- Alsinaaaa !
Je m'interrogeais sur qui ça pouvait bien être...
On se retourne et on voit un gars que je ne connais pas. Il était moyen de taille et avait des braids qui lui allaient plutôt bien.
Il avance jusqu'à nous et tcheke Alsina.
Gars : Eh frère j't'ai entendu péter un câble tout à l'heure, il s'est passé quoi ?
Alsina : Rien c'est juste les gens de ce centre commercial qui croient que j'suis leur pote.
Gars : Ah gars t'as pas changé.
Puis il me lance un regard amical.
Gars : Alors tu me présentes pas la fille à côté de toi ?
Ce gars a vraiment une voix douce et agréable donc il me paraît un peu trop serein pour être le pote à l'autre nerveux d'Alsina.
Alsina : C'est elle qui va nous aider.
Le gars m'a regardée avec outrance. On dirait qu'il ne me prenait pas au sérieux.
Gars : Mais c'est une fille !
Alsina : Justement.
Je le sentais pas du tout son "justement"...
Le gars cogite quelques secondes puis semble d'un coup plus rassuré.
Gars : Bonne idée tout compte fait.
Puis il repasse ensuite son regard sur moi.
Gars : Eh miss j'me présente moi c'est Omarion.
Moi : Moi c'est Méliana.
Omarion n'a même pas eu le temps de sortir quelque chose de sa bouche et Alsina l'a devancé.
Alsina : Bref on y va.
Moi : On va où ?
Alsina : Chez le coiffeur.
Moi : Comment ça on va chez le coiffeur ?
Alsina : Tu poses pas de questions et tu me suis c'est tout.
Omarion nous regardait en fronçant les sourcils.
Alsina : Bref à toute gars.
Omarion : Ouais à plus tard.
On le laisse et on va jusqu'au salon de coiffure le plus proche. Je comprends pas pourquoi c'est maintenant qu'il veut changer sa coupe mais bon.
On arrive devant le salon de coiffure et on y entre. Il n'y avait pas énormément de clients.
Très vite, un coiffeur vient nous accueillir. C'était un blasian qui avait encore son peigne dans ses cheveux durs comme fer.
Coiffeur : Hey que puis-je faire pour vous ?
Alsina : J'veux savoir ça coute combien pour faire une couleur.
Coiffeur : Ça fait quarante dollars monsieur.
Alsina : Ok bon j'veux que vous lui teignez ses cheveux.
J'en étais sûre...C'est quoi le problème avec mes cheveux en fait ? Pourquoi il va pas se faire couper sa touffe toute frisée tant qu'il y est ?
Moi : Teindre MES cheveux ?!
Alsina : Tu veux que ça soit les cheveux de qui en même temps ?
Moi : Bah les tiens mais pas les miens !
Il lâche un faux rire tandis que le coiffeur nous fixe avec hésitation.
Coiffeur : Euh, donc je dois teindre vos cheveux ou ceux de votre petite-amie ?
Alsina : MAIS MERDE C'EST PAS MA-
Il a baissé d'un ton, voyant que le coiffeur commençait à le regarder avec doute.
Alsina : Euh ouais bref, faîtes lui une teinture.
Moi : Mais je veux pas teindre mes-
J'ai soudainement reçu une décharge électrique qui m'a fait lâcher un petit cri.
Moi : Aieeeeee !
Coiffeur : Qu'est-ce qu'il se passe mademoiselle ?
Moi : Euh rien j'ai juste des...douleurs musculaires.
Coiffeur : D'accord bon patientez deux minutes je reviens.
On acquiesce et il part dans une autre pièce du salon de coiffure.
Alsina : Bon toi, j'vais pas me répéter. Si tu veux pas souffrir, tu la fermes et tu me laisses faire les choses. On va teindre tes cheveux et puis on part faire mes affaires. D'acc ?
Je lui ai pas répondu et ai tourné la tête. Je souffre beaucoup trop à cause de ce mec.
Le coiffeur est revenu une minute plus tard.
Coiffeur : Vous souhaitez qu'on vous fasse une teinture de quelle couleur ?
Moi : Euh châtain fon-
Alsina : Blond foncé.
Mais est-ce qu'il se fout de moi là ? Il est vraiment sérieux ? J'espère qu'il rigole...
Je l'ai regardé avec insistance mais il ne me calculait même pas.
Alsina : C'est bien le blond foncé que tu veux non ?
Non, non et NON.
Moi : Euh oui c'est ça...
Coiffeur : Pas de problèmes je vous fais ça tout de suite.
[...]
Là je peux le dire, Alsina est vraiment un fils de chien. Il a forcé pour ce qu'on me teigne les cheveux en blond foncé. Jamais de ma vie on m'a infligée un truc pareil, jamais.
Il sort du salon de coiffure comme si de rien était, contrairement à moi qui en sors avec haine.
Alsina : Pas mal la teinture quand même.
J'essayais de rester calme mais plus on marchait, plus il me provoquait.
Alsina : Au moins avec ça on te reconnaîtra pas si facilement.
Moi : ...
Alsina : Maintenant il manque plus qu'une chose.
On continuait d'avancer lorsqu'il s'est arrêté devant une boutique de maquillage.
Alsina : Faut rajouter la petite touche finale.
Moi : Quoi tu veux t'épiler les sourcils ?
Alsina : Non mais j'crois que t'as toujours pas compris que y'a rien qui va changer chez moi. En revanche pour ce que tu vas m'aider à faire, vaudrait mieux que tu donnes tout.
Moi : Et donc je suis censée me maquiller là ?
Alsina : Ouais t'as cinq minutes et j'veux que ça soit parfait.
Moi : Hum.
Alsina : T'attends quoi ? Bouge.
Je suis entrée dans le magasin de maquillage en prenant tout mon temps pendant qu'il est resté à l'extérieur.
Je comprends pas pourquoi il m'a laissée acheter de nouveaux vêtements, m'a reteint les cheveux et veut que je me maquille. C'est obligé que c'est en rapport avec ce que je devrais faire tout à l'heure.
J'ai quand même fini par me maquiller mais pas trop. C'est fou comment je me reconnais plus avec cette teinture.
Moi : Et voilà...
Je sors du magasin et retourne vers lui après avoir bien profité du maquillage à disposition.
Moi : J'ai fini.
Il reste silencieux et me fixe. Y'a des fois où j'aimerais tellement lui arracher ses lunettes de soleil noires des yeux parce que c'est pas tout le temps que je peux deviner de quelle humeur il est.
Alsina : Impec on y va.
On sort du centre commercial après qu'il ait acheté des beignets et churros qu'il n'a même pas partagé avec moi. J'avais envie de pleurer.
Puis on remonte dans la voiture et on reprend un trajet qui a duré une demi-heure au grand maximum. J'ai fait que de méditer sur ce qu'est devenu ma vie pendant le trajet.
Alsina : On est arrivé.
On s'arrête devant une grande résidence qui ressemblait à un hôtel. On était en fin d'après-midi et le soleil commençait à se coucher.
Il regarde un bon moment l'entrée de l'hôtel puis s'adresse à moi.
Alsina : C'est là que tout va se jouer.
Moi : Euh comment ça ?
Alsina : Pour l'instant tu devras faire un truc assez facile.
Moi : Quel truc ?
Il sort une photo de sa poche et me la montre. Il y avait un afro-américain en costard qui était assis sur son bureau dessus.
Alsina : Tu vois ce mec là ? Il est très riche et j'dois aller récupérer un truc important dans sa chambre d'hôtel. Et pour que j'y arrive sans problèmes, tu vas faire en sorte qu'il remonte pas dans sa chambre.
Moi : Mais comment je vais faire ça ?
Alsina : Là il doit être dans le bar de l'hôtel donc t'as qu'à l'allumer et il bougera pas de sitôt.
Moi : C'est une blague ?
Alsina : J'ai l'air de rigoler là ?
Moi : ...
Il avait l'air sérieux. Mais c'est un truc de malade ça ! Je dois chauffer un riche...C'est insultant ça.
Il me jette des écouteurs sans fil.
Moi : Pourquoi tu veux que j'écoute de la musique ?
Alsina : Mais t'es vraiment conne c'est des oreillettes.
Il sort de la voiture et j'y sors juste après lui.
On avance jusqu'à l'entrée de l'hôtel.
Alsina : T'as pas intérêt à merder.
Et sur ces mots, il entre dans l'hôtel et me laisse.
Mon destin est en jeu là. Il faut à tout prix que je réussisse à distraire le riche pour pas qu'Alsina me tue...
À suivre...