Underground

Par LaurenceCo

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Jennifer Akson, une adolescente maladroite à l'imagination débordante, était une de ces filles distraites et... Plus

Chapitre 1: Le gars du bus
Chapitre 2: Événement surnaturel
Chapitre 3: Souvenirs
Chapitre 4: Légère confusion
Chapitre 5: Insomnie et accident de voiture
Chapitre 6: Des questions peu de réponses
Chapitre 7: Le grand départ
Chapitre 8: Bienvenue à Alteran
Chapitre 9: Deux moutons
Chapitre 10: Déchirée
Chapitre 11: Le début des ennuis
Chapitre 12: L'Aube
Chapitre 13: Importantes découvertes
Chapitre 14: Mission de sauvetage improvisée
Chapitre 15: Dispute
NDA - Un gros merci!
Chapitre 16: Combats
Chapitre 17: Une bande d'oiseaux apprivoisés
Chapitre 18: Une lame à double tranchant
NDA - QUOI!!???
Chapitre 19: Une victoire ou une défaite?
Chapitre 20: Interrogations
Chapitre 21: Logique illogique
Chapitre 22: Coup bas
Chapitre 23: Un meurtre discret
Chapitre 24: Lourdes révélations
Chapitre 25: Mensonges
NDA - Bravo à vous!!! :D
Chapitre 26: La Lune reflète les rayons du soleil
Chapitre 27: Émeute
Chapitre 28: Une sérieuse discussion
NDA - Dites-moi que c'est un bug?!
Chapitre 29: Un plan fatal
Chapitre 30: Mettre de l'huile sur le feu
Chapitre 31: Pétrin
Chapitre 32: Lorsque tout va de pire en pire
Chapitre 33: Préparation
Chapitre 34: Le calme avant la tempête
Chapitre 35: Chaos
Chapitre 36: Fugitifs
Chapitre 37: Réconciliations
Chapitre 38: Un abri temporaire
Chapitre 39: Le début de la fin
Chapitre 40: Une question de vie ou de mort
Chapitre 41: Nouvelles cicatrices
Chapitre 42: Souffrances et silence
Chapitre 43: Un soupir au milieu des pleurs
Chapitre 44: Chasse-poursuite dans la pénombre
Chapitre 45: Un dernier au revoir
Remerciements et sondage

Lettre à Jennifer

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Par LaurenceCo


Une pensée pour ma grand-maman, dont j'ai appris le décès lors de l'écriture de cette lettre à Jennifer.

__________________________________________________________



Chère Jennifer,

Je ne suis vraiment pas la fille la plus brillante ou la plus enjouée qui soit, contrairement à ce que je veux toujours laisser paraître. Je suis une belle idiote, Jenn, une bien belle idiote. Tu sais, parfois, il m'arrive d'avoir de la difficulté à discerner l'imaginaire de la réalité. Ça ne t'ait jamais arrivé, à toi, de te plonger dans tes souvenirs sans savoir lesquels sont véridiques ou lesquels ont été déformés avec le temps? Moi, ça m'arrive souvent. Et la plupart du temps, ceux qui tiennent entièrement du vrai sont ceux dont j'ai le plus honte.

De temps en temps, je compare ma vie à un labyrinthe. Chacun de mes tournants sont calculés. Une seule mauvaise décision et je n'atteindrai pas la fin. Depuis quelques mois, je ne prends que de mauvais tournants, en m'enfonçant de plus en plus profondément dans la mauvaise direction. Et c'est seulement maintenant que je frappe le mur du cul-de-sac. La réalité finit toujours par nous rattraper; dans mon cas, le coup a simplement prit plus de temps à arriver.

Ma mère me disait toujours de ne vivre que du positif et de belles choses et d'oublier tout le reste. Mais moi, je me demande... Existe-il vraiment du positif sans négatif? Comment connaître le bonheur si on n'a jamais connu la douleur? C'est comme demander à un homme qui n'a jamais connu la neige s'il est heureux qu'il n'y ait aucune tempête glaciale là où il vit. Il vous répondra probablement par l'affirmatif, mais sans vraiment connaître de ce quoi il parle.

Alors, il n'y a-t-il donc pas un peu de bien à retirer d'une mauvaise expérience? Selon moi, du moins, oui. On en ressort plus sage, plus brave, plus renfrogné peut-être, mais toujours grandi.

Je suis une belle idiote, Jenn, une bien belle idiote. Car si la plupart des gens sortent bonifiés de telles expériences, moi, je doute que je ne puisse jamais chérir des morales que mes faux-pas m'ont apprises. Je serai punie pour quelque chose que je n'aurai jamais l'occasion de réparer. Je le sais déjà. Je t'écris ceci le soir juste avant le bal. J'ai très peur pour toi, mais je sais que, si tu es en train de lire ceci, c'est que j'ai réussi à te faire déguerpir juste avant qu'Atenas ordonne à ses hommes d'empoisonner ta boisson à la fin de la soirée.

C'est grâce à Daniel, si tu es toujours en vie présentement. C'est lui qui m'a demandé de te prévenir. Tous les matins, avant que les autres se réveillent, je traverse l'arche et me rends aux escaliers du métro. Daniel m'y attend toujours et me fournit toutes les informations nécessaires pour assurer ta survie, c'est-à-dire les messages que ses visions lui fournissent, alors que moi, je lui délivre tout ce que le Conseil m'a appris sur leurs plans. Je dois obéir à mes dirigeants, vrai, mais j'utilise aussi le fait que je me trouve dans le champ ennemi pour venir en aide à la bonne cause.

Enfin, en supposant que j'ai réellement fait plus de bien que de mal.

Daniel et moi nous connaissons depuis très longtemps. En fait, j'étais très petite lorsque je le vis pour la première fois. C'était le soir de mon septième anniversaire, et je venais de recevoir ma stillad, ce dont j'étais très fière. Je sortis jouer dans la forêt près de chez moi et, en oubliant les règles, je glissai la stillad dans mon poignet avant les temps... La chose précise à ne pas faire. Une horrible douleur traversa mon corps de fillette et je m'effondrai sur le sol. Je me mis à pleurer sans pouvoir retirer le bracelet de mon poignet. Tout mon corps était secoué de spasmes et ma vision s'embrouillait. C'était insupportable. Au moment où j'allais perdre connaissance, un homme accourut à moi et retira la stillad de mon poignet, faisant soudainement taire la douleur.

J'étais tout simplement terrifiée. Je me tenais là, seule avec un inconnu dans les bois, avec un bracelet qui venait de me faire vivre une torture. Tu l'auras deviné, Jenn: cet inconnu était ton oncle, Daniel. Lorsque je commençai à lui poser des questions, il m'expliqua qu'il avait eu une vision de moi, et qu'il savait qu'il devait venir me protéger. Ça, c'est ce qu'on appelle un Gardien. C'est un Alteran qui, d'une façon ou d'une autre, se fait remettre la responsabilité de protéger un jeune Nouveau. Presque tous les Nouveaux en ont un, mais peu nombreux sont les Gardiens qui réussissent à bien interpréter les signes qu'ils en sont un. Enfin, pour Daniel, ç'a été clair dès la première vision.

À tous les mois, il venait dans ma ville me visiter. Ma famille finit par le connaître et le traitèrent comme s'il en faisait partie. Daniel ne me raconta jamais quoi que ce soit sur Alteran; je comprends aujourd'hui pourquoi.

Non, en fait lorsqu'il me visitait, c'était pour me dire que, lui et moi, nous étions différents des autres, et que mes parents ne devaient pas en savoir quoi que ce soit. Nous étions ce que les autres n'étaient pas. Il me raconta des histoires sur ses visions et sur ce dont les êtres de notre espèce étaient capables. Ce sont ces histoires qui bercèrent mon enfance.

J'avais quatorze ans la dernière fois que Daniel vint me visiter. C'était une visite comme les autres, où il prit de mes nouvelles et me raconta des histoires - que j'avais pour la plupart entendues des milliers de fois déjà, mais dont je ne me lassais jamais. Puis il disparut de ma vie. Il cessa de venir. Mois après mois, je me surprenais espérer qu'il revienne me voir, mais jamais rien. J'étais désespérée. Ma famille en était elle aussi attristée et inquiète, puisqu'elle s'était attachée et habituée aux visites de Daniel, mais leur affliction n'avait rien à voir avec mon profond sentiment de solitude. Mon Gardien m'avait laissé tomber. Mon meilleur ami et mon seul confident.

Les années passèrent et j'atteins mes dix-sept ans et demi. Je m'y étais longtemps préparée. Je mis ma stillad et partis. Sans un au revoir à ma famille. Tout ce que je savais, c'est que j'allais revoir Daniel et vivre tous les contes qu'il m'avait raconté dans ma jeunesse.

J'arrivai à Alteran, un lieu que je trouvai tout simplement magique et magnifique. Je cherchai partout à travers la cité pour un certain Daniel Spencer, jusqu'à ce qu'on m'apprenne que Daniel avait quitté la ville depuis longtemps. Alors, je sortis de la cité et rencontrai mon Gardien dans le métro. Il m'y avait attendu. Il ne m'avait pas oublié. J'étais si heureuse de le revoir! Nous nous serrâmes longtemps dans les bras. Puis, il s'excusa de ne pas avoir pu me visiter au cour des dernières années (c'était dû au Conseil qui avait resserré son emprise sur lui), et ce fut suffisant pour faire taire le certain ressentiment que j'avais en moi. Puis nous nous donnâmes rendez-vous aux escaliers du métro tous les matins. Ces rencontres devinrent des moments heureux où nous pouvions bavarder tranquillement.

Tout allait pour le mieux. Cela faisait un moment que j'étais à Alteran lorsque, pour faire une histoire courte, Fabien et moi nous fîmes attribuer la tâche de détester et de nuire à une certaine Jennifer Akson lorsqu'elle arriverait dans la cité. J'acceptai aveuglément la mission et, finalement, je suis la seule qui en est demeurée prisonnière. La plus grosse erreur que j'ai commise dans le parcours du labyrinthe...

C'est à partir de là que tous les mauvais tournants commencèrent à débouler sans que je m'en rende compte. Je suis une belle idiote, Jenn, une bien belle idiote. Je me trouvais et me trouve toujours dans une situation bien inconfortable. Je devais à la fois servir mes supérieurs si je tenais à la vie et rendre service à la cause que je supportais vraiment: la tienne. C'est là que les rencontres de Daniel et moi devinrent plus sérieuses et que j'appris qu'il était ton oncle. C'est un bien drôle de hasard, que mon destin ait été tracé ainsi, non? Daniel exigea de moi que je veille sur toi et que je t'observe. Un peu comme une Gardienne.

Ton oncle t'aime tant, Jenn... Il t'aime comme il aimait ses filles qu'il a à peine eu l'occasion d'aimer... Même si tu l'as peu côtoyé toi-même, lui a toujours pensé à toi. Même si, au premier coup d'oeil, tu l'as pris pour un de ces hommes malpropre et idiot, sache que cette image est loin d'être celui qu'il est réellement: un homme brave et aimable qui a seulement souffert de la solitude.

Je l'ai d'ailleurs rencontré pour la dernière fois il y a trois jours. Et, cette fois-ci, c'était probablement la toute dernière fois. Daniel m'avait annoncé qu'il avait eu deux visions. Deux versions différentes de sa mort. La première représentait des Traqueurs qui l'assiégeaient chez lui et l'assassinait. La deuxième, c'était lui, qui se mourrait dans tes bras.

Je te le jure, Jenn, j'ai tenté de le raisonner, de lui faire entendre raison, de lui rappeler qu'il était possible d'éviter une vision. Pourtant, de la manière dont ton oncle parlait, il n'avait que ces deux options devant lui et rien d'autre.

Je t'en prie, Jenn, tente d'éviter sa mort. Je serais anéantie de le savoir mort. Je ne veux pas qu'il soit mort.

Mais si le mal est déjà fait, tâche de te rappeler la raison pour laquelle tu te bats. La prochaine fois que l'ennemi t'attaquera, ne t'arrête pas aux échecs que tu as commis. Sers-toi de ces mauvaises expériences et redouble d'ardeur dans la bataille.

Tu sais, Daniel m'a plusieurs fois dit lorsque j'étais petite que la seule chose que tout le monde devrait craindre est l'oubli. Sombrer dans l'oubli, oublier qui nous sommes, devenir un souvenir éphémère. Oublier d'où nous venons ou où nous allons. Moi, en tout cas, j'ai peur, de l'oubli. Car, comme tu le sais, il m'arrive d'avoir de la difficulté à discerner l'imaginaire de la réalité. Je me demande si ce ne serait pas déjà là un signe d'oubli.

Mais maintenant, n'oublions pas de parler d'où nous allons. Jenn, lis attentivement les lignes suivantes, c'est très important: j'ai entendu bien des choses, au Conseil. D'ici le mois de février, notre cité aura lancé les premiers assauts sur Étamiert. Ce sera le début de la guerre qui pourrait bien être la chute de notre monde. Étamiert ne devra, sous aucun prétexte, répliquer avec les armes. La cité du Jour devra envoyer des messagers pacifiques, des gens avec qui Alteran pourra négocier un traité de paix, pour permettre aux deux peuples de s'unir.

Je crois donc que tu as compris, Jenn: tu dois te rendre à Étamiert d'ici le mois de février. Fais comprendre à ce peuple qu'une guerre peut être évitée. Aide-les à survivre aux assauts, à ne pas lâcher prise. Je sais que tu le peux, Jenn.

Réjouis-toi du positif, mais n'ignore par le négatif. Cherche le bon chemin, mais n'aie pas honte des mauvais tournants. Ne considère pas tes souvenirs comme des fardeaux, mais comme une raison pour toi de se battre. Ne fais pas les mêmes erreurs que moi, s'il te plaît.

Et, surtout, n'oublie jamais qui tu es. Au-delà de tes dons et de tes responsabilités, des épreuves difficiles que tu as traversées, des tempêtes que tu devras affronter et de la douleur qui te pèse présentement, n'oublie pas. N'oublie jamais.



Avec toute mon amitié,

Annahelle Gilbert



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