais ! Il me déteste pour ce que je t'ai fait.
Nash – Quoi ? Mais non, il ne te déteste pas voyons.
Noémie – C'est ton meilleur ami, c'est logique.
Nash – Je t'assure qu'il ne te déteste pas. Bon, un peu au début mais autant qu'à moi il m'en a voulut pour ne pas avoir été assez présent et t'avoir laissé imaginé ça.
Noémie – Tout a été de ma faute. Tu n'as pas à t'en vouloir non plus. J'espère sincèrement que tu as pu continuer de vivre et que tu as de nouveau retrouver le bonheur.
Mais elle se mordit la lèvre et regarda ses pied en repensant à son visage. Non, il n'avait pas retrouver le bonheur... Néanmoins ils continuèrent de danser tant que la musique n'était pas finie.
Nash – Je n'y arrive pas...
Noémie – Tu es quelqu'un de formidable. La meilleure personne qui me soit donnée de rencontrer. Tu trouvera quelqu'un de bien pour toi Nash.
Nash – Et toi ? Tu as retrouvé le bonheur ?
Mais il se maudit intérieurement directement après avoir dit cela en regardant son corps si fragile.
Noémie – Je n'y arrive pas... Sans toi...
Brusquement elle s'écarta de lui.
Noémie – Pa-Pardon, je n'aurais pas du dire ça, je suis désolée... Bredouille-t-elle.
Elle tourna les talons et se mit à courir en direction de la grange pour aller s'enfermer dans les toilettes ou noyer sa honte dans l'alcool. « Comment ais-je pu dire ça ?! » hurlait-elle dans sa tête. Mais Nash la rattrapa et la retint par le poignet. Il prit son visage entre ses deux mains et écarta les pauvres mèches qui étaient venues se déloger de son chignon.
Nash – Moi non plus je n'y arrive pas sans toi. Je suis à la dérive... Et tu veux savoir pourquoi Cameron m'en veut autant à moi qu'à toi ? Eh bien parce que je voyais que tu étais mal et que tu pleurais la nuit quand je rentrais tard. Je savais ce que tu t'imaginais mais je ne savais pas quoi te dire pour que tu ne le prennes pas mal... Quand je te voyais souriante la journée j'étais désarçonné... Je ne savais pas quoi faire, alors je n'ai rien fait... Dans l'histoire je suis autant fautif que toi ! Je voyais ton mal-être et ta douleur mais je me plongeais dans mon travail pour l'oublier. Je n'ai rien fais pour toi... Pardonne moi Noémie, je suis un imbécile.
Noémie – Je suis aussi une imbécile, je suis désolée.
Me And My Broken Heart sonna ses dernières notes et Nash se pencha en avant, redoutant la réaction de la fille qu'il aimait toujours. Mais comme elle ne bougea pas il ferma les yeux et re-goûta enfin à la douceur de ses lèvres. Elle se laissa faire puis mouva ses lèvres contre celles du châtains et participa au baiser. Ils furent tous les deux surpris des sensations qui les assaillirent et firent trembler leurs genoux. Ils ne pensaient pas ce que serait aussi fort... Aussi intense... Aussi intact.... Voilà, leur amour était intact.
Dix-huit ans plus tard, dans une charmante petite maison familiale de LA
Gwen– Allez Maman ! Raconte nous encore !
Noémie– Ma puce, ça fait quatorze ans que tu connais cette histoire par cœur... Souffla la française qui était maintenant devenue une mère de famille et qui n'oubliait jamais de dire « je t'aime » à ses deux enfants ; il y a des erreurs que l'on ne commettra jamais en connaissant leurs conséquences.
Andrew– Steuplé Mam', moi aussi je veux l'entendre encore une fois, supplia l'adolescent qui avait les mêmes yeux que son père.
Noémie– Non mais je vous jure...
Andrew– Dis encore comment oncle Matthew était jeune. Et Papa aussi.
Gwen– Et Cameron aussi... Il est tellement sérieux maintenant, quand je suis chez lui c'est limite si il ne m'enferme pas pour que je ne sorte pas... Quand Papa me dépose chez lui c'est une torture !
Andrew– Dis pas ça ! Tu l'adores ton parrain !
Gwen– Oui mais il est trop protecteur... Bouda la brunette.
Noémie–C'est parce qu'il t'aime Gwendolynn. Il ne veut pas qu'il t'arrive quelque chose.
La mère contempla les deux jumeaux vautrés dans le canapé du salon par dessus le bar de la cuisine en remuant sa salade de fruits. Dans la cheminée soufflait un beau feu de bois qui éclairait les photos accrochées aux murs. C'était une belle famille sur le papier. Un papa, une maman, deux adorables enfants bruns aux yeux bruns qui se ressemblaient beaucoup. Un garçon et une fille. Des jumeaux. Gwendolynn et Andrew. Comme le frère et la sœur de Noémie. Cette dernière passa sa main dans ses cheveux, devenus blanc à la racine.Une bague de fiançailles ornait sa main droite. Quelques petites rides de la quarantaine étaient apparues au coin de ses yeux et non loin de sa fossette gauche. Elle s'affairait dans la cuisine à concocter un bon dîner pour la petite fratrie.
Noémie– Les enfants, mettez la table, Papa ne va pas tarder à rentrer.
Elle sourit en regardant les jumeaux se lever du canapé en râlant puis se passer les assiettes et les couverts en se chamaillant.
Andrew– Je suis un chevalier Jedï ! Dit-il en brandissant une fourchette.
Gwen– Mon nom est Luke Skywalker ! Rétorqua la jeune fille avec une cuillère.
Andrew– Mais nan c'est moi Luke, toi t'es Leïa.
Gwen– Mais non moi aussi je veux être un chevalier Jedï !
Andrew– Ben sois Maître Yoda alors ! Ria l'adolescent.
Gwen– Tu vas voir ! Jubila-t-elle en se jetant sur lui avec sa petite cuillère.
Mais la porte d'entrée claqua et interrompit leurs chamailleries. Nash entra dans la pièce et déposa sa veste sur le porte manteau. C'était devenu un homme frôlant la cinquantaine mais qui ne faisait pas son âge malgré ses traits fatigués par le travail et ses cheveux légèrement grisonnants. Il embrassa sur la joue les deux ado' et Andrew fit une grimace de dégoût et semblant de vomir sous le regard rieur de sa sœur. Puis le père rejoignit sa femme dans la cuisine et l'enlaça tendrement avant de l'embrasser. Leurs deux enfants passèrent la tête dans l'embrasure de la porte.
Andrew– Vous pourrez vous embrasser plus tard, nous on a faim.
Gwen– Et puis on sait que vous vous embrassez depuis votre adolescence,vous pouvez reporter ça, vous avez encore l'éternité.
Nash– Tu leur a encore raconté...
Noémie– Si je ne le faisais pas, j'étais séquestrée dans la cave. Et puis je n'ai pas tout dit !
Nash– Encore heureux, rit-il.
Ils passèrent à table et se racontèrent leurs journées. Comment s'étaient passées les sélections de basket pour Andrew et celles de natation pour Gwen. Comment avançait le film d'animation de Nash et on fêta le nouveau poste de directrice de la maison d'édition de Noémie. Tout allait bien pour eux. C'était une jolie famille unie et complice qui dînait après une longue journée. Une famille normale, ordinaire. Une belle famille en somme. Une famille heureuse.
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C'EST LA FIN !!!!
Et oui la fin... Je n'aurais jamais pensé pourvoir terminer cette histoire quand je l'ai commencée. Merci aux lecteurs, ou lectrices car je pense que vous êtes en majorité des filles ! Merci aussi aux lecteurs fantômes qui se cachent derrière leurs écrans... J'aurai bien aimé faire votre connaissance dans les commentaires, si jamais ça vous prend maintenant lâchez vous ! ;)
Pour ceux qui se demandent si je vais faire un tome deux : non. Je pense que l'épilogue est assez avancé dans le temps pour répondre aussi à cette question.
En tout cas je suis très heureuse de cette "aventure". J'ai adoré écrire pour vous ! Parfois c'était difficile, je ratais les délais, etc. Mais en somme je me suis bien amusée et j'espère que cette histoire continuera d'être lue même si elle est terminée.
Je vous fais de gros bisous, je vous embrasse fort et encore merci,
Delphine xx