Neighbors

By winchegerton

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« On rencontre sa destinée souvent par les chemins qu'on prend pour l'éviter. » - Jean de La Fontaine. *** Il... More

CHAPITRE 1
CHAPITRE 2
CHAPITRE 3
CHAPITRE 4
CHAPITRE 5
CHAPITRE 6
CHAPITRE 7
CHAPITRE 8
CHAPITRE 9
CHAPITRE 10
CHAPITRE 11
CHAPITRE 12
CHAPITRE 13
CHAPITRE 14
CHAPITRE 15
CHAPITRE 16
CHAPITRE 17
CHAPITRE 18
CHAPITRE 19
CHAPITRE 20
Couverture
CHAPITRE 22
CHAPITRE 23
CHAPITRE 24
Mise à jour

CHAPITRE 21

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By winchegerton

Je m'éloignais de Taron en reprenant mes esprits et je me tournais vers Merlin qui était devenu blanc comme neige.

- Même ma propre mère n'est pas au courant, et je compte sur vous pour que personne d'autre ne soit mis au courant. Je tiens à ce que ça ne s'ébruite pas, j'ai assez mal comme ça, soufflais-je.

Merlin se contentait d'hocher la tête en me regardant comme si j'étais en train de mourir devant ses yeux.

Je soupirais.

- Et ne me prenez pas en pitié, aucun de vous deux. Je n'ai pas besoin de ça et je préférerais largement que l'on continue de vivre comme si de rien n'était.

- Hay...

- Si, Taron, le coupais-je en me tournant vers lui. J'ai besoin que l'on vive normalement, je ne veux pas qu'on se mette à tous les trois sombrer dans la dépression, soufflais-je.

Il hochait la tête en déglutissant.

Je prenais une grande inspiration et je m'asseyais sur une chaise.

- Bon, maintenant, est-ce qu'il y a quoi que ce soit que vous pourriez faire pour moi et cette tumeur ? Demandais-je à Merlin en jouant avec un stylo que je venais de prendre sur son bureau.

Merlin et Taron se regardaient avec incompréhension et ils posèrent tous les deux leurs regards sur moi. J'haussais les sourcils.

- Bah quoi ? Souriais-je.

Il y eut d'abord un long silence, puis la voix de Merlin retentissait dans la pièce en me donnant des frissons.

- Tu es prête à subir une opération de ce type ? C'est beaucoup trop risqué Hayley, soupirait Merlin.

Taron tournait son visage vers Merlin en grimaçant.

- Quoi ? Il y a une possibilité d'opération ? Lui demanda-t-il en s'approchant de lui.

- Oui... oui, bien sûr, mais je n'ai pas de diagnostic, ni la position de la tumeur dans son cerveau, sa taille, et si il y a plusieurs lymphomes... je ne peux pas établir un diagnostic tout seul c'est beaucoup trop risqué, s'énerva Merlin.

Vu la tête de Taron, il n'avait pas dû comprendre un seul mot de ce que Merlin venait de dire, mais il l'attrapait quand même par le bras.

- Ça, j'en ai rien à faire ! Elle peut se faire opérer, alors elle se fera opérer ! Elle n'est pas fragile, elle a largement les épaules pour s'en sortir, moi j'ai totalement confiance en elle et je ne vous laisserai pas l'empêcher de vivre, s'énerva Taron.

La tension montait dans la pièce et je commençais à me sentir mal à l'aise.

- Calmez-vous, je vais me laisser du temps pour réfléchir et on prendra une décision après, ça ne sert à rien de s'en prendre les uns aux autres, repris-je en me levant de ma chaise pour quitter la pièce.

Mais je m'attendais à ce que Taron me retienne, alors je n'étais pas vraiment surprise.

Il me retournait et il me faisait maintenant face.

- Et si il était déjà trop tard ? T'y a pensé ? Je fais quoi moi si j'ai plus de nouvelles et que je me ramène à ton appartement en stressant parce que tu n'as pas l'habitude de ne pas me répondre et que je te trouve par terre, morte ? Hein ?! Je fais quoi ?! Me lança-t-il en me secouant comme pour me faire réagir.

Le ton de sa voix me brisait le cœur. Il était plus sincère que jamais, et je pouvais entendre son cœur battre la chamade d'où je me trouvais. Ses yeux étaient rouge sang à force de pleurer, ses mains étaient moites, et sa peau était beaucoup plus pâle qu'habituellement.

Je déposais ma main droite sur sa joue et j'essuyais l'eau qui s'était emparée de son visage.

- Je ne vais pas mourir, Taron, je te le promets.

- Tu ne peux pas m'en faire la promesse, on ne promet pas ce genre de choses...

Je faisais glisser mes mains le long de son cou puis de sa nuque.

- Je t'en fais la promesse, Taron, fait-moi confiance et tu verras que tout ira pour le mieux, souriais-je.

J'avais envie d'une seule chose, là maintenant tout de suite : l'embrasser.

Pourquoi ?

Aucune idée. Peut-être pour le rassurer, pour me rassurer, peut-être aussi parce que j'en avais envie depuis le début et que j'ai passé mon temps à me le cacher, peut-être parce que j'avais besoin de lui plus que jamais, peut-être aussi parce que cette proximité m'était incontestablement nécessaire à ce moment précis.

Je soupirais en détournant mon regard de ses lèvres.

Ce n'était pas le bon moment. Je ne veux pas me forcer à le faire parce que je suis triste, je ne veux pas que ce soit un baiser dramatisé par une situation inespérée.

Pour la première fois de ma vie, j'ai besoin de prendre mon temps avec quelqu'un.

Il me regardait droit dans les yeux comme s'il avait parfaitement compris ce qu'il se passait dans ma tête. Je me perdais dans les nuances grisâtres de ses yeux et je me sentais bien. Je me sentais bien malgré tout ce qu'il était en train de se passer. Son visage, son corps tout entier est une sorte de bulle de confort, de réconfort. Je m'y sentais bien, depuis le premier regard, le tout premier. Cette fois où il m'a sauvée du méchant quand je devais rejoindre Mike au pub. C'est un peu un super-héros, mon héros à moi.

Je souriais comme une abrutie en me remémorant certains souvenirs, et son expression changeait tout à coup.

- Ça va Hayley ? Me demanda Taron.

- Parfaitement bien, souriais-je.

Il ne comprenait pas vraiment pourquoi, mais il souriait, et ça réchauffait automatiquement mon cœur qui jusque-là était glacé par les larmes.

Il me serrait fort dans ses bras en plaquant ma tête contre son torse et je prenais une grande inspiration.

- Je te rejoindrai quand j'estimerai que je suis resté assez longtemps sans toi, souffla-t-il en souriant.

Un petit rire s'échappa de mes lèvres.

- Ça va alors, je n'aurai pas à attendre trop longtemps, souriais-je.

Il souriait en me laissant partir de ses bras, et j'entendais Merlin tousser comme pour nous faire remarquer qu'il était toujours là.

Je riais.

- Merci, Merlin. Pour tout ce que vous avez fait pour nous, souriais-je.

Il nous regardait comme si on était ses enfants, et il nous fit signe de le rejoindre en écartant grand ses bras.

Je regardais Taron et on se prenait tous les trois dans les bras en souriant.

***

Taron me raccompagnait vers la sortie, et notre trajet se fit en silence.

Une fois arrivés au portail, je tournais mon visage vers lui en cherchant quelque chose de pas trop dramatique à dire.

Il souriait en comprenant parfaitement que je cherchais mes mots et me prenait une nouvelle fois dans ses bras.

- Pourquoi tu cherches toujours à faire compliqué, riait-il.

Je souriais dans son épaule.

- T'as raison, je crois que tout le monde devrait se quitter en se disant des choses simples, sans en faire des tonnes, riais-je. C'est beaucoup plus agréable, et ça rend l'attente moins longue.

Je le sentais sourire, et on se séparait finalement.

Je sentais l'adrénaline monter dans tout mon corps à cause de ce que je m'apprêtais à dire. Peut-être que ce n'était ni le lieu ni le moment, mais je me devais de lui dire.

- Je t'aime, souriais-je alors qu'il me prenait la main.

Contrairement à ce que je pensais, il ne se figeait pas sur place en regardant autour de lui pour s'assurer que je m'adressais bien à lui. Il me souriait chaleureusement comme s'il se doutait de ce que j'allais lui dire.

Il me déposait un baiser sur le front et il se replaçait en face de moi.

- Je t'aime aussi, princesse, souriait-il.

Je sentais la chaleur me monter aux joues, je détournais alors le visage.

Je crois que s'il avait essayé de m'embrasser, je me serais vraiment sentie mal à l'aise, mais il n'avait rien fait, il n'avait même pas tenté.

Je souriais toute seule et je lui refaisais face.

- J'y vais maintenant.

Son sourire disparaissait automatiquement.

- Fais attention à toi, Hayley.

Je me contentais d'hocher la tête et je lui tournais le dos en passant l'immense portail doré de Kingsman pour rejoindre le sous-terrain pour aller dans la boutique.

***

Je remerciais le vendeur de la boutique pour m'avoir laissé entrer dans les locaux et je sortais dans la rue.

Je prenais une grande inspiration en faisant de grands pas. Je n'arrêtais pas de penser à comment j'allais pouvoir faire pour profiter du temps qu'il me reste. D'accord, mes jours ne sont pas comptés car Merlin a une solution pour me sauver, mais est-ce que j'en ai vraiment envie, au final ? Est-ce que ce n'est pas l'amour que je porte à Taron qui me fait dire que j'ai envie de continuer ? L'amour est souvent passager, éphémère, et si je faisais tous ces efforts pour rien ?

Je soupirais.

Je n'ai pas le droit de laisser Taron seul, je n'en ai pas envie. Je l'aime ? Certainement. Et j'ai envie de me dire que ce n'est pas que passager et qu'il y a réellement quelque chose à construire entre nous.

Je décidais de modifier mon itinéraire pour aller rendre visite à ma sœur. Ça faisait quelques semaines que je ne l'avais pas vu, et elle me manquait beaucoup.

Une fois devant chez elle, je prenais une grande inspiration avant de frapper à la porte.

Quelques secondes plus tard, une petite brune m'ouvrait la porte et je souriais bêtement.

- Coucou Amélia, souriais-je.

Elle me sautait dans les bras en riant.

- Hayley ! Je suis contente de te voir !

Je souriais en entrant dans sa maison.

Je lui racontais rapidement ce qu'il s'était passé sans trop entrer dans les détails de Kingsman, et Amélia m'invitait à passer la nuit chez elle pour une soirée entre fille.

Elle était toujours aussi réconfortante, je suis vraiment heureuse d'avoir retrouvé ma sœur que j'avais perdue il y a quelques années maintenant.

Je m'endormais en souriant. Une raison de plus pour ne pas me laisser mourir à petit feu, je laisserai beaucoup trop de personnes tristes derrière-moi.

Je décidais d'envoyer un message à Taron, je crois qu'il avait besoin de savoir que j'étais toujours vivante.

HAYLEY 01:04 : Petit signe de vie, au cas où tu t'inquiétais ;)

Je souriais en l'envoyant, puis je m'endormais rapidement après.

***

J'étais réveillée tôt le lendemain matin par la lumière du soleil qui venait me chatouiller les joues. C'est tellement rare les jours de beau temps ici.

J'ouvrais difficilement les yeux et j'attrapais mon téléphone.

Un message.

TARON 02:23 : Je m'inquiète constamment pour toi.

Je souriais et décidais de ne pas lui répondre.

J'allais ensuite regarder mes mails comme tous les matins, mais un mail en particulier captait mon attention. L'utilisateur était inconnu, comme si ce mail n'avait même pas d'adresse de départ.

De : Inconnu

Objet : Kingsman

Je regardais le mail avec incompréhension alors que je n'avais même pas commencé à le lire.

11/05/2016

"« Fais attention à ce que tu fais, à ce que tu dis, à qui tu te confies, agis en secret, n'attends rien de personne. »

Je sais qui tu es Hayley Blake, 21 ans, résidant à Londres. Je sais tout de toi. Je connais tes amis, ta familles, tes hobbies, ce que tu aimes.

C'est pour cela que je peux te dire ce qui est bon ou mauvais pour toi.

Kingsman. Agence d'espionnage Londonienne avec, à sa tête, Merlin. Je connais aussi Harry Hart, et Taron Egerton. Toi aussi tu connais toutes ses personnes.

Maintenant je vais te confier une chose : éloigne-toi de toutes ses personnes. C'est un avertissement, pas des menaces. Eloigne-toi d'eux, et tout ira pour le mieux."

Je ne terminais même pas de lire le mail et je le supprimais en souriant.

Je savais pertinemment que c'était une blague de Taron, c'était totalement son genre. Raté mon pauvre.

Je riais toute seule et je commençais à ranger mes affaires pour sortir de chez Amélia sans la réveiller.

Je prenais soin de lui laisser une petite note sur son frigo pour lui dire que j'étais partie tôt ce matin pour rentrer chez moi.

Je me dépêchais de rentrer pour aller me préparer à manger étant donné que mon ventre était littéralement en train de crier famine.

Une fois devant l'immeuble, je souriais. C'est fou comme ça me fait bizarre de me dire que je vis seule maintenant.

Je secouais la tête et me ruait dans les escaliers pour rejoindre ma porte.

Une fois devant cette dernière, j'attrapais mes clés dans ma poche et j'ouvrais enfin la porte de mon appartement.

J'entrais en souriant et en prenant soin de bien refermer derrière moi.

Mais alors que je pénétrais dans mon salon, je croyais que je devenais folle.

C'est bien un chien que je viens d'entendre là ?

Je secouais la tête en tentant de reprendre mes esprits et je prenais la clé de mon appartement comme arme en la plaçant très droite dans ma main.

J'avais l'air d'une attardée dans cette position et à la recherche d'un chien sauvage dans mon appart, mais je pense qu'il est trop tôt pour que je devienne folle au point d'entendre des gémissements.

Mais alors que je commençais sérieusement à me poser des questions sur ma probable schizophrénie, j'entendais à nouveau un chien aboyer.

Je me jetais à l'aveugle sur mon canapé puis terminais avec une roulade sur le sol pour me retrouver nez à nez avec... James Bond ?! Enfin... JB, mon chiot quoi !

- JB !!! Hurlais-je en prenant le berger allemand dans mes bras.

Il remuait vivement la queue et me regardait avec des étoiles dans les yeux.

- Ce que tu m'as manqué ! Et comme tu as grandi ! Tu es magnifique !

Sans rire, je ne l'avais pas vu que depuis quelques semaines, mais il avait dû prendre une dizaine de kilo.

Je riais alors qu'il essayait de me lécher la joue à grand coup de langue, puis je remarquais quelque chose sur ma table basse.

Il y avait un petit papier posé à côté d'un magnifique bouquet de fleur.

Je souriais en savant pertinemment de qui ça pouvait venir, et j'attrapais le petit papier.

« J'ai pensé que ça te ferait plaisir d'avoir quelqu'un qui peut veiller sur toi quand tu ne veux pas de moi, surtout quand ce-dernier s'appelle James Bond.

Je pense à toi,

- Taron »

Je souriais comme une abrutie. C'est ridicule, mais ça me faisait tellement plaisir qu'il ait prit le temps d'emmener JB ici pour me faire une petite surprise, même si j'aurais aimé qu'il soit là lui aussi.

Je tournais mon regard vers JB qui remuait la queue sans vraiment comprendre la situation. Je posais délicatement ma main sur sa tête.

- Je n'ai même pas de quoi te donner à manger... soupirais-je.

Je me levais en repensant que j'avais un peu de riz et du jambon à lui donner pour me dépanner jusqu'à ce que j'aille en chercher.

Je me dirigeais vers ma cuisine et ouvrait mon placard pour y découvrir... un énorme paquet de croquettes pour chien. Cet homme pense vraiment à tout, il peut m'être vraiment utile finalement !

En me retournant, j'apercevais deux grosses gamelles posées sur mon plan de travail, et je crois que ça ne m'étonnait même plus.

Je les attrapais en souriant et j'en remplissais une avec de l'eau, et l'autre avec des croquettes avant de les poser à terre pour JB.

- Régale-toi mon grand, heureusement que Taron est là, soufflais-je en passant ma main sur son dos.

Je le regardais en train de manger tranquillement, et je sursautais en entendant mon ventre hurler au secours.

J'attrapais une salade toute prête dans mon frigo et je commençais à manger avec JB à mes côtés.

Je fermais les yeux alors que la douleur dans ma tête se faisait de plus en plus puissante. Vivement qu'on en finisse, par n'importe quel moyen.

***

Presque deux semaines s'étaient écoulées depuis que j'avais quitté Taron pour réfléchir à ce que je voulais faire concernant ma tumeur. Je ne l'avais pas revu depuis, et j'avais même évité de lui envoyer des messages pour éviter que le manque ne se fasse encore plus ressentir.

Mon téléphone brûlait dans ma poche en me suppliant de l'appeler, mais je résistais en me disant que pour l'instant j'avais encore besoin de temps.

J'avais rendez-vous au parc avec Amélia, celle qui avait passé les tests pour entrer chez Kingsman. Joe avait réussi, mais elle avait échoué au tout dernier test.

J'étais heureuse de pouvoir la revoir, ça faisait maintenant quelques mois que je n'avais pas eu de nouvelles et elle me manquait beaucoup. Joe aussi, mais maintenant ça allait être compliqué de le voir.

Alors que je me perdais dans mes pensées, je voyais la jolie blonde arriver au loin. Je lui fis un grand geste de bras suivit d'un immense sourire pour lui faire voir que j'étais ici.

Elle arrivait en courant presque et je me jetais dans ses bras.

- Tu m'as tellement manqué ma belle ! Riait-elle en s'éloignant de moi pour me regarder de haut en bas.

- Toi aussi, riais-je.

On commençait à marcher en direction d'un petit fish & chips de Londres que j'aimais beaucoup, et on s'asseyait à une table.

- Bon, alors raconte-moi tout ! Comment ça s'est passé après que tu ais quitté Kingsman ? Commença-t-elle en s'impatientant presque.

Je perdais automatiquement mon sourire. Evidemment je ne pouvais pas tout lui raconter, et surtout en ce qui concernait ma santé.

- Eh bien... j'ai revu mon meilleur ami, tu sais, Mike. Je t'en avais déjà parlé, souriais-je en jouant avec ma fourchette.

Elle me regardait en haussant un sourcil.

- J'en connais un qui n'aurait pas été très enthousiaste si jamais il avait été au courant, riait-elle en parlant évidemment de Taron.

Je souriais en me souvenant de ce que Taron m'avait dit. En fait, j'aimais beaucoup quand il était jaloux, même si parfois il en faisait peut-être un peu trop.

- Mais il ne sera jamais au courant, mentais-je en lui faisant un clin d'œil.

On riait toute les deux alors que je continuais de lui raconter mon petit périple en évitant les détails.

Vers 14h, on décidait d'aller au cinéma pour voir Civil War, quoi de mieux que des tonnes et des tonnes de testostérone quand on va voir un film entre filles.

On ressortait quelques heures plus tard du cinéma, et on se séparait toute les deux vers 16h.

- On se revoit bientôt ! Me lança-t-elle.

- Avec plaisir !

Je me retournais en souriant. Je n'ai qu'une hâte maintenant : rentrer pour aller câliner JB.

Je prenais tout de même mon temps sur la route. C'est bête à dire, mais si cette opération foire, peut-être que je n'aurais plus jamais l'occasion de respirer l'air humide de Londres.

Je levais les yeux vers le ciel. Aujourd'hui plus que jamais, j'ai besoin de croire en quelque chose, en quelqu'un, qui pourrait me promettre que tout ira bien.

Je me suis souvent demandé si papa veillait sur moi d'où il se trouvait, mais si c'est le cas, j'aimerais juste lui dire qu'il est encore trop tôt pour que je le rejoigne, et je pense qu'il est du même avis que moi.

Je me remettais à fixer mes pieds en marchant en direction de mon appartement que j'apercevais déjà au loin.

Je montais rapidement dans la cage d'escalier et je sortais mes clés de ma poche.

J'avais pris l'habitude d'entendre JB gratter à la porte quand j'arrivais devant cette-dernière, mais bizarrement, aujourd'hui je n'entendais rien. Ce n'était peut-être pas grave, mais ça me faisait peur.

Je me dépêchais d'ouvrir la porte en me précipitant à l'intérieur.

C'est alors que je découvrais quelque chose à quoi je ne m'attendais absolument pas...

Ma télé avait disparu, mes tiroirs étaient tous ouverts, mes enceintes avaient elles aussi disparu.

Je commençais à paniquer en voyant que JB ne se manifestait pas. Et si je ne le retrouvais pas, ou pire, et si je le retrouvais mort dans une des pièces de mon appartement ?

Je commençais à hyper ventiler en paniquant.

J'attrapais mon parapluie qui était posé à côté de la porte d'entrée au cas où quelqu'un tenterait de me sauter dessus.

J'avançais à pas de loup sur le carrelage froid de mon appartement, j'étais plus prudente que jamais. J'avais l'impression que mon cœur était en train de me lâcher, j'étais beaucoup trop tendue.

La cuisine était vide, mais je remarquais la présence de poêles et de récipient vides dans l'évier. Qu'est-ce que ça veut dire ? Le mec qui m'a cambriolé à prit le temps de se faire à manger et boire son café ?

Je secouais la tête pour retrouver mes esprits et je continuais d'avancer vers la porte de ma chambre qui, à ma grande surprise, était fermée.

Je prenais une grande inspiration en m'arrêtant devant cette-dernière.

De toute façon si je ne meurs pas aujourd'hui, je mourrai dans quelques semaines à cause de cette putain de tumeur. J'ai rien à perdre.

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