Je me lève en ayant un mal de dos extrême, mais je suis habituée. Malgré que l'appartement est petit -il n'y a pas de chambre- je l'aime quand même. Il n'est pas trop cher et il est assez chaleureux. J'ai quand même des hauts revenus puisque je suis psychologue, mais cet appartement est près de la future école secondaire dans laquelle je vais travailler.
J'ai toujours préféré travailler avec des adolescents. Les personnes âgés et les adultes étaient trop.. Je ne sais pas comment l'expliquer, mais c'était toujours des problèmes de couple ou d'argent, et c'était trop normal. Je ne sais pas, chaque situation était trop semblable et je pouvais régler cela en un claquement de doigt.
Tandis que les adolescents, eux, ils étaient tous différents. Parfois, il y avait des situations semblable, mais chaque fois, je les comprenais. Je pouvais me rattacher à eux, ayant vécu la plupart de ces situations. Perdre un autre cher. Prendre de la drogue/alcool et ne plus être capable d'arrêter. Ne pas s'aimer.
Il y avait plus de fille que de garçon, mais je les comprenais.
Il y avait des filles qui se sentaient mal dans leur peau. Des garçons qui avaient des problèmes de comportement.
Mais je me souviens qu'un jour, un garçon est arrivé. Il m'a dit qu'il pouvait lire dans les pensées des gens. Je n'arrivais plus à respirer et je n'y croyais pas. Mais ses yeux d'un bruns perçants ne pouvait pas me contredire. Juste voir dans la façon qu'il me regardait, je savais qu'il disait vrai. Il avait la même façon de me regarder que Harry. Sauf que lui, il avait les plus beaux yeux de la terre: verts émeraudes avec des teintes de verte forêt, mais ils étaient toujours aussi incompréhensible, malgré le nombre de fois que j'ai tenté de les déchiffrer.
Je me souviens être rentrer le soir sans m'endormir, réfléchissant à tout ce que j'aurais pu faire s'il ne m'avait pas abandonné. Réfléchissant à ce qu'on serait aujourd'hui.
J'enfile un chandail blanc et des jeans. Je sais que les psychologues sont souvent habillées de manière chic, mais ce n'est pas ce que je fais. D'ailleurs, les adolescents me trouvaient plutôt cool, ils avaient l'impression que j'étais plus chaleureuse et non une emmerdeuse qui n'en avait rien à faire de donner des conseils.
Je prends un yogourt rapidement et je le mange en seulement quelques secondes. Je dois me dépêcher puisque l'école est à quelques minutes d'ici et je dois mettre mes choses pour mon bureau dans la voiture. Habituellement, je marche pour me rendre au travail, mais puisque j'ai plusieurs choses à transporter, je vais prendre ma voiture.
J'enfile mes Converses -que j'ai fini par acheter il y a environ 2 ans- et je prends mon sac à main et la boîte contenant les choses pour mon bureau.
Je ne suis pas du tout en retard; c'est juste que je veux arriver au moins dix minutes en avance pour pouvoir parler avec le personnel et apprendre à mieux le connaître. J'ai discuté avec quelques personnes mais pas plus que ça, donc j'ai bien envie de me tisser des liens, surtout que depuis que Harry m'a laissé tomber, je n'ai plus vraiment pas d'ami. Le seul que j'ai, c'est Evan. Niall et moi étions amis, jusqu'à ce que le plus regrettable arrive: j'ai couché avec lui. J'espère ne plus jamais le revoir. Non pas que je le déteste, c'est juste que j'ai beaucoup trop honte pour lui parler. Je veux dire, j'ai quand même vu sa bite.
J'arrive devant l'école, et je prends ma boîte et mon sac à main. J'aurais dû marcher, cela aurait été beaucoup plus écologique.
Je me dirige vers le salon du personnel et tous m'accueille et on commence à me parler.
J'étais en train de parler avec Édith, une professeur de mathématique, lorsque j'ai reconnu ce visage et ces cheveux blonds.
Je bafouille une excuse à Édith et je pars en courant, et je sais déjà que cet Irlandais m'a remarqué.
-Amanda! crie-t-il, alors que je tente de sortir le plus rapidement possible de la salle du personnel.
J'arrive finalement devant mon bureau, mais Niall m'attrape par le bras.
-Amanda, murmure-t-il.
Je le regarde dans les yeux, alors que je vois qu'il a une ride entre les deux sourcils, sûrement dû aux nombres de fois qu'il les a froncé.
-Comment tu vas? dit-il, après quelques secondes de réflexion.
J'ai l'impression que cette question me transperce le corps, alors que je racle ma gorge. Ça fait tellement longtemps qu'on m'a posé cette question. Chaque fois, ce n'était qu'une connaissance que je croisais à l'épicerie ou dans les couloirs de l'appartement. Qui répondrait franchement à une aussi simple question?
Je sais que Niall le demande sincèrement. Je sais qu'il regrette tout autant que moi qu'on est fait ça. Je sais qu'il ne me demande pas ça par politesse.
-Je vais bien, finis-je par dire.
Menteuse.
Je n'arrive pas à formuler d'autres phrases, mais j'ai bien l'impression que cela a rendu joyeux Niall. Depuis si longtemps il essaye de prendre de mes nouvelles, et je crois qu'il est content que j'aie répondu une phrase de seulement trois mots.
Il ne dit rien, et il hoche la tête, enlevant ainsi sa main de la mienne. Il se dirige vers un autre chemin, alors que je suis planté là, l'observant. Il s'arrête et je vois son dos se tendre.
-Je suis désolé, dit-il, dans se retourner. J'ai plutôt l'impression qu'il aie dit cela à lui-même, mais je l'aie tout de même entendu.
Je finis par entrer dans mon bureau, pour ma toute première fois.
Il est quand même grand: un bureau en bois est dans le milieu et derrière, il y a une chaise. Deux fauteuils en cuir sont face à face près de l'entrée, une petite table en verre entre les deux.
Je visite la pièce et je trouve une petite bibliothèque vide tout près du bureau.
Je sors des livres qui parlent des troubles de comportement, de bipolarité, de l'adolescence et "ses problèmes", de psychose. Il y en a plusieurs autres, mais je pense que tous les énumérés serait long.
Je finis de les ranger en quelques minutes, puis lorsque je me retourne vers mon bureau, je découvre un cadre posé dessus.
Je souris tristement dû au fait que j'ai 33 ans et que je n'ai pas d'enfant, ni de mari.
Depuis le départ de Harry, je n'ai jamais trouvé un autre homme. J'ai cherché, encore et encore. Mais chaque fois je partais du restaurant en courant et en débitant une excuse pas très crédible.
Harry était le bon. Il l'était. Je l'imagine bien, apprendre à un petit garçon aux yeux bruns mocha et avec des petites frisettes brunes comment jouer au foot. Je l'imagine apprendre à une petite fille aux yeux d'un magnifique vert et aux cheveux long et foncés comment faire des cookies. Il aurait été un père et un mari merveilleux. Malgré sa possessivité, je l'aime au plus profond de moi-même et je l'aimerai toujours. Je crois que depuis le premier jour où je l'ai vu m'observer par sa fenêtre, je suis tombée amoureuse de lui.
Je me fais sortir de mes pensées lorsque j'entends un cognement à la porte. Cela doit être un professeur, je ne crois pas qu'il y aie un élève qui viendrait me voir le jour de la rentrée.
J'ouvre délicatement la porte et à ma plus grande surprise, c'est une élève qui doit avoir environ 15 ou 16 ans.
-Entre, dis-je.
Elle me regarde et prend place sur un des fauteuils en cuirs.
Je n'ai pas vu de quoi elle avait l'air. Mais lorsqu'elle a relevée son visage vers moi et j'ai rencontré de magnifique yeux verts, j'ai été sous le choc.
Elle me ressemble tellement. Son nez est légèrement renfrogné. Ses cheveux sont foncés, presque noirs et légèrement bouclés. Sa bouche est un peu en forme de cœur. Son visage est rond. Elle est mince mais pas trop grande, avec un peu de forme. Elle porte des Converses noires et une jupe noire. Son chandail est noir et elle porte par-dessus une chemise carottée rouge et noire. Des bas de nylons noires lui arrive environ aux genoux. Elle porte un rouge à lèvre très foncé, et un trait d'eye-liner délicat est au-dessus de ses yeux.
Elle me ressemble beaucoup. La seule différence: ses yeux.
-Comment tu t'appelles? dis-je.
Elle me dévisage, m'observant.
-Faith.
Ce nom me rappelle vaguement quelque chose, mais je n'arrive pas à mettre le doigt dessus.
-Pourquoi es-tu là? dis-je.
Elle souffle délicatement, et elle passe sa main droite dans ses cheveux.
-Mes parents pensent que je suis dépressive. En fait plutôt ma mère ou je devrais dire, Ashley.
J'acquiesce, alors que je note.
-Pourquoi ils pensent ça tu crois?
Elle réfléchit.
-Sûrement parce que je prononce des monosyllabes?
-D'accord, et qui sont tes parents?
Je l'observe, et elle me dévisage à son tour.
-Ashley Benson et Harry Styles.
Alors qu'elle dit les deux noms, j'ai l'impression de manquer d'air comme si on m'avait arraché les poumons et je m'évanouie.