Pétales de Rose et rameau d'O...

By Susi-Petruchka

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« Jamais Rose Phorbe-Nascorie n'avait connu situation plus insolite que celle dans laquelle elle se retrouva... More

I. Damoiselle Rose, sur un muret perchée
II. Damoiselle Rose, au bal égarée
III. Damoiselle Rose, en un saule incarnée
IV. Damoiselle Rose, en pirogue embarquée
V. Damoiselle Rose, par les remous malmenée
VI. Damoiselle Rose, dans les combles réfugiée
VII. Damoiselle Rose, dans des plans très foireux impliquée
VIII. Damoiselle Rose, plusieurs fois abusée
IX. Damoiselle Rose, par la chaleur incommodée
X. Damoiselle Rose, en territoire ennemi infiltrée
XI. Damoiselle Rose, abondamment frustrée
XII. Damoiselle Rose, en un duel engagée
XIII. Damoiselle Rose, par la vérité assomée
XIV. Damoiselle Rose, à la franchise résignée
XV. Damoiselle Rose, en contre-attaque avancée
XVI. Damoiselle Rose, b(a)isouillant dans les bois
XVII. Damoiselle Rose, par la réalité - et le manque de sommeil - rattrapée
XVIII. Damoiselle Rose, à de très légers problèmes relationnels confrontée
XIX. Damoiselle Rose, en un si sacré sanctuaire emmenée
XX. Damoiselle Rose, à bien des périls exposée
XXI. Damoiselle Rose, par les événements dépassée
XXIII. Damoiselle Rose, par de menus détails intriguée
XXIV. Damoiselle Rose, par une licorne secourue
XXV. Damoiselle Rose, sacrifiée
Épilogue : Juste Rose

XXII. Damoiselle Rose, entre des feux croisés piégée

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By Susi-Petruchka

Un vent de stupeur soufflait à travers la jungle, serpentant entre la végétation pour emprisonner Inga et Aguaje dans sa gangue tourmentée. Le fils de Donatien de Tantale, le fils unique de leur ennemi, de cet homme qui avait refusé de les écouter au nom de la sacro-sainte économie et qui menaçait désormais de détruire leur village, leurs huttes de branchage, leur sanctuaire et leurs vies, se tenait devant eux, sans armes et sans défense. Nul besoin d'être un génie pour comprendre quel serait le prochain mouvement entrepris par les indiens. Les yeux d'Inga s'étrécirent tandis que l'idée faisait son chemin au cœur de ses pensées. Elle se redressa et chercha son propre fils du regard, fiévreuse.

– Aguaje, immobilise-le, souffla-t-elle finalement, d'une voix calme mais sans appel.

– Non ! Non !

Rose avait prévu la chose et s'interposa vivement entre ces deux hommes qui avaient eu le cœur de l'embrasser, et qui s'apprêtaient maintenant à se battre – quoique le combat s'avérerait sans doute des plus inéquitables, opposant un pur intellectuel au musculeux Aguaje.

– Tu devrais t'écarter, Rose, murmura Olivier dans son dos, s'exprimant avec calme et gravité. Je ne veux pas que tu sois blessée à cause de moi. Il ne m'arrivera rien, tu sais ; je parviendrai à les convaincre que je suis de leur côté !

La rouquine fut émue de la confiance que son ami portait en leur cause ainsi que du souci qu'il se faisait pour elle, mais n'en bougea pas plus. Elle défiait Aguaje du regard, lui interdisant d'esquisser ne serait-ce qu'un seul mouvement de plus.

– Laisse-le tranquille ! aboya-t-elle. Nous sommes en plein cœur de la jungle, où veux-tu qu'il s'enfuie ? Et puis, ce n'est pas comme s'il était dangereux ! Il n'est même pas armé.

Le jeune indien fit la moue et haussa les sourcils, mais n'abandonna pas sa posture menaçante pour autant.

– Rose, s'il te plaît, ne complique pas les choses, s'efforça-t-il de la raisonner. On ne va pas le manger, tu sais. Juste l'attacher un peu à un poteau et éventuellement le livrer aux termites, mais rien de trop mortel.

La jeune femme n'en bougea pas plus. Elle jeta un regard suppliant à ses amis, sa famille, mais Chardon et Valerian s'étaient perdus dans un nouvel échange salivaire et ne semblaient pas prêter la moindre attention à ce qui se passait autour d'eux, tandis qu'Edel demeurait sur ses gardes, tiraillée entre son affection pour Olivier et sa loyauté de longue date envers les indiens ; à moins qu'elle ne fasse que semblant et ne soit occupée à imaginer un plan pour tirer Olivier de cette impasse, ce qui semblait plus probable, en fait. Mais la terrible vérité demeurait : seule une frêle petite Rose se dressait entre le fils de Donatien de Tantale et une tribu indienne pas forcément de très bonne humeur.

– Écartez-vous, Rose.

Inga semblait en avoir assez de toutes ces simagrées et entrait à son tour dans la danse, espérant sans doute qu'un petit coup de pouce de sa part mettrait fin aux hésitations de son fils. Elle demeurait plus sérieuse que jamais, le visage dur comme un roc et fermé à toute négociation. Visiblement, elle entretenait le sentiment d'avoir été grugée. Aguaje, heureusement, ne fit toujours pas mine de bouger.

– Je t'en prie Rose... murmura-t-il encore. Si ce type est bien celui qu'il prétend être... il se moque de toi, il se sert de toi. Ne le laisse pas t'abuser.

– Je sais qui il est, et je sais ce qu'il vaut ! protesta vaillamment la rouquine, intervention qui tira un soupir de soulagement mêlé de fierté à Olivier, qui se tenait toujours derrière elle – et tentait lui aussi de la pousser sur le côté.

En face, Aguaje haussa un sourcil dubitatif et afficha une expression dégoûtée, qui n'était pas sans rappeler les mimiques d'Edelweiss lorsque son père lui ramenait de ses voyages quelque babiole clinquante pour petite fille – le second époux de Camomille avait une vilaine tendance à mettre ses trois filles sur un pied d'égalité, ignorant le fait que la première soit âgée de seize ans quand les jumelles en affichaient quatre et demi au compteur. Quoi qu'il en soit, la situation s'apprêtait à dégénérer et Rose demeurait impuissante. Elle appela Edel à l'aide d'un regard suppliant, mais cette dernière ne put que hocher la tête en signe de dénégation. Pas de plan, pas d'aide à attendre de sa part. Et la blondinette ne s'abaisserait sans doute pas à supplier comme se sentait capable de le faire sa sœur aînée – si elle ne possédait pas la noblesse de la rose, l'edelweiss demeurait une fière petite fleur, trop habituée à côtoyer les sommets. En désespoir de cause, la jolie rouquine opta donc pour un changement de stratégie. Elle ficha un coup de coude dans les côtes d'Olivier pour le forcer à se taire et leva un visage mutin vers le jeune indien, le fixant droit dans les yeux et refusant de le laisser briser le contact.

– Tu me fais confiance, n'est-ce pas Aguaje ? décréta-t-elle sur un ton qui laissait plutôt entendre qu'elle gravait une affirmation dans le béton et non qu'elle posait une simple question.

Le jeune homme la surprit en répondant d'une traite, sans la moindre hésitation.

– Oui.

Sa voix sonnait avec gravité et profondeur, comme si un brasier s'était enflammé au plus profond de lui. Il disait vrai, Rose le savait, mais cela ne la rassurait pas pour autant, car elle sentait qu'il lui demanderait plus qu'elle ne se sentait capable de donner en échange de cette profession de foi. Elle ne baissa cependant pas les bras sur le champ, toujours inquiète du sort réservé à Olivier.

– Tu me fais confiance, répéta-t-elle. Et moi aussi, tu sais. Tout comme je fais confiance à Olivier. Il n'a rien à gagner à nous trahir maintenant ! Il a vu qui était Gaïa, et quels cataclysmes s'abattraient sur nous si on lui permettait de réaliser ses projets. Si tu es incapable de croire qu'un homme peut changer de bord parce que son cœur le lui dicte, fais au moins l'effort de me croire moi. Et vous aussi, Inga ! Moi, Rose Phorbe-Nascorie, je suis prête à jurer sur ma vie qu'Olivier ne souhaite que vous venir en aide. Alors croyez-moi !

La dernière réplique de Rose sonnait plus comme un ordre que comme une supplique, mais elle produisit malgré tout ses effets : Aguaje, bien qu'à contrecœur, daigna enfin abandonner sa posture méfiante, et il recula même de quelques pas en signe de bonne volonté. Sa mère le foudroya du regard mais n'ouvrit pas la bouche pour siffler de nouveaux ordres, et finit même par se résigner, bien que fâchée.

– Rentrons, maugréa-t-elle. Trop d'émotions nous aveuglent ; nous avons tous mérité du repos. Il sera sous ta responsabilité, Aguaje ! grinça-t-elle cependant. Ne le lâche pas des yeux, et ne te laisse pas berner par de belles promesses.

Elle se détourna et reprit sa marche. Un soulagement intense envahit Rose, qui tourna un sourire radieux vers Olivier.

– Merci, murmura simplement celui-ci, avant de la serrer spontanément dans ses bras.

Le contact les étourdit tous deux, mais ils parvinrent à résister à l'envie d'échanger un baiser, ce qui n'aurait sans doute pas été très sage vu le regard suspicieux qu'Aguaje posait toujours sur eux.

– Tu jures sur ta vie, Rose Phorbe-Nascorie... murmura-t-il comme un écho.

La jeune fille se tourna vers lui juste à temps pour le voir égrener quelques soupirs, après quoi il reprit :

– Moi aussi j'ai fait une promesse, tu te rappelles ?

Et avant que quiconque ne réalise ce qui était en train de se passer, avant même que Rose ne puisse se souvenir de la fameuse promesse qu'il évoquait, il s'avança vers Olivier et lui colla un poing en pleine figure, projetant le jeune homme à terre dans une exclamation choquée. Abasourdie, Rose mit un moment à réagir, mais lorsqu'elle recouvra l'usage de la parole, Aguaje s'était déjà enfui. Edelweiss, étonnée, s'engagea à sa suite, abandonnant sur place le petit groupe formé par les cousines et leurs amants respectifs – lesquels paraissaient de plus en plus amochés.

Rose aida Olivier à se remettre sur pied, silencieuse et honteuse. Un peu sonné, le jeune homme ne se laissa aller à aucun commentaire, et ils se mirent en route d'un même pas, trop accablés par l'enchaînement de catastrophes pour parvenir à faire montre de bonne humeur. En chemin, la fameuse promesse évoquée par Aguaje refit surface dans les pensées de Rose. Elle le revoyait déclamer, sur ce ton passionné et ardent qui était le sien : « ... j'irai peut-être coller un poing au pauvre type qui serait parvenu à voler ton cœur, mais seulement pour me défouler, promis ! Rien de personnel ». Bon. Alors il avait compris. Et n'avait visiblement guère apprécié que sa jolie rouquine se soit moquée de lui durant tout ce temps. La chose pouvait aisément se comprendre. Rose, de son côté, se laissa submerger par la honte et les remords.

Le soleil déposa ses rayons sur l'horizon, et l'obscurité envahit lentement le village, teintant les environs de nuances grises et bleutées, égayées seulement pas la lueur de la lune. Rose, qui ne parvenait à mettre de l'ordre dans ses sentiments, avait passé le reste de l'après-midi seule au bord de la rivière, à jouer tristement avec l'eau du bout des orteils. L'arrivée de Lauren et Niniann – terra mater, existait-il des prénoms moins appropriés pour des licornes ? – l'avait un peu rassérénée, lui offrant une compagnie amicale et silencieuse, et lui évitant également d'avoir à ouvrir l'œil constamment pour repérer les alligators.

La rouquine n'avait vu personne de l'après-midi, mais elle savait que les indiens ne feraient pas de mal à Olivier après les événements de l'après-midi. Sans doute Inga l'avait-elle accaparé et interrogé en bonne et due forme, et sans doute de jeunes guerriers vagabondaient-ils sur ses pas pour ne pas manquer un seul de ses faits et gestes, mais dans l'ensemble, le jeune homme ne serait pas maltraité. Après tout, on le lui avait promis, et ce serment était lié par la confiance – imméritée – que lui portait Aguaje.

– Ah, vous êtes là.

La voix grave d'Olivier fit remonter un frisson le long de la colonne vertébrale de Rose, qui abandonna sa solitude pour tourner le regard vers lui. Elle le vit écarter les feuillages pour la rejoindre, avançant à pas précautionneux et s'efforçant – sans grand succès – de ne pas faire de bruit. Il portait au visage la marque du coup asséné par Aguaje, mais la rouquine ne se sentait pas d'humeur à commenter l'événement.

– Vous... murmura-t-elle doucement, amusée par la politesse dont son compagnon faisait toujours preuve à son égard. Je crois que nous sommes arrivés au stade où nous devrions passer au tutoiement.

Elle fronça les sourcils, puis, rêveuse, plongea le vert de ses prunelles dans les ténèbres ambiantes, laissant ses pensées errer sans but.

– Nous avons même dû dépasser ce stade depuis bien longtemps.

Olivier sourit et vint s'asseoir à côté d'elle – pas trop près, pour lui laisser le choix de se dégager si l'envie lui en prenait, mais suffisamment proche tout de même pour que la chaleur de son corps se mêle à celle qui irradiait de celui de Rose. L'attention était charmante.

– Il y a quelque chose de noble dans le vouvoiement, commenta-t-il brièvement. Tout comme on trouve quelque chose de noble en vous, Rose – dans votre maintien, dans votre courage. Je ne vous ai pas remercié pour votre intervention, cet après-midi. Je n'avais pas réalisé que je me mettais en danger en m'exposant de la sorte, et vous m'avez vraisemblablement tiré d'une bien fâcheuse situation.

La jeune femme ne broncha pas, attentive. Elle ne savait comment interpréter cette distance étrange qu'il mettait entre eux, sous forme de respect bienveillant. Elle aurait voulu que ces frontières tombent toutes les unes après les autres, comme elle aurait voulu faire tomber les obstacles et les dangers qui se dressaient sur sa route depuis quelques jours.

– Merci, chuchota alors Olivier.

Mais il ne lâcha pas le mot au vent, comme il l'avait fait de sa déclaration. Non, pour le déclamer, il abolit les distances et se pencha vers sa jeune amie, son âme sœur, afin de lui susurrer le mot dans le cou. Son souffle chaud chatouilla la peau pâle de la jeune fille, qui fut forcée de fermer les yeux et d'inspirer profondément pour étouffer l'incendie qui menaçait de la submerger. De guerre lasse, elle se laissa aller dans les bras du jeune homme, qu'il referma lentement mais inexorablement autour de sa fine silhouette.

– Quelle étrange relation que la nôtre, nota-t-il au bout d'un moment de silence.

Rose tiqua, ne sachant encore une fois comment interpréter cette déclaration. Petit à petit, il lui semblait que ses certitudes s'évanouissaient. Olivier et elle vivaient une histoire si intense, quelques jours plus tôt, et voilà que les remises en question arrivaient au galop. Elle ne se prenait pas à douter de son amour pour le jeune homme, certes, mais ne savait plus vraiment comment aborder la chose. La seule pièce du puzzle qui lui semblait vraiment à sa place, c'était les bras d'Olivier autour de sa poitrine, ses mains puissantes resserrées tout contre sa peau. Mais pour le reste...

– Je vous aime. Je t'aime. Mais...

Olivier peinait à trouver ses mots, mais cela n'empêcha pas le cœur de Rose de bondir dans sa poitrine lorsqu'elle entendit la déclaration. Elle se recroquevilla contre lui, comme pour le rassurer, ou se rassurer elle-même peut-être.

– Mais ? l'encouragea-t-elle. Parce que je t'aime aussi, et qu'il y a aussi des mais. Il y a toujours des mais, et sans doute est-ce ce qui nous rend vivants, n'est-ce pas ? Qui fait que la vie vaut la peine d'être vécue, et qui nous pousse à nous battre pour ce que nous aimons.

Mais, répéta Olivier, un sourire dans la voix. Mais je ne sais pas. Parfois, je me demande si tu m'apprécies vraiment, ou si tu n'es qu'un autre ressort dans cette grande machination, si tu te sers de moi pour obtenir ce que tu souhaites. Je t'aime, et le fait que tu te joues de moi ou pas n'y changerait rien. Mais j'aimerais savoir, parce que si tu joues un rôle, Rose, je tiens à te dire qu'il n'est plus nécessaire de continuer. Je me battrai contre le projet de mon père quoi qu'il arrive. Je sais qu'il s'agit de la bonne chose à faire désormais. Toi... Toi tu mérites d'être heureuse, parce que tu es une personne extraordinaire. Et si ton bonheur est avec Aguaje, et pas avec moi, alors je crois que tu devrais le saisir.

Suffoquée, Rose ne réagit pas immédiatement. Elle ne parvenait à déterminer si les révélations d'Olivier l'émouvaient ou la mettaient en fureur. D'accord, il pensait qu'elle n'était qu'une sale manipulatrice qui se jouait de lui. Mais il l'aimait quand même, il voulait son bonheur ! Mais il la pensait véritablement assez fourbe pour... Mais... Beaucoup de mais à gérer d'un coup. Elle finit toutefois pas se décider et opta pour une réaction des plus radicales :

– Espèce d'enfoiré ! lança-t-elle en se dégageant brusquement. Bien sûr que je t'aime !

Et afin de mieux prouver ses dires – voire dans l'optique plus pragmatique d'extérioriser sa colère –, elle le gifla énergiquement, ramassa ses affaires et disparut dans l'obscurité, l'abandonnant sur place, muet de stupéfaction. Sur le chemin qui la ramenait vers leur hutte de branchage, elle croisa Edelweiss et Aguaje, de retour de ce qui semblait être une chasse à l'ornithorynque fructueuse. Évidemment, les deux compères ne pouvaient pas plus mal tomber, vu l'état de fureur glaciale dans lequel se trouvait alors la jolie rouquine.

– Rose... lâcha Aguaje en la voyant débouler sous son nez comme une furie.

– Vas-y, règle tes comptes avec moi ! explosa la jeune femme. Oui je t'ai manipulé, je t'ai trompé, et apparemment je manipule tout le monde autour de moi ! Je suis une horrible personne, une personne terrible et terrifiante !

Ne s'attendant pas à une telle dose d'agressivité de la part d'une fleur aussi gracile et fragile, l'indien du bayou recula un peu, sous le coup de la surprise.

– Je n'ai pas de comptes à régler avec toi, décréta-t-il finalement, sur la défensive. J'allais simplement te demander si tout allait bien. Tu sembles... contrariée.

– Juste un peu, je suis navrée, reconnut Rose, parvenant enfin à recouvrer un semblant de calme et de sérénité. Alors tu ne penses pas que je suis une horrible personne ?

– Mais non voyons. Tu es charmante. Bizarre, des fois, mais charmante.

Rose hocha la tête, sourit et tourna finalement les talons après un petit hochement de tête pour Edelweiss, déterminée à aller se coucher. Fort heureusement, la réplique de sa demi-sœur ne parvint pas jusqu'à ses chastes oreilles, sans quoi elle n'aurait pas manqué d'exploser à nouveau.

– Charmante peut-être, bizarre sûrement, reconnut Edelweiss. Mais surtout sacrément moins prude qu'elle veut bien le laisser paraître. Quelle aguicheuse ! Et toi, ajouta-t-elle en se tournant vers Aguaje, à qui elle asséna un coup de poing vaguement amical sur l'épaule, tu es une sacrée catastrophe pour te laisser manipuler d'une manière aussi grossière par cette greluche de Rose !

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