- Tu peux les ouvrir.
Je m'étais placée derrière le "moi enfant" afin de pouvoir voir également son secret. Et quand ce fut fait j'avais l'impression que nous étions deux clones sur le moment elle et moi, la petite fille que j'étais n'avait pas peur elle était émerveillée par ce qu'elle avait devant elle mais en même temps qui ne l'aurait pas été ? Le jeune Arès avait ses yeux couleur bleu nuit en temps normal de couleur saphir à présent, la lumière de la lune qui tombait dans l'eau du lac s'était réfléchie dans la prunelle de ses yeux en créant deux nouvelles pierres précieuses. Ses oreilles de petit garçon avaient laissé place à celle du loup tout comme ses dents d'enfants s'étaient changé en des crocs d'une blancheur immaculée sans oublier la forme de ses canines qui était tout simplement parfaite enfin ses ongles avaient laissé ressortir les griffes. La petite brise légère qui vint faire voler ses cheveux rendait ce portrait qui n'a absolument rien d'agressif ou d'effrayant en une œuvre tellement magnifique à regarder que je ne désir à présent que voir le Arès de vingt-six ans se transformer de la sorte pour moi...
- Tu es rigolote.
- Pourquoi ?
- On dirait un petit animal inoffensif et si facile à impressionner, tu peux devenir agressive quand tu as peur et que tu te sens menacer, et j'aime lorsque tu retrousses ton nez quand tu es contrariée comme maintenant...
- Comme un chat ?
- Un chat ? Non tu es bien trop petite pour ça !
- Un bébé alors ?
- Bien sûr t'es un bébé c'est logique, je dirai que tu es un chaton.
- Mmmh.... Miaou ?
- Quoi ? Tu as peur mon chaton ? Ne t'inquiète pas je suis là.
- Hihi, Arès ?
- Oui ?
- Tu es très beau, alors je veux bien être ton chaton.
- Je suis ton maître.
- C'est quoi un maître ?
- C'est celui à qui tu appartiens et comme tu m'appartiens et que je suis ton maître je peux te demander tout ce que je veux.
- Quoi "comme tout ce que tu veux ?"
- Fais-moi un bisou sur la bouche.
- Ah non ! On peut pas faire ça c'est pour les amoureux comme papa et maman !
- C'est quoi des amoureux ?
- Des grands qui s'aiment très fort et qui se font des bisous sur la bouche.
- Bah moi je suis grand j'ai le droit mais toi t'es ri-ki-ki.
- Mais...
- Je peux avoir une amoureuse alors ? Dommage toutes les filles ici sont moches... Sauf... Dis-moi mon chaton tu veux être mon amoureuse en cachette ?
- Bon d'accord... Mais c'est pour pas que tu aille avec des moches.. Et c'est en cachette...
- Mon bisou maintenant.
- Qu... Quoi ?! Non ! Mais...
Je reculais sous la surprise mais je finis sur les fesses quand le petit Arès avait saisi les joues de la petite Tara et qu'il s'était penché pour poser ses lèvres sur les siennes pendant un court instant avant de se redresser perchant une main sur la tête de la petite et une autre sur sa propre hanche en la regardant droit dans les yeux avec cette lueur de malice et de tendresse.
- Tu vois ce n'était pas si terrible que ça.
- Tu es un idiot.
- Aller viens je te ramènes chez toi.
- Donne-moi la main..
Il se mit dos à elle avant de s'accroupir et de lui dire de monter sur son dos, je les regardais s'éloigner et rire en même temps, c'était donc à partir de ce stade là qu'Arès et moi pouvions être proche ? Et si nous le pouvions encore plus ? Un sourire naquit sur mon visage alors même que je voyais des images de cette nuit défiler, lorsque nous sommes passés près d'une canne et de ses cannetons, ou que nous avions chanté en plein bois, Arès qui tentait de me calmer alors que je pleurais à cause de la chute que j'avais faite en m'agitant sur le dos du petit... Tout un tas de scènes similaires me revenaient en mémoire et ça me mettais du baume au cœur, à ce moment je voulais être avec lui de nouveau, que cette complicité innocente renaisse et que Arès me raconte "nous"... Je fermais les yeux sereine...
Réveille toi.
- Petite ?
- Burjan ?
- Tu te sens comment ma petite ?
- Bien... Où est Arès ?
- Il va revenir ne t'inquiète pas.
- Pourquoi il part..
- C'est ainsi, en attendant que l'on nettoie la pièce suis Judith, elle te mènera aux salles d'eaux, ensuite vous mangerez demain sera une dure journée.
- Comment cela se fait-il que je n'ai pas mal ?
- Disons qu'Arès était là.
- La présence d'Arès ne peut pas tout expliquer.
- Pas tout mais une grande partie.
- Quelle est l'autre partie ?
- Tu étais moins tendu et ton souvenir semblait te faire du bien, mais il faudra soigner ta plaie quand Arès reviendra.
- Oui..
♦♦♦
Aujourd'hui, hier ou demain.. Je suis heureuse, parfois il y a des souvenirs joyeux et d'autres tristes mais le plus douloureux est de chercher dans sa mémoire les choses qui nous appartiennent, j'aurais tant voulu que ça se passe autrement, ce qui me frustre le plus est que j'ai tout mais je ne sais rien. Tout ce que je vois quand je cherche dans ma mémoire ne sont pas des choses inventées mais des choses oubliées, durant chacun de ses moments je me sentais si bien que je me maudis d'avoir pu oublier.... J'aimerais savoir ce qui m'a fait oublier, qu'Est-ce qui s'est passé pour que tout revienne à la case zéro.. En ce moment je trouve que ma tête est comme le ciel, une plaine perlé, elle est pleine de rêve, de souvenirs, d'espoir mais aussi de vide. À certains moments tout est aussi brillant et lucide que les étoiles durant les nuits d'été mais comme dans les nuits d'hiver tout se cache, j'ai laissé mon esprit hiberner trop longtemps et le réveil a été brutal mais j'y arrive petit à petit... Je peux tenir la distance entre ce que j'ai laissé et ce j'ai construit aujourd'hui, « Bienvenus dans la course » je n'avais pas saisis le sens des mots d'Arès jusqu'à maintenant. Quand certains cours vers le futur et que d'autres vivent le moment présent moi je nage à contre-courant vers mon passé.
- Tu es là, tu devrais rentrer il commence à se faire frais.
- Je n'ai pas froid et la vue et à se damner.
- Tu vas me dire ce que tu as vu cette fois ?
- Non, j'aime le garder pour moi, tu étais là tu devrais les avoir en mémoire.
- Tara des fois je me demande pourquoi je ne t'ai pas bouffé.
- Mmmh ? Pourquoi tu te le demande ?
- Mais je le sais c'est tout.
- Regarde.... Une étoile filante... Fais un vœu.
- Aussi fugace que les brides de souvenirs que tu reçois lors des séances, après la séance de demain tu auras plus de facilités à te suvenir.
- Et après quoi ?
- Il nous restera trois jours.
- On fera quoi ?
- On fera.
Arès vint à mes côtés, nous nous tenions à la rambarde du balcon de la chambre qu'on nous avait gentiment prêté, en regardant le ciel dans un silence reposant, je pris une grande inspiration avant de tourner mon regard sur lui. Arès avait ses yeux rivés sur le ciel étoilés, en étirant son cou sa mâchoire ressortait divinement bien. Comment arrivait-il à faire cela, tout chez lui était terriblement attrayant, ce petit garçon que j'ai vu me semblait si loin quand je pouvais voir cet homme comme ici. Quand on lui parlait on avait l'impression qu'il prenait la vie comme un jeu mais quand je le regardais apprécier des moments sans le montrer il était juste dangereusement sexy. Sa petite lueur d'amusement disparaissait et il avait l'air triste, son visage n'était plus froid mais nostalgique que lui est-il arrivé ? Où va-t-il quand il m'abandonne ? Et maintenant je me demande, comment vais-je faire quand je devrais partir.. Je me suis habitué à lui, à ses traits, à sa présence, à Arès.. On me l'a effacé mais je tiens encore debout, il m'a été retiré mais malgré ça il est encore ici avec moi toujours à m'aider, aussi cruel qu'il puisse être j'aime être avec lui.
- Si j'avais pu je serai resté à cette époque de notre enfance, rien n'aurait changé, tu te souviendrai de moi..
- Je voudrais le pouvoir aussi Arès.
- Ce n'est pas finis mon chaton, rien ne l'est jamais.
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