River
La veille du bal du rodéo Tyson ouvrit la porte de la chambre de Noémie, après le dîner et s'exclama :
Tyson– No' ! Faut absolument qu'tu viennes avec moi !
Noémie– Ah bon ? Mais... Pourquoi ?
Tyson– Prend une couette, un oreiller et ton gros pull rouge.
Noémie– Mais qu'est ce que c'est que ces histoires encore ?
Malgré son étonnement elle s'exécuta et pris ce que le palefrenier lui avait dit.
Tyson– Sunset va mettre bas c'te nuit normalement !
Noémie– Et tu veux qu'on la veille cette nuit ?
Tyson– Tout à fait.
Noémie– Je suis partante !
Ils sortirent tous les deux, complices et des étoiles pleins les yeux, sous le regard rond de la lune, des draps, des vêtements chauds, un thermos et des gâteaux pleins les bras.
Sunset avait le droit a une stalle spacieuse et il ne fut pas difficile aux deux acolytes de trouver de la place. La française installa un véritable salon de thé sur la paille dans un coin pendant que Tyson caressait et parlait tendrement à la jument. Noémie le rejoignit.
Noémie– Comment tu sais que c'est cette nuit qu'elle va accoucher ?
Tyson– Met tes mains là. T'sens ? Le poulain c'est r'tourné pour pouvoir sortir. Il est près.
Noémie– Il bouge beaucoup dis donc... C'est impressionnant.
Tyson– Il va être magnifique.
Noémie– C'est sur, avec de tels parents !
La jument se mit à remuer et Noémie se précipita vers elle. Doucement elle lui frotta l'encolure en lui parlant et Sunset s'adoucit. Elle reposa sa tête sur les genoux de la jeune fille qui continua à lui parler.
Tyson– T'as un vrai don avec eux. Faut qu'tu remontes absolument.
Noémie– Tyson, il faut que je te dise un truc...
Tyson– Ouep ? Quoi ?
Noémie– Je suis déjà remontée à cheval depuis l'accident.
Tyson– Ah bon ? Quand ?
Noémie– Ilyatroisjours.
Tyson– Quoi ?
Noémie– C'était il y a trois jours.
Tyson- ...
Noémie– Écoute je ne vou-
Tyson– Sur qui ? Quel cheval Noémie ?
Noémie– Fiery.
Le noir ne dit rien et hocha la tête, le regard perdu dans le vague.
Noémie– Il a été très doux. Il n'a pas rué, ni cabré. Tout c'est très bien passé. Je n'avais pas de mors ni de selle, seulement un licol et une longe mais il n'a pas bronché quand je suis monté sur son-
Tyson– J'm'en doutais. J'me doutais que c'serait Fiery. Tu crois que j'ne t'avais pas vu venir lui parler pr'sque tous les jours ?Mais ça m'surprend qu'il n'ait rien fait pour t'expulser d'son dos. J'en suis toujours à la longe av'c lui. T'as vraiment un don.
Noémie– Je leur parle juste.
Tyson– Mais ils t'écoutent. Par contre j'ne veux pas qu'tu remontes sur son dos. C'n'est pas bon d's'attacher à des animaux qu'on n'reverra pas forcément.
Noémie– D'accord je ne le ferai plus.
Tyson– Allez, viens là.
Et il lui ouvrit ses bras pour qu'elle s'y réfugie. Ce qu'elle fit sans attendre.
Deux heures plus tard elle s'endormit assise contre le mur en bois et le palefrenier la recouvrit d'une couverture. Sunset n'avait pas encore montré de signes de pré-accouchement.
Ce n'est qu'à quatre heures du matin, alors que le soleil commençait à peine à montrer son bout du nez, que la jument s'agita en brassant la paille de ses membres. Ses grognements réveillèrent Noémie et Tyson, qui s'était endormit lui aussi.
Tyson– Va la rassurer. J'vais m'occuper du reste.
Noémie– Tiens le ruban pour la queue.
Tyson– Merci.
Noémie eut du mal à calmer Sunset qui ouvrait de grands yeux terrifiés pendant l'effort et dont le cœur battait à cent à l'heure.
Noémie– Doucement. Calme toi ma belle. Voilà. Doucement. Oh ! Regarde ma grande ! Tu as réussie. Il est magnifique !
Sunset se releva et Tyson et Noémie sortir du box pour admirer la scène. Le poulain était superbe. Il avait la robe noire de son père mais la crinière clair de sa mère.
Noémie- Comment on va l'appeler ce poulain ?
Tyson– C'est un mâle. Mais No', ce poulain, c'est l'tient.
Noémie– Pardon ?
Tyson– Maggie et moi t'l'offrons.
Noémie– C'est vrai ?
Elle avait les larmes aux yeux. Elle était si émue.
Tyson– Oui. A toi d'choisir son nom.
Noémie– River. Je l'appelle River.
Tyson– T'es bien sûre ?
Noémie– Oui. Je lui dois bien ça.
Le palefrenier la laissa entrer dans le box alors que le poulain tentait de se lever et fit quelques pas mal assurés. La française lui tendit sa main qu'il renifla.
Noémie– Salut River, moi c'est Noémie.
Le poulain souffla par les naseaux et éclaboussa la jeune fille qui éclata de rire. Ce duo promettait d'être une sacrée paire !