Neighbors

By winchegerton

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« On rencontre sa destinée souvent par les chemins qu'on prend pour l'éviter. » - Jean de La Fontaine. *** Il... More

CHAPITRE 1
CHAPITRE 2
CHAPITRE 3
CHAPITRE 4
CHAPITRE 5
CHAPITRE 7
CHAPITRE 8
CHAPITRE 9
CHAPITRE 10
CHAPITRE 11
CHAPITRE 12
CHAPITRE 13
CHAPITRE 14
CHAPITRE 15
CHAPITRE 16
CHAPITRE 17
CHAPITRE 18
CHAPITRE 19
CHAPITRE 20
CHAPITRE 21
Couverture
CHAPITRE 22
CHAPITRE 23
CHAPITRE 24
Mise à jour

CHAPITRE 6

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By winchegerton

Il me suivait, puis une fois qu'il était à mon niveau, je ne pus m'empêcher de me mettre à le fixer. C'était un homme tellement impressionnant. Il avait ses cheveux grisonnants toujours bien plaqués en arrière, et ses lunettes noires toujours parfaitement positionnées. Son costume bleu marine lui allait vraiment à merveille, mais au moins maintenant je sais d'où il vient.

Soudain, il tournait son visage vers le mien, et le malaise a dû se faire ressentir jusqu'à l'autre bout du monde.

- Il y a un problème ? Me demanda-t-il en affichant toujours son sourire radieux.

- Non, aucun. Je peux savoir où on va ? Rougissais-je.

Il souriait.

- Dans un pub que tu connais bien.

Je savais pertinemment de quel pub il voulait parler, et je ne sais pas si j'étais réellement rassurée à l'idée d'y aller avec ce papi. Et si Roy y était ? Non, impossible.

Je baissais la tête en soupirant, et je pense qu'il l'avait remarqué mais il ne disait rien, on continuait juste à marcher ensemble jusqu'au pub.

Sur le chemin, on était restés très silencieux mais j'espérais secrètement que toute cette gêne allait disparaître une fois à l'intérieur du pub.

D'ailleurs, on était juste devant la porte.

Je me pressais vers la poignée quand j'étais stoppée par une main qui la saisissait en première. Je relevais la tête vers Harry.

- Après toi, Hayley, souriait-il.

Je rougissais une nouvelle fois. Je suis vraiment pas habituée à ça.

Je scrutais rapidement la pièce avant de m'asseoir, mais aucune trace de Roy.

Harry nous commandait deux bières et on s'asseyait autour d'une petite table en bois.

Je ne savais pas vraiment par quoi commencer, et je pense que lui aussi.

- Bon... commençais-je.

Il soupirait.

- Et si tu commençais par me poser les questions essentielles ? Me demanda-t-il.

Qu'est-ce qu'il voulait dire par "questions essentielles" ? Je n'allais quand même pas commencer par lui parler de Taron, je vais avoir l'air de quoi ? De la pauvre petite fille qui s'inquiète pour le bad boy qu'elle aime tant ? Hors de question.

- P-pourquoi... pourquoi vous m'avez faite sortir de la station de police ? Bégayais-je.

Il se mit une nouvelle fois à sourire. En fait, je trouve que ça devenait agaçant.

- J'ai dit les questions essentielles il me semble...

Je le regardais avec incompréhension. Il commençait à sérieusement m'énerver avec ses sous-entendus.

- Ecoutez, si j'ai voulu vous voir c'est parce que je veux des réponses, pas des putains de devinettes à la con ! Explosais-je en croisant les bras.

Bizarrement, il n'avait pas l'air offensé, pas le moins du monde. Mais je crois que c'était ça le plus énervant.

- Je sais ce qu'il se passe dans ta tête, Hayley. Je sais que tu te poses des questions à propos de Taron, et je sais que si tu as voulu me rencontrer aujourd'hui c'était pour avoir des réponses à propos de lui, me lança-t-il en récupérant nos deux verres de bière sur le plateau du serveur.

J'avais l'impression qu'il s'incrustait constamment dans mes pensées, et qu'il était capable de les interpréter exactement comme elles le sont dans ma tête. C'était troublant.

Je soupirais.

- Qu'est-ce que vous lui avez fait ? Soufflais-je.

- Absolument rien, Taron se porte à merveille, nous n'avons aucun rapport avec ce garçon, m'expliquait-il en me regardant dans les yeux.

Je ne pouvais m'empêcher de baisser les yeux, puis j'entendais le son de mon cœur qui se brisait peu à peu.

Alors où était-il ?

- Et vous Harry, qui êtes-vous ? Lui demandais-je.

Cette fois ci, il avait vraiment l'air surprit.

Il entrelaçait ses doigts et posait ses mains sur la table.

- Classifié, me lança-t-il tout simplement.

Je soupirais une nouvelle fois.

- Je commence à réellement en avoir marre de tous ces secrets, soufflais-je.

Je sentais son regard me brûler la joue, mais je n'y prêtais pas vraiment attention.

- Maintenant, vous pouvez me dire pourquoi vous nous avez sortis de la station de police Taron et moi ? Lui demandais-je en le regardant droit dans les yeux.

- Non, je ne peux pas te dire, souriait-il.

Je souriais à mon tour. Je m'y attendais à celle-ci.

- En tout cas, merci, lui lançais-je en ne le regardant même pas.

- Oh, mais de rien. Tu sais, ce n'était pas grand-chose de vous sortir de là finalement, m'expliquait-il.

Je secouais la tête.

- Non, non ! Ce n'est pas de ça que je vous remercie, même si c'était déjà très gentil de votre part, commençais-je. Ce pourquoi je vous remercie c'est pour m'avoir fait découvrir un garçon qui a vécu dans la même ambiance que moi depuis toujours, un garçon qui a des secrets auxquels je m'attache, une personne qui jusqu'ici a toujours répondu présent quand j'avais des soucis, souriais-je. Hier encore, il me l'a prouvé.

En regardant l'homme en face de moi, j'ai pu voir son visage se décomposer presque automatiquement après avoir prononcé cette dernière phrase. Il s'était raidi d'un seul coup.

- Harry ? Quelque chose ne va pas ? Lui demandais-je.

Il reprit son air sérieux.

- Si, si tout va bien. Je viens juste de me rappeler que j'avais un rendez-vous ce matin, souriait-il.

Il était bon acteur, mais j'avais réussi à reconnaître les vrais sourires des sourires forcés, depuis le temps.

Je soupirais.

- Allez-y, enfuyez-vous vous aussi. Je sais bien que vous avez un lien avec Taron, et faites-moi confiance, je découvrirai ce que c'est, explosais-je en posant mes coudes sur la table.

Il me souriait.

- Bien. Je vais te laisser, Hayley. Bonne journée, finissait-il avant de se lever.

Je ne bougeais pas. Je fixais le siège en face de moi, celui qu'il venait de quitter.

Mais qu'est-ce qu'ils ont tous à me cacher des choses ? Je suis d'accord sur le fait que l'on ne se connaissait pas, mais est-ce que c'était une raison pour me mentir en me regardant droit dans les yeux ?

Je terminais ma bière et me levais pour aller en direction de la sortie.

Je pense qu'il faut sincèrement que j'arrête de me poser des questions. Au final, pourquoi je ne voulais pas tout simplement reprendre la vie que je menais avant qu'ils ne débarquent dans ma vie ? Pourquoi je restais focalisée là-dessus en voulant à tout prix en savoir plus ?

Je soupirais.

J'attrapais la poignée de la porte, mais je n'ai même pas eu besoin d'appuyer dessus que la porte était déjà ouverte.

Je relevais la tête.

J'étais maintenant en face de Roy.

Mon visage a dû automatiquement se décomposer, et un sourire immense s'afficha sur son visage. Je sentais la rage monter en flèche en moi. J'avais envie de le tuer, maintenant. Mon cœur commençait à s'emballer...

- Tiens, tiens, tiens... Hayley ! Quelle bonne surprise ! Riait-il.

Tiens ? Ses muppets n'étaient pas encore là ? Parfait.

- T'as frappé ma mère, soufflais-je.

Mon souffle était court.

Il déposait sa main sur son torse, l'air offensé.

- Oh, et donc qu'est-ce que tu vas me faire ? Tu vas me donner un coup d'os ? Riait-il.

Je ne supportais pas son rire, je crois que c'était le plus énervant chez lui.

Je n'attendais pas une seule seconde de plus et je fis s'écraser mon pied droit entre ses jambes.

Son cri a raisonné dans le pub tout entier, je me demande même si les personnes qui marchaient dans la rue ne l'avaient pas entendu eux aussi.

Il était plié en 4 sur le sol, et je ne pouvais m'empêcher d'arborer un petit sourire vainqueur avant de quitter le pub en courant.

Je courais dans la rue sans me retourner. Je crois que j'étais heureuse, ce jour-là plus que jamais. J'avais enfin réussi à vaincre l'une de mes plus grandes peurs et faiblesses.

Je poussais un énorme cri de joie toujours en courant et en levant mes bras dans les airs. L'air froid de Londres pénétrait lentement mes poumons, et cette sensation était juste magique.

Je me calmais rapidement après m'être rendu compte que j'avais fait tomber ma casquette en courant.

Je rebroussais un petit peu chemin et ramassais ma casquette sur le sol. Je la mettais sur ma tête, mais en me relevant, j'apercevais furtivement quelqu'un courir dans une ruelle. Je n'y prêtais pas attention, même si ça m'étonnait que des jeunes soient déjà dehors si tôt le matin.

Je décidais de commencer à sérieusement chercher un appartement, je recommençais donc à marcher vers chez Amelia.

Je me dirigeais vers l'immeuble qui me plaisait le plus, et je frappais à la porte de l'appartement qui était à louer.

Une femme m'ouvrit peu de temps après, et je lui lançais mon plus beau sourire.

- Bonjour jeune fille ! Je peux vous aider ? Me demanda-t-elle en souriant.

- Oui ! J'ai vu que cet appartement était à louer, est-ce qu'il est possible de le visiter ? Lui demandais-je en espérant qu'elle accepterait.

Son sourire grandissait de plus en plus.

- Bien sûr ! Entrez, je vous en prie, souriait-elle.

J'entrais rapidement, pressée de découvrir mon potentiel futur appart.

Elle commençait par me montrer le salon qui n'était pas immense, mais largement suffisant pour moi seule et même si je voulais inviter quelques amis de temps en temps.

- Vous serez seule ? Me demanda-t-elle avec un grand sourire.

- Oui, souriais-je.

Elle paraissait étonnée de ma réponse, mais je ne cherchais pas à lui demander pourquoi.

On entrait ensuite dans la cuisine qui était entièrement ouverte sur le salon avec un petit bar qui les séparait. Toutes les fenêtres qui étaient présentes dans la pièce apportaient une énorme luminosité à tout l'appartement, c'était magnifique.

La femme qui me guidait avait remarqué le grand sourire sur mon visage.

- Vous avez l'air de bien l'apprécier, riait-elle.

Je rougissais.

- Oui, vraiment beaucoup, souriais-je.

La chambre était en suspension au-dessus du salon, c'était très bizarre mais très original, j'aimais beaucoup.

On terminait par visiter la salle de bain et les toilettes, rien de bien intéressant.

La femme me raccompagnait jusqu'à la porte d'entrée.

- Alors ? Me demanda-t-elle, de l'espoir plein le regard.

- C'est un énorme coup de cœur, souriais-je.

- Alors vous le prenez ?

- Oui, finissais-je.

Un magnifique sourire se dessina sur son visage, puis elle partait chercher les papiers pour la location.

Elle revenait toujours tout sourire et m'expliquait rapidement tout ce que je devais savoir. Je signais quelques feuilles, et l'appartement, ainsi que tous ses meubles, était à moi.

Je souriais en redescendant les escaliers de l'immeuble, pressée d'annoncer la nouvelle à maman et à Amélia.

Sur la route, je repensais à ce matin et au comportement qu'avait eu Harry envers moi. On aurait dit qu'il voulait me dire quelque chose mais qu'il n'osait pas le faire. Encore une fois, c'était troublant.

J'étais coupée dans mes pensées par mon téléphone qui vibrait. Je le sortais alors de ma poche.

MIKE 12:48 : On se rejoint au skatepark à 13h et on sort ce soir ?

Je soupirais.

Je ne savais pas vraiment comment allait se passer cette journée avec Mike, et je l'appréhendais beaucoup.

HAYLEY 12:50 : On fait comme ça :)

Je reposais mon téléphone dans ma poche et changeais mon itinéraire pour aller au skatepark au lieu d'aller chez ma sœur.

Il faisait froid, j'aurais dû mieux m'habiller ce matin.

J'approchais lentement du skatepark, en fait je ne savais pas vraiment si j'avais envie d'y aller. J'étais comme entourée de millions de doutes tout à coup, et je n'aimais vraiment pas ça.

Je soupirais en voyant l'endroit au loin, et Mike qui fumait sa cigarette adossé à un arbre.

Un long frisson me parcourait tout à coup, pas un mauvais frisson, le genre de frisson qui te traverse quand tu vois cette personne.

Je souriais toute seule. Plus je me rapprochais de lui, et plus mes doutes s'estompaient.

Il me fit signe et se mit à marcher dans ma direction.

Je le prenais dans mes bras et on marchait en silence jusqu'à un banc.

- Tu t'es préparée rapidement ce matin, riait-il.

Je me mis à rire à mon tour.

- En fait, j'étais en ville ce matin, souriais-je.

- Pour quoi faire ?

- Je me suis trouvé un joli appartement, lui avouais-je.

Un immense sourire se dessina sur son visage.

- Oh mon dieu Hayley, je suis tellement content pour toi ! Explosait-il en me prenant dans ses bras.

Je posais ma tête contre son épaule et un long et léger frisson parcourait mon corps.

Je ne m'en étais pas rendu compte, mais on avait tous les deux arrêté de parler automatiquement. Je me sentais bien, en fait... mais pourtant, la douceur de ce geste me faisait éprouver un profond mal-être. Je savais que j'étais à ma place, ici, dans ses bras. Mais je me rendais compte que ce n'était pas à cet endroit que je me sentais le mieux. Je crois que je me sentais mieux dans ses bras, ses bras à lui...

- Hayley..? Me fit sursauter mon meilleur ami.

Je clignais rapidement des yeux à plusieurs reprises, ils étaient plein de larmes.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? Me demanda-t-il en me prenant la main.

- J'en sais rien du tout, je te promets que je vais bien, soupirais-je.

Il me lança un grand sourire.

- Je te fais confiance.

Après ça, on avait recommencé à parler normalement, comme avant, sans rapprochement. Et j'étais largement plus à l'aise.

L'après-midi était passée très rapidement, on était même passés voir maman à l'hôpital. Elle était très heureuse de voir Mikey, ça me faisait bizarre de la voir sourire comme ça.

On a décidé d'aller se préparer chez Mike pour ce soir comme sa relation avec ma sœur n'était pas géniale.

- Je mets quoi ? Lui demandais-je en ouvrant la valise de vêtement que je laisse toujours chez lui.

Il s'asseyait sur son lit.

- Pas besoin de sortir ta plus belle robe Hayley, c'est pas une soirée très habillée, riait-il.

Je ne savais pas si je devais être vexée ou non. Je sortais ensuite un legging noir et une chemise bleue marine à rayures verticales blanche de la valise.

- Et puis tu es déjà très jolie comme ça, me lança-t-il en me regardant à travers le grand miroir.

Je tournais mon visage à l'opposé pour qu'il ne me voie pas rougir.

On finissait tranquillement de se préparer, on s'était même mit à chanter et danser sur son lit. Mais je n'avais qu'une seule pensée dans l'esprit.

Taron.

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