La fille au parapluie bleu [t...

Galing kay Aleyks24

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Julie. Prénom banal, elle le sait. C'est la fille au fond de la classe. Mais si, vous voyez la fille au fond... Higit pa

Prologue
Chapitre -I-
Chapter -III-
Chapter -IV-
Chapter -V-
Chapter -VI-
Chapter -VII-
Chapter -VIII-
Chapter -IX-
Chapter -X- ÉPILOGUE
Remerciement

Chapter -II-

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Galing kay Aleyks24

Chapter 2

Le samedi matin, je me réveillai au son de coups frappés à ma porte. Je regardai mon réveil, et vis qu'il était à peine 3h13 du matin.

Qui vient me réveiller à cette heure-là ? Je n'avais pas d'amis, mes parents ne s'occupaient plus de moi, alors qui ? Soupirant, je rabattis la couverture et posai mes pieds par terre. J'enfilai un gilet par-dessus mon pyjama, me fis un rapide chignon, et me dirigeai, encore endormie, vers la porte. Je l'ouvris, et tombai face à Allan. Ce dernier était en bas de jogging, et un fin tee-shirt recouvrait son torse musclé. Je remarquai que le bas de son pantalon était humide. Alors que je tentai de refermer la porte, il bloqua le battant avec son pied. J'eus beau appuyer de toutes mes forces contre le bois, je ne pus le faire bouger. Il attendit que j'ai fini de m'acharner, et m'annonça :

« - Ma machine à laver fuit, et tout mon appart' est inondé. Je peux dormir chez toi ? »

... Mais même pas en rêve mon gars ! Voyant ma tête, il soupira :

« - Bon, écoutes. Je sais que j'ai pas été cool avec toi. Mais je sais aussi que j'ai pas le choix. C'est juste pour dormir. »

Et je gagnais quoi à l'héberger pour une nuit ? Le plaisir de me faire tripoter ? Il me précisa :

« - Je dormirai sur le canapé. Et j'arrêterai mes remarques. »

Ah, dans ce cas. Je me décalai pour le laisser entrer. Il pénétra chez moi, et examina le salon.

La pièce était claire, enfin, quand le soleil était levé. Un grand canapé beige trônait au centre de la pièce, avec, en face, une table basse, puis une télévision. Il y avait une cuisine à l'américaine derrière le canapé. Une grande étagère, contre un mur, était recouverte de photos de mes parents. Bizarrement, je n'étais pas sur les photos, n'étant pas assez belle pour mériter apparaître avec eux. Un tapis en sorte de fourrure blanche était au pied de cette étagère. Des papiers, paroles de chansons, rappels ou simplement feuilles de cours traînaient par terre. Oui, je n'étais pas ordonnée. Il eut un petit sourire en coin, puis se tourna vers moi :

« - Ou est ton parapluie bleu ? »

Lui tirant la langue, il continua :

« - Je dors sur ce canapé ? »

Ben oui, y'en a pas 36 dans la pièce ! Mais c'est qu'il se faisait plus bête qu'il ne l'était déjà. Désespérant.

Je hochai la tête, et allai dans ma chambre lui chercher une couverture. Lorsque je revins dans le salon, il était déjà en caleçon, ayant enlevé son jogging et son tee-shirt. Rougissant, parce que je n'avais jamais eu de garçon à la limite de la nudité chez moi, je lui balançai maladroitement la couverture, qu'il attrapa avec habileté, puis il m'observa. Il me demanda avec un ton moqueur :

« - Je te fais de l'effet ? »

Je haussai les sourcils. Lui ? Ce petit crétin arrogant, me faire de l'effet ? Mais il peut toujours courir ! J'eus un petit rictus, puis secouai la tête. Il n'eut pas l'air de me croire, mais déplia la couverture :

« - Merci. Bonne nuit. »

C'est ça. Évite d'abîmer mon canapé, sinon, je te tue au réveil. Je hochai la tête, et retournai dans ma chambre. J'enlevai mon gilet et mon chignon, avant de me glisser dans les draps. Mais comme cet imbécile était venu frapper à ma porte en pleine nuit, je n'arrivais pas à me rendormir. Finalement, après m'être tournée et retournée dans tous les sens, j'allumai ma lampe et attrapai mon livre. Lire en pleine nuit me permettait de me rendormir, sauf si j'étais impatiente de savoir la fin du livre, donc de ne pas m'arrêter. Je continuai ma lecture, interrompue ce midi par les cinq pestes.

Tiens, d'ailleurs, où en sont les bleus ? Je me levai, et me postai devant le miroir. Je vérifiai que ma porte était bien fermée, puis enlevai mon tee-shirt. Les traces étaient encore bien visibles, et commençaient à tirer sur le violet foncé. J'appuyai sur une grosse marque présente sur mon ventre, et grimaçai. Je remis mon haut de pyjama, et me recouchai. Elles ne m'avaient pas ratée ces filles. Tout ça parce que quoi ? Parce que j'avais voulu fermer le clapet de ce petit prétentieux. Prétentieux que j'hébergeais en ce moment même. Ironie.

Après avoir lu presque la moitié du livre, je m'aperçus que le sommeil n'était toujours pas là. Or, dans ce cas, je prenais ma couverture, celle que je venais de prêter à Allan, et j'allais me pelotonner soit sur mon canapé, soit sur le tapis. Mais vu qu'un jeune homme pervers presque nu était dans l'appartement, je préférais éviter de sortir de ma chambre. Mon téléphone vibra, me signifiant que j'avais un message. Il n'y avait que deux personnes qui pouvaient m'écrire à cette heure-là : mes parents. Je regardais l'envoyeur : ma mère. Soupirant, je déverrouillai mon portable, et lus le message.

Julie. Nous ne pourrons pas passer te voir pour ton anniversaire. En effet, ton père nous a réservé une suite de luxe à New York.

Au fait, j'ai trouvé un spécialiste pour que tu retrouves une voix à la hauteur de notre famille. Nous passerons te voir quand nous aurons le temps. Bonne soirée.

Pourquoi ne suis-je pas étonnée ? Cela faisait depuis deux ans que je n'avais pas vu mes parents. Même pour mon anniversaire, ils ne faisaient pas le déplacement. Voyez ça, une suite de luxe à New York. En gros, leur confort est plus important que leur propre fille. Belle mentalité. S'ils ne voulaient pas d'enfants, et bien il ne fallait pas en faire. Ça m'aurait évité d'être considérée comme un vilain petit canard. Je n'étais pas assez belle, intelligente, sociable, drôle pour mériter de voyager avec eux. Enfin d'un autre côté, je n'avais pas envie de l'être.

Et la fin du message... « une voix à la hauteur de notre famille »... Dans l'esprit de mes parents, je ne suis qu'une chose imparfaite, mais que l'on tente quand même d'améliorer. Sympa, merci.

Je sorti de mon lit, attrapai la couette et allai me pelotonner dans la petite alcôve présente devant ma fenêtre. Je regardai dehors, et observai la ville noire. Peut-être que si je devenais blonde platine, avec un corps et une voix de rêve, alors mes parents voudraient peut-être de moi.

Ouais, c'est exactement ça. Je suis une tâche. Mais au moins je ne suis pas tombée dans la drogue. C'est vrai, imaginez la honte de mes parents si j'étais devenue une toxico. Hin, je me mets à être ironique. J'aurais mille fois préféré être orpheline que d'avoir des parents sans amour.

J'en étais là de mes réflexions philosophiques quand j'entendis toquer à ma porte. Je me retins de justesse de ne pas hurler « Entrez ». Heureusement, sinon cet Allan aurait deviné que je n'étais pas muette. Je me levai en frissonnant à cause du froid, laissant la couette, et, juste avant d'ouvrir la porte, me rappelai que j'avais les cheveux détachés. Je me refis un chignon, et ouvris. Il était face à moi, simplement vêtu de son caleçon. Je gardai mes yeux rivés sur son visage et croisai les bras, attendant qu'il m'explique pourquoi il se pointait dans ma chambre au milieu de la nuit presque tout nu. Il sourit en voyant mes efforts pour ne pas baisser les yeux, et me prit par la main pour m'emmener de force dans le salon. Il me planta au milieu de la pièce, me faisant signe de ne pas bouger, et s'empara d'une photo de mes parents. Il s'avança ensuite vers moi et tint la photo à côté de mon visage. Il m'examina pendant quelques instants, puis lâcha :

« - Tu ne ressembles pas du tout à tes parents. »

Merci de m'avoir fait venir ici au beau milieu de la nuit pour me dire ça. Vraiment, ça va me faire avancer dans la vie. En guise de réponse, je haussai les épaules. Il reposa le cadre sur l'étagère, et me demanda :

« - T'arrivais pas à dormir ? »

Je secouai négativement la tête. Il eut un léger sourire, et s'exclama :

« - Tant mieux, j'ai des questions à te poser ! »

Je secouai de nouveau la tête. Hors de question d'être interrogée par ce type. Il ne me laissa pas le choix en m'asseyant de force sur le canapé. Mais alors que je tentais de me relever, il m'attrapa par la taille et m'assit sur ses genoux. Autant dire que j'ai immédiatement cessé de me débattre. Il attendit un peu, puis me reposa sur le canapé, et s'assit sur la table basse, en face de moi tandis que je ramenai mes genoux vers moi. Il commença :

« - Déjà, es-tu vraiment muette ? »

Il attend quoi ? Que je me mette à lui parler normalement ? Moi je dis, ce gars n'est pas bien dans sa tête. Je hochai la tête. Souriant, il me demanda alors :

« - Alors pourquoi ne parles-tu pas la langue des signes ? »

Peut-être parce que peux parler, et puis que même si j'étais muette, personne ne me comprendrait. Je haussai les épaules. Il me fixa intensément pendant un long moment, puis se rapprocha très rapidement de moi. Il se retrouva ses mains de chaque côté de mes hanches, et son nez tout près du mien. Vu qu'il était en caleçon, c'était extrêmement gênant. Je me penchai en arrière pour mettre de la distance entre nous, et il murmura :

« - Britney ne t'a pas loupée. »

Sans rire. Tu mets combien de temps pour faire des conclusions comme ça ? Et c'était quoi son rapprochement éclair ? Une tentative d'intimidation ? Quel pauvre type.

Il s'éloigna de moi, et se rassit sur la table basse. Il continua son interrogatoire :

« - T'es là depuis combien de temps ? »

Je réfléchis, puis levai trois doigts. Il fronça les sourcils :

« - Trois mois ?, puis, voyant que je secouais la tête, Trois ans? »

Je hochai la tête. Il m'affirma en souriant :

« - C'est marrant de discuter avec toi. »

C'est sûr que tu peux dire n'importe quoi, je ne peux pas répliquer. Par contre, je sais très bien envoyer ma main dans la figure des gens. J'eus un léger sourire en coin, et il me demanda :

« - On entend ta voix quand tu rigoles ? »

Oui, mais vu que je ne rigole pas, alors on ne l'entend pas. Ne sachant que faire, je haussai légèrement les épaules. Il comprit :

« - Tu rigoles pas, c'est ça ? »

Et hop, hochement de tête !

« - Ah. Dommage. Oh p*tain, il est déjà 5h ! Faudrait peut-être dormir ! »

Je me retournai, et vis sur la pendule qu'il avait raison. Je me levai et lui fis un signe de tête, avant d'aller dans ma chambre.

Une fois dans la pièce, je m'enfermai, et me jurai de ne plus jamais ouvrir à ce type.

...

Je me réveillai, cette fois-ci naturellement, et vis qu'il était 11h46. Je m'étirai, et me levai. Comme tous les matins, que ce soit en semaine ou le week-end, je me dirigeai vers la salle de bain afin de prendre une douche pour bien me réveiller. En passant devant le salon, je vis que Allan dormait encore. Tant mieux, je serai tranquille.

Je m'enfermai dans la salle de bain, fis couler l'eau, et me déshabillai. Je rentrai dans la douche, et commençai à me laver les cheveux. Comme toujours, je chantonnai une chanson, mais cette fois-ci, je le fis à voix basse. Tellement basse que je n'entendis pas ce que je chantais. Tant pis, au moins, ça me détendait. Une fois lavée, je m'enroulai dans une serviette, fis de même avec mes cheveux, et vérifiai si la voie était libre. Devant la porte de la salle de bain, j'avais une vue imprenable sur le salon, et je voyais qu'Allan dormait toujours. Il était étalé de tout son long sur le canapé, sur le dos, et un bras pendant hors du canapé.

Je me faufilai dans ma chambre, rassemblai tout mon linge sale, et passai discrètement dans la cuisine. Je mis mon paquet de vêtements dans la machine à laver, la lançai, et retournai silencieusement dans ma chambre.

Je verrouillai la porte, soulagée de ne pas m'être faite reluquer par ce prétentieux. Je mis des sous-vêtements, puis attrapai un jean et un tee-shirt au hasard. Je m'habillai rapidement, et retournai à la salle de bain pour me coiffer. Une fois mes cheveux démêlés, je les rassemblai en une queue de cheval haute, et allai réveiller le dormeur, pour qu'il dégage de chez moi en vitesse.

Je commençai par le secouer doucement, et, voyant qu'il ne réagissait pas, recommençai, mais plus fort. Soudain, toujours endormi, il m'enroula la taille de ses bras et me serra contre lui, comme on sert une peluche ou un doudou. Je me retrouvai face contre son torse, avec ses deux bras autour de moi. Je sentis sa musculature sous moi, et étais vraiment gênée de me retrouver serrée par un gars juste vêtu d'un caleçon. Qui était assez moulant.

J'essayai de me dégager, mais il était vraiment trop musclé pour moi. J'abandonnai, résignée à attendre que ce type se réveille, et coinçai ma tête à côté de la sienne.

Et j'attendis longtemps. Je ne savais quelle heure il était, n'étant pas assez libre de mes mouvements pour apercevoir la pendule. De temps en temps, Allan bougeait, ce qui me laissait espérer qu'il allait relâcher son emprise sur moi, mais pas du tout, il ne faisait que remuer légèrement. Je l'entendais parfois murmurer je ne sais quoi, puis il avait un mouvement brusque et resserrait ses bras. J'avais alors l'impression de suffoquer. Enfin, après ce qui me parut une éternité, Allan commença à bouger. Doucement d'abord, puis, quand il se rendit compte qu'il avait quelqu'un dans ses bras, il me lâcha. Je pus enfin me lever et m'étirer le dos avec plaisir. Il s'assit sur le canapé, et m'observa, confus. Il fronça les sourcils et demanda :

« - C'est... C'est moi qui t'ai prise dans mes bras ? »

Non, je suis venue en plein milieu de la nuit pour me faire étouffer. Je hochai la tête positivement.

« - Mais... Comment j'ai pu ? Je ne suis pas allé te chercher dans ta chambre quand même ? »

Je secouai la tête, et cherchai un papier où écrire. J'attrapai une feuille d'histoire, un stylo, et écrivis.

Je suis venue te réveiller, et tu m'as attrapée comme un doudou. Tu n'as pas voulu me lâcher.

Il le lut, et s'excusa :

« - Désolé, quand je dors... Je ne sais pas trop ce que je fais. Jolie écriture au passage. »

Merci. Ça doit bien être la seule chose de belle chez moi d'ailleurs. Je haussai les épaules, et lui indiquai d'un geste la salle de bain. Il me remercia, et alla s'enfermer dedans.

J'allai dans la cuisine, et cherchai de quoi manger.

J'espère qu'il ne va pas squatter plus longtemps chez moi. Alors que j'avais déniché un paquet de pâtes, j'entendis la porte de la salle de bain s'ouvrir. Je me retournai, et regrettai aussitôt mon geste. Il avait encore les cheveux mouillés, et de l'eau gouttait sur son torse. Une de mes serviettes était enroulée autour de sa taille. J'avais l'impression d'être face à face à un surfeur sortant de l'eau. D'ailleurs c'est assez bizarre qu'il vienne habiter ici puisque la plupart du temps il pleut même s'il y a la mer... Légèrement troublée, je me tournai pour faire face au paquet, et attendis qu'il s'habille. Il me prévint :

« - Je vais chercher des affaires chez moi. »

Reste chez toi, c'est mieux pour moi. Je hochai la tête, et j'entendis la porte claquer. Je soupirai de soulagement. Enfin seule. Je posai mon front contre un mur de la cuisine, et fermai les yeux. Alors que j'étais en train d'échafauder des plans de week-end, ma porte se rouvrit. Je me retournai, et vit Allan, mes clés à la main. Il avait passé un jean et un débardeur. Il posa mes clés sur le meuble de l'entrée, et brisa tous mes rêves de tranquillité :

« - J'ai appelé le service après-vente du magasin où j'ai acheté la machine à laver, et comme y'a une grève, le type ne pourra pas venir avant 3-4 jours. »

Ce n'est pas vrai. Dites-moi que c'est une blague ! Il vit ma tête, et s'exclama :

« - Eh, ça m'arrange pas moi non plus! »

Mais pourquoi ne vas-tu pas chez un de tes amis ?! Pourquoi tu me pourris la vie à moi hein ? J'étais à deux doigts de l'envoyer balader. Exaspérée, j'allai m'enfermer à clé dans ma chambre. Je me laissai glisser le long de la porte et pris mon visage entre mes mains. Je l'entendis parler à travers la porte :

« - Eh, on pourrait en profiter pour devenir amis ! »

Dans tes rêves. Plutôt crever. J'attrapai un papier et écrivais :

Fous-moi la paix. Tu m'avais dit que c'était pour une nuit, alors maintenant tu dégages et tu vas chez un de tes amis.

Et je passai la feuille sous la porte. J'entendis un bruissement, signe qu'il était en train de lire. Il y eut un silence, puis il marmonna :

« - C'est vrai, t'as raison. J'm'en vais. A plus. »

Je l'entendis s'éloigner, puis ma porte claqua. Je soupirai de soulagement, et attendis quelques instants dans le silence. Ensuite, je me levai, sorti de ma chambre et me dirigeai vers l'entrée. Là-bas, je cherchai des yeux mes clés afin de m'enfermer à double tour. Fronçant les sourcils, je fouillai sur la commode, renversant les feuilles qui la jonchaient, mais ne retrouvai pas mon trousseau de clés. Je me mis à genoux, regardai sous le meuble, mais ne le trouvai pas. Je me souvins alors en soupirant qu'Allan avait posé ses clés hier soir sur cette même commode, à côté des miennes. Il était donc fort probable qu'il ait pris mes clés en même temps que les siennes.

Je me relevai en vitesse, pris mon parapluie, ouvris ma porte, la coinçai de sorte à ce qu'elle ne claque pas, et dévalai les escaliers, en priant qu'Allan soit toujours dans l'immeuble. Il n'était pas dans le hall. Je sorti dans la rue sous la pluie, et cherchai sa silhouette des yeux. Malheureusement, je ne le trouvai pas. Pestant contre cet imbécile, je décidai de m'engager vers la gauche, et marchai d'un pas rapide, tenant ferment mon parapluie. J'arrivai sur la place du marché, mais sans avoir trouvé mon voisin. L'endroit était vide. Découragée, je m'assis à même le sol, contre le mur à côté du bar. Je pris mon visage entre mes mains, et soupirai, laissant les gouttes de pluie me mouiller. Génial. Maintenant, un pervers se balade dans la ville avec mes clés.

Je sentis une main se poser sur mon épaule, et je sursautai en relevant la tête. Un jeune homme était accroupi en face de moi, et ses yeux verts clairs aux reflets mordorés m'observaient avec inquiétude. Il passa ses doigts avec délicatesse sur mon visage, et je rendis compte que quelques larmes m'avaient échappées, se mélangeant avec les gouttes de pluie. Pourquoi je pleure pour un crétin ? J'écartai sa main et m'essuyai rageusement le visage. Il eut un léger sourire, et je le détaillais. Son visage aux traits fins et réguliers était encadré par des cheveux noirs ébènes. Ses yeux étaient bordés de longs cils noirs, et sa bouche était bien dessinée. J'avais l'impression d'être face à une sculpture qui avait pris vie. J'avais le souffle coupé face à tant de perfection, et je ne parvenais pas à prononcer un mot. Mon trouble l'amusa, car un rire cristallin s'échappa de sa bouche. Il me demanda d'une voix parfaite :

« - Que fais-tu à pleurer ici ? Ce n'est pas un endroit convenable pour laisser s'échapper sa peine... »

Toujours sous le choc, je ne parvenais pas à prononcer un seul mot. Il ne se vexa pas, et continua à parler d'un ton doux, toujours sous la pluie :

« - Moi c'est Alec. Tu t'appelles ?

- Julie...

- Joli prénom. Mais ne reste pas assise comme ça par terre, sous la pluie. »

Il se leva, et me tendit sa main. J'hésitai, et l'attrapai le plus délicatement possible. Une fois debout, je la lâchai et me dirigeai vers un abri. Il me redemanda :

« - Que faisais-tu à pleurer ?

- Je... Je cherche quelqu'un.

- Et tu te mets dans un état pareil pour une personne ? »

Disons que ce quelqu'un détient les clés de mon appartement. Au moment où j'allais répliquer, une personne s'exclama dans mon dos :

« - Alec ! »

Tiens. La personne que je cherchais. Je me retournai, et Allan me demanda :

« - D'où tu connais mon frère ? »

Quoi... Son frère ?! Cette perfection ultime est le frère de ce type ?! Je restais bouche bée. Alec rit de ma surprise, et précisa :

« - Cette demoiselle était assise ici.

- Tu foutais quoi ici Julie ? me demanda son frère. »

Ah ? Il ne m'appelle plus la fille au parapluie ? Je ne pris pas la peine de répondre. Devant lui, j'étais muette. Je m'approchai d'Allan, et plongeai ma main dans la poche de sa veste. J'en sortis deux trousseaux de clés, un sourire triomphant sur le visage. Alec fronça les sourcils :

« - Depuis quand as-tu plusieurs maisons ?

- Je n'en ai pas. J'ai juste pris les clés de Julie sans faire exprès. »

Je hochai la tête. Alec me lança un regard pénétrant. Ne sachant que faire, je m'emparai de mes clés. Le frère d'Allan lui demanda :

« - Mais comment as-tu pu lui prendre ses clés ?

- Justement, je te cherchais pour ça. Mon appart' est inondé, et je voulais savoir si je pouvais dormir chez toi. J'ai déjà dormi chez la fi.. Chez Julie cette nuit.

- Ah... Je suis désolé, mais y'a plus de place. »

Bon, c'est le moment où l'on va s'en aller discrètement en espérant ne pas être mêlée à la conversation. Mais alors que je faisais demi-tour en douceur, Alec m'attrapa le bras et me ramena entre son frère et lui. Il me demanda d'une voix douce qui me rappelait celle d'Axel :

« - Tu ne peux donc pas héberger Allan le temps que son problème soit réglé ? »

Je secouai vigoureusement la tête. Hors de question. Une nuit, c'était déjà trop. La perfection s'exclama en riant :

« - Je ne sais pas ce que tu lui as fait mon p'tit, mais elle ne t'aime pas du tout ! »

« Mon p'tit » ? C'est quoi ? Un surnom ? Je haussai les épaules. Alec mit ses mains de chaque côté de mon cou, et m'affirma :

« - Écoute. Tu héberge Allan pendant, on va dire deux, voire trois jours, et après je m'en charge. »

Et pourquoi je ferais ça ? J'élevai un sourcil. Il soupira, et demanda à son frère :

« - Sérieusement, tu lui as fait quoi pour qu'elle te déteste autant ? C'est la seule jeune fille de toute ma connaissance qui ne t'apprécie pas...

- Je ne lui ai rien fait ! »

J'avais envie de rire, pour une fois. Lui ? Il ne m'a rien fait ? Non, il me critique, c'est un pervers, et un sale type, sinon ça va. Alec soupira :

« - Bon p'tit, tu arrêtes de faire ce qui énerve cette jeune fille, et en échange elle t'héberge. C'est un bon marché non ? »

Pitié ! Pourquoi mes parents m'ont-ils acheté cette appartement ?! Pourquoi ce type habite à côté de moi ?! Je devais avoir l'air vraiment désespéré, car le frère d'Allan lui demanda soudain :

« - Tu n'as pas d'autres amis ?

- Si, mais j'attendais d'avoir ta réponse avant de leur demander.

- Et bien je pense que c'est le bon moment pour en appeler un. »

Il se tourna ensuite vers moi et ajouta :

« - J'espère également que tu n'as pas embêté cette demoiselle.

- Non, pas de risques. »

Ça veut dire quoi cette phrase ?! Je lui lançai un regard noir, et tournai les talons. J'entendis Alec :

« - Attends ! »

Il me rattrapa, et me prit le bras. Il me murmura afin qu'Allan n'entende pas :

« - Pourquoi es-tu muette devant mon frère ? »

Je secouai la tête pour lui signifier que je ne répondrais pas. Il eut un léger sourire, et chuchota :

« - J'entends bien te revoir Julie. Tu m'intrigues. »

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