Je suis devant la porte de sa chambre. Je ne sais pas vraiment si je dois avoir peur ou si je dois être sereine.
Honnêtement, moi, elle ne me fait pas peur.
J'ai pu étudier un peu son dossier dans le métro mais le gothique à côté s'est mis à mettre son nez dans ce que je lisais alors que je n'ai pas voulu qu'il en sache plus.
Je m'appelle Juliette Steinck, j'ai 27 ans et je viens tout juste d'être diplômée pour être psychologue. Pour tout vous avouer, je ne veux pas être psy, c'est juste parce que Papa et Maman voulaient absolument que je fasse cela.
Je toque à la porte. Pas de réponse. Je décide alors de rentrer.
Je vois une jeune fille en blouse blanche qui regarde par la fenêtre.
Elle écoute de la musique. J'arrive à reconnaître la Symphonie du Nouveau Monde de Dvorak.
Je m'avance vers elle et je tapote à son épaule.
Elle se retourne et me fixe de bas en haut.
« Bonjour Anna.
- Qui êtes-vous ?
- Je suis Juliette Steinck, ta nouvelle psychologue. »
Après ce court dialogue, elle retire ses écouteurs et se laisse tomber sur son lit avant de se redresser et de s'assoir en tailleur.
« Je n'ai besoin de personne.
- Comment ça ?
- J'ai déjà un médecin complètement taré alors je n'ai pas besoin d'une psy. »
Anna parle avec beaucoup de douceur.
« Je peux te poser une question ?
- Oui mais cela dépend laquelle.
- Tes parents et ton frère ne te manquent pas ?"
A ces mots, son expression change totalement. Elle se lève brusquement et ouvre la porte.
« Vous connaissez le chemin. Au revoir. »
Sa voix est glaciale.
« En tout cas, moi je sais que si je les avais tués, ils ne me manqueraient pas. »
Elle m'adresse un sourire et je m'en vais.
Ce que j'ai dit, c'était vrai. Et cela le serait toujours ...