L' Organisation - Traquée (Co...

By LindseyTu

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Elle fera tout pour le séduire, quitte à se brûler les ailes... car dans le monde de l'espionnage, les appare... More

Chapitre 2 : Morsures
Chapitre 3 : Irréparable
The Big News
Attention les yeux !!!
L'aventure continue...
Il est là...
Encore une bonne nouvelle !

Chapitre 1 : Casino Royale

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By LindseyTu

Mia évoluait avec grâce entre les tables de jeu, une coupe de champagne à la main.
Sa silhouette élancée, mise en valeur par une robe à sequins dorés qui seyait à merveille à sa peau noire et ne dissimulait pas grand-chose de son anatomie, faisait se retourner les têtes sur son passage. Ses longs cheveux bruns distillaient une note parfumée dans son sillage et son expression altière était adoucie par le sourire qu’elle se forçait à afficher. Clairement, elle ne laissait personne indifférent dans ce royaume du paraître. Ni les hommes, ni les femmes.

Lorsqu’elle se coula entre deux tables de roulette entourées de nombreux joueurs, une main baladeuse pinça ses fesses. Elle réprima la légère crispation qui figea ses traits et se força à ne pas mettre son poing dans la figure du type qui l’avait tripotée.

— Vous me revaudrez ça les gars, maugréa-t-elle entre ses dents à l’attention de Jake et Ryan, ou plutôt du micro habilement dissimulé dans sa robe.

Mais si ses coéquipiers pouvaient l’entendre, la réciproque n’était pas vraie. Il avait été hors de question de l’équiper d’une oreillette, Boris Voronov était trop méfiant.
Elle devait donc se contenter de fulminer en imaginant Jake et Ryan tranquillement installés dans le van de l’Organisation tandis qu’elle était reluquée par de gros vicelards.

Sa mission.

Il fallait qu’elle se concentre sur sa mission. Poser un micro sous la table de jeu de Voronov.

Elle avait déjà réussi à attirer l’attention de Boris Voronov, ou plutôt celle de son bras droit, Dimitri Sorokine. Quoique « attirer l’attention » soit un doux euphémisme. En réalité, elle lui avait carrément tapé dans l’œil. Il faut dire que son entrée dans le club de Voronov, quelques heures plus tôt, avait produit son petit effet. Elle détonnait parmi les poupées blondes qui gravitaient habituellement autour du l’oligarque russe et de son bras droit.

Sorokine l’avait remarquée et aussitôt invitée à la table de Voronov. Une envie d’exotisme sans doute…

Mia avait surmonté son dégoût et parfaitement joué les ravissantes idiotes. Non que ces hommes étaient repoussants physiquement. Au contraire, Voronov était plutôt séduisant. La cinquantaine, les cheveux poivre et sel, des yeux bleu électrique, mais avec la silhouette massive et un peu épaisse de celui qui a fait trop de musculation dans sa jeunesse et qui s’est empâté avec le temps.

Dimitri Sorokine, quant à lui, était plus jeune et quelconque. Plus petit, plus terne, châtain aux yeux marrons, des épaules de déménageur, il n’avait pas le charisme de Voronov mais n’était pas laid non plus.

Non, ce qui repoussait Mia n’était pas leur physique, mais la liste de leurs méfaits : drogue, prostitution, meurtres, trafic d’êtres humains. Ces types trempaient dans toutes les affaires louches de la ville.

Officiellement, Voronov était le riche propriétaire de plusieurs discothèques à la mode. Officieusement, ces établissements lui permettaient de blanchir l’argent de ses crimes.

C’était dans l’un de ces clubs qu’elle avait attiré l’attention de Sorokine, dans le but de se faire inviter dans le cercle de jeu clandestin de Voronov.

Grâce aux informations réunies par son équipe, elle savait que le cercle de jeu était situé près du club, mais dans un bâtiment annexe.

Voronov et Sorokine y conviaient régulièrement des filles pour distraire les invités…
Après seulement quelques verres, Sorokine lui avait proposé de l’y amener. Il l’avait conduite à l’extérieur et ils s’étaient engouffrés dans une ruelle sombre qui longeait l’établissement.

Mia avait suivi Sorokine avec une pointe d’inquiétude, se demandant où elle était allée se fourrer. Cette sensation s’était dissipée dès que la porte s’était ouverte. Jamais elle n’aurait imaginé que derrière cette porte en fer rouillé située dans une ruelle lugubre se trouvait un univers feutré où des milliers de dollars changeaient de main chaque soir.

La première partie de sa mission avait donc été relativement facile.
Restait le plus dur : poser le micro sous la table de jeu.

De loin, Mia jeta un coup d’œil discret à la table de black jack à laquelle seuls Voronov et ses invités privilégiés avaient le droit de jouer. Voronov y réglait la plupart de ses affaires et un système d’écoute leur apporterait des informations primordiales.
Elle soupira intérieurement, affichant toujours un sourire de façade.

Pour l’instant, elle n’avait pas encore réussi à détourner l’attention de Voronov suffisamment longtemps pour accomplir sa tâche.

L’homme n’était pas arrivé jusque-là par hasard. Il était d’une méfiance qui confinait à la paranoïa.

À chaque fois que Mia s’était trouvée à moins d’un mètre, il ne l’avait pas quittée des yeux, son regard perçant l’observant sans relâche.

Elle se rapprochait de la table. Elle tenta de dissimuler la joie qui l’inonda lorsqu’elle vit que Voronov était enfin occupé par autre chose. Debout à quelques pas des autres joueurs, les bras croisés, l’air ennuyé, il écoutait Sorokine qui visiblement lui présentait une requête.

Elle réussit à percevoir des bribes de la conversation.

— Si tu veux, disait Voronov d’un ton ostensiblement agacé. Mais pas ici. Je ne veux pas de traces. Dans le bureau du club si tu y tiens…

Sorokine parut enchanté et fit un signe à un homme que Mia ne voyait pas.
Elle n’eut pas le temps de s’interroger davantage car au même instant, une femme manifestement soûle se jeta au cou de Voronov pour l’embrasser en gloussant.

L’inconsciente

Voronov la repoussa sans ménagement, sous les regards des convives attirés par cet incident.

C’était le moment !

Elle mit sa main libre dans le sac qu’elle portait en bandoulière et retira la protection autocollante du micro. Elle le sortit discrètement et le plaça au creux de sa main.
Encore quelques pas…

Son élan fut brutalement stoppé par un homme qui arrivait sur sa droite et qui la percuta violemment. La coupe de champagne se renversa sur elle et se brisa sur sol avec fracas tandis que le micro volait à travers la pièce. Comme dans un rêve, Mia le vit parcourir plusieurs mètres dans les airs avant de glisser sous le siège d’un gros bonhomme qui avait le nez presque enfoncé dans le décolleté avantageux de sa voisine.

Et merde !

Alors qu’elle perdait l’équilibre,  l’homme responsable du désastre la rattrapa par le bras. Une douleur cuisante traversa sa chair au moment où il l’empoignait fermement pour la maintenir sur ses deux jambes.

Merde !

Submergée par la déception, Mia entendit à peine les paroles de celui qui l’avait heurtée et qui se confondait maintenant en excuses.

Se frottant le bras, elle regarda autour d’elle pour estimer si elle avait une chance de récupérer le micro.

L’incident clos, les autres joueurs retournaient à leurs occupations. Mia parcourut la salle des yeux et croisa le regard acier de Voronov. Un frisson lui glaça l’échine et une sensation déplaisante coula entre ses omoplates. La très désagréable impression que le mafieux la mettait à nu. Pas simplement physiquement. Mais aussi mentalement.
À côté de son patron, Sorokine la détaillait également. Mais ses prunelles sombres n’exprimaient aucun mystère. Ses intentions étaient limpides. Il la voulait.

Maintenant.

Gênée, elle détourna le regard et se laissa entraîner par l’homme qui l’avait bousculée et qui l’abreuvait toujours de paroles aimables en la guidant vers les toilettes.
Il l’accompagna jusqu’à la porte et elle prêta enfin attention à ce flot de mots qu’il débitait à son attention.

—Vous devriez vous nettoyer… Au moins, le champagne ne tâche pas…

Une seconde plus tard, Mia se tenait dans les toilettes des dames. L’endroit était luxueux, à l’image de la salle principale. Un luxe ostentatoire, tout en dorure, serviettes épaisses immaculées soigneusement pliées et pots-pourris exposés dans des coupelles de porcelaine.

Mais le plus grand luxe était que l’endroit était vide.

Mia verrouilla la porte derrière elle et s’examina dans le miroir, expirant un long souffle las.

— La mission est foutue, les gars. J’ai perdu le micro, murmura-t-elle avec amertume.

Même si elle ne pouvait les entendre, elle les imagina sans peine jurer de dépit dans le van.

La déception l’envahit, sapa ses derniers espoirs. Elle avait échoué. Tout ça à cause d’un empoté qui ne pouvait même pas regarder où il mettait les pieds.

À cette pensée, elle se frotta  machinalement le bras. La douleur avait presque disparu.

Une grande lassitude tomba soudain sur ses épaules. Elle était fatiguée, moralement, physiquement, psychologiquement. Ils avaient passé des jours à étudier les habitudes de Voronov pour monter cette mission. Des nuits sans sommeil, des heures en planque dans une voiture à attendre qu’il se décide à bouger. Et tout était fini.

Elle s’ébroua car ses membres s’engourdissait légèrement. La fin de la montée d’adrénaline qui l’avait faite tenir jusque-là. Elle avait l’habitude. Elle savait que malgré la fatigue, elle mettrait sans doute des heures à s’endormir, tournant et retournant dans sa tête l’échec de la mission.

Ce dont elle aurait eu besoin, c’était d’une bonne partie de jambes en l’air. Le meilleur moyen de se délasser après le danger. Ryan avait été autrefois un excellent partenaire pour cela. Du sexe, sans sentiments. Mais il n’en était plus question depuis qu’il avait rencontré sa compagne, Lori. Quant à Jake…

Mia soupira à nouveau. Vaste sujet auquel elle ne voulait surtout pas réfléchir pour l’instant.

Bon sang, elle était vraiment crevée. Sa tête était si lourde qu’elle avait du mal à la maintenir droite.

Un spasme agita l’une de ses mains.
Elle la fixa quelques instants, hébétée, et eut un éclair de lucidité. Quelque chose n’allait pas. Sa fatigue n’était pas naturelle.

Tout son corps s’ankylosait peu à peu, lentement mais sûrement. Inexorablement.
Au prix d’un effort inouï, elle se tourna et tenta de voir l’arrière de son bras dans le miroir. Son œil entraîné décela immédiatement la trace de piqûre.

Mais quelle conne !

Le type qui l’avait bousculée. Une diversion pour pouvoir la droguer…

Avec peine, elle se cramponna au lavabo et réussit à articuler quelques mots, les sons sortant plus difficilement à mesure que sa mâchoire se transformait en plomb.

— Ça… Ça ne va pas… Ils ont réussi à me droguer… Il faut venir me chercher…

Elle s’écroula sur le sol froid sans pouvoir faire un geste pour se retenir, priant pour que Jake et Ryan aient entendu son appel à l’aide.

Son corps ne lui répondait plus. En revanche, par une curieuse ironie du sort – ou par le talent du chimiste attaché à Voronov – ses sens n’étaient pas affectés.

Elle entendit donc distinctement la porte qu’elle avait pourtant verrouillée s’ouvrir et vit apparaître dans son champ de vision une paire de chaussures d’homme.

Ses prières redoublèrent alors que la peur se propageait en elle, dans son corps inerte devenu inutile, remplissait son esprit conscient de l’horreur de la situation d’une angoisse lancinante.

Les mots sortirent de sa bouche engourdie, à peine audibles.

— Venez me chercher…

Le rire de Sorokine déchira la dernière lueur d’espoir.

— Personne ne viendra te chercher, déclara-t-il d’un ton amusé. On a longues heures devant nous…

*****************************

Voilà le premier chapitre de ma deuxième fiction...

Merci à tous ceux qui passent par ici !

Pour ceux qui ont lu Piégée vous connaissez déja les personnages. Pour les autres, pas de panique, les deux fictions pourront être lues de manière indépendante.

Quelques mots d'explication cependant : nos héros travaillent pour l'Organisation, une agence qui remplit des missions, pour le gouvernement ou des personnes privées.

Des sortes d'agents secrets quoi !

Les membres au départ de cette fiction en sont :

John "Chef" Hunter
Ryan Williams (héros de l'autre fiction)
Jake " Iceman" Grant
Mia Hanson


Bonne lecture :)

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