Surnaturels Tome 1 : Mystères...

By pitchounette-elo

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«-Je ne suis pas venu ici uniquement dans le but de m'excuser, avoue-t-il d'une voix profondément grave. Je t... More

PRÉCOMMANDES OUVERTES ! 😱😍
SUPPRESSION DES CHAPITRES
GRANDE NOUVELLE À VOUS ANNONCER !
SURNATURELS VA ÊTRE ÉDITÉ ! 😍
Chapitre 1 : Réalité cauchemardesque. ✔
Chapitre 2 : Réturis. ✔
Chapitre 3 : Poison. ✔
Chapitre 4 : Enfermée. ✔
Chapitre 5 : Lueur rouge. ✔
Chapitre 6 : Étrange. ✔
Chapitre 7 : Mésentente. ✔
Chapitre 8 : Le Siège. ✔
Chapitre 9 : Les Surnaturels. ✔
Chapitre 10 : Premières leçons. ✔
Chapitre 12 : Rencontre. ✔
Chapitre 13 : Bataille et mystères. ✔
Chapitre 14 : La Chronosée. ✔
Chapitre 15 : Terrible message. ✔
Chapitre 16 : Révélations. ✔
Chapitre 17 : Les Légendaires. ✔
Chapitre 18 : L'Isolement. ✔
Chapitre 19 : Souvenirs. ✔
Chapitre 20 : Noirceur. ✔
Chapitre 21 : Deuxième Souffle. ✔
Chapitre 22 : Souvenirs persistants. ✔
Chapitre 23 : Bipolaire. ✔
Chapitre 24 : Absorption. ✔
Chapitre 25 : Sentiments Incontrôlés. ✔
Chapitre 26 : Retrouvailles. ✔
Chapitre 27 : Les pégases. ✔
Chapitre 28 : Frémissements. ✔
Chapitre 29 : Torture. ✔
Chapitre 30 : La Démone. ✔
Chapitre 31 : Isaac. ✔
Chapitre 32 : Piégés. ✔
Chapitre 33 : Rapprochement et détournement. ✔
Chapitre 34 : Espoir perdu. ✔
Chapitre 35 : Succomber ou résister ? ✔
FAQ N°1
Chapitre 36 : Effraction de rêve. ✔
Chapitre 37 : Folie meurtrière. ✔
Chapitre 38 : Le mur. ✔
Chapitre 39 : Jalousie oppressante. ✔
Chapitre 40 : Perte de contrôle. ✔
Chapitre 41 : Jamais deux sans trois. ✔
Chapitre 42 : Un lien étrange. ✔
Chapitre 43 : Passé destructeur. ✔
Chapitre 44 : Brutalité. ✔
Chapitre 45 : Animosité inexplicable. ✔
Chapitre 46 : Mélodie. ✔
FAQ N°2
Chapitre 47 : Explosion inattendue. ✔
Chapitre 48 : Le Noctis. ✔
♥ Je vous aime ! ♥
Chapitre 49 : Un lourd secret. ✔
Chapitre 50 : Un dangereux pouvoir. ✔
Chapitre 51 : Ultimatum impossible. ✔
Chapitre 52 : Pris au piège. ✔
100K !! (+Couvertures)
Chapitre 53 : Surprises en tout genre. ✔
Chapitre 54 : Origine douteuse. ✔
Chapitre 55 : Double face. ✔
Chapitre 56 : Sauvetage mystérieux. ✔
Chapitre 57 : Provocation perdante. ✔
Chapitre 58 : Tension désirée. ✔
Chapitre 59 : Une lueur d'espoir. ✔
Chapitre 60 : Crève-cœur. ✔
Pourquoi les publications se font-elles plus lentes ?
Chapitre 61 : Bannissement. ✔
Chapitre 62 : Confessions. ✔
Chapitre 63 : Un frère persécuté. ✔
Chapitre 64 : Le bénéfice du doute. ✔
Chapitre 65 -Première Partie- : Les liens du sang. [Dernier chapitre] ✔
Chapitre 65 -Deuxième Partie- : Les liens du sang. [Dernier chapitre] ✔
500k - Page Facebook !!😱
Bonus : Frère de cœur. [PDV Zéphyr]
Bonus 1 : "Cassian".
Bonus 2 : La rencontre.
Bonus 3 : Baiser piégé.
Bonus 4 : Première rencontre Angie&Évalina.[PDV Angie]
Rendons-lui hommage ! 💚
Choix du bonus !
300K !! 😱😱
400K → Tests et Quizz !
FAQ Auteure - Partie 1 (Fêtons les 2 ans de Surnaturels!!)
FAQ Auteure - Partie 2 !
Remerciements + Surprises
Informations tome 2.
Nouvelle couverture & Infos diverses !
Sortie du tome 2 !

Chapitre 11 : Tatouages. ✔

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By pitchounette-elo

Je n'arrive pas à détacher mes yeux de cette silhouette longiligne qui s'avance vers nous. À première vue, on pourrait la prendre pour une humaine tout à fait normale. Mais lorsqu'elle se rapproche, les différences se font visibles. Elle possède une peau si blanche que je pourrais presque me croire métisse, alors que c'est loin d'être le cas. Elle est non seulement d'une blancheur cadavérique, mais elle brille, telle de milliers de petits diamants incrustés sous sa peau. Ses cheveux sont immaculés, comme si une fine couche de neige s'y était déposée. Ils sont ramenés en une tresse parfaite où pas un seul cheveu ne dépasse, le tout descendant jusqu'à ses pieds. Elle marche d'un pas assuré, comme si le terme hésiter ne faisait pas partie de son vocabulaire. Elle est vêtue d'une robe blanche à manches longues, très serrée, qui lui arrive aux chevilles. D'après ce que je vois, elle doit faire un bon mètre quatre-vingt, mais cela ne l'empêche pas de porter tout de même de grandes bottes à talons hauts. Elle est si éblouissante que j'en viens à me demander si son corps est capable de produire de la lumière dans le noir. Une fois arrivée à ma hauteur, ses yeux me scrutent de haut en bas. Je remarque que la peau de son visage comporte des craquelures à intervalles irréguliers, comme une poupée de porcelaine qui aurait été brisée. Ses yeux sont d'un gris très clair. Même ses lèvres sont dotées de la même couleur. Il n'y a rien de sombre, chez elle. Si l'envie lui en prenait, elle pourrait très facilement se fondre dans le décor.

— Tu dois être Evalina, la nouvelle. Je suis Ombelline, déclare-t-elle d'une voix froide.

Je voudrais lui répondre quelque chose, mais aucun son ne sort de ma bouche. Mes lèvres ne sont plus que deux blocs de béton scellés. Mes yeux, deux orbites toujours écarquillées de surprise face à cette personne qui se tient devant moi.

— Oui, c'est bien elle ! lui répond Zéphyr. Et pour le moment, je crois que tout va un peu trop vite. Je pense que ce n'est pas le bon jour pour s'entraîner, elle n'est pas prête.

— Candélaria avait prévu ça, oui. Elle m'a dit de ne pas m'en faire et de ne pas insister si Evalina ne voulait pas s'entraîner aujourd'hui, ajoute Ombelline.

Je voudrais leur crier que non, c'est faux ! Je suis prête, je veux m'entraîner ! Surtout après la performance que j'ai faite sur la course d'obstacles. J'ai même hâte de savoir ce dont je suis capable ! Quelles sont mes limites. Jusqu'où je peux aller. Mais Zéphyr ne m'en laisse pas le temps et continue de répondre à ma place.

— En effet, il vaut mieux la dispenser pour aujourd'hui, confirme-t-il. À part ça, les autres t'attendent dans la salle des combats. Certains sont partis dans celle des pouvoirs. Ah, et si ça ne te dérange pas, je crois qu'Angie ne s'entraînera pas non plus ! ajoute-t-il. J'ai quelques mots à lui dire.

— Si ça ne me dérange pas ? répète Ombelline, les yeux foudroyants. Angie est le Leader de votre groupe, c'est lui qui m'aide à vous entraîner. Qui plus est, il est l'un des meilleurs au combat. Alors bien sûr que ça me dérange !

Pas le moins du monde affolé par le regard meurtrier que lui lance Ombelline, Zéphyr lui adresse un adorable sourire, puis présente ses excuses :

— Désolé ma très chère Ombelline. Je pensais qu'il serait plus judicieux de réconcilier Angie et Evalina, car vois-tu, ce ne sont pas les meilleurs amis du monde. Mais tu as raison, il vaut mieux les laisser se disputer à longueur de temps.

Ombelline soupire et croise fermement les bras sur sa poitrine.

— Bon, très bien. Tu diras à Angie qu'il est dispensé d'entraînement pour la journée, râle-t-elle. Mais uniquement pour la journée ! Pas un jour de plus.

Elle braque ses yeux gris dans les miens, afin de s'assurer que j'ai pris connaissance de ses paroles, puis elle contourne la grande statue et s'engouffre dans le passage.

— Comment as-tu fait pour la convaincre aussi facilement ? demandé-je à Zéphyr, tournant mon regard vers le sien. Elle n'avait pas l'air très emballée.

— Ombelline a horreur des disputes. Comme elle est immortelle, c'est elle qui entraîne tous les nouveaux Surnaturels, m'explique-t-il. Et ce, depuis la création de ce royaume ! Quand huit jeunes qui ne se connaissent pas doivent apprendre à travailler en équipe du jour au lendemain, tu te doutes bien que ce n'est pas évident pour tout le monde. Certains sont heureux d'avoir été choisis par le Majestueux, et d'autres sont en colère de devoir quitter leur famille et de venir combattre à mort alors qu'ils n'avaient rien demandé. Tous ces différents caractères créent facilement des tensions au sein du groupe.

Zéphyr marque une pause, le temps de vérifier du regard qu'Ombelline est bel et bien partie, puis il reprend :

— L'une des premières tâches que doit accomplir Ombelline lorsqu'elle rencontre les nouveaux Surnaturels, c'est d'abaisser les tensions. Elle doit régler les conflits et faire régner la bonne entente au sein du groupe. Et crois-moi, parfois, ça peut s'avérer très difficile ! Elle a horreur de s'occuper de cette partie-là ! Elle trouve que c'est une perte de temps, ce que je peux comprendre. C'est pour ça qu'elle a changé d'avis quand je lui ai parlé de la mésentente qui règne entre toi et Angie. Elle n'a pas envie de renouer avec cette tâche difficile, donc si vous pouvez régler ça tout seuls, elle ne va pas vous en empêcher, conclut-il.

— Donc... tu attends de moi que je fasse la paix avec Angie ?

— Faire la paix est un bien grand mot. Non, je veux que vous repartiez sur de bonnes bases, déclare-t-il. Ce serait déjà pas mal !

Je dois avouer qu'il n'a pas tort. Seulement, c'est bien plus facile à dire qu'à faire. Cela reviendrait à présenter mes excuses vis-à-vis de mon comportement. Or, je n'en ai pas envie. Mon attitude était tout à fait légitime.

— Ah, le voilà ! s'exclame Zéphyr en se levant du banc de pierre.

Il s'éloigne de moi et rejoint Angie. Il lui glisse quelques mots à l'oreille. Après une tape amicale dans le dos de chacun, Zéphyr s'engouffre dans le passage, me laissant seule sur le banc. Angie se passe une main dans ses cheveux blonds, puis finit par combler la magnifique distance qui nous séparait jusqu'à présent.

— Viens avec moi, ordonne-t-il.

Sans se soucier de savoir si je lui obéis, il continue son chemin jusqu'à la grande porte rouge et la fait coulisser afin de sortir de la salle. Je résiste à l'envie de lui dire que je ne suis pas son chien. Je m'aventure donc à contrecœur à l'extérieur de la Colombe. Angie m'entraîne parmi les longs couloirs du château, puis me fait passer par la véranda que j'ai découverte hier.

— Où est-ce qu'on va ? le questionné-je.

— Au Jardin Abyssal.

Il me scrute comme s'il attendait une réponse, qui bien évidemment, ne vient pas. Pourquoi lui répondrais-je ? Je n'ai pas envie de lui parler. Je veux minimiser autant que possible notre échange. Mais ces yeux aigue-marine ne cessent de me dévisager, à tel point que je me sens rougir. Je n'aime pas lorsqu'on me regarde ainsi, ça me donne l'impression d'avoir quelque chose sur le visage. Il a vraiment le don de me mettre mal à l'aise.

— Pourquoi me regardes-tu comme ça ? lui demandé-je finalement.

Il me fait signe d'avancer parmi le parterre de roses et de buissons, sans pour autant sortir le moindre mot. Je suis sur le point d'insister, lorsqu'il se décide à articuler une phrase :

— À vrai dire, je me demandais quand tu allais me bombarder de questions à propos du Jardin Abyssal.

— Je n'ai pas besoin de te poser des questions, dis-je, en lui passant devant pour m'engouffrer sur les marches dorées du fameux escalier. Comme tu peux le voir, je sais comment m'y rendre !

Angie a l'air surpris, mais il se ressaisit bien vite. Son visage redevient le parfait mur indéchiffrable qu'il a pris l'habitude d'arborer. Il me suit, sautant bien avant la dernière marche pour atterrir devant moi. Pour un peu, il m'aurait percuté. Je termine ma descente et m'apprête à lui faire savoir qu'il n'a pas besoin de sauter d'aussi haut pour que je le prenne pour un dieu ou je ne sais quoi, mais je constate qu'il est déjà trop loin pour m'entendre. Il est presque arrivé au bout du tunnel. Je cours pour le rattraper, et m'engouffre après lui dans le Jardin Abyssal. L'immense aquarium de verre me laisse toujours aussi émerveillée que la veille. Je prends mon temps pour contempler l'eau, qui laisse entendre de légers bruits de vagues lorsque les remous s'écrasent contre les parois. Je suis des yeux les milliers de fleurs colorées qui flottent à l'intérieur et qui se baladent au gré des ballottements. Je ne m'en lasserai jamais.

— Je croyais que tu connaissais déjà cet endroit.

Je sursaute. J'avais totalement oublié la présence d'Angie. Pourtant, avec ses nombreux soupirs qui laissent penser qu'il est profondément lassé de tout, il n'est pas du genre à passer inaperçu.

— Oui, j'y suis déjà venue, dis-je.

— Quand ?

— Hier. Après être partie de la Galerie, précisé-je. J'ai trouvé cet endroit par hasard, et Zéphyr m'y a rejoint.

Silence. J'ai comme qui dirait jeté un froid. Je devine sans mal ce à quoi doit penser Angie à cet instant. Il doit se souvenir de la même chose que moi, autrement dit, ma fuite de la Galerie après lui avoir crié dessus. Génial, c'est bien parti pour un nouveau départ. Il marche en direction du canapé bleu, le contourne, puis s'adosse contre la roche.

— Bon, par quoi veux-tu commencer ? me demande-t-il.

— Comment ça ?

— Tes questions, soupire-t-il.

— Oh...

Sur le coup, je n'ai rien pu sortir d'autre. Il m'a prise de court. Je croyais qu'il m'avait emmené ici pour me rappeler à l'ordre et me faire la morale, ou je ne sais quoi d'autre. Mais non. Il me demande si j'ai des questions. Il est prêt à y répondre. J'hallucine !

— N'exagère pas, je ne suis pas si horrible, me dit-il. Bien sûr que non, tu n'hallucines pas ! Je comptais y répondre, à tes questions ! Après l'entraînement. Mais Zéphyr a su me faire comprendre que si je voulais obtenir quelque chose de toi, il fallait d'abord que tu obtiennes ce que tu voulais. Alors ne me fais pas regretter mon choix.

Je suis impressionnée. Il n'a pas fallu longtemps à Zéphyr pour me cerner.

— Euh... OK, bafouillé-je. Alors, euh... comment... enfin, non. C'est quoi ce réveil ?

— C'est vraiment ta première question ? ricane-t-il en haussant un sourcil.

Je hoche la tête. En même temps, il m'a prise par surprise ! Je n'ai pas eu le temps de rassembler toutes celles que je voulais poser ! Alors, oui, le réveil est ce qui m'est venu en tout premier.

— Vous, les terriens, vous vous faites bien réveiller par une sorte de mélodie stupide. Eh bien nous, c'est par une petite décharge électrique.

— Petite ? répété-je.

— Oui, petite. Tu t'y habitueras. Et ne cherche pas à dormir par terre, le symbole te réveillera où que tu sois.

— Tu en as déjà fait l'expérience ? rigolé-je.

Il relève brusquement ses yeux dans les miens.

— Ça ne m'amuse pas, dit-il sèchement. Tu en as d'autres, des questions stupides ?

— OK, OK. Désolée.

Je prends une courte pause, puis me décide enfin à lui demander :

— Le fait que mes parents aient péri juste après que vous vous soyez montrés, c'est juste une grosse coïncidence ?

— T'es en train d'insinuer qu'on a quelque chose à voir avec ce qui leur est arrivé ?

Je hausse les épaules. Angie ne cache pas son mécontentement.

— Je te l'ai dit, nous avons gardé un œil sur toi pendant quelque temps. Si j'avais su ce que ta famille subirait, je ne l'aurais pas laissé faire. Le devoir d'un Surnaturel est de sauver des vies, pas d'en supprimer.

Il m'a l'air sincère, alors je poursuis :

— Hier, Apolline a parlé d'une certaine transformation. Qu'est-ce qu'elle voulait dire ?

— Le Majestueux te choisit et t'appelle à venir le rejoindre. Si tu ne l'as pas déjà fait, tu ressens l'envie de te faire tatouer, explique-t-il, les yeux dans le vide. Et tu as beau repousser ce désir, tôt ou tard, tu te retrouves dans un salon de tatouage. Cette transformation dont parle Apolline, c'est le moment définitif où tu passes d'un simple monel à un Surnaturel. Ou, dans ton cas, d'une simple terrienne à une Surnaturelle.

Il s'interrompt. Son regard semble s'être figé sur un souvenir dont lui seul en connaît le fond.

— Un soir, reprend-il, le tatouage se met à briller. Puis à te brûler. Et cette douleur, dit-il avec une grimace, c'est ton pouvoir qui s'infiltre dans tes veines, dans la moindre cellule de ton corps. C'est ce qui fait de toi une Surnaturelle à part entière.

Le souvenir qui semblait l'habiter prend soudainement fin, et son regard remonte jusqu'à moi.

— Alors, tous ceux qui ont été choisis pour devenir Surnaturel ont ressenti cette douleur ?

— Tous, sans exception, me confirme-t-il en croisant les bras sur son torse. Mais nous n'avons pas rejoint le Majestueux le même jour. La transformation survient aux alentours de notre anniversaire, Ombelline venait donc chercher chacun d'entre nous au fur et à mesure. Ça fait trois jours que notre groupe est au complet.

Ils venaient tout juste de sceller leur groupe, et voilà que je m'y rajoute... L'intégration n'est pas vraiment mon fort.

— Comment Ombelline a-t-elle pu savoir que vous étiez les nouveaux Surnaturels, parmi la multitude de monels sur ce royaume ? demandé-je.

Certes, c'est une question assez précise. Mais puisqu'il a vraiment l'air de répondre à tout, je ne vais pas me gêner pour en poser le plus possible.

— Ombelline n'est pas uniquement notre mentor, me répond-il. C'est aussi la gardienne de la Crypte.

— La Crypte ?

Angie soupire longuement, sûrement pour me faire savoir à quel point il commence à en avoir marre.

— La Crypte est la pièce spéciale dont t'a parlé la reine. Celle où des monels sont appelés à devenir des Surnaturels. C'est là que tu as été choisie. C'est également là où sont entreposés tous nos pouvoirs. C'est la source même de nos capacités, et Ombelline en est la protectrice. Toutes les informations concernant les nouveaux Surnaturels s'y trouvent. Le fait qu'elle ait accès à cette salle explique qu'elle puisse nous trouver facilement. Elle est en connexion directe avec le Majestueux, termine-t-il en haussant les épaules.

Comme s'il n'y avait rien de plus normal au monde que d'être en connexion avec un château. Mais – étonnamment – ce n'est pas ce qui me chiffonne le plus.

— Pourquoi y a-t-il besoin de quelqu'un pour garder la Crypte ?

— À ton avis, pourquoi notre royaume est-il envahi depuis des décennies par les trénones ? Parce qu'ils cherchent depuis toujours à dérober les pouvoirs des Surnaturels, m'annonce-t-il sans me donner la peine de réfléchir. À entrer dans la Crypte.

— Tu en as déjà vu ? demandé-je.

— Oui, répond-il d'une voix glaciale.

Un lourd silence s'ensuit. À vrai dire, je n'ose pas vraiment rajouter autre chose. Je ne sais pas quoi penser de lui. Plus les secondes s'écoulent, et plus je me surprends en train de l'observer. Tout paraît si calculé chez lui ! La façon dont il se tient. Dont il croise les bras, comme s'il cherchait constamment à se protéger. Il a toujours l'air en alerte, prêt à se battre. Tout ce qu'il dit est mesuré. Réfléchi. S'il sort une phrase, c'est qu'il en est sûr. Je constate que son visage est marqué par une cicatrice sur laquelle je ne m'étais pas encore attardée, et dans ce silence seulement brisé par les vagues heurtant les parois de verre, je me demande ce qu'il a bien pu faire pour gagner malgré lui cette entaille qui le marquera sûrement à vie. Elle part de son arcade sourcilière gauche et continue son chemin irrégulier le long de sa joue, pour se terminer sur sa mâchoire. Celle-ci est sans cesse crispée, comme s'il empêchait les mots de s'échapper de ses lèvres charnues. Aucune émotion ne trahit son visage. Il reste de marbre. Indéchiffrable et mystérieux. Il faudrait être aveugle pour ne pas remarquer que cette attitude cache un truc. Sûrement quelque chose de profondément enfoui en lui, et que je n'ai pas à connaître. Parce qu'après tout, ce sont ses affaires, non les miennes. Je ne sais pas pourquoi je m'y attarde.

— Euh... sinon, au niveau des âges, ici ? le questionné-je, surtout pour changer de sujet et briser cet affreux silence qui commençait à peser. Cassie m'a l'air bien plus jeune que toi.

Et alors que je m'attendais à un autre long soupir, il n'en est rien.

— Le Majestueux choisit les nouveaux Surnaturels dans une certaine tranche d'âge, qui va de seize à dix-neuf ans, m'explique-t-il.

— Et... ça te dérangerait de me dire l'âge de tout le monde ? risqué-je, le suppliant presque du regard.

— Ouais.

Je fronce les sourcils, avance de quelques pas pour me planter en face de lui, et croise les bras en signe de mécontentement.

— Maximilien et Cassie ont seize ans, soupire-t-il, ce sont les plus jeunes. Bastian et Apolline en ont dix-sept. Quant à Zéphyr, Sean et Edden, ils en ont dix-huit.

— Et toi ? lui demandé-je.

Il souffle une énième fois et détourne son regard du mien.

— Dix-neuf ans.

— C'est pour ça que tu es le Leader ? Parce que tu es le plus âgé d'entre nous ?

— Non, parce que j'ai été choisi pour endosser ce rôle, me contredit-il. Ça n'a rien à voir avec l'âge. Dans la génération précédente, le Leader était une jeune fille âgée de tout juste seize ans.

Cela dépend donc vraiment de la personnalité de chacun... Et je peux comprendre pourquoi le Majestueux l'a choisi pour endosser ce rôle. Il est particulièrement doué dans l'art de donner des ordres.

— Il y a encore quelque chose que je ne comprends pas, dis-je. Pourquoi, du jour au lendemain, suis-je passée d'une vision rouge et dorée à une vision tout à fait normale ? Apolline a dit que cela faisait partie de la transformation, que je voyais les véritables couleurs du monde ! Mais je ne comprends pas ce que cela signifie.

C'est au tour d'Angie de froncer les sourcils.

— Tu as déjà repris une vision normale ?

— Eh bien... Je suis capable de voir la vraie couleur de tes yeux, donc je suppose que oui.

Angie a l'air sincèrement choqué. Peut-être qu'une autre personne ne verrait strictement rien, mais je peux assurer qu'en étant aussi proche de lui et en ayant observé un visage aussi impassible tout au long de notre échange, lorsqu'il laisse passer une émotion, je la vois. Et sa réaction soudaine ne m'a pas échappé.

— De quelle couleur sont les miens ? me demande-t-il subitement.

Il me teste. C'est évident.

— Je ne peux pas vraiment définir leur couleur, lui dis-je. Ils sont entre le bleu et le vert. Je dirais... de la même couleur que l'eau splendide de l'aquarium. Aigue-marine.

Il tressaille. Je m'apprête à ajouter que je ne suis pas très sûre du terme que j'ai employé, quand je me fige. Ce que je viens de lui dire me revient en pleine figure. Je lui ai fait un compliment. Sans le vouloir. Je lui ai dit que ces yeux étaient de la même couleur que l'eau splendide de l'aquarium. Splendide. Bon sang, qu'est-ce qui m'a pris de dire une chose pareille ? Angie détache son regard du mien et se passe une main dans ses cheveux blonds, avant de se racler la gorge et de reprendre la parole :

— Je n'ai toujours pas répondu à ta question. Voir les véritables couleurs du monde est à prendre au sens littéral. Je n'ai pas d'autres explications à te fournir. C'est une preuve, tout comme le tatouage. Certains trénones peuvent prendre notre apparence. Ces garanties permettent à Ombelline de repérer les individus qui voudraient se faire passer pour des Surnaturels.

— Les trénones ne peuvent pas tout simplement aller se faire tatouer les mêmes choses que nous ?

— Non, c'est plus qu'un tatouage. C'est un symbole qu'on reçoit tous à l'épaule droite. Si quelqu'un d'autre essayait de copier l'un d'eux, l'encre s'évaporerait sous sa peau à la seconde même.

Je me mords la lèvre pour résister à l'envie de lui poser une autre question, mais la tentation est trop forte. Alors, je me promets intérieurement que ce sera la dernière.

— Quel est le tien ?

— Un œil, me répond-il après un court moment de réflexion.

— Toi aussi ?

— Le mien n'a pas de paire d'ailes ou de couleur, précise-t-il. Il représente simplement l'œil de la raison, pour le Leader.

— Et les autres symboles ?

Mince. Je m'étais pourtant promis d'arrêter. Il faut croire que je suis incapable de me retenir.

— Tu tiens vraiment à ce que je te réponde ? soupire-t-il.

— C'est ma dernière question, juré !

— Très bien, rechigne-t-il. Mais je te conseille d'écouter attentivement, parce que je ne me répéterai pas.

Je hoche la tête, me résignant à relever à voix haute son impolitesse.

— Le symbole de Bastian est la rose, l'une des principales représentations du Séducteur, commence-t-il à énumérer. Celui de Maximilien, la pièce d'échec, symbole de l'intelligence et de la logique. Pour Zéphyr, ce sont deux mains qui se serrent en gage d'amitié et d'aide à autrui. Sean arbore un masque rieur de théâtre. Pour Edden, ce sont des alliances enlacées en guise de fidélité. Cassie a tout simplement le symbole de l'optimisme, et celui d'Apolline représente une lyre, l'un des emblèmes du célèbre dieu Apollon, termine-t-il.

Ils ont tous une signification particulière, ce qui veut forcément dire que le mien doit en avoir une également ! Reste à savoir si Angie acceptera de me répondre.

— J'ai reçu l'ordre de ne rien te dire, me freine-t-il d'emblée.

Bon. Au moins, je n'ai même pas eu à lui poser la question.

Ils me cachent quelque chose. Lui, Apolline, Zéphyr et tout le monde. Peut-être que c'est pour mon bien, mais je ne vais pas résister très longtemps avant de péter un autre câble. Actuellement, j'ai déjà du mal à me calmer. Angie s'est permis de lire de nouveau dans mes pensées, et ça me rend folle. J'ai vraiment une furieuse envie de passer mes nerfs sur lui.

— Ça ne changerait pas de d'habitude, ricane-t-il.

Malheureusement, il n'a pas tort. Et le fait qu'il l'exprime avec autant d'assurance m'exaspère. Ce garçon a un ego énorme, qu'il ne cherche même pas à cacher ! C'est comme s'il voulait à tout prix qu'on ne voie que ça. Comme s'il se cachait derrière. En réalité, il a l'air de se planquer derrière pas mal de choses. Je ne sais rien sur lui. Et peut-être qu'il me ment. Après tout, comment puis-je être sûre qu'il dit la vérité ? Comment puis-je être certaine de ses réponses ? Je n'ai vu aucun tatouage chez les autres. Certes, je n'y ai pas vraiment fait attention, mais qui me dit qu'il n'a pas raconté cette histoire de symbole simplement pour que je ne m'inquiète pas d'en avoir un ? Peut-être que je suis différente des autres ! Peut-être que je ne suis pas une Surnaturelle et que tout le monde me ment ! Je ne peux avoir aucune certitude. Ça y est, je redeviens parano.

— T'as conscience que t'es chiante ? râle-t-il en plantant son regard dans le mien.

— Et toi, tu as conscience que tu l'es tout autant que moi ?

Il soupire. Je détourne le regard. Je ne peux pas soutenir le sien, cela m'est impossible. J'ai l'impression qu'il me sonde de la tête aux pieds. Que ses yeux peuvent avoir raison de tous mes secrets les mieux gardés.

— Si je te montre le mien, ça calmera ta petite crise de défiance ? soupire-t-il.

Je hoche la tête. Bien évidemment que ça la calmera. J'aurais sûrement un peu plus confiance en ses dires. Après avoir hésité un instant, il finit par reculer afin de retirer lentement sa veste en cuir et la déposer sur le canapé bleu, juste derrière lui. Il porte une sorte de débardeur noir pour homme, qui souligne dangereusement ses muscles. Son bras gauche est totalement nu. Son bras droit, en revanche, est décoré d'une multitude de tatouages. Sans vraiment prendre conscience que mes pieds avancent d'eux-mêmes, je m'approche, très intriguée par tous ces dessins. Il y en a de tous les types. Des petits, des grands, des noirs et blancs, des colorés, il y a des citations et j'en passe. Sur son épaule, je repère son symbole. Le fameux œil de la raison. Il est bien présent. Il ne m'a pas menti. Mais honnêtement, s'il l'avait fait, je crois que je n'y aurais même pas prêté attention. Je suis bien trop accaparée par ses autres tatouages. Juste en dessous de son symbole, il y a un cœur rouge, fissuré, et d'où semble couler un long ruban de la même couleur. Ce dernier parcourt son bras entier, et d'autres tatouages se succèdent les uns en dessous des autres, comme s'ils racontaient une histoire. Sous le cœur fissuré, je distingue une grande flamme colorée, qui laisse place quelques centimètres plus bas à un sourire parsemé de dents longues et pointues. Comme le chat étrange dans Alice au Pays des Merveilles. Encore en dessous, toujours en continuité du ruban, se tiennent deux mains enlacées. Elles sont entourées d'une ribambelle de feuilles mortes. Je suis tellement intriguée par tous ces dessins, que je viens tout juste de réaliser que ma main a suivi le parcours de mes yeux sur son bras.

Angie recule et inspire un grand coup. Comme s'il avait retenu sa respiration depuis bien trop longtemps. Il expire calmement, son torse se soulevant et s'abaissant au rythme de sa respiration qui se fait plus calme. Je l'observe en silence, sans pouvoir m'empêcher d'essayer de trouver une signification à tous ces tatouages. J'ai vraiment l'impression qu'ils racontent une histoire et que le ruban en est le fil conducteur. On dirait que tous les dessins sont placés dans un ordre chronologique. Curieuse, et peut-être même un peu trop, je me risque à lui poser la question :

— Qu'est-ce que ça veut d...

— Tu n'as pas besoin de le savoir, me coupe-t-il d'un ton glacial.

Il se retourne, puis se penche pour attraper sa veste afin de la remettre. Le tout, bien plus rapidement que lorsqu'il l'avait enlevé. Et je constate que je n'ai pas tout vu. Il y en a d'autres. D'autres tatouages sont présents sur sa peau. J'en distingue quelques-uns derrière son cou. Peut-être recouvrent-ils entièrement son dos ? Ma curiosité me pousserait presque à soulever sa veste en cuir et son haut. Heureusement, je parviens à me contrôler.

— Suis-moi, m'ordonne-t-il subitement. La reine m'a informé ce matin qu'elle souhaitait s'entretenir avec toi dans la journée. Il est temps de s'y rendre.

~~~~~~~~~~~~~~~~~~

/!\ Voilà pour ce chapitre ! Merci à ceux qui me suivent ! Surtout, continuez à voter et à commenter, ça me fait super plaisir et ça m'encourage à continuer plus vite ! :) On se retrouve dans le prochain chapitre ! :) Zoubiis chocolatés !♥ /!\

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