Ce n'est pas quelque chose que j'ai envie de faire. Loin de là même. Mais je n'ai pas vraiment le choix. Cela fait des semaines que je remets ça au lendemain.
Aujourd'hui je déménage. Je quitte cet appartement dans lequel j'ai vécu pendant deux ans. Deux ans de bonheur avec mon amour, Kyungsoo.
Kyungsoo qui m'a quitté il y a trois mois.
Kyungsoo qui m'a abandonné.
Kyungsoo qui m'a laissé sans même me dire au revoir.
Kyungsoo qui est mort.
Et moi, je suis seul. Je me laisse dépérir. Il n'y a rien d'autre à faire de toute manière. Maintenant que Soo est parti, je réalise qu'il est tout mon monde. Je le déteste. Si je ne l'avais pas laissé prendre autant de place dans ma vie, je n'en serais pas là aujourd'hui. Je le hais. Et je l'aime à en crever. Bordel Soo, qu'est-ce que t'as foutu ?
D'un pas las, je traîne mon corps épuisé jusqu'à la penderie de Soo. Enfin, son ancienne penderie. Je m'observe un moment dans le miroir. Mes cheveux décoiffés, mes cernes, mon tee-shirt trop grand pour moi, mon bas de jogging que je passe mes journées à remonter. Depuis que Soo est parti, j'ai du mal à me nourrir, et j'ai donc beaucoup maigri. Ce n'est même pas que je ne veux pas manger, c'est juste que j'oublie. Chaque jour se ressemble. Je passe mes journées à errer dans mon appartement, et à éviter soigneusement les affaires de Soo. Je n'ai plus aucune notion du temps qui passe. Je dors et je mange - lorsque j'y pense - à n'importe quelle heure. Je ne sais même plus quel jour on est. Un soupire traverse mes lèvres alors que je pose ma main sur mon visage. Je ne supporte plus mon reflet. Je suis pitoyable. Et tout ça c'est de ta faute Soo. A cause de toi, je ne suis plus qu'une loque ambulante, un corps sans âme qui traine sa carcasse de pièce en pièce, attendant patiemment que la mort vienne à ma rencontre pour abréger mes souffrances.
Cela fait trois mois que je ne vais plus à la fac. Depuis que t'es parti en fait. Le seul qui me donne la force de ne pas sombrer défénitivement c'est Sehun, mon ami de toujours. C'est à cause de lui que je déménage. J'ai passé une audition pour une école de danse quand tu étais encore là, et j'ai appris récemment que j'avais été accepté. Je ne voulais plus y aller, mais Sehun m'a convaincu. Il m'a dit que ça serait bien de partir, de rencontrer de nouvelles personnes. Je ne suis pas vraiment du même avis. Partir loin de notre cocon, ça signifie tirer un trait définitif sur toi, accepter que tu t'en ailles pour toujours. Partir c'est faire comme tu n'avais jamais été là. Pourtant je sais que d'une certaine façon, tu sauras toujours avec moi. Tu me hantes Kyungsoo. Pourquoi ne peux-tu pas me laisser en paix ?
Je dois être complètement taré. En vérité, je sais très bien que c'est moi qui m'accroche à toi désespéremment.
Avant, je disais que la danse c'était toute ma vie, mais en vérité si tu n'es pas là, je ne peux pas danser. Je n'arrive plus à exprimer la moindre émotion. Je t'aime Soo. Je te déteste. Pourquoi suis-je si dépendant ?
J'ouvre la porte de la penderie avec le peu de force qu'il me reste. Le regard vide, j'observe un moment tes vêtements. Je me souviens de toi les portant. Je te vois marchant dans l'appartement, et m'enlaçant la taille avec tes bras fins. Après de longues minutes, je touche tes vêtements que tu ne porteras plus. Ils sentent encore ton odeur. Je ressens ta châleur. Je me rappelle de tout Soo. Autrefois, notre quotidien me semblait banal, mais à présent, je comprends combien il était précieux. Chaque moment paraissait se répéter. Notre doux baiser matinal, nos mains entrelaçées, nous traçant notre chemin sur la chaussée jusqu'à notre fac. C'était tous les jours la même chose. Et pourtant, à cet instant, chaque minute, chaque seconde passée à tes côtés Soo me semble si unique.
Je nous revois, toi me disant que tu étais prêt à fonder une famille, moi te répétant que nous avions tout le temps. Tu étais si pressé Soo. Pressé de finir la fac, pressé d'acheter une maison, pressé de travailler pour nourrir notre famille, pressé de vivre. Moi, j'ai toujours vécu au jour le jour. Chaque journée passée à tes côtés était belle, et je n'en demandais pas plus..... Si j'avais su, j'aurais été plus exigeant. Si j'avais su, je t'aurais écouté Soo.
La vie est si éphémère.... Moi qui avait l'impression d'être invincible..... Ta disparition, est-ce une simple leçon que l'on me donne ?
J'avais pensé à emmener tes affaires avec moi mais Sehun ne serait pas d'accord. Et maintenant que je les ai devant moi, je crois que je n'en n'ai plus la force de toute manière. Je me déteste. Est-ce que je suis en train de te laisser tomber ? Le déménagement, la nouvelle école, le tris de nos affaires.... Non ! C'est toi qui a commençé Soo. C'est toi qui m'a laissé en premier.
Je m'assois en tailleur sur le sol. Plusieurs cartons sont alignés les uns à côtés des autres. J'ouvre le premier. Un sourire traverse mes lèvres lorsque je vois ta petite bouille de lycéen sur nos vieilles photos. Tu as tout gardé Soo. Tu as toujours été attaché aux objets, au passé, aux souvenirs. Moi, je ne faisais que regarder le jour présent, alors que toi tu te rappelais de notre passé, et tu travaillais dur pour construire notre avenir. Je suis si stupide.
Sous la pile de photos, un carnet de couleur rouge pourpre est posé. Je ne me rappelle pas t'avoir déjà vu avec. Je fronce les sourcils, et m'en empare, intrigué. Je passe mes mains sur la couverture avant de l'ouvrir.
''Journal de Do Kyungsoo'' peut on lire sur la première page.
Alors comme ça tu tenais un journal intime et tu ne me l'avais pas dit. Tu sais très bien que si tu me l'avais demandé, je ne l'aurais jamais ouvert pourtant. Y a t-il encore beaucoup de choses que tu m'as caché Kyungsoo ? Tu me faisais donc aussi peu confiance ?
Je sais que c'est mal, que si tu ne me l'as jamais montré c'est que tu ne veux pas que je le lise mais pourtant, j'en meurs d'envie. Tu n'es plus là pour me le reprocher de toute manière. Tant pis pour toi. Si tu n'étais pas parti, je ne serais jamais allé fouiller dans tes affaires. Alors, déterminé, je prends une page et me plonge dans ma lecture.
x.X.x
23 septembre 2014
Encore une journée pourrie. Ça ne change pas de d'habitude vous me direz. Je me suis levé, je suis allé au lycée, cet enfoiré de Kim Namjoon m'a (encore) brutalisé dans les couloirs. Une journée comme toutes les autres en somme. Ah si ! Il y a eu une chose de différente. Une seule. Un nouveau est arrivé. Belle gueule, mince, grand, musclé, un regard froid et distant. Il paraîtrait presque cool et mystérieux si je n'avais pas remarqué ces bleus sur ses bras et ses égratinures au visage. Une racaille. Ni plus, ni moins. Le prof lui a demandé de s'asseoir à côté de Namjoon. Il a du penser qu'ils feraient la paire ces deux là. Il a pas tort en même temps. J'espère juste qu'ils ne deviendront pas trop proches. Avoir un seul Namjoon sur le dos, c'est déjà bien assez. C'est quoi déjà le nom du nouveau au fait ? Ah oui.... Kim Jongin.
Je souris rien qu'à lire la description que Soo avait faite de moi. Je sens que la suite ne sera que plus belle, sachant tout ce que je lui avais fais subir avant que nous ne soyons ensemble.
29 septembre 2014
On a un devoir important de maths à rendre la semaine prochaine. Comme je le pensais, Namjoon m'a attendu à la fin des cours. Ce n'était pas pour qu'on rentre ensemble hein. Il voulait simplement que je lui fasse ce fameux devoir. Des fois, je me maudis d'être le premier de la classe. J'ai refusé bien sûr. Namjoon ne me fait pas peur. Il joue les racailles, mais je sais qui il est vraiment au fond. Ses parents travaillent beaucoup, il ne les voit quasiment jamais, alors la violence est simplement un moyen d'attirer leur attention. On se connaît depuis la primaire avec Namjoon alors j'en connais un rayon sur lui. Je sais plus de choses sur lui qu'il n'en sait sur moi d'ailleurs. Namjoon n'est pas interéssé par les cours, et je sais qu'il n'en a strictement rien à faire de sa moyenne de maths. La seule raison pour laquelle il me demande (enfin m'oblige.....) de faire ce devoir pour lui, c'est ses parents. Il me fait de la peine d'une certaine manière. En tout cas, il ne m'effraie pas, c'est sur. Quoi qu'il en soit, il m'a encore frappé, et comme à chaque fois, je savais très bien que j'allais finir par lui faire son fichu devoir.
Ah, et on en parle de Kim Jongin ? Il était là lorsque Namjoon m'a frappé. Il était adossé à un mur, clope au bec. Il ne regardait pas le spectacle qui se déroulait devant lui, non.... il regardait au loin. Maintenant que j'y réfléchi, il a toujours l'air perdu dans ses pensées. A ce moment là, pendant que Namjoon me frappait, pendant un bref instant je me suis demandé à quoi Jongin pensait......
En tout cas, il à l'air de bien s'entendre avec Namjoon. Je pensais pas que c'était le cas étant donné qu'ils ne se parlent jamais en cours, mais j'ai vu Namjoon lui refiler une clope à la pause de dix heures aujourd'hui. La prochaine fois, c'est peut-être Jongin qui me tabassera dans un coin.
6 octobre 2014
Ce week-end, j'ai fait le devoir de maths de Namjoon en plus du mien. Je le lui ai donné aujourd'hui. Je n'ai pas eu droit à un remerciement évidémment. A le voir, on dirait qu'il croit que tout lui est du.....
La journée s'est déroulé comme toutes les autres. C'est un perpétuel recommencement. Personnellement, j'ai hâte d'en finir avec le lycée et de passer à la fac. Là-bas, la vraie vie commencera. D'une certaine façon, j'ai l'impression que tout ce que j'ai vécu jusqu'à présent n'était qu'un prologue.
Sinon, aujourd'hui en cours de philo on a travaillé sur la notion du bonheur. Moi je ne saurais dire si je suis heureux en ce moment. Qu'est-ce que le bonheur ? Je crois que c'est la première fois que je bloque autant sur une thémétique de philo. Je pense que d'une certaine façon, je ne connais pas encore le bonheur. Mais ça viendra, j'en suis sûr. Ça viendra dans le futur, lorsque je n'aurais plus Namjoon sur le dos, lorsque le titre de premier de la classe ne sera plus une insulte, lorsque peut être je rencontrerai quelqu'un dont je tomberai amoureux.
Au fait, Jongin m'a parlé aujourd'hui. Ça relève du miracle, sachant que je n'avais pas entendu le son de sa voix depuis qu'il est arrivé. La prof de français l'a mis à côté de moi. Elle a dit que Jongin avait du mal à suivre en cours et que donc je pourrais l'aider. Personnellement, je ne pense pas qu'il ai du mal à suivre, je crois plutôt qu'il en a rien à faire des cours. Comme Namjoon. Décidémment, ils s'accordent bien tous les deux. J'avais remarqué que Jongin n'avait pas son livre alors j'ai mis le mien au milieu. Je lui ai dis qu'on pouvait suivre à deux, et il m'a répondu ''je m'en fous''. Ouais.....il y a mieux comme premier contact. Enfin, au moins je sais qu'il n'est pas muet maintenant.
15 octobre 2014
Le prof d'histoire-géo a obligé Jongin à se mettre à côté de moi. Comme je le pensais, il n'y a pas que du français qu'il s'en fiche. Jongin ne m'a pas adressé la parole. C'est bizarre, à côté de lui j'ai l'impression d'être la personne la plus sociable au monde . La blague.....
Jongin continue de regarder au loin. On dirait qu'il n'a pas conscience de la réalité qui l'entoure. Il semble être en décalage constant avec les autres. Je me demande si son histoire est aussi triste que celle de Namjoon.
17 octobre 2014
Aujourd'hui, cours d'athlétisme intensif. On a fait une sorte de mini marathon. Toute la classe était enthousiaste à l'idée de sortir du lycée, de prendre le bus, et de se trouver dans un cadre moins scolaire. Ouais, fallait pas oublier qu'on était noté non plus. Peu sportif comme je suis, je redoutais ce cours d'EPS. C'est dans ces moments là que je déteste mon corps petit et frêle. J'ai l'air fragile, voilà pourquoi Namjoon s'en prend constamment à moi. Ça n'a rien d'étonnant.... Quoi que ces derniers jours, il semble se désintéresser de moi. Temps mieux. Il s'est peut être lassé de son petit joujou. Il est peut être à la recherche d'une nouvelle victime qui sait ? Bref, maladroit comme je suis, je me suis tordu la cheville en courant. J'étais seul. Tous le monde était loin devant. Même les filles. Sérieux je crains. J'ai trouvé la force de m'adosser contre un arbre, et j'ai attendu. Quelqu'un finirait bien par remarquer mon absence. Ça n'a pas manqué. Sauf que je ne m'attendais pas à le voir lui. Kim Jongin.
Je lui ai demandé pourquoi il était là, sachant que la dernière fois que je l'avais vu, il était en tête de la course. Il m'a répondu que puisqu'il était arrivé premier, le prof lui avait demandé de vérifier si tout le monde suivait bien. J'avais extrêmement honte de ma condition physique à ce moment.
Jongin m'a aidé à me relever, et il a passé une main autour de ma taille. J'étais extrêmement gêné. Je suis nul, vraiment. Comme je n'avançais pas assez vite à son goût, Jongin m'a demandé de monter sur son dos. C'est bizarre, j'aurais presque cru que le ton qu'il a employé était doux. Lui qui semble si distant et froid, lui qui semble tout le temps être neutre. Je ne saurais dire s'il est du côté de Namjoon ou du mien. Ou peut être aucun des deux.....
Je lui ai demandé pourquoi il m'aidait. Il aurait pu simplement me laisser là, et appeler un prof. Il m'a répondu ceci ''parce que tu es comme moi. Tu es seul, abandonné de tous''.
20 octobre 2014
Je me hais ! Pourquoi je les ai laissé là ces stupides lettres ?
Cette journée fut la pire que j'ai passé depuis longtemps. Je vais vous expliquez : aujourd'hui nous avions des exercices de maths à faire. Namjoon ne les a pas fait bien sûr. Puisqu'il ne m'a pas trouvé à la pause de midi, il est allé se servir lui même dans mon casier. Alors qu'il fouillait il est tombé sur ces lettres que j'avais écrite l'année dernière. Des lettres d'amour pour un élève de première : Park Chanyeol. Mon premier amour. Ai-je besoin de préciser ''à sens unique'' ? Je n'ai jamais eu le courage de lui donner ces lettres lâche comme je suis. Namjoon les a vu. Namjoon les a lu. Comme si ça ne suffisait pas qu'il me brutalise, il fallait qu'il sâche que je suis gay. Je suis définitivement foutu. Namjoon s'est empressé de le dire à tout le monde. En moins de quelques heures, la phrase ''Kyungsoo est une tapette'' avait fait le tour de l'école. A mon passage, les gens se sont mis à chuchoter ou à glousser en me regardant. Les plus crétins d'entre eux me lancent des moqueries à la figure. Si je n'avais pas laissé ces lettres..... Bordel, ce que je peux être débile !
26 octobre 2014
C'est de pire en pire chaque jour. Pour avoir la paix, il faut que je me planque dans un coin, genre, les toilettes. C'est justement là que je me suis réfugié à la pause déjeuner. Je n'avais pas la force de faire face au autres à la cantine.
Lorsque j'ai rejoins le cours d'histoire-géo, Jongin était déjà là. C'est étonnant, sachant qu'il arrive toujours à la dernière minute. Je me suis assis à côté de lui. Maintenant que j'y pense, c'est l'un des seuls élèves de la classe qui ne s'est pas moqué de moi. Pas encore du moins. Il a soudainement posé un sandwich sur ma table. Je me suis tourné vers lui, attendant son explication. Sans même me regarder, il a dit ceci ''je t'ai pas vu au réfectoire ce midi''.
Je n'ai pas réagi mais mine de rien, j'étais touché. Après ça, Jongin n'a plus dit un mot de tout le cours. Et moi non plus d'ailleurs.
29 octobre 2014
Ça devient insupportable, vraiment. J'ai croisé Chanyeol dans les couloirs. Bien sûr, il a entendu parler des lettres. Dés qu'il m'a vu, il a détourné la tête. Ce n'était pas du mépris, simplement de la gêne. Chanyeol n'est pas comme tous ces crétins qui m'entourent. Il est gentil, souriant, compréhensif, drôle...... c'est toutes ces raisons qui ont fait que je suis tombé amoureux de lui. Je ne ressens plus rien aujourd'hui, c'est vrai, mais Chanyeol restera toujours important pour moi.
A la sortie des cours, Namjoon avait envie de se défouler un peu. Il m'a attrapé par le col et m'a traîné dans un coin. Je n'avais même pas eu la force de me défendre. Je n'en avais pas spécialement envie de toute manière. D'une certaine façon, c'est comme si j'avais l'impression que je méritais cette punition. Namjoon m'a frappé. Jongin était là. Il ne regardait pas le traitement que l'on me faisait subir, mais il était resté là à ne rien faire. Namjoon lui avait demandé de faire le guet mais Jongin était une fois de plus plongé dans ses pensées. Il s'en foutait de ce qu'il se passait. Il s'en foutait de Namjoon. Il s'en foutait de moi. Enfin je le pensais, jusqu'à ce qu'il dise ceci ''c'est bon Namjoon. Il a eu son compte. Fous lui la paix maintenant.'' Namjoon avait continué encore un petit peu, mais il avait fini par écouter Jongin.
4 novembre 2014
J'ai fait une rencontre étrange tout à l'heure. Je rentrais de mes cours du soir. J'avais envie de me balader, alors je suis passé par le parc. Là sur un banc, dans la nuit noire, j'ai aperçu une silhouette. Lorsque je suis passée rapidement devant elle j'ai entendu : ''Kyungsoo''. Je me suis figée sur place. ''Reste''. Je me suis tournée vers lui. Kim Jongin. Il avait quelque chose à la main. Un joint. Je ne savais pas qu'il faisait dans l'illégalité. Je me suis approché et je le lui ai arraché. Alors que je m'éloignais il m'a attrapé le poignet. ''Reste''. Je lui ai demandé pourquoi. Je lui ai demandé si c'était pour se défouler comme Namjoon le faisait. Les yeux dans le vague, il a sourit et m'a répondu qu'il avait simplement besoin d'une épaule pour se reposer un instant. J'étais perturbé. Je ne comprenais plus. Alors sans savoir pourquoi, je me suis assis à ses côtés. Jongin a posé sa tête sur mon épaule et a fermé les yeux.
Lorsqu'il les a rouverts je lui ai demandé pourquoi il consommait ses merdes. ''Ça m'aide à oublier.....''
5 novembre 2014
Aujourd'hui j'ai attendu toute la journée que Jongin me parle. De quoi ? Je ne sais pas trop. De la soirée d'hier, de lui, de sa vie, de ce qu'il aime et de ce qu'il déteste...... Jongin m'intrigue. Je ne m'explique pas pourquoi. Je crois qu'il est différent de toutes les autres personnes que je connais. Je crois qu'il est la personne la plus intéressante que j'ai rencontré depuis Namjoon. Je crois que j'aime beaucoup le mystère qui l'entoure. Ça me donne envie de creuser sous cette surface. Il a un fond, quelque chose.... il n'est pas comme les autres élèves de la classe : simplet, riant à tout et à n'importe quoi, insouciant. Je crois qu'on se ressemble un peu avec Jongin. J'ai envie de le voir et de lui parler. Maintenant.
6 novembre 2014
Aujourd'hui à la pause déjeuné, je ne sais pas pourquoi, je me suis assis à la table de Jongin. Je ne sais pas du tout ce qu'il s'est passé dans ma tête. J'ai vu Jongin et je me suis dirigé vers lui. Naturellement.
Lorsque je me suis installé en face de lui, il a relevé la tête. J'ai baissé la mienne immédiatement, rouge de honte.
''Ignore-les''
''Quoi ?'' ai-je répondu.
''Les moqueries, les remarques blessantes. C'est pas un drame d'être gay. Je le suis aussi, et c'est pas la mort''.
A ce moment là, je ne sais pas pourquoi mon cœur s'est emballé. Il s'est passé quelque chose de bizarre en moi. Une sorte de nœud dans le ventre, un sentiment de joie m'empêchant de prononcer le moindre mot, des miliers de pensées brouillant mon cerveau. Qu'est-ce qui se passe ? Jongin, arrête ça avant que je ne devienne dingue.
9 novembre 2014
Ces derniers temps je me pose beaucoup de questions. Jongin est bizarre. Est-il un bourreau ou un ami ? A la sortie des cours, il m'a demandé si je pouvais l'aider à améliorer ses notes. Ça m'a étonné, lui qui se fiche complètement de sa moyenne. Il m'a dit qu'il voulait à tout prix en finir avec le lycée. Qu'il ne passerait pas une année de plus dans cet établissement. D'après ce que j'ai compris, après le lycée il veut directement travailler. La fac, les études, très peu pour lui. Intérieurement, j'ai souris, et puis j'ai accepté. Sur le moment je ne me suis pas posé de question, mais maintenant je regrette un peu. Etant donné ses notes catastrophiques, je vais devoir passer beaucoup de temps avec lui pour qu'il s'améliore. C'est pas plus mal. Ça me donnera l'occasion de voir qui il est. Qui il est vraiment je veux dire.
10 novembre 2014
Aujourd'hui, Jongin est venu à la maison. Bizarrement, j'étais stressé. D'habitude le regard des autres je m'en fiche mais avec Jongin c'est différent. Savoir ce qu'il pense est important pour moi. Je veux comprendre sa manière de voir les choses. Quand il regarde au loin, à quoi pense t-il ? J'ai fais attention à ce que la maison soit bien rangé, ma chambre surtout. Après tout c'est là qu'on a révisé. Je l'ai aidé à faire ses exercices. Contre toute attente, Jongin s'est montré concentré et à l'écoute. Pas une seule fois je l'ai surpris à être perdu dans ses pensées. Ça m'a fait plaisir. Pas une seule fois il n'a décroché de ce que je lui disais. Jongin comprend vite. Il assimile rapidement. Ça m'étonne qu'il n'est pas de meilleures notes. Si il le voulait, il serait sûrement un des meilleurs élèves de la classe. Il est étonnant. Et perturbant aussi. Quand il me regardait pendant mes explications j'avais l'impression qu'il me transperçait de part en part, comme si il possédait la faculté de pouvoir lire à l'intérieur des gens. Les battements de mon cœur se sont accélérés. Au fond, j'avais peur qu'il ne puisse découvrir l'effet qu'il a sur moi.
19 novembre 2014
J'ai attendu toute la journée la fin des cours. J'étais impatient parce qu'après j'avais rendez-vous avec Jongin à la bibliothèque. On a travaillé le français. La prof nous a donné une scène de Tristan et Yseult a étudié. Quelle ironie. Jongin a été attentif, encore une fois. Et contrairement à la dernière fois, il m'a posé des questions. J'ai été étonné d'entendre sa voix suave et profonde. Il n'a pas fait semblant, il était vraiment intéressé par ce que je lui racontais. C'est la première fois qu'une personne de mon âge s'intèresse à ce que je dis. Comme quoi, je ne suis peut-être pas si ennuyant que ça finalement. Ou alors Jongin est vraiment trop gentil. Non mais sérieusement : Jongin est gentil. Il n'y a pas une once de violence et de méchanceté en lui. Enfin c'est ce que je crois. Au contraire il me donne l'impression d'être une personne douce, et à l'écoute. Il a l'air mature aussi. Plus que nos camarades de classe en tout cas. On dirait qu'il a déjà conscience de la dure réalité de la vie. Des fois j'envie les autres lycéens qui passent leur temps à s'amuser et à rigoler sans se soucier du lendemain. Moi je n'arrive pas à penser comme ça. Et j'ai l'impression que c'est la même chose pour Jongin.
25 novembre 2014
Je me rends compte que cela fait un moment que je donne des cours à Jongin. Le temps passe vite, les saisons changent. Les journées se rafraîchissent de plus en plus. L'hiver est proche. Malgré tout le temps passé à ses côtés, je ne connais toujours pas le vrai Jongin. Lorsque je suis avec lui, nous parlons seulement des cours, et à part quelques phrases au sens flous lançées par-ci, par-là, je ne connais pas grand chose de lui. Je n'ose pas aborder le sujet. Comment pourrais-je lui demander ça ? Qui es-tu Jongin ? Parle moi de toi ? Je n'oserai jamais.
6 décembre 2014
J'ai l'impression d'être un peu plus heureux en ce moment, même si pour moi le sens du mot bonheur est toujours flou. Tout le monde semble avoir oublié que j'étais gay au lycée. Les remarques blessantes se font plus rares. Je suppose que tous ces crétins ont trouvé quelqu'un d'autre sur qui se défouler. Namjoon ne m'a pas brutalisé depuis un moment. Je crois que c'est à cause de Jongin. Il a remarqué notre rapprochement. Enfin si on peut appeler ça ainsi. Il nous regarde de travers sans rien dire. Il doit sûrement se demander comment Jongin fait pour me supporter. Je me le demande aussi d'ailleurs. Depuis le temps, il ne s'est pas lassé ? Ou alors peut être qu'il reste avec moi simplement par intérêt. Il me supporte car il doit à tout prix améliorer ses notes. Possible. Peut-être. Non. Ça ne lui ressemble pas. Jongin n'est pas du genre à se forcer. Je pense que s'il me détestait il se serait éloigné de moi depuis longtemps. En tout cas, moi j'apprécie vraiment de lui donner des cours. C'est devenu une sorte de rituel pour moi. Quelque chose de récurrent dans ma vie. Quelque chose que je ne veux pas changer. Pourtant arrivera un moment où Jongin n'aura plus besoin de moi. Je ne veux pas y penser. Pas encore.
12 décembre 2014
Aujourd'hui on nous a donné la photo de classe. Comme chaque année. Je déteste la faire pour deux raisons. La première c'est que je n'ai aucun lien particulier avec les personnes présentes dessus alors je ne vois pas l'intérêt de poser avec elles. La deuxième raison c'est que je déteste lorsque le photographe nous demande de sourire. Et sur chaque photo de classe depuis petit, j'ai souris. Pourtant je n'en avais aucune envie. Mon sourire a été figé dans le temps mais il est faux et ne reflète pas la réalité. Dans vingt ans, lorsque je sortirai ses vieilles photos de mon grenier, je me verrai souriant, aux côtés de mes camarades, et j'esserai de me rappeler cette époque soit disant heureuse. Mais ce n'est pas le cas. Je n'aurais pas été heureux durant mes années scolaires. Je n'aurais pas été heureux sur les photos. Enfin, sauf sur celle de cette année. Le photographe a mis Jongin à côté de moi, et pour la première fois de ma vie, j'ai eu réellement envie de sourire sur une photo de classe.
13 décembre 2014
Ce matin, avant de partir en cours j'ai fait quelque chose dont je ne suis pas très fier. J'ai scanné la photo de classe sur mon ordinateur, je l'ai rogné pour qu'il ne reste plus que Jongin et moi dessus, je l'ai agrandis, et puis je l'ai imprimé. Je l'ai accroché au dessus de mon bureau. Je crois que c'est l'endroit de la maison où je passe le plus de temps alors désormais, chaque fois que je léverai la tête, Jongin sera là.
11 janvier 2015
C'est la rentrée et aujourd'hui j'ai commencé la journée par un cours de maths. Jongin est arrivé quelques minutes après moi. Il s'est assis à mes côtés et m'a demandé ce qu'il pouvait faire pour moi. Je n'ai pas compris sur le moment. Après les cours, alors que je sortais de l'établissement Jongin m'a attrapé le bras. Je me suis retourné et je l'ai fixé, surpris, et en même temps impatient. Je crois qu'il aurait pu me demander n'importe quoi, j'aurais dit oui. Jongin m'a reposé sa question. Il m'a demandé ce qu'il pouvait faire pour moi en échange des cours particuliers. Je n'ai jamais pensé à lui demandé quelque chose en échange. J'ai toujours donné mes cours gratuitement. Il me l'a pas dit clairement, mais je crois que Jongin s'en veut de profiter comme ça de moi. Il y a bien une chose que je voulais lui demander en échange. Une seule chose. Je ne sais pas pourquoi, c'est peut être parce qu'il m'a tendu une perche mais aujourd'hui j'ai eu le courage de le lui dire.
''Jongin, montre moi qui tu es.''
Jongin m'a regardé les yeux écarquillés. Je me suis sentis ridicule sur le moment. Et puis après, il m'a demandé si ça m'intéressait vraiment de savoir. Je crois qu'il est comme moi. Je crois qu'il se pense inintéressant. Pourtant pour moi, il est la personne la plus intriguante qui soit. Je lui ai répondu que oui, ça m'intéressait beaucoup, alors il m'a demandé de le suivre.
Il m'a emmené dans les rues agitées de Seoul. Ça grouillait de monde. J'avais peur de perdre Jongin des yeux. Il s'est arrêté devant un bâtiment aux vitres teintées. Il m'a entraîné à l'intérieur. La curiosité me rongeait mais je savais que je saurais tout en temps voulut. Je ne voulais pas paraître trop intrusif ou trop impatient alors j'ai attendu. J'ai vite compris que l'endroit où il m'avait emmené était une école de danse. Jongin m'a conduit dans une salle vide. Tout un pan du mur était recouvert de miroirs. Jongin m'a dit que je pouvais m'asseoir où je le voulais, alors je me suis installé sur un banc au fond et je l'ai regardé. Il s'est placé au centre de la salle et il a fermé les yeux. La musique a démarré. C'était un morceau de piano. Chaque note exprimait la tristesse, la mélancolie et le désespoir. C'était magnifique. Jongin a commencé à danser. Je n'ai même pas les mots pour décrire ce que j'ai vu, ou plutôt ce que j'ai ressenti, car à ce niveau là ce n'est plus quelque chose que l'on voit, c'est quelque chose que l'on doit ressentir pour comprendre. Il se mouvait avec grace au ryhtme du son. Il semblait ne faire qu'un avec la musique. Je ne sais pas comment le dire. Il semblait habité, transporté et surtout, lui-même. Je ne l'avais jamais vu aussi apaisé, et à sa place. Jongin est né pour danser. Les larmes me sont montées aux yeux. J'étais touché, ému. Jongin a la faculté d'exprimer des émotions avec son corps, et plus que tout : de toucher les gens. J'ai compris à ce moment là que si Jongin ne s'exprime pas avec des mots c'est parce qu'il a du mal à le faire, et que son véritable moyen d'expression, c'est la danse. Chacun des ses pas montre ce qu'il ressent au fond de lui. Son enchaînement était magnifique mais la véritable raison pour laquelle j'ai pleuré, c'est parce que c'était infiniment triste. La tristesse et la douleur exprimée était si forte et si pure que ça en devenait insoutenable. J'ai compris à ce moment là que Jongin renfermait une souffrance incroyable en lui.
12 janvier 2015
Jongin n'est pas venu en cours aujourd'hui. Ça m'a étonné. Il n'avait pas séché les cours depuis longtemps. Je me demande si c'est du à ce qu'il s'est passé hier. Moi, simple spectateur, j'ai été submergé par l'émotion provoquée par la danse de Jongin alors quand est-il de celui qui l'a vécu ? J'ai eu du mal à m'en remettre, si bien que le sommeil a tardé à venir. Je n'ai pas arrêté de me poser des questions sur la cause de la souffrance de Jongin. J'ai eu beau essayé de décrypter chacun de ses gestes, chacune de ses paroles, rien ne m'est venu en tête. Maintenant que j'y pense, je ne suis jamais allé chez lui. Je ne connais pas sa famille, je ne sais même pas si il a des frères et sœurs.
24 janvier 2015
C'est le week end. Il me manque.
25 janvier 2015
Nous sommes dimanche et je crois que finalement, mon week end n'a pas été si morose que ça ! Jongin m'a appelé ce matin. Il ne m'avait jamais appelé auparavant. Il m'a demandé si il pouvait passé chez moi pour rattraper les cours qu'il avait loupé. J'ai accepté avec joie bien sûr. Mes parents étaient là. Ils étaient contents de rencontrer Jongin. Je n'ai pas beaucoup d'amis après tout. A ce moment, je me suis demandé si je pouvais considérer Jongin comme un ami. Je ne crois pas. Les amis passent leur temps à rire et à délirer ensemble, ils se confient les uns aux autres et se réconfortent lorsqu'ils sont tristes. Je ne partage pas ça avec Jongin. Je n'arrive pas à mettre de mots sur notre relation. Si tant soit peu qu'on entretient effectivement une relation tous les deux. Néanmoins, je veux croire que Jongin et moi avons un lien particulier. On se ressemble.
Lorsque Jongin est entrée dans ma chambre je lui ai dit que mes cours se trouvaient sur mon bureau. Mauvaise idée. Il a vu la photo de nous deux sur le mur. Mes joues ont immédiatement virées au rouge. J'étais mort de honte. Contre toute attente, Jongin a souri. Un vrai sourire, et il m'était adressé. Il ne m'avait jamais regardé comme ça. Je ne savais pas s'il était amusé ou alors si il se moquait de moi mais je m'en fichais. Quand il sourit, Jongin est encore plus beau que d'habitude. Avant qu'il me demande ce que cette photo faisait là, je lui ai dit ceci : ''tu es la seule personne que j'apprécie vraiement dans cette classe. Je ne voyais pas l'intérêt de conserver le reste de la photo.''
Jongin s'est approché de moi. Il a passé ses bras autour de ma taille et a posé sa tête sur mon épaule.
''Merci Kyungsoo. Je t'apprécie beaucoup aussi''. Ces mots ont fait accéléré les battements de mon corps. J'avais l'impression de voler.
''Cette photo est de mauvaise qualité. A l'avenir, prenons des photos ensemble, d'accord ?
J'ai acquescié silencieusement. J'avais du mal à respirer. J'avais la drôle d'impression de perdre complètement pieds. Jongin s'est éloigné de moi. Immédiatement une sensation de vide s'est emparé de tout mon être. J'avais envie de me coller contre lui, et de le serrer fort contre moi. Jongin m'a remercié pour les cours et il est rentré chez lui pendant que moi je suis resté pétrifié au milieu de ma chambre pendant plusieurs minutes.
26 janvier 2015
Ce matin lorsque je suis arrivé en cours, Jongin était déjà là. Il m'a souri. Il m'a réellement souri. Je me suis assis à côté de lui, les yeux ouverts au maximum. Jongin m'a eu l'air un peu différent aujourd'hui. Plus heureux, plus souriant. Et étant donné ce qu'il s'est passé hier soir, je veux croire que c'est à cause de moi. Cela signifie t-il que je ne suis pas le seul à ressentir ça ? Ça quoi au fait ? Je n'arrive pas à mettre des mots sur ce qui se passe en moi. Sur ce qui se passe entre nous.
Après les cours je n'avais pas envie de quitter Jongin. Je voulais rester avec lui alors je lui ai demandé s'il comptait aller à l'école de danse ce soir. Il m'a dit qu'il s'y rendait tous les jours. Timidement, je lui ai demandé si je pouvais l'accompagner. Il a paru surpris mais il a accepté en souriant. Je l'ai regardé danser pendant deux heures entières. Deux heures hors du temps et de l'espace. Jongin est incroyable. Jongin me bouleverse. Il me touche, m'intrigue et me chamboule le cœur.
10 février 2015
Jongin n'est pas venu en cours. Je me suis senti vraiment mal et cela pour une seule et unique raison : ma seule motivation quand je me suis levé ce matin, c'était lui. En vérité, ce n'est pas seulement ce matin. Ce sont tous les autres jours depuis que je le connais. Chaque jour où il n'est pas là me semble inutile, gâché. Je ne veux plus vivre une seule journée sans l'avoir à mes côtés. Je pense constamment à lui. Là tout de suite, il me manque. Encore. Je l'aime. Je l'aime comme je n'ai jamais aimé. Je pensais connaître le sentiment amoureux avec Chanyeol mais je me rends compte que c'est complètement différent avec Jongin. C'est plus profond et plus intense. Est-ce cela que l'on appelle l'amour véritable ?
11 février 2015
Hier je me suis inquiété toute la journée. J'avais envie de l'appeler, mais je n'ai pas osé. Alors imaginez mon soulagement lorsqu'il a sonné à ma porte à l'heure du dîner hier soir. Soulagement qui n'a duré qu'une minute. Jongin était blessé. Il avait l'arcade en sang et de multiples bleus sur le corps. Il m'a dit qu'il n'avait nulle part où aller, qu'il n'avait pensé qu'à moi. Je l'ai fait entrer chez moi et je l'ai rapidement emmené dans ma chambre avant que mes parents ne puissent l'aperçevoir dans cet état. Je n'ai pas cherché à comprendre. Mon cœur battait la chamade. Ça m'a fait mal de voir la personne que j'aime être blessée. C'est comme si d'une manière je partagais sa souffrance. Je me suis précipité à la salle de bain où je suis allé chercher la trousse de secours. Mes gestes étaient désordonnés, tremblants, paniqués. Je suis revenu vers Jongin en courant. Je me suis assis à ses côtés sur le lit et j'ai nettoyé sa plaie à la tête. J'entendais ses gémissements de douleurs, je voyais son corps se contracter. Les larmes me sont montées aux yeux. Jongin l'a remarqué alors d'un coup il s'est calmé. Je ne sais pas si il s'est efforçé de dissimuler sa douleur pour me rassurer, ou si effectivement il se sentait un peu mieux. Quoi qu'il en soit il a posé ses mains sur mes joues et a essuyé mes larmes avec ses pouces. Il était surpris et m'a demandé pourquoi je pleurais. Je lui ai dis que ce n'était rien, que j'étais juste inquiet. Cette déclaration a été suivi d'un blanc de quelques minutes. Après que j'ai fini de la soigner, Jongin m'a avoué que personne ne s'était jamais inquiété de son sort. Ça m'a semblé impossible. Comment peut-on ne pas se soucier d'un garçon aussi incroyable que lui ? Il m'a demandé s'il pouvait resté dormir chez moi. Je ne comptais pas le laisser repartir de toute manière. Ensuite je suis descendu au salon pour manger et j'ai discrètement ramené des restes à Jongin. Il n'a rien voulu avaler.Ensuite est arrivée l'heure de dormir. Etant donné qu'il n'y a qu'un lit dans ma chambre, je voulais le laisser à Jongin et dormir par terre mais il a refusé. Il ne voulait pas qu'on échange nos places, non, il préférait qu'on dorme ensemble. Il m'a dit qu'il avait peur que les cauchemars ne reviennent. C'est la première fois que je le vois aussi fragile. Je crois que je commence à perçevoir le vrai Jongin.
L'air confiant et charismatique n'est qu'un masque. Il n'est pas solitaire, il est seul. Il a un cruel manque d'affection et d'attention. Il n'a pas vraiment confiance en lui. Ce soir là, je me suis promis de tout faire pour combler tous ces manques qu'il a en lui. C'est peut être cruel a dire mais je crois qu'après cette soirée, je l'aime encore plus qu'avant. Je jure de le protéger et de prendre soin de lui.
Je me suis couché à ses côtés. Il était dos à moi. C'est dommage, j'aurais voulu voir son visage endormi. Lorsque j'ai enfin réussi à trouver le sommeil, ses sanglots m'ont réveillé. J'ai ouvert les yeux pour voir ses épaules secouées de tremblements. Ça m'a brisé le cœur. Je ne savais pas quoi dire pour le réconforter. Il n'y avait rien à dire de toute manière. Si Jongin ne m'a pas parlé de ses problèmes c'est qu'il ne veut pas se confier. Pas encore du moins. Je ne veux pas forcer les choses. La seule manière que j'ai trouvé pour le réconforter c'est la châleur humaine. Alors doucement je me suis collé à son dos et j'ai passé mon bras autour de sa taille. Mes cheveux bruns se sont mêlés aux siens, et je pouvais le voir frissonner lorsque mon souffle est allé chatouiller sa nuque. Petit à petit j'ai réussi à le calmer et nous avons enfin pu dormir, blottis l'un contre l'autre.
12 février 2015
Ce matin nous avons été réveillé par le portable de Jongin. Il a sonné au moins cinq ou six fois avant qu'il ne décroche. D'après ce que j'ai compris, c'était un certain Sehun qui s'inquiètait pour lui. Un ami. J'ai tiqué à ce mot là. Je crois que je suis simplement un peu jaloux. D'autant plus que ce Sehun semble connaître Jongin beaucoup mieux que moi. Il sait ce qui se passe, j'en suis certain.
28 février 2015
Ce soir je suis de nouveau allé voir Jongin danser. Enfin, au début c'était surtout pour l'aider à faire ses devoirs. Ouais.......la bonne excuse. Jongin ne m'a pas reparlé de la nuit où je l'ai recueilli chez moi, blessé. Après qu'il est fini de danser, il s'est assis près de moi et a prit ma main dans la sienne avant de poser sa tête sur mon épaule. Je crois que c'était sa manière de me remercier de ne pas avoir été insistant.
Je ne sais pas ce qui m'a pris mais je lui ai caressé les cheveux. Il a fermé les yeux et ça m'a incité à continuer. Je crois que Jongin m'aime bien. J'espère en tout cas.
5 mars 2015
J'ai un mauvais préssentiment. A ce niveau là, je dirai même que j'ai peur. Jongin n'est pas venu en cours aujourd'hui et après l'avoir vu débouler chez moi en sang je ne peux que m'inquiéter. Et si les personnes qui l'avaient frappé avait recommencé ? Et s'ils avaient fait pire cette fois-ci ? Rien que d'imaginer cela, les battements de mon cœur s'accélèrent.
12 mars 2015
Cela fait une semaine qu'il n'est pas venu. Une semaine. J'ai envie d'alerter la police, mais je n'ai aucune preuve, aucune certitude que Jongin soit vraiment en danger. De plus, je ne veux pas le mettre en mauvaise posture. Si ça se trouve, il a simplement une mauvaise grippe. J'essaye de m'en convaincre, mais j'ai toujours cette boule dans mon ventre qui ne veut pas partir et qui ne me laissera pas tranquille temps que je ne verrais pas Jongin là devant moi, et en bonne santé. J'ai inondé son portable de sms et de messages vocaux. Je dirais même de messages amoureux. J'en ai honte mais l'inquiètude a pris le dessus sur tout le reste en moi. Je ne pense plus qu'à lui. Jongin. Jongin. Jongin. A chaque minute, chaque seconde. Ça devient limite une obsession. Jongin n'a répondu à aucun de mes appels ni à aucun de mes messages. Mais demain je le verrais. J'espère en tout cas. Notre professeur principal m'a donné les cours que Jongin a loupé pour qu'il puisse rattraper son retard. Il m'a ensuite donné son adresse. J'irai les apporter à Jongin demain.
13 mars 2015
A l'heure où j'écris ces mots je suis chez moi. J'ai peur. Je pleurs. J'angoisse. Mais aussi, je suis heureux et amoureux. Un tas de sentiments et d'émotions se bousculent en moi. Je ne sais même pas si c'est agréable ou pas. Je suis incapable de mettre un mot précis sur mon état. Je suis juste dégouté, haineux, joyeux, boulversé, horrifié, euphorique. Je ne sais pas si c'est normal tout ce que je ressens. Mais au fond je m'en fiche. Ce n'est pas important. La seule chose qui est importante là tout de suite c'est Jongin. Jongin, et ce que je peux faire pour lui. Il faut que je fasse quelque chose.
Je vais vous expliquez ce qu'il s'est passé : comme prévu, je suis allé chez Jongin aujourd'hui pour lui apporter les cours qu'il a manqué. Losque je suis arrivé devant sa maison j'ai été surpris. Elle détonnait complètement avec le reste du quartier. Elle était en mauvais état. Toute la peinture était à refaire et sûrement une partie de la toiture aussi. Le jardin était plein de mauvaise herbes et la sonette ne marchait même pas. J'ai remarqué que le petit portillon était ouvert alors je suis entré. Ça ne se fait pas, je sais mais personne ne m'a répondu losque j'ai appelé, et de toute manière je ne comptais pas repartir sans avoir vu Jongin. En arrivant devant la porte j'ai entendu des cris à vous faire froid le dos. J'avais sûrement déjà compris ce qu'il se passait mais je voulais en être sûr. Mécaniquement, j'ai tourné la poignée et je suis entrée le plus silencieusement possible. Le hall d'entrée donnait directement sur les escaliers qui menaient à l'étage au dessus. A ma gauche il y avait la cuisine, et à ma droite, le salon. Je me suis caché dans les escaliers et j'ai observé le salon. J'entendais toujours ces horribles cris. La femme qui hurlait à s'en briser les cordes vocales, et l'homme qui déblatérait des insultes à la chaîne. Et plus insupportable encore, il y avait ces bruits de coups. Il la frappait. L'homme frappait la femme. Le père de Jongin frappait la mère de Jongin. Les larmes me sont montées aux yeux. J'avais l'impression que ma poitrine se comprimait. Les sanglots restaient bloqués dans ma gorge. A chaque coup, j'avais l'impression que c'était moi que l'on frappait. J'ai détourné la tête pour échapper à ce spectable horrifique. C'est à ce moment là que mon regard a croisé celui de Jongin. Il avait un bleu sur sa joue droite, et un pansement sur le front. Mais le plus terrible dans cette vue c'était ses yeux. Ses yeux qui me regardaient, me suppliaient, m'accusaient. Je pouvais deviner sans mal qu'il m'en voulait d'être venu. Il est descendu en trombes des escaliers, ouvrant la porte d'entrée à la volée. Je l'ai suivi, mais il allait trop vite pour moi. Encore une fois, je maudissais ma faible corpulence, mon corps tout fin, et maigre. Même si c'était dur j'ai continué de courir. J'avais l'impression que si je m'arrêtais, je perdrais Jongin à tout jamais. Je réfléchissais à toute vitesse, des milliers de pensées venant encombrer mon esprit à chaque seconde. Mais dans chacune d'entres elles il y avait une idée commune : le seul endroit où Jongin se sent bien et en sécurité, le seul endroit qui peut le réconforter, c'est l'école de danse. Je me suis précipité jusqu'à l'établissement aux vitres teintées et c'est le souffle court que j'ai pénétré dans la salle de danse. Celle de Jongin. A mon arrivée, Jongin qui était recroquevillé sur lui-même a directement relevé la tête vers moi. A voir son regard, il était sûrement étonné que je n'ai pas renoncé à le voir. Que je n'ai fuis comme le lâche que je suis. Que j'ai toujours le désir d'être avec lui. Ses yeux brouillés de larmes me brisaient le cœur. D'un seul regard, j'ai compris qu'il me demandait de ne pas le juger, de ne pas lui en vouloir. Quel idiot. Jongin, t'en vouloir de quoi ? D'être né dans un milieu aussi cruel et sombre ? D'être entré dans ma vie ? Je me suis assis devant lui en tailleur. Je voulais le toucher et le serrer contre moi de tout mon cœur mais j'avais trop peur qu'il me rejette. Ça m'aurait brisé le cœur. A cet instant je ne savais pas quoi faire. Qu'est-ce que j'aurais pu dire ? Que c'était horrible ? Que j'étais désolé ? Que son père était un enfoiré de première ? Il n'y avait rien à dire. Rien à dire qu'il ne sache déjà. Nous sommes restés un moment dans le silence. J'essayais de trouver les bons mots. Ceux qui le réconforteraient et l'apaiseraient. Ceux qui lui feraient comprendre que j'étais là avec lui, et que je ne comptais pas le lâcher de sitôt. Je voulais éviter les banales ''si il y a quoi que ce soit que je puisse faire'' et autres phrases préconçues. Je sais que les gens qui disent ça n'en pensent pas un mot. C'est simplement une manière de se donner bonne conscience. Les gens sont tellement égoïstes et faux. Jongin n'est pas comme ça lui. Il a une autre vision du monde, parce qu'il sait la peur, le dégout, le désintéressement des autres. Il connaît tout ça, parce qu'il le subit chaque jour sûrement depuis des années. Maintenant que le voile s'est levé, je comprends à présent Jongin. Je sais pourquoi il est sans cesse dans ses pensées, le regard au loin. Je sais pourquoi il ne se mêle jamais aux autres. Personne n'a jamais rien vu de sa souffrance, personne ne sait, parce que personne ne cherche jamais à savoir. Et moi, je ne sais toujours pas pourquoi il m'a laissé entrer dans sa vie. ''On se ressemble'' qu'il m'a dit il y a quelques semaines. Un petit peu, c'est vrai. On sait tous les deux que les apparences sont parfois trompeuses, on sait tous les deux que ça ne sert à rien d'être naif et insouciant, car la réalité de la vie est tout autre. Mais maintenant, je me sens honteux de m'être plains si souvent de la vie que je mène. Parce que comparé à Jongin, je vis comme un prince. Je me promets, ici et maintenant de toujours être optimiste et travailler dur pour construire mon bonheur. Parce que si je dois attendre après les autres il ne viendra jamais. Et si c'est possible, j'aimerai construire mon bonheur avec Jongin.
Jongin a ouvert la bouche comme pour dire quelque chose. Je ne m'étais pas rendu compte, que lui aussi cherchait les bons mots. Il fuyait mon regard. Les mots eurent du mal à sortir mais il parvint quand même à les prononcer :
''Je suis le fils d'un criminel''.
Je l'ai regardé, étonné.
''Non. Tu es Kim Jongin. Tu es celui que j'aime''
Il a relevé les yeux vers moi. Il se demandait sans doute s'il avait bien entendu. S'il n'était pas devenu fou. A présent, j'étais sûr de moi. Je n'avais plus peur de dévoiler ce que je ressens parce que j'ai pris la décision de vivre pleinement. Je voulais prouver à Jongin que j'étais sincère et que je l'aimais vraiment alors je me suis penché vers lui, et je l'ai embrassé chastement. Jongin ne m'a pas repoussé, et je n'avais jamais été aussi heureux. Jongin s'est blotti contre moi et nous avons passé un long moment à pleurer ensemble. On avait pas besoin de mot. On avait besoin l'un de l'autre. Moi parce que mon bonheur dépendait de lui, lui parce qu'à cet instant j'étais sa seule bouée de sauvetage.
14 mars 2015
Jongin est retourné chez lui. J'ai tout fais pour l'en empêcher mais il ne m'a pas écouté. Pire, il m'a fait promettre de ne rien dire à la police à propos de son père. Et j'ai accepté. Je suis vraiment le dernier des crétins. Mais en même temps je n'ai pas eu le choix. La mère de Jongin est amoureuse de son mari et elle est sans emploi. De plus, les yeux larmoyants de Jongin ont fini de me convaincre. Pourtant je ne peux pas le laisser dans cet enfer. Je dois le sauver. J'ai beau y réfléchir encore et encore, il faut absolument que j'en parle à quelqu'un. Et étant donné que j'ai promis de ne pas en parler aux autorités compétentes, j'ai pris la décision d'avertir mes parents. C'est les mieux placés pour m'aider. Et surtout pour aider Jongin et sa mère.
15 mars 2015
Hier soir, j'en ai parlé à mes parents. Ils étaient choqués et horrifiés. Ma mère avait les larmes aux yeux. Lorsque j'ai fini mon récit, il y a eu un lourd silence, et puis ma mère m'a pris dans ses bras. Elle m'a dit qu'elle était fier de moi et que j'ai été très courageux. Je ne trouve pas. Je n'ai rien fais à part trahir la promesse que j'ai faite à Jongin. Quoi qu'il en soit, mes parents ont appelé la police. Les autorités ont débarqué chez Jongin en pleine nuit. Sa mère a reconnu que son mari la battait, et qu'il s'en est même pris plusieurs fois à son fils. Il a été embarqué par la police, et Jongin et sa mère ont été conduit à l'hôpital. J'ai peur que Jongin m'en veuille. Pourtant j'ai bien l'impression d'avoir accompli quelque chose de bien.... Malgré tout je n'ai pas la conscience tranquille. Et si Jongin ne voulait plus jamais me voir ?
22 mars 2015
Je n'ai pas eu de nouvelles de Jongin depuis cette fameuse nuit. Mon cœur se brise un peu plus chaque jour. J'ai peur de le perdre. C'est incroyable comme il me manque. Plus que tout, j'ai envie de savoir comment il va, j'ai envie de le serrer fort contre mon cœur pour le rassurer. Je veux lui dire que tout ira bien, qu'il n'a plus rien à craindre. Je veux lui faire comprendre que je serai toujours là pour lui, même s'il ne veut plus de moi. Je t'aime Jongin, si tu savais à quel point.
23 mars 2015
La douleur était trop grande alors aujourd'hui, j'ai décidé de prendre mon courage à deux mains et de me rendre à l'hôpital. Lorsque j'ai demandé à l'accueil si je pouvais voir Jongin, la secrétaire m'a demandé si je faisais parti de la famille. J'ai répondu que ce n'était pas le cas. Elle m'a dit que seule la famille était autorisée à le voir. Dépité, je m'apprêtais à partir lorsque la secrétaire m'a rappelé. Elle m'a demandé si je connaissais un certain Do Kyungsoo. Jongin aurait demandé à ce que l'on me laisse le voir, si je venais à l'hôpital. A ce moment, mon cœur a bondit dans ma poitrine. Jongin voulait me voir, il voulait vraiment me voir. Une fois que la secrétaire m'ai donné le numéro de sa chambre j'ai traversé les couloirs à vive allure. J'ai accroché plusieurs personnes mais je m'en fichais. Jongin. Il n'y avait plus que lui qui comptait. Je n'ai même pas toqué. Je suis entré brusquement et me suis stoppé net lorsque je l'ai vu assis sur ce lit d'hôpital. Il a tourné son visage vers moi, les yeux écarquillés de stupeur. Il y avait tout dans son regard. De la surprise, de la tristesse, du soulagement, de la joie et quelque chose d'autre qui m'a donné les larmes aux yeux : de l'amour. Et je sais que Jongin pouvait lire la même chose dans mes yeux. A cet instant, je ne réfléchissais plus. J'ai couru jusqu'à lui. Il m'a accueilli les bras grands ouverts et m'a serré contre lui plus fort que jamais. Je pouvais l'entendre sangloter dans mon cou. Et puis il y a eu ces quelques mots qui ont fini de m'achever : ''merci, je t'aime''.
5 avril 2015
Aujourd'hui Jongin m'a dit que la protection de l'enfance comptait le placer dans une famille d'accueil sa mère étant jugé trop fragile psycologiquement pour s'occuper de lui. J'ai refusé. Je refuse que l'on éloigne Jongin de moi, et lui ne souhaite pas vivre avec des inconnus. Alors j'ai parlé à mes parents. Je sais que je peux leur faire confiance. J'ai réussi à les convaincre d'accueillir Jongin à la maison, et pour cela j'ai du leurs expliquer combien Jongin compte pour moi. Combien je l'aime. Rien que d'y repenser je rougis. Honnêtement je n'ai jamais été aussi gêné de ma vie. C'était la première fois que je parlais à mes parents de mes sentiments envers les garçons. Envers Jongin. Mes parents l'ont bien pris. Ça ne m'a pas étonné. Ils sont géniaux. La protection de l'enfance doit passer faire un contrôle chez nous en plus d'enquêter sur la situation de mes parents. C'est normal, ils doivent vérifier que nous sommes bien aptes à prendre soin de Jongin.
14 avril 2015
Ça y est, Jongin a officiellement emménagé chez moi. Cette cohabitation me rend nerveux et heureux à la fois. Mes parents lui ont installé un lit dans ma chambre. Ça ne me dérange pas de partager mon espace avec lui. Bien au contraire. Mes parents sont adorables avec Jongin. Ils savent qu'il est fragile et qu'il faudra du temps avant qu'il ne s'adapte complètement à la société, et à sa nouvelle vie. Et Jongin.... Jongin est adorable. Poli, bien élévé, serviable. Je succombe peu à peu davantage. Et le pire c'est que je ne suis même pas discret. Lorsque je l'admire du coin de l'œil et que Jongin le remarque il se met à rougir de façon si adorable que je crois mourir. A chaque fois, je ne peux m'empêcher de sourire niaisement. Je suis tellement heureux de l'avoir prêt de moi.
6 mai 2015
L'année avance à grands pas. J'ai recommencé à donner des cours à Jongin. Il fait de grand progrès jour après jour. Ça ne m'étonne pas, Jongin est un garçon intelligent. Avec tous les évènements récents j'avais arrêté d'y penser, mais le bac se rapproche de plus en plus.
Notre couple se porte pour le mieux, bien que nous ayons tous les deux du mal à montrer des gestes d'affection devant mes parents. Il faut dire que c'est tout nouveau pour nous. Alors, discrètement, au détour d'un couloir, à l'abris des regards nous nous volons mutuellement des baisers. Timides d'abord, au fil des jours nous prenons de plus en plus confiance, nous avons moins d'hésitations.
15 juin 2015
La mère de Jongin a quitté l'hôpital. On lui a accordé un logement social mais elle n'a toujours pas l'autorisation de reprendre la garde de son fils. Ce n'est pas grave. Jongin sera bientôt majeur et à ce moment là il pourra partir vivre avec elle. Jongin a insisté pour que je vienne voir sa mère avec lui dans son nouvel appartement. Je ne voulais pas y aller c'est vrai. Après tout, c'est à cause de moi que sa famille a été brisé. J'avais peur de sa réaction. Peur qu'elle me rejette devant Jongin. Peur qu'elle m'interdise de le fréquenter.
Contre toute attente ça s'est merveilleusement bien passé. La mère de Jongin est une femme très belle, douce, et fragile c'est vrai. Je comprends la décision de la protection de l'enfance. La mère de Jongin a pleuré en me voyant. Je ne savais pas comment réagir. Elle a pris mon visage entre ses mains et m'a caressé doucement les joues. Elle m'a remercié, elle m'a dit que grâce à moi elle a trouvé le courage de porter plainte contre son mari, elle a trouvé la force de se détacher de son bourreau. Ensuite elle m'a remercié d'aimer Jongin et m'a fait promettre de toujours prendre soin de lui. Jongin était gêné. Il était vraiment adorable.
27 juin 2015
Aujourd'hui, il s'est passé quelque chose d'assez incroyable. Namjoon est venu me parler. Parler, pas frapper. Oui, ça m'a étonné moi aussi. Il m'a dit qu'il avait entendu parler de ce qu'il s'était passé avec la famille de Jongin. Apparemment, les professeurs n'arrêtent pas d'en parler entre eux. Les nouvelles vont vite. Namjoon a appris que c'est moi qui est dénoncé le père de Jongin.
''T'as des couilles en fait''. Classe.
Je n'ai pas su quoi dire. Un silence gênant s'est installé. Enfin.....gênant de mon côté. Namjoon lui s'en fichait que je sois là ou pas. Je voulais meubler la conversation alors je lui ai demandé ce qu'il comptait faire après le lycée. Il m'a dit que son père voulait lui céder son entreprise alors en attendant que ça se fasse il allait travailler avec lui. Je crois que Namjoon a compris que si ses parents sont aussi durs, c'est parce qu'ils ont de grandes ambitions pour lui. Comme tout bons parents, ils veulent le meilleur pour leur enfant. Namjoon avait l'air plus....apaisé, plus calme. Je pense qu'il a du avoir une grande discussion avec sa famille. Il y a avait un manque de communication entre eux auparavant mais ça semble aller mieux aujourd'hui. Bizarrement, ça m'a fait plaisir. Pour une raison obscure, je n'avais aucune rancoeur envers lui. Je ne sais pas où j'ai trouvé le courage de lui tendre ma main. Namjoon l'a fixé, étonné, avant de me regarder droit dans les yeux. Son regard était impénétrable. Pendant un instant j'ai eu peur et puis finalement, il a serré ma main. Je ne sais pas si je reverrais Namjoon après avoir quitté le lycée mais je sais que je ne l'oublierai jamais. Que ce soit pour de bonnes ou de mauvaises raisons, il aura marqué mes années lycée.
27 juin 2015
C'est bon, les dés sont jetés. La période des examens est terminée. On a plus qu'à attendre les résultats. Jongin stresse beaucoup mais moi je suis persuadé qu'il va être diplômé. C'est d'autant plus important pour lui du fait qu'il désire aller à l'université avec moi. Je suis heureux pour lui. Jongin arrive de plus en plus à se projeter dans le futur. Il prend confiance en lui, bien qu'il doute encore un peu de ses capacités. Ça ira mieux avec le temps, je le sais. Il n'y a pas meilleur remède.
Hier soir, ma mère nous a préparé un bon repas pour fêter la fin des examens. Après dîner, Jongin m'a pris par la main et m'a emmené avec lui. Il m'a dit qu'il voulait prendre l'air. Bizarre, étant donné qu'il se dirigeait vers l'étage supérieur. Il m'a conduit jusqu'au grenier, et est passé à travers la petite fenêtre ronde donnant sur le toit. Je l'ai suivi, tout tremblant. Je n'ai jamais été casse-cou, et d'après Jongin, ça se voyait beaucoup. Il a ri puis m'a pris la main pour me rassurer, et nous nous sommes allongés sur le toit, toujours nos doigts entrelaçés. Ce soir là, les étoiles dans les ciel étaient particulièrement brillantes. Jongin me caressait doucement la main avec son pouce. Il m'a dit qu'il m'aimait, et m'a remercié une énième fois de l'avoir sauvé. La vérité, c'est que je crois que l'on s'est sauvé tous les deux.
Puis Jongin a tourné sa tête vers moi. Je l'ai fixé avec attention. Je sentais qu'il avait quelque chose d'important à me dire.
''Soo, après le lycée, emménageons ensemble''.
14 juillet 2015
Les résultats sont tombés ! Jongin et moi sommes officiellement diplômés. Nous allons passer l'été chez mes parents et à la rentrée nous emménagerons ensemble. Je vais étudier le droit et Jongin sera à mes côtés. Je suis vraiment heureux. J'ai même encore du mal à imaginer que tout ça est réel. J'ai de moins en moins envie de tenir ce journal. Je crois que c'est parce que maintenant je n'ai plus peur de dévoiler ce que je ressens. Que ce soit de la joie, de la tristesse, mon amour pour Jongin, je n'hésite plus à le dire. Ce journal m'aura été bien utile mais je crois que maintenant je peux m'en séparer.
2 novembre 2016
Cela fait un moment que je n'ai plus écrit dans ce journal. Il s'est passé tellement de choses en un an. Jongin et moi avons validé notre première année, le procès de son père a eu lieu, il a été condamné. Tout va pour le mieux. Enfin presque..... Je suis très stressé en ce moment. Aujourd'hui je vais demander à Jongin de m'épouser. Il fallait absolument que j'en parle, alors mon vieux journal m'a semblé être la meilleure solution pour ça. C'est un peu comme retrouver un vieil ami. Dans une heure j'irai chercher la bague à la bijouterie. J'ai beaucoup réfléchi sur ma vie, mon avenir et c'est définitif : je n'imagine pas mon futur sans Jongin à mes côtés. Je l'aime tellement que j'ai l'impression d'être cinglé parfois. Tout chez lui me fait craquer. De sa silhouette longue et fine, à son sourire charmeur. De sa voix lorsqu'il prononce mon nom à ses ''je t'aime'' susurré à mon oreille. Je veux vivre avec lui pour le restant de mes jours. Je veux des enfants, je veux pouvoir me réveiller chaque matin près de lui. Je veux....je veux. Il y a tellement de choses que je veux. Je me projette peut être un peu trop mais je n'ai pas envie de perdre de temps. Priez tous pour que Jongin accepte de m'épouser.
Les larmes coulent sur mes joues. Je t'aime aussi Kyungsoo. Si tu savais combien je t'aime. Je ne savais pas, je n'ai jamais su qu'il comptait me demander en mariage. La douleur est insupportable. Elle me bouffe de l'intérieur, elle compresse ma poitrine m'empêchant de respirer. J'ai l'impression de perdre Kyungsoo une deuxième fois. Je l'ai perdu une première fois lorsqu'un professeur à débarqué dans ma salle de classe et m'a annoncé que je ne le verrais plus jamais, et je l'ai perdu une seconde fois aujourd'hui en apprenant qu'on a volé notre avenir. On m'a volé mon avenir à ses côtés.
Avec le peu de force qu'il me reste je m'empare d'un stylo et note ceci :
''2 novembre 2016 à 15:40
Kyungsoo meurt renversé par une voiture''.
x.X.x
Après avoir lu le journal Jongin se rendit dans un parc avec le carnet en main. Assit sur un banc, et un stylo à la main il décida de conclure une bonne fois pour toute la première partie de l'histoire de sa vie....
"C'est ici que se termine l'histoire de Do Kyungsoo et Kim Jongin.
Soo, mon amour, je crois que j'arrive à faire mon deuil à présent. Après avoir lu ton journal, j'ai compris que je n'avais pas le droit d'être triste et de dépérir. Ces deux années ont été les plus belles de toute ma vie, alors je ne peux pas pleurer, sauf si ce sont des larmes de bonheur. Chaque soir je regarderai les étoiles et je sourirai. Je te remercierai pour ces moments de bonheur et je parviendrai à aller de l'avant. Tu es ma force Kyungsoo, et tu l'as toujours été. Regarde moi de là haut, et je ferai en sorte que tu sois fier de moi. Tu sais, j'ai passé l'audition pour l'école de danse et......j'ai été accepté ! Je te dédierai une de mes chorégraphies, tu la regarderas pas vrai ?
Je t'aime.
Pour toujours.
Jongin.'"
Jongin tourna la dernière page du journal et nota à nouveau quelques mots. Il referma ensuite le carnet et leva la tête vers le ciel. Un sourire porteur d'espoir se dessina sur ses lèvres. Sur la nouvelle page du journal nous pouvions y lire ceci :
"Début de l'histoire de Kim Jongin"