Hey !
Désolée de poster aussi tard, je rentre tout juste d'un long et ennuyeux repas de famille où je n'avais même pas de réseau. Du coup, j'en ai profité pour écrire ce chapitre de 2450 mots. J'ai mis en place à planning qui va me permettre de poster assez régulièrement cette fiction mais je me concentre surtout sur mon projet pour les Wattys qui sera un BxB dans un univers fantastique. Je vous donnerais plus de détails quand je serais prête à poster le prologue + 2 chapitres.
Bonne lecture et donnez-moi vos avis !
Liam
Quand je suis rentré chez Charles et Sam, je me suis immédiatement enfermé dans ma chambre. Je me repasse encore et encore, le moment où Adam a bougé ses doigts. Je suis immédiatement allé en parler avec le médecin qui m'a répondu que c'était bon signe car cela signifiait qu'il m'entendait. Je suis euphorique. Il va se réveiller, c'est un fait ! Allongé sur mon lit, je fixe le plafond en souriant. Je ne m'attendais pas à être aussi content. Je me suis tellement attaché à lui en si peu de temps. Je sais que ce trait de caractère peut m'attirer des ennuis mais je n'y peux rien. Je suis tiré de mes pensées par Charles qui toque à la porte.
- Entre !
Il s'exécute, tenant à la main une assiette de pâtes qu'il me tend. Son regard inquiet me dévisage puis l'incompréhension s'installe sur son visage à la vue de mon sourire.
- Tout va bien Liam ?
- Oui !
- Tu as pris de la drogue ?
- Hein ? Pourquoi ?
Je le regarde sans comprendre.
- Tu souris, dit-il
Je me mets alors à rire. Il me croit drogué car je souris !
- Je n'ai rien pris. Tu sais que je suis allé voir Adam aujourd'hui.
- Oui.
- Eh bien, il a bougé !
- Mais c'est génial !
Il semble sincèrement content.
- Bon, je vais te laisser Liam. À demain.
- Charles, tu peux m'emmener à l'hôpital demain ? J'aimerais retourner au service de fin de vie pour reprendre mon travail d'intérêt général. Et j'irai voir Adam l'après-midi.
- C'est une bonne idée. Je viendrais te réveiller.
- Merci. Bonne nuit.
- Bonne nuit Liam.
Il s'en va, me laissant manger tranquillement. Puis, après un rapide passage dans la salle de bain, je me couche.
Quand je me réveille, la première chose qui me marque c'est le fait que je n'ai pas fait de cauchemar. Je regarde l'heure. Il me reste encore une demi-heure de sommeil mais je suis trop excité pour pouvoir me rendormir. Je me lève donc et vais manger. Sam me rejoint peu après avec sa fille, Ariane. La gamine me sourit, imitée par son père et je fais de même. Charles arrive peu après avec le bébé et tous s'installent. Le petit déjeuner se passe dans le silence le plus total, tout le monde essayant d'émerger. Je vais ensuite me préparer et nous partons.
J'ai passé la matinée à circuler entre plusieurs chambres pour divertir les mourants. Je n'ai eu que des vieux de plus de 80 ans qui m'ont parlé de la guerre, de leur vie difficile et de la chance que j'ai. À la pause repas, je suis allé fumer en mangeant un sandwich avant de rejoindre le service de réanimation. Je salue le médecin avant de m'asseoir à côté d'Adam.
- Salut le vieux. Faut que tu dépêches à te réveiller parce que je commence à m'ennuyer de toi. Qui vais-je embêter si tu restes éternellement endormi ? Par contre, si tu attends un baiser comme la Belle au bois dormant, tu rêves !
Je souris, observant par la suite son visage.
- Tu te demandes probablement pourquoi j'ai aussi mal tourné. Alors je me suis dit que je pourrais te raconter. Parce que tu m'entends mais tu ne peux ni me répondre, ni me couper et je n'ai pas vraiment envie d'entendre tes réflexions mauvaises.
Je laisse échapper un petit rire.
- Même en sachant que tu ne diras tien, je suis nerveux. C'est bizarre, non ?
Je soupire avant de passer une main dans mes cheveux. Je me lève pour verrouiller la porte avant de retourner m'asseoir. Je n'ai pas envie que le médecin ou un infirmier m'entendent. Il me faut quelques minutes pour rassembler mon courage. Je ne sais pas vraiment ce qui me prend de me livrer comme ça mais je sais que j'en ai besoin et que ça me fera du bien.
- Bon... On va commencer par mes parents.
Je m'interromps et soupire.
- Mon père est le PDG d'une grande entreprise et ma mère une célèbre avocate connue pour ne perdre aucune affaire. Quand je suis né, ils ont décidé de faire de moi le fils prodigue. J'ai reçu une éducation très stricte qui ne laissait pas de place à l'amusement. Cours particuliers, école privée, week-end consacré aux leçons de piano, au sport et aux visites de musées et lieux historiques. Je prenais aussi des cours dessins car mes parents jugeaient qu'un côté artistique était un plus et sur ça, je les remercie car je me suis découvert une réelle passion pour le dessin. Mais quand j'ai dit vouloir en faire mon métier, mes parents ont pété un câble. Je n'ai plus eu le droit d'approcher une feuille et à stylo et de là, tout a changé. J'ai arrêté d'obéir à mes parents, j'ai commencé à faire n'importe quoi, à avoir de mauvaises notes et finalement, j'ai fugué. J'avais 13 ans. Mais les flics m'ont retrouvé et j'ai dû rentrer. J'ai enchaîné les conneries. J'ai finalement dépasser les bornes et mes parents m'ont dit que je ne reviendrai pas à la maison tant que je ne m'excuserai pas pour tout. J'ai refusé et ils m'ont mis dehors. Je suis allé vivre chez mon oncle quelque temps, j'ai arrêté les cours et j'ai commencé à bosser comme vendeur dans une boutique de musique. Ensuite, mon oncle m'a payé un appart' et je suis donc allé vivre là-bas. Il s'occupe de mes factures et aussi des cautions et parfois, il me rend visite et me donne de l'argent chaque mois pour que je puisse subvenir à mes besoins. Il est cool mais il s'en fout un peu de moi. Je n'ai pas arrêté mes conneries car c'est le seul moyen pour que je me sente vivant. Charles mon éducateur et Sam, le flic qui me suit, m'ont pris sous leur aile et ils essayent de m'éviter la prison. Ils connaissent mon histoire.
Je m'arrête de parler, perdu dans mes souvenirs puis, en remarquant l'heure, je décide de partir. Je me lève et regarde le mourant.
- Mais tu sais quoi ? Je suis fatigué de mes conneries.
Je quitte ensuite la chambre. Sur le chemin du retour, je m'allume une clope pour me changer les idées. Je n'ai pas tout raconté à Adam, il y a trop de choses à dire.
Une fois rentré, je regagne directement ma chambre pour réfléchir. Je suis tellement plongé dans mes pensés que je n'entends pas le couple entrer. Je sursaute violemment quand je tourne la tête et que je les aperçois.
- Il y a un problème ? Demandé-je en tentant de reprendre contenance.
- Pas vraiment, on venait juste voir comme tu allais, répondit doucement Charles
-Je vais bien, j'étais juste en train de réfléchir.
- Tu sais que nous sommes là, si tu veux parler.
- Je sais mais pour l'instant, j'ai besoin d'être seul.
- Bien.
Ils s'en vont sans poser de questions. Je m'en veux un peu d'être aussi froid mais ce soir, je ne me sens pas bien. Je ne sais pas ce qui m'a pris de me confier ainsi à Adam, que je ne connais presque pas. Il est entré dans ma vie tel un boulet de canon et a changé beaucoup trop de choses. C'est épuisé que je m'endors sur ces interrogations.
La nuit fut agitée, mon sommeil entrecoupé par des rêves étranges et le retour des cauchemars. J'ai finalement terminé de dormir sur le canapé, devant la télé qui diffusait des chansons en boucles. Ce matin, j'ai de la fièvre alors Sam m'ordonne de me reposer. Je reste donc cloué au canapé, ne me levant qu'au début d'après-midi pour aller fumer un peu. Je me sens mieux mais je retourne quand même me coucher avant l'arrivée de Charles qui finit toujours plus tôt que son mari. Il est aux alentours de 18h quand mon éducateur rentre. Après avoir pris ma température, il m'autorise à me lever et me dit que je pourrais retourner au service de fin de vie demain. Je me sens complètement vidé alors je me contente de hocher la tête puis d'aller prendre une douche avant de descendre manger. Je ne dis rien du repas, me trouvant dans un état second. Je sais parfaitement ce que cela signifie. Je n'ai pas eu ma dose d'action, alors je suis complètement vidé. J'ai l'impression d'être mort de l'intérieur. Je n'avais pas connu cet état depuis longtemps. En réalité, depuis ma rencontre avec Adam, je n'ai plus fait de conneries. Je ne suis même pas sorti boire ou retrouver un dealer dans une des ruelles sombres de cette ville. Je sais très bien que peu de choses peuvent me sortir de cet état. En réalité, ça se résume à deux choses. Une bonne dose d'adrénaline ou le réveil d'Adam.
Nous sommes samedi et j'ai rendez-vous avec le Dr.Klein pour une mise au point. Après mes confidences, je ne suis pas retourné voir le malade. Je me suis contenté d'effectuer mes travaux d'intérêt général avant de me balader le reste de la journée et finalement, rentrer. En entrant dans le cabinet, la secrétaire toujours aussi heureuse, me salue en exhibant encore sa bague. Je lui lance un regard noir avant d'aller m'installer. Elle me rejoint quelques minutes plus tard.
- Liam ? Le Dr.Klein aura un peu de retard. Souhaites-tu boire quelque chose ?
Je la dévisage avant de lâcher un « non » sec et de retourner à la contemplation du mur. Elle ne se laisse pas démonter et s'installe à côté de moi.
- Je ne suis pas psy mais je vois bien que tu as un problème avec moi. Tu peux me dire de quoi il s'agit ?
Je soupire, sa douce et gentille voix me tapant sur les nerfs.
- Vous êtes bien trop heureuse et c'est agaçant. Votre bonheur, nous en s'en fout car si nous sommes ici c'est que rien ne va. Et je parle en nom des patients en général.
Elle semble sincèrement surprise par mes propos. Puis, son regard dévie vers sa bague et elle comprend.
- Je souris comme une idiote en montrant ma bague aux yeux de tous, n'est-ce pas ? demande-t-elle hésitante.
- Ouais, marmonné-je.
- Je ne m'en étais pas rendu compte. Excuse-moi, il est vrai que ce n'est pas très sympa d'exhiber sa joie aux yeux de tous.
Elle semble vraiment désolée. Je l'observe attentivement. Pas âgée de plus de 25 ans, c'est une jeune femme assez banale. Des cheveux bruns et lissés, remonté en queue de cheval, des yeux verts qui n'ont rien de particulier, un visage aux traits réguliers et au teint légèrement bronzé. Elle n'a pas un corps de mannequin mais des formes bien placées. En somme, une jolie demoiselle mais qui n'arien de particulier. Je ne peux pas la détester, car elle a l'air vraiment gentille et un peu idiote sur les bords. C'est alors que le Dr.Klein entre et nous sourit.
- C'est à nous Liam.
Je hoche la tête et me lève pour le suivre. Comme la dernière fois, nous nous installons dans les fauteuils et je prends la parole.
- Je ne suis retourné voir Adam que deux fois, déclaré-je.
- Et pourquoi donc ?
- Parce que je ne peux qu'espérer son réveil mais je sais que ça n'arrivera pas forcément et ça me tue. J'arrête pas de me torturer l'esprit et de me poser mille questions. Le voir ne m'a pas été aussi bénéfique que prévu.
- Et que disent les médecins sur son réveil ?
- Que ça ne dépend que de lui. Mais s'il ne se réveille pas ? S'il n'en a pas envie ? Je ne veux pas continuer à aller voir et ne jamais avoir de résultat.
- Est-ce vraiment ce que tu souhaites, ne plus le voir ?
- Bien sûr que non ! Je meurs d'envie de retourner le voir mais je ne peux pas ! m'énervé-je.
- Liam, soupira Klein, parfois il faut savoir surmonter ses peurs et aller de l'avant pour ne pas rester bloqué. Si Adam t'a dit vouloir vivre, il se réveillera surtout s'il a conscience de ta présence à ses côtés.
- Comment pouvez-vous en être si sûr ?
- Je ne le suis pas mais c'est ce qui me semble le plus logique. Tu sais, nous avons bien plus de contrôle sur notre corps que nous ne le pensons.
Je médite ses paroles le reste de la séance, n'ayant plus envie de parler. Je me lève à la fin de la séance, une détermination nouvelle brûlant dans tout mon être.
- Vous savez quoi, je vais retourner voir Adam et ce, jusqu'à ce qu'il se réveille. Peu importe si ça prend 3 jours ou 3 ans.
- C'est bien Liam. Nous n'en sommes qu'à la deuxième séance mais tu commences à changer. Est-ce que tout ça t'aide ?
- Ouais, marmonné-je, gêné de l'admettre.
Je me dépêche de quitter la pièce, saluant à peine le psy. Je repasse devant la secrétaire qui ne montre plus sa bague et se contente d'un visage aimable sans être trop souriant. Je m'arrête à son niveau et elle hausse les sourcils, interrogative.
- Un problème Liam ?
- Non, je voulais juste savoir votre prénom.
- C'est Aria.
- Dans ce cas, enchanté Aria. Et passez une bonne journée.
Je quitte ensuite le cabinet et prends directement le chemin de l'hôpital. Quand j'arrive dans la chambre d'Adam, rien n'a changé.Je m'assois à nouveau à côté de lui.
- Salut... Désolé de ne pas être revenu mais j'avais un petit coup de mou. Tu sais, je suis allé voir un psy, un gars génial. J'ai toujours pensé que les psys étaient inutiles mais en réalité, ils peuvent nous aider uniquement si on le souhaite. Et je veux qu'il m'aide. Je ne sais pas vraiment pourquoi mais j'ai conscience de cette envie. Tu sais, je n'ai rien fait de répréhensible depuis que tu te prends pour une princesse Disney. Mais tu devrais te réveiller maintenant, ça fait déjà 3 semaines.
Je soupire.
- Je sais que'Aurore a dormi pendant 100 ans mais je t'interdis de faire pareil parce qu'un siècle, c'est très long et même si je suis patient et déterminé, j'ai mes limites.
Je ricane, sentant les larmes monter.
- C'est tellement stupide de parler à un corps vide comme le tien. Je ne sais même pas pourquoi je suis revenu. Je ne comprends pas pourquoi ma détermination s'effondre en deux secondes. Je comprends rien et j'en ai marre !
Je me lève brusquement et tourne les talons, prêt à quitter la chambre.
-...L-Liam...