Réecriture premier chapitre_ posté
PDV JUNGKOOK:
Comme tous les matins depuis le début de ma sombre existence je me retrouvais à nouveau devant ce foutu établissement scolaire. Je regardais cette bâtisse d'un air détaché me préparant mentalement à affronter une nouvelle journée d'ennuis dans un lieu qui ne me plaisait absolument pas. Dire que je m'ennuyais ici, était faible si vous voulez mon avis. Cet endroit qui est censé être un lieu de divertissement et d'apprentissage n'était pour moi que la reconstitution d'une prison sans cellule, ou du moins, presque.
Mes pieds heurtaient le sol en rythme avec ma motivation habituel, qui ne se résumait pas à grand chose.Je me mélangeais à la foule d'élève aux portraits divers et variés pour me rendre à mon casier. Toutes ces personnes autour de moi m'encombraient et m'irritaient plus qu'autre chose. J'en sentais plus d'un me tamponner l'épaule me faisant rentrer dans d'autres personne qui me grognaient dessus mais qui se ravisaient rapidement quand elles rencontraient mon regard froid et méprisant.Tous qu'une bonne d'imbécile pas fichu de faire les choses convenablement. Ils mériteraient que je les fusille d'un regard si j'en avais la possibilité.
J'arrivais difficilement mais sûrement à ma classe ce qui me réjouissait encore moins.J'allais encore une fois devoir faire face à toutes ces têtes de cons justes bons à me fixer en silence balançant plus d'une remarque concernant mon attitude absolument inadéquate avec le lieux dans lequel nous nous trouvions et que nous fréquentions. Lycée de riche, entouré de fils de riches, tous plus cons et coincés les uns que les autres.Même pas un dans ce bahut capable de faire passer mon ennuie.
« -Salut toi ! »
Sauf lui évidement.
Je soupirais face à l'humeur joyeuse de mon meilleur ami. Qui venait de poser ses coudes sur ma table.
« -Dégage Park Jimin. J'ai besoin de poser mes affaires. D'un coup de main je lui fis enlever ses coudes et je posai mon sac sur lequel je me couchai fermant mes yeux.
-Wahoo ! S'exclama-t-il. Toujours du matin à ce que je vois ! »
Oui comme tu dis Jimin, toujours du matin. Un jour peut être, lorsque je trouverais de quoi combler mon ennuie et une source de motivation pour me lever, à ce moment là,j'envisagerais peut être, d'être agréable.
Je ne lui offris pour réponse que mon doigt bien levé par quoi il répondit par son rire habituel. Il entama par la suite une discussion quelconque et habituel que je me contentais d'écouter ne répondant de temps en temps que par quelques exclamations dénués du moindre intérêt . Je côtoie Jimin depuis le collège, de nombreuses habitudes, disputes et quelques légers règlement de comptes nous on permit de créer et demain tenir au mieux une amitié que l'on pourrait qualifier d'idéal.Évidement une amitié qui regroupe de nombreux moments passés ensemble entre les rires et les rêves partagés.
« -Bon, mon petit Jeon Jungkook !Je suppose que tu n'as pas fait tes exercices d'anglais, ni ceux de sciences ?
-Ça se pourrait.
-Peut-on dire que tu vas encore aujourd'hui pour changer de d'habitude être viré de cours pour non respect des consignes et qu'envers tes professeurs ?
-Oui, tu peux déjà le prédire. Il souffla de lassitude.
-Mon petit Jungkook...Quand deviendras-tu un élève modèle qui fait ses devoirs, arrive le matin avec le sourire et ressort avec le sourire ? répondit-il de manière ironique.
-Jamais.
-Et dire que tu l'eus été !Souffla-t-il à nouveau.
-Je l'eus été effectivement. »
Je sais que Jimin s'inquiétait concernant mon cas, mais bon depuis le temps il fallait bien qu'il s'y fasse et qu'il comprenne que rien ne changera et ne reviendra comme avant. Je ne prenais plus goût à rien depuis déjà quelques années. Quel plaisir y avait-il à faire des devoirs, se tuer à la tâche, faire des études poussées afin d'avoir comme but un boulot convenable pour au final finir derrière une caisse enregistreuse à passer des articles sous un brouhaha assourdissant, dans un centre commercial entouré d'enfants qui pleurent, de personnes beaucoup trop vieilles pour se presser et des clients pour la plus part mécontents dont la seule envie qui te vient en les voyant est de leur foutre ton poing dans la gueule ?
Tout humain est dédié à une vie de merde tôt ou tard. Ou pour certains, ce ne sera que le temps d'une période ce qui n'est finalement pas mon cas. C'est comme ça que je vois la vie, et c'est ce qui m'oblige finalement à être qui je suis.
La sonnerie avait retentit et tous les élèves se remirent à leur place en silence. Je tentais de me remémorer le peu que j'avais retenu de mon emploi du temps durant cette année. Il me semblait que l'on commençait par un cours de math. C'était parfait pour une bonne petite sieste dont je ne me priverais pas !
J'entendais les élèves de ma classe discuter et il me semblait avoir entendu que nous avions un nouveau remplaçant. Peut être devrais-je resté éveillé, juste pour voir de quoi il à l'air.
La porte s'ouvrir, et un jeune homme d'une trentaine d'années à peine s'avança vers le bureau où ilposa ses affaires. Il se tenait droit comme un i, il nous observait tous un par un avec un petit sourire sur le visage. En voilà un qui avait l'air heureux d'être là.
« -Bonjour je me présente,Monsieur Kyunh. Je serais votre professeur de mathématique pour un temps indéterminé. Soyez respectueux et j'espère que nous passerons du bon temps tous ensemble et que nous arriverons à bien nous entendre ! Je tiens à ce que vous soyez tous attentifs à mes cours, sinon gare à vous ! »
Il lui a suffit de quelques secondes pour se présenter et de quelque seconde pour baisser dans mon estime. Je ne sais pas s'il voulait établir un lien de confiance entre lui et nous mais pour moi c'est loupé ! A mes yeux il ne ressemblait qu'à un professeur débutant, sans expérience et avec qui je ne vais pas batailler longtemps, ce sera sieste général et puis basta.
Je me rallongeai sur ma table et fermai mes yeux. Je l'entendais commencer un cours en suivant le programme.Il prenait le classeur de quelques élèves afin de savoir où nous nous étions arrêté. Sa voix se fit de plus en plus lointaine jusqu'à ce que je ne l'entende plus. Je n'entendais plus aucun bruit autour de moi ce qui me paraissait de plus en plus étrange. J'ouvris mes yeux pour rencontrer le regard de mes camarades et quand je re draissais ma tête, j'aperçus le nouveau professeur face à moi.
« -Bonjour...Débutais-je sous les rire étouffés de mes camarades
-Bonjour. Jeune homme, ton prénom ?
-Jeon Jungkook.
-Bien Jungkook. Tu fais des insomnies ?
-Non.
-Un autre problème dans ce cas là qui t'empêcherais d'écouter mon cours l'esprit reposé ?
-Aucun.
-Très bien, donc tu pourras m'éclairer en m'expliquant pourquoi je te retrouve à dormir sur ta table sans tes affaires sur la table ?
-Parce que vous êtes chiant ?
-Pardon ? S'exclama-t-il en ouvrant grand les yeux. Qu'est ce que tu viens de dire ?!
-Vous êtes barbant, vous m'endormez.Vous ne comprenez pas quoi là dedans ? Les oreilles c'est comme le cul ça se lave. »
La classe se mit à rire bruyamment devant l'humiliation public du prof. Il tentait de faire taire ses élèves mais en vain. Il tenta de reprendre son calme et m'adressa à nouveau la parole.
« -Bon, mon garçon. Je crois que nous partons sur de très mauvaises bases. Le cours a commencé depuis déjà trente minutes, tu n'as pas l'air décider à sortir tes affaires alors que dois-je en conclure ?
-Que je ne me bougerais pas les fesses ?
-Effectivement, c'est une supposition.
-Vous ne faites que parlez, pourquoi voulez-vous que je sorte mes affaires.
-Je ne parle pas inutilement puisque je communique avec vous, j'explique et je ne vais pas tarder à dicter le cours.
-Oui mais pour le moment vous parlez inutilement, donc je prendrais le temps de vous écouter le moment venu. »
Il perdait visiblement patience et ça avait le don de m'amuser encore plus.
« -Tu agis ainsi avec tous tes professeurs, où tu me prends pour cible car je suis le petit nouveau ?
-Je ne vous victimise pas et je ne vous prends pas pour cible. Je ne vous ai rien demandé continuez de faire votre cours tranquillement et laissez moi faire ma vie de mon côté et ça se passera très bien. J'avais commencé à me recoucher sur ma table, mais il m'interpella à nouveau.
-Ce n'est pas avec un tel comportement que tu réussiras dans la vie mon garçon. Quelles sont tes ambitions ?
-Je n'ai pas d'ambition.
-Tu dois forcément en avoir une ou du moins avoir une petite idée de vers quoi tu souhaiterais t'orienter. »
Je serrais mes poings, je devenais facilement irritable. S'il continuait ainsi je risquais de ne plus me contenir très longtemps.
« -Je vous ai dit que je n'en avais pas. Vous allez continuer à me faire chier longtemps encore avec vos questions ? Vous avez pas autre chose à faire comme un cours par exemple au lieu de vous occuper de mon cas comme ça ! M'énervais-je.
-Alors tu n'as pas de projets et tu te permets en plus de ça de dormir pendant mon cours. Tu ferais mieux de te bouger un peu plus si tu veux mon avis, ou tu finiras en bas de l'échelle comme la plus part des élèves qui se comportent comme toi. »
Il me tournait le dos pour se diriger vers son bureau. Ses dernières paroles avaient lancé un froid dans la classe. En l'instant de quelque minutes il nous semblait avoir vu deux côtés de sa personnalité. Cet homme savait visiblement être agréable et souriant comme il savait aussi trancher les gens par derrière et devenir un vrai connard.
« -Une chose est sûre, je ne deviendrais certainement pas éducateur. Si c'est pour devenir aussi con que vous et traîner avec des sombres idiots de vos espèces je passe mon tour. Autant vivre à la rue. »
Suite à ma remarque que je pourrais qualifier d'extrêmement déplacée, et j'en suis pleinement conscient, j'ai été viré de cours comme à mon habitude, et j'attendais l'appel du CPE dans le micro comme à peu près tous les jours. Les enceintes dans le couloir se mirent à grésiller et la voix roque et fatigué de mon responsable de cycle retentit.
-Jeon Jungkook est attendu dans le bureau du CPE.
Je n'eus même pas besoin de rentrer dans son bureau car il m'attendait devant sa porte les bras croisés.
-Tu connais le chemin, souffla-t-il agacé.
-Oui, m'sieur.
Nous descendions les escaliers jusqu'à me retrouver devant la salle de retenue. Une fois à l'intérieur je partis en direction de ma table habituel. Mon CPE repartit une fois que je fus assis. Cette salle de colle était presque devenue ma salle de cours officiel, j'y passe la plus part de mon temps car aucun de mes professeurs ne m'acceptent en cours. Faute de mon comportement qu'ils qualifient de dérangeant et d'irrespectueux. Le surveillant qui gardait un œil sur cette salle ne prenait même plus la peine de lever les yeux vers moi. Le fait que je débarque dans cette salle était devenu une routine.
Quelques minutes plus tard, la porte s'ouvrit de nouveau. La salle accueillit à bras ouvert le deuxième élève le plus perturbateur, avec moi, de cet établissement.J'avais l'habitude de le croiser ici, mais nous ne nous étions jamais adressés la parole. La plus part du temps nous restions silencieux, traînions sur nos téléphone ou écoutions de la musique le tout sans perturber le calme de la salle.
Le nouveau venu partit lui aussi vers sa place habituelle mais il n'eut même pas le temps de sortir ses affaires que le CPE rentra de nouveau.
« -Kim, Jeon. Debout vous venez avec moi. J'en ai ras le bol de vous voir ici toute la journée, je vais vous donner du boulot. Prenez vos affaires avec vous. »
Sans un mot nous nous levions et quittions la salle de retenue. Nous traversions les nombreux couloirs avant de s'arrêter à un escalier qui descendait.
« -Vous nous emmenez où ?Demanda mon camarade.
-Vous verrez bien. »
On le suivit et au fur et à mesure de la descente je compris qu'il nous menait vers les sous-sols de l'école. Les sous parties de l'établissement composées de longs couloirs remplis de classe laissées à l'abandon ainsi que du matériel de sport - qui ne sert plus- de vieilles structures pour la cours et autres vieux bibelots qui n'ont pas servit depuis bien longtemps.
Le couloir était un peu sombre et poussiéreux. Il n'y avait que très peu de lumière qui passait parle biais d'une toute petite fenêtre. Sûrement devait-elle donner dehors, mais petite comme elle était, elle se faisait discrète.
Nous nous arrêtions au bout du couloir, devant une porte. Notre responsable prit son trousseau de clé et après moult essais il put enfin ouvrir. Quand il poussa la porte un petit nuage de fumée s'envola. Je m'empressai de mettre mon bras devant mon visage et j'entrais dans la salle.
Elle n'avait vraiment rien de particulier en dehors de son état...Qui était plutôt médiocre.
Des tables empilées ou placées dans le désordre totalement ravagées par la poussière. Il y avait des casiers à moitié ouverts qui s'empilaient dans le fond en dessous de quelques chaises. Il y avait des tableaux - tout aussi poussiéreux que le reste de l'endroit- posés dans un coin de la salle. Et pour terminer, elle sentait le renfermer.
"-Voici votre nouvelle salle de retenue.Chaque fois que vos professeurs ne vous accepterons plus en classe vous vous dirigerez directement ici. Votre mission est de nettoyer cette salle de fond en comble. Si personne ici n'arrive à vous apprendre le respect croyez moi qu'ici vous allez apprendre à vous servir d'un balais et à écouter le bruit que fait une table quand on la frotte ! Ne pensez pas feignanter, je reviendrais voir comment le nettoyage avance. Et si ce n'est pas le cas, vous prendrez définitivement la porte de cet établissement. Je commence à en avoir marre de vos petits numéros "
Avant de partir il nous avait montré où se trouvait le matériel et le point d'eau. Nous nous retrouvions tout seul dans les bas fonds du lycée, condamnés au nettoyage.
Le type avec moi bougea le premier. Il balança son sac près du bureau monté sur une estrade et partie chercher une table qu'il traîna jusqu'au centre de la salle. Du bout du doigt il ramassa une traînée de poussière et l'inspecta avant de souffler dessus. Malgré la saleté il s'asseyait sur la table et inspecta la salle du regard avant de me fixer. Je le fixais en retour durant quelques secondes et il me fit un grand sourire.
« -Bon, je crois qu'on va pas avoir trop le choix.
-Ouais, répondis-je en posant moi aussi mon sac et en m'asseyant par terre contre l'estrade.
-Pourquoi ne pas discuter un peu ?On ne va tout de même pas commencer tout de suite le nettoyage...Mettons-nous un peu à l'aise avant et laissons-nous un temps d'adaptation ! Proposa-t-il en s'étirant de tout son long.
-Pourquoi pas, rétorquais-je avec lassitude. On ne va pas rester juste deux jours ici après tout...
-Voyons voir...il sembla réfléchir quelques secondes puis leva son doigt en l'air. J'ai une idée !Apprenons à nous connaître sans tout révéler. Il faut garder un maximum de mystères.
-Soit plus claire, j'ai pas la tête à réfléchir au sens de tes phrases.
-Lorsque deux personnes se rencontrent que font-elles ? Elle se présentent en donnant leurs prénoms,leurs âges et ainsi de suite. Moi je te propose une présentation en question. Mais attention on supprime les questions typiques et basiques. Donc pas de prénom, ni d'âge, ni combien d'animaux de compagnie je possède. Je veux avoir des détails plus profond.
Je le regardais, mitigé.
-Pourquoi j'irais parlé de moi à un type comme toi ? Je ne te fais pas confiance. Je ne te connais pas. Je pense que ce sont des raisons suffisantes tu ne crois pas ?
Pour simple réponse il se contenta de rire.
-Voilà justement la clé de tout. Une confiance donnée à une personne inconnue. Est ce que ça ne te paraît pas plus simple de parler de toi à une personne que tu n'as jamais rencontré véritablement ? Nous nous sommes croisés à quelques reprises en retenue mais en dehors de ces moments jamais nous n'avons échangé quelque chose ! Tu ne me connais pas et je ne te connais pas donc il n'y a aucunes barrières d'un quelconque jugement. Et puis...Tout ce que nous dirons restera dans cette salle.Rien n'en sortira qu'en dis-tu ?
-Je suis partagé entre la curiosité et la suspicion. Lui répondis-je sincèrement.
-Et pourquoi ne pas laisser la curiosité prendre le dessus ? Que crains-tu au point ne te pas vouloir répondre à mes questions.
Que pouvais-je craindre ? Ou plutôt qui craignais-je ?
Peut être lui ? Ou peut être...
-Ce que tu caches...
-Pardon? M'exclamais-je en sursautant.Je n'avais pas tout à fait compris ce qu'il venait de me dire. A faute d'avoir divagué quelques secondes de trop.
-Alors, ta réponse.
-C'est bon, répondis-je agacé. Dépêche toi, pose ta question.
Il se leva de son bureau et sautilla dans toute la pièce.
-Génial ! Je n'en attendais pas moins de toi ! Voyons, sur quoi pourrais-je t'interroger ?Pourquoi te retrouves-tu toujours en retenu ?
Fallait-il être honnête avec lui ?Devrais-je lui mentir ? Mais à quoi cela allait-il me servir ?
-Parce que j'ai du culot. Je te retourne la question.
-Je dirais...Car je suis supérieur aux autres ! Il rit et rétorqua, D'où te vient ton culot ?
-De ton cul. Toi supérieur ?Laisse moi rire, t'es un de ces types bloqués dans leur propre imagination ?
-Voilà une question et une remarque intelligente. La réalité est-elle un rêve ? Qu'est ce que l'imagination et le réel ? Pouvons-nous recréer le monde avec notre imagination ?
Il venait de me perdre. Je ne comprenais rien à ce qu'il me disait et au vu de ma réaction il me rit encore une fois au nez.
-Beaucoup trop drôle ! Tu es vraiment naïf ! Je suis supérieur car je vois ce que les autres ne voient pas, j'observe, j'analyse, j'écoute et j'en tire mes propres conclusions...Et malheureusement pour vous tous, mais mes conclusions sont très souvent véridiques. À mon tour !S'enchante-t-il. Une question qui va te demander un peu de réflexion. Dit moi, que représente la vie à tes yeux ?
Ce que la vie représentait pour moi ?Une réponse logique aurait été que la vie est la source de tout et de notre propre existence, mais à mon humble avis...
-Rien. La vie n'est rien. Autant mourir, ma disparition n'aura aucun impacte sur qui que ce soit et encore moins sur le monde. Tu te rends compte qu'avec ce genre de question et ton comportement tu te crées une image de personne énigmatique ?
-Et si je te disais que c'est justement le but et la clé de tout ? Pourquoi me construire une telle image et dans quel but ? Mais pour répondre à ta question je le fais involontairement. J'ai juste développé une curiosité qui, pour certaines personnes, peut paraître malsaine. Il n'y a vraiment rien qui te retient dans ce monde ?
-Le monde se porterait mieux sans moi. Et toi ? Qu'est ce qui peut bien te retenir encore ici ?
-La chance certainement. La chance et le plaisir d'être toujours en vie pour le moment. Dis moi, monsieur j'ai du culot, vu que le monde se porterait mieux sans toi, dois-je en conclure que rien ne peut t'effrayer et que, quoi que tu fasses,tu ne prêteras aucune importance aux conséquences ?
Mes yeux se plissèrent tout seul témoignant de ma méfiance. Où voulait-il en venir ?
-Qu'est ce que tu veux ?
-Hé ! Tu n'as pas répondu à ma question ! De quoi serais-tu capable ?
-Et moi je te demande ce que tu me veux ! M'énervais-je.
Il s'approcha rapidement de moi, ses yeux se plantant dans les miens. Il était très proche, tellement proche que je pus voir un sourire joueur sur son visage.
-Aimes-tu l'action ?
Je restais les yeux écarquillés sans lui donner la moindre réponse. Il se recula d'une manière très théâtrale et sauta sur sa table.
« -Je vais te proposer un jeu !J'ai une excellente idée ! Tu vas adorer ! »
Il sauta et se précipita vers son sac.Je restais immobile, attentif au moindre de ses faits et gestes. Muni d'un stylo et d'une feuille de papier il repartit s'appuyer sur sa table.
« -Ben alors, tu viens ? »
D'un pas hésitant je restais debout près de lui.
« -Voilà ma première conclusion."
Mon silence l'incita à continuer
« -Tu es un drôle de type qui est du genre, soit à se lamenter de sa vie, soit à la trouver ennuyante et peu captivante. Peut être un fait personnel qui a engendrer une telle façon de penser ? Enfin peu importe. Je te propose quelque chose pour te remotiver un peu. Que dirais-tu de faire de ce lieu, NOTRE lieu. Nous sommes les seuls à connaître l'existence de cette salle parmi tous les élèves et nous sommes d'autant plus les seul à y être convié à chacun de nos temps libres. N'est ce pas là un magnifique moyen pour établir des plans de génie ?
-Tu cherches juste à t'amuser...C'est pour ça tout ce mystère autour de toi ?
-Ça se pourrait bien, il me fit un clin d'œil. Voilà donc mon idée. Chaque fois que nous viendrons ici, nous parierons quelque chose, nous nous donnerons un défis.Évidemment, il faut que ce soit quelque chose qui sorte de l'ordinaire ! M'expliqua-t-il avec de grands mouvements. Quelque chose d'atypique, de distrayant ! Quelque chose que seul des personnes sans limites et sans barrières pourraient faire ! Et nous serons ce genre de personnes. Qu'en penses-tu ?
Quelque chose de distrayant alors ?Je dois bien avouer qu'il m'a donné l'eau à la bouche et que je suis envahi d'une certaine chaleur. Mes doigts tremblent un peu,serais-ce du a de l'excitation ?
Faire les conneries que l'on veut,n'avoir aucune limite...
-D'accord, répondis-je pour son plus grand bonheur. Il sauta de joie et rattrapa de justesse son stylo qu'il avait lâché pendant son saut.
-Très bien ! Écrivons le règlement maintenant !
Sur le haut de sa feuille vierge, il y inscrivit un titre.
« Règlement des Deux Retenues »
Il me jeta un coup d'œil, attendant que je donne mes idées.
« -Hm...Règle numéro une : Tout ce qui se dit ici restera ici et entre les personnes concernées.Il acquiesça et l'écrivit.
-Règle numéro deux : Nous sommes obligés de dire tout ce qui nous dérange ou nous rend heureux.
-Comment ça ? Le coupais-je.
-Pas de secret entre nous. Dans tous les cas, il me montra la première règle. Rien ne sortira de cette salle expliqua-t-il d'un doigt sur sa bouche comme pour me confier un secret. Règle numéro trois : Ne donnons pas nos prénoms, nos classes, ou autres informations pouvant révéler notre identité sauf par un accord qui se fera par un vote à main levé. La majorité l'emportera.
-Comment veux-tu parler de majorité alors que nous ne sommes que deux ! Et puis si on ne donne pas nos prénoms comment veux-tu qu'on se prénomme ?
-Nous trouverons des pseudonymes, c'est plus amusant ! Et pour la majorité c'est simple ! Si on lève tous les deux la main c'est que nous sommes d'accord ! En revanche si on se retrouve à une main levée sur deux, on le considère comme un refus.
-Tu réfléchis bizarrement...
-Je simplifie les choses mon cher !
-Règle numéro quatre : Chaque pari aura une limite de temps. Si cette limite n'est pas respectée,une punition tombera.
-Oh ! Bien trouvé ! Règle numéro cinq : Il est interdit de mentir. Et pour terminer...
Il me regarda longuement.
-Règle numéro Six, commença-t-il.Toutes conneries, bêtises et idioties pouvant être faites à partir de maintenant seront mises sur le compte que l'humain n'a qu'une vie et que nous ne resterons pas les bras croisés à attendre que le temps passe. Profitons de chaque instant et ne nous privons de rien. »
Il signa en bas et me tendit le stylo afin que je fasse de même. Il partit accrocher près de la porte notre règlement fraîchement inventé et se retourna vers moi tout souriant, pour changer. Et à mon plus grand étonnement, je me surpris à lui rendre son sourire.
« -N'oublie jamais, nous n'avons qu'une vie alors ne nous privons pas ! »