Surnaturels Tome 1 : Mystères...

By pitchounette-elo

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«-Je ne suis pas venu ici uniquement dans le but de m'excuser, avoue-t-il d'une voix profondément grave. Je t... More

PRÉCOMMANDES OUVERTES ! 😱😍
SUPPRESSION DES CHAPITRES
GRANDE NOUVELLE À VOUS ANNONCER !
SURNATURELS VA ÊTRE ÉDITÉ ! 😍
Chapitre 1 : Réalité cauchemardesque. ✔
Chapitre 2 : Réturis. ✔
Chapitre 3 : Poison. ✔
Chapitre 4 : Enfermée. ✔
Chapitre 5 : Lueur rouge. ✔
Chapitre 6 : Étrange. ✔
Chapitre 7 : Mésentente. ✔
Chapitre 8 : Le Siège. ✔
Chapitre 9 : Les Surnaturels. ✔
Chapitre 11 : Tatouages. ✔
Chapitre 12 : Rencontre. ✔
Chapitre 13 : Bataille et mystères. ✔
Chapitre 14 : La Chronosée. ✔
Chapitre 15 : Terrible message. ✔
Chapitre 16 : Révélations. ✔
Chapitre 17 : Les Légendaires. ✔
Chapitre 18 : L'Isolement. ✔
Chapitre 19 : Souvenirs. ✔
Chapitre 20 : Noirceur. ✔
Chapitre 21 : Deuxième Souffle. ✔
Chapitre 22 : Souvenirs persistants. ✔
Chapitre 23 : Bipolaire. ✔
Chapitre 24 : Absorption. ✔
Chapitre 25 : Sentiments Incontrôlés. ✔
Chapitre 26 : Retrouvailles. ✔
Chapitre 27 : Les pégases. ✔
Chapitre 28 : Frémissements. ✔
Chapitre 29 : Torture. ✔
Chapitre 30 : La Démone. ✔
Chapitre 31 : Isaac. ✔
Chapitre 32 : Piégés. ✔
Chapitre 33 : Rapprochement et détournement. ✔
Chapitre 34 : Espoir perdu. ✔
Chapitre 35 : Succomber ou résister ? ✔
FAQ N°1
Chapitre 36 : Effraction de rêve. ✔
Chapitre 37 : Folie meurtrière. ✔
Chapitre 38 : Le mur. ✔
Chapitre 39 : Jalousie oppressante. ✔
Chapitre 40 : Perte de contrôle. ✔
Chapitre 41 : Jamais deux sans trois. ✔
Chapitre 42 : Un lien étrange. ✔
Chapitre 43 : Passé destructeur. ✔
Chapitre 44 : Brutalité. ✔
Chapitre 45 : Animosité inexplicable. ✔
Chapitre 46 : Mélodie. ✔
FAQ N°2
Chapitre 47 : Explosion inattendue. ✔
Chapitre 48 : Le Noctis. ✔
♥ Je vous aime ! ♥
Chapitre 49 : Un lourd secret. ✔
Chapitre 50 : Un dangereux pouvoir. ✔
Chapitre 51 : Ultimatum impossible. ✔
Chapitre 52 : Pris au piège. ✔
100K !! (+Couvertures)
Chapitre 53 : Surprises en tout genre. ✔
Chapitre 54 : Origine douteuse. ✔
Chapitre 55 : Double face. ✔
Chapitre 56 : Sauvetage mystérieux. ✔
Chapitre 57 : Provocation perdante. ✔
Chapitre 58 : Tension désirée. ✔
Chapitre 59 : Une lueur d'espoir. ✔
Chapitre 60 : Crève-cœur. ✔
Pourquoi les publications se font-elles plus lentes ?
Chapitre 61 : Bannissement. ✔
Chapitre 62 : Confessions. ✔
Chapitre 63 : Un frère persécuté. ✔
Chapitre 64 : Le bénéfice du doute. ✔
Chapitre 65 -Première Partie- : Les liens du sang. [Dernier chapitre] ✔
Chapitre 65 -Deuxième Partie- : Les liens du sang. [Dernier chapitre] ✔
500k - Page Facebook !!😱
Bonus : Frère de cœur. [PDV Zéphyr]
Bonus 1 : "Cassian".
Bonus 2 : La rencontre.
Bonus 3 : Baiser piégé.
Bonus 4 : Première rencontre Angie&Évalina.[PDV Angie]
Rendons-lui hommage ! 💚
Choix du bonus !
300K !! 😱😱
400K → Tests et Quizz !
FAQ Auteure - Partie 1 (Fêtons les 2 ans de Surnaturels!!)
FAQ Auteure - Partie 2 !
Remerciements + Surprises
Informations tome 2.
Nouvelle couverture & Infos diverses !
Sortie du tome 2 !

Chapitre 10 : Premières leçons. ✔

35.5K 2.8K 860
By pitchounette-elo

De petits picotements à peine perceptibles s'immiscent sous ma peau, d'abord très légers, puis de plus en plus intense, jusqu'à ce qu'une décharge électrique me réveille en sursaut. Je bondis hors de mon lit, tous les sens aux aguets, parcourant la pièce du regard pour essayer d'en trouver l'origine. La veille, Cassie m'avait dit qu'elle détenait le pouvoir de la décharge électrique. Sauf que là, je ne la vois nulle part. Elle n'est pas dans ma chambre. Et puis, pourquoi aurait-elle fait une chose pareille ? On ne réveille pas les gens ainsi ! Je jette un coup d'œil à ma petite montre en argent, celle que j'avais eue pour mes quinze ans. Je revois alors le visage de mes parents quand ils me l'avaient offerte, les yeux pétillants de joie à l'idée de me faire ce cadeau. Et ce petit souvenir est suffisant pour ouvrir les vannes. Les larmes coulent sur mon visage sans que je cherche à les retenir. Je suis orpheline. Jamais je n'aurais cru dire ça un jour. Tout ce qu'il me reste d'eux, c'est une montre. Le reste est parti en fumée. Et ce qu'il y a de pire lorsque l'on commence à pleurer, c'est que tout nous revient en mémoire. Absolument tout. Heureusement, je n'ai pas que ce bijou au poignet. J'ai le bracelet de Mehdi, mais également la bague de Raphaël à mon doigt, ainsi que le collier de Roxana autour du cou. Cela peut paraître anodin, mais pour moi, ils sont loin d'être des cadeaux parmi tant d'autres. C'est ce qui va me permettre de tenir. Je ne me suis peut-être pas réveillée sur Terre, mais je sais que je peux y retourner. Apolline me l'a assuré. Seulement, pour le moment, la curiosité est trop forte. Je veux en savoir plus sur ce royaume. Mais surtout, je veux en savoir plus sur moi. Et tant que je n'aurais pas eu les réponses que je désire, je ne retournerai pas sur Terre. Je m'en fais la promesse.

Je sèche mes larmes et souffle un bon coup avant d'étudier une nouvelle fois ma montre, la gorge serrée pour ne pas me remettre à pleurer. Il est dix-huit heures trente-cinq. C'est impossible. Je ne peux pas avoir dormi autant ! Je fronce les sourcils, avant que les souvenirs de ces derniers jours ne me reviennent en mémoire. Réturis semble être à l'exact opposé du fuseau horaire de la France. Il faut donc que je règle ma montre, parce qu'ici, il est six heures trente-cinq. Cinq minutes de plus que l'heure à laquelle j'avais souhaité me réveiller. Cinq minutes passées à pleurer. Ce qui veut forcément dire que la décharge électrique qui m'a parcouru le corps... c'était mon réveil ! Je lève la tête vers mon symbole projeté au plafond. Ce dernier darde une lueur rouge sur mon lit. Je m'approche. Précautionneusement, je pose une main sur les draps. Puis la retire aussitôt. Une décharge vient de me traverser le corps. J'hallucine. C'est ça, leur réveil ? C'est ainsi que les Surnaturels se lèvent le matin ? D'accord, j'admets que c'est plutôt pratique. Mais quand même ! Je ne suis pas sûre de supporter pareil réveil tous les matins. J'ai atterri chez les fous.

Je me dirige en soupirant vers la porte rouge aperçue la veille. J'avais vu juste, elle mène à une salle de bains. C'est une petite pièce, avec le strict nécessaire, décorée des trois couleurs principales du château. Mon regard s'attarde sur la douche. Je décide de me laver en quatrième vitesse, débarrassant ma peau des impuretés et des cendres noires de la veille. Une fois fait, je m'enveloppe d'une douce serviette et me rapproche du lavabo noir, où tout le nécessaire de toilette m'attend. Je me brosse les dents, me passe un peu d'eau sur le visage, puis je démêle les nœuds de mes longs cheveux châtain clair. Et je regarde ma montre. Six heures cinquante-sept ! Je déboule hors de la salle de bains et me précipite comme une furie vers l'armoire qui trône dans la chambre. À l'intérieur, je découvre une ribambelle de tissu couleur ébène. Des débardeurs, des sous-vêtements, des pantalons en cuir, des chaussures, tout est noir. La matière semble faite pour résister à certaines attaques. Je farfouille à la recherche de quelque chose de plus coloré, ou du moins blanc, mais ce n'est pas très fructueux. Je comprends pourquoi, lorsque j'ai fait la connaissance des Surnaturels la veille, ils n'étaient habillés que de vêtements sombres. J'opte donc pour un débardeur tout simple, un pantalon en cuir, et des bottines sans talons. Ce n'est pas comme si j'avais vraiment le choix. En revanche, je suis surprise de les trouver à ma taille. J'espère qu'il ne va pas faire trop chaud, parce que je supporte très mal la chaleur... et le noir a tendance à l'attirer.

Quelqu'un frappe à la porte. Pile à l'heure. Je me lève et viens coulisser l'entrée, découvrant un Zéphyr qui se tient sur le pan de mur blanc, juste en face de moi. Il me gratifie d'un sourire éblouissant, faisant ressortir ses deux petites fossettes. Il se passe une main dans ses cheveux bruns et balade son doux regard bleu sur moi, s'apprêtant à prendre la parole, mais je reste figée sur ses yeux. Il ne les a plus rouges ?

— Ça ne va pas ? s'inquiète-t-il. Si c'est à cause du réveil, je peux comprendre ! J'ai eu du mal à m'en remettre la première fois...

— Non, ce n'est pas à cause du réveil ! Ce sont tes yeux ! Hier, tu les avais rouges... et maintenant, ils sont bleus !

— Ah, oui. Ça aussi, c'est normal ! Ne t'inquiète pas ! me rassure-t-il, tout en me faisant signe de le suivre le long du couloir. Je sais que tu dois avoir beaucoup de questions, mais je ne peux répondre à aucune d'entre elles.

— Pourquoi ?

— Ordre de la reine, me répond-il. Elle a choisi quelqu'un pour s'occuper de toi. Cette personne répondra à tes questions et t'enseignera nos entraînements.

— Vos entraînements ?

— Désolé, je ne peux pas t'en dire plus. La reine ne m'a pas choisi pour t'épauler, je suis juste venu te guider vers la salle.

— Ah oui, dis-je, la Colombe...

— Exact. C'est aussi là-bas que nous prenons notre petit-déjeuner, m'explique-t-il.

À ce mot de petit-déjeuner, mon ventre se met aussitôt à gargouiller. Je rougis de honte lorsque Zéphyr me jette un regard amusé.

— On est bientôt arrivé, dit-il.

Je descends derrière lui le grand escalier du hall principal, puis nous montons celui de droite. Nous bifurquons dans un couloir, et je me demande comment il fait pour s'y retrouver. Tout se ressemble. Dallage noir et blanc, tapis de velours rouge, dallage noir et blanc, tapis de velours rouge. C'est magnifique, mais il y a de quoi se perdre. Au bout du couloir se dresse une autre porte, munie d'un symbole. Une colombe qui prend son envol. Zéphyr s'arrête juste devant et prends soin de m'expliquer encore deux trois trucs pour que je m'y repère plus facilement.

— Si tu remarques bien, toutes les portes du château ont un symbole. Ça te permet de t'assurer d'être au bon endroit avant de la faire coulisser.

Je hoche la tête.

— La personne qui va s'occuper de toi doit sans doute être Ombelline, poursuit-il. C'est notre mentor. C'est elle qui nous apprend à nous battre et à utiliser notre pouvoir. En apparence, elle a vingt-huit ans. Enfin, je crois. Elle a arrêté de vieillir vers ces eaux-là, personne ne sait exactement combien de décennies elle a à son actif.

Je manque de m'étrangler.

— Décennies ?

— Oui, elle est immortelle. Je préfère te prévenir maintenant, parce qu'elle n'aime pas trop en parler. C'est la seule immortelle de ce royaume et personne ne sait comment elle l'est devenue. Certaines rumeurs disent que c'est parce qu'elle est née de l'accouplement d'êtres particuliers qui n'étaient pas censés s'accorder, mais personne n'a de preuve. C'est pour ça que je préfère t'en tenir informée à l'avance, avant que tu ne te mettes à lui poser des questions qu'elle n'appréciera pas, conclut-il.

— Oh... d'accord.

Il s'attendait sûrement à une réponse plus développée, ou du moins à des questions sur l'immortalité, mais tout cela me paraît si invraisemblable que je préfère me taire et l'écouter. Je tourne mon regard vers Zéphyr pour lui faire comprendre que je suis prête. Il hoche la tête et fait coulisser la grande porte. J'écarquille les yeux de surprise face au paysage qui se tient devant moi. C'est une immense salle lumineuse, avec à son centre, une gigantesque statue de pierre représentant une colombe. Le nom de cette pièce prend tout son sens. La statue rayonne de luminosité et doit faire au moins soixante mètres de haut, si ce n'est plus. Je me tords le cou pour essayer de percevoir la tête de la colombe, mais tout ce que j'arrive à distinguer, c'est un grand pic qui doit faire office de bec. Vu du dessus, ce doit être splendide. Je me demande s'il y a un ascenseur qui mène tout en haut. Il faudrait au moins une chaîne de cent personnes pour faire le tour de cette statue !

Le toit de la salle est si haut, si transparent, que j'ai l'impression qu'il n'existe tout simplement pas. Il ressemble à une immense fenêtre inclinée. Le soleil darde ses rayons chauds dans la pièce. Les murs, eux, ne sont pas translucides. Juste blancs, comme le sol sous mes pieds. De chaque côté de la statue se trouvent deux tables en pierre polie, où les Surnaturels sont répartis et discutent ensemble, tout en prenant leur petit-déjeuner. Je cherche du regard quelque chose de noir ou de rouge, mais mis à part la porte et les vêtements des Surnaturels, le blanc domine toute la salle. Zéphyr me fait signe d'avancer. Je le suis, en parfaite contemplation face à la gigantesque colombe. Il m'indique d'un geste de la main la table de gauche. Je retiens un soupir de soulagement. Parce qu'à celle de droite, il y a Bastian, Edden, Maximilien et Angie. Je n'avais vraiment pas envie de petit-déjeuner avec ce dernier. La gentillesse de Zéphyr m'a épargné ça. Il me désigne la table où mangent Apolline, Cassie et Sean. Il s'installe à côté de l'Hilarant, tandis que je prends place aux côtés de la Talentueuse. Cassie me salue d'un sourire éclatant jusqu'aux oreilles.

— Salut, Evalina ! Alors, le réveil ? Pas trop dur ?

— J'adore être réveillée par une décharge électrique ! C'est vraiment très agréable, ironisé-je.

— Tant mieux, rigole Cassie. Parce que tu vas y avoir droit tous les matins !

Tous les matins ? Quelle horreur ! Hors de question. Je trouverai une solution pour me réveiller à la bonne heure, quitte à dormir par terre s'il le faut. Je prends une assiette, un verre et des couverts, puis je jette un regard circulaire sur la table. Mes yeux se posent sur une carafe, qui semble contenir du jus d'orange. Dieu soit loué, le jus de fruits existe ici ! Je m'en sers un grand verre et ne perds pas un seul instant avant de le vider. Puis je pars à la recherche des croissants, des pains au chocolat, des pancakes, des brioches, de pain, de confiture, n'importe quoi que l'on a habituellement au petit-déjeuner. Mais mes yeux ne rencontrent rien de tout ça. Tout ce que je vois, c'est une unique casserole contenant des pâtes.

— Euh... Vous mangez des pâtes au petit-déjeuner ? demandé-je.

— Ben, comme tout le monde ! rigole Sean. Tu devrais pourtant apprécier, c'est une denrée importée de ta planète !

— Non, Sean, pas tout le monde ! intervient Apolline. Les terriens mangent souvent ce qu'ils appellent des « viennoiseries ». Du pain, des croissants, et d'autres choses que je n'ai pas retenues.

— Des « viennoiseries » ? répète Sean. Drôle de nom. T'as avalé un manuel, Apolline ?

— Ah, ah. Très drôle, Sean, ironise-t-elle. Non, c'est Maximilien qui m'a expliqué ça tout à l'heure ! Et comme je m'intéresse beaucoup à la culture et au mode de vie des terriens, ce qui n'est pas le cas de tout le monde ici présent, ça m'est resté.

— C'est vrai, confirmé-je. On mange du pain sur lequel on peut mettre du beurre, de la confiture ou de la pâte à tartiner.

— Confiture ? Pâte à tartiner ? répète Sean. C'est quoi ?

— Des sortes de choses à moitié liquides qu'ils étalent sur ce qu'ils mangent, explique Apolline. Et apparemment ils trouvent cela excellent !

— Les terriens mangent vraiment des choses bizarres, dit Cassie avec une mine dégoûtée.

— Pour nous, ce sont des choses normales !

— Quoi qu'il en soit, ici, ce sont des pâtes que nous avons au petit-déjeuner, annonce Apolline. Idéal pour prendre des forces avant l'entraînement !

Je jette un regard pas très convaincu vers la casserole. Si je ne veux pas mourir de faim, je n'ai pas le choix. J'en prends donc quatre cuillerées, que je m'efforce de mastiquer, tandis que Sean lève les pouces en l'air dès que je finis une bouchée. Son air de guignol manque de me faire avaler de travers. Je constate avec bonheur qu'il n'a plus les yeux rouges, mais bleus. Un bleu très clair, tout comme ceux de Cassie et d'Apolline. Encore une ressemblance de plus entre ces trois-là. Il y a beaucoup d'yeux bleus, ici. Peut-être est-ce une particularité des personnes vivant sur Réturis ?

— Maintenant que tu as terminé de manger, je vais pouvoir te montrer notre salle d'entraînement pour les combats, m'annonce Zéphyr en se levant de table.

— On n'y est pas déjà ? demandé-je.

— Si, mais ici, nous mangeons. Là-bas au fond, il y a un passage qui mène vers les salles de combat, m'explique-t-il, en me montrant d'un geste vague un endroit derrière la grande statue.

J'opine de la tête et nous voilà partis. Les autres Surnaturels nous suivent. Nous contournons la grande colombe, et je découvre un passage enfoncé dans la pierre blanche du mur, comme pour l'entrée du Jardin Abyssal. Nous avançons à l'intérieur et nous aventurons dans une pièce de couleur sombre. Dallage noir et mur de pierre noire, l'exact opposé de la première salle. Mais puisque le plafond est fait de verre, le soleil n'épargne pas cette pièce non plus.

— Ici, nous nous entraînons au combat, m'explique Zéphyr. Sur ta droite, tu peux voir toutes sortes d'armes disposées contre le mur, et des tapis au sol pour éviter les chutes trop douloureuses. Et sur ta gauche, toutes sortes de parcours pour améliorer notre vitesse et notre agilité. Tu peux même monter sur le grand rocher que tu vois là-bas afin de t'entraîner à sauter, toujours plus haut, et à retomber comme il faut sur tes jambes !

Je contemple l'immense roche au fond de la salle. Elle doit au moins faire quarante mètres de hauteur avec des paliers à différentes hauteurs intermédiaires, pour s'entraîner à sauter plus ou moins haut. Le minimum semble être à dix mètres du sol. Et c'est déjà énorme ! Je ne me vois pas sauter de dix, alors quarante, encore moins ! Les Surnaturels sont fous. Enfin, vers le fond de la salle, à gauche du rocher, j'aperçois un deuxième passage. Curieuse, je m'apprête à m'y rendre, mais Zéphyr m'arrête net en me retenant par le bras.

— Tu n'as pas besoin de te rendre là-bas. Pas maintenant, en tout cas. C'est notre salle d'entraînement pour améliorer notre pouvoir, m'explique-t-il. Toi, tu dois d'abord t'exercer au combat ! On a tous commencé par là.

— Sean, Cassie et moi, allons justement nous y rendre ! annonce Apolline en me tapotant l'épaule. Si tu as un souci, tu n'auras qu'à m'appeler, je ne serai pas loin ! Quoique je ne doute pas de Zéphyr, c'est un très bon guide, rigole-t-elle.

Sur ce, je la regarde disparaître en compagnie de son frère et sa sœur.

— Ombelline arrive à huit heures, me dit Zéphyr. On a toujours un peu de temps pour discuter et nous échauffer avant de commencer les choses sérieuses.

Cela fait deux fois qu'il me parle de « choses sérieuses ». Je m'apprête à lui demander ce qu'il entend par là, lorsqu'une silhouette indésirable se plante juste en face de moi. Angie.

— Tu vas devoir me suivre, dit-il sèchement.

— Quoi ?

— La reine m'a donné l'ordre de m'occuper de toi. Répondre à tes questions et superviser ton entraînement, m'explique-t-il en levant les yeux au ciel, comme si c'était évident.

Je jette un regard ahuri en direction de Zéphyr, qui comprend de suite ma réaction.

— Ce n'est pas plutôt à Ombelline de s'en charger ? lui demande-t-il.

— Non, la reine a pensé qu'Ombelline devait continuer à se concentrer sur nos entraînements à nous, plutôt que de s'occuper d'une personne en particulier. Elle m'a convoqué ce matin pour me donner l'ordre de m'occuper d'elle. En tant que Leader, la reine pense que c'est mon rôle.

— Très bien, soupire Zéphyr en me lançant un regard désolé. Je te laisse, Evalina. Mais je serai juste à côté si tu as besoin de quoi que ce soit !

Je hoche la tête et l'observe rejoindre Maximilien, Edden et Bastian vers la section armes. J'ai l'impression que hocher la tête est devenu mon nouveau style de langage. Et que ma bonne étoile m'a quittée pour toujours. Après les événements de ses derniers jours, il a fallu que la reine m'attribue Angie ? Je vois bien que ça ne l'enchante pas plus que moi. Cependant, il semble loyal. Il ne désobéira pas à la reine. Il m'entraîne vers la partie de gauche, celles où les courses d'obstacles reposent, et je suis bien obligée de le suivre. Je retiens un soupir de mécontentement lorsqu'il m'annonce :

— Nous allons commencer par ça. Avant de débuter les combats, j'ai besoin d'évaluer tes capacités de vitesse et de souplesse.

— On ne peut pas faire ça après ? demandé-je. Zéphyr a dit que je pouvais poser toutes les questions que je voulais !

Il ne lui en faut pas plus pour se raidir, telle une véritable statue. Il se rapproche de moi, petit pas par petit pas, et plante son regard dans le mien. Ces yeux ne sont plus rouges. Ils sont d'une magnifique couleur aigue-marine. Comme l'eau de l'aquarium au Jardin Abyssal. C'est un mélange de vert et de bleu à couper le souffle.

— Au cas où tu n'aurais pas remarqué, je ne suis pas Zéphyr, dit-il d'une voix agacée. Donc, on va le faire à ma manière. Que ça te plaise ou non.

J'hallucine. Il n'a strictement rien retenu de ce que je lui ai dit hier ! Il me parle toujours comme si j'étais son chien et son air supérieur a repris place sur son foutu visage ! Il m'agace vraiment. À peine avons-nous échangé deux mots que nous nous disputons déjà. Pourquoi la reine ne m'a-t-elle pas confié à Zéphyr ? Je n'ai pas envie de m'engager dans une énième dispute avec le Leader, alors je me force à esquisser un sourire puis passe devant lui afin de me rendre à la première course d'obstacles.

Lorsque je comprends à quoi je vais devoir me confronter, je déglutis. Pour passer cet entraînement, je vais devoir m'accroupir. Si je me relève, le champ magnétique au-dessus de ma tête m'électrocutera. Il va me falloir mettre une jambe dans chaque pneu à terre, puis glisser sous une poutre en métal noir comportant des bouts tranchants, zigzaguer entre lesdits bouts tranchants afin de les éviter, passer dans plusieurs cercles comme si j'étais un animal de cirque, et grimper sur une sorte d'échelle à l'horizontale, mais en faisant un quasi grand écart. Parce qu'il n'y a presque pas de barreaux. Seulement deux sur les extrémités de l'échelle. Ce parcours pourrait sans doute paraître simple pour quelqu'un de sportif. En fait, il est même très facile... si on n'est pas moi. Mais je suis moi. Et à l'heure qu'il est, j'aimerais être Mélodie. Elle est tellement douée en gym ! C'est la seule chose que ses parents adoptifs avaient bien voulu lui payer. Des cours de gym. Alors elle n'a jamais abandonné. Je ne sais pas pourquoi je me mets subitement à penser à elle, mais si je continue comme ça, je vais me remettre à pleurer. Or, ce n'est vraiment pas le moment.

— Qui est Mélodie ? demande Angie.

Je sursaute, surprise par sa question. Depuis quand se préoccupe-t-il de ma vie ?

— J'aimerais que tu arrêtes de lire dans mes pensées.

— Je n'ai pas pour habitude d'obéir aux ordres.

Très bien. Ne jamais tenter de lui répondre, puisqu'apparemment, il veut toujours avoir le dernier mot. Je lui lance un regard mauvais en imaginant des éclairs qui pourraient le foudroyer sur place, puis je m'élance sans un mot dans la course. Je m'accroupis et passe un pied dans chaque pneu, en essayant d'être la plus rapide possible. Honnêtement, je pensais me ramasser la tête la première dès le premier obstacle, mais bizarrement, ce n'est pas le cas. Une montée d'adrénaline me parcourt les veines et me pousse à aller encore plus vite. Je rampe sous la poutre métallique et zigzague entre les bouts tranchants, si vite que je sens les lames m'effleurer les joues. Je m'élance dans les cercles en atterrissant en roulé-boulé, et je grimpe sur l'échelle disposée à l'horizontale. Mes jambes se placent d'elles-mêmes sur les extrémités, comme si je faisais le grand écart tous les jours, alors que d'habitude, j'arrive à peine à toucher le bout de mes orteils les jambes tendues. Je ressens tout de même un léger tiraillement au niveau des cuisses, mais m'efforce de passer ce dernier obstacle en avançant par la seule force de mes bras. Je déboule par terre, hors du champ magnétique qui était au-dessus de ma tête, haletant comme une sauvage. J'ai terminé, et j'ai l'impression de n'y être resté que quelques secondes. Mais le plus hallucinant, c'est que j'ai aimé ça ! Que je suis en pleine forme, et prête à recommencer ! Je tourne mon regard vers Angie. J'attends qu'il me donne son verdict et le temps que j'ai mis, mais celui-ci est parfaitement immobile, les doigts posés sur le chronomètre qu'il porte autour du cou. Il ne bouge pas et se contente de m'observer des pieds à la tête. Puis il bat des paupières, comme s'il se souvenait subitement de l'endroit où il se trouvait. Il jette un regard sur son chronomètre et déclare :

— Tu as mis cinquante-neuf secondes.

— Ce n'est pas bien ?

— Aucun de nous n'arrive à faire ce parcours en moins d'une minute, avoue-t-il. Le record était détenu par Edden, une minute et deux secondes.

Je le regarde, les yeux écarquillés. C'est la toute première fois que je fais ce parcours, comment puis-je battre un record ? La veille, Zéphyr avait dit que les Surnaturels avaient des capacités plus poussées dans cinq domaines, dont la vitesse et la souplesse. Si j'en doutais encore hier, désormais, je suis prête à le croire ! Mais de là à battre leur record ?

— Je sais maintenant que tu as d'excellentes capacités physiques. Du moins pour la vitesse et l'agilité. Voyons comment tu t'en sors au combat, dit-il, en m'entraînant sur la droite vers le mur rempli d'armes.

Il y en a de toutes sortes. Des grosses, des fines, des moyennes, des petites, des grandes, des tranchantes, des non tranchantes, des carrées, des rondes, et j'en passe. À côté, des bruits de lutte me parviennent. Edden et Maximilien s'entraînent à se battre au corps-à-corps sur l'un des tapis noirs. Zéphyr donne des conseils à l'un ou à l'autre, tandis que Bastian fait le juge, un sifflet à la bouche. Il siffle chaque fois qu'un des deux jeunes hommes se décolle de quelques millimètres de son adversaire. Ils doivent rester collés et se battre sans aucun recul, sans aucune pause. J'observe avec attention la façon dont Edden enroule ses grandes jambes autour de celles de Maximilien, afin de lui retirer sa liberté de mouvement. Il se laisse tomber violemment sur le dos en entraînant son adversaire, puis bascule, et le cloue au sol jusqu'au coup de sifflet de Bastian. Edden est sorti vainqueur du combat. J'aurais presque pu l'applaudir, si je n'avais pas senti quelque chose se rapprocher dangereusement de ma tête. Je me retourne d'une traite pour le bloquer fermement entre mes mains. C'est un long bâton tout mince, avec une extrémité pointue, comme une aiguille très fine. Angie a voulu me frapper avec.

— Tu étais dans la lune, j'en ai donc profité pour tester tes réflexes. Ils sont étonnamment bons, tu n'auras pas de mal à combattre, me dit-il.

C'est vrai, j'ai toujours eu de bons réflexes. Mais pas à ce point. Et cela ne veut pas dire que je sais me défendre. Je ne connais aucune technique, comment suis-je censée le battre ?

— Tu n'es pas censée me battre, tu n'y arriveras pas, répond-il en écho à mes pensées. Je veux simplement voir comment tu te débrouilles. Identifier tes points forts et tes points faibles.

Très encourageant. Je n'ai pas envie de me battre avec ce bâton bizarre. Pour une première fois, je ne trouve pas ça très prudent.

— Ce bâton bizarre, comme tu dis, est un aiguillepe. Très utile contre certains trénones, m'explique-t-il. Ici, je l'ai juste pris pour tester tes réflexes.

— Un aiguillepe ? Vous en avez d'autres, des noms bizarres ? plaisanté-je.

— Les questions, ce sera pour plus tard.

— Plus tard, plus tard, j'en ai marre d'attendre ! rouspété-je. Zéphyr a dit que je pouvais poser toutes les questions que je voulais !

— Et pour la deuxième fois, je ne suis pas Zéphyr, dit-il en détachant chaque syllabe comme si j'étais débile. On le fait à ma manière, que ça te...

— Oui, oui, que ça te plaise ou non ! C'est bon, ça va, j'ai compris ! le coupé-je.

— Parfait, alors on va pouvoir commencer.

— Non.

— Sérieusement, je n'ai pas que ça à faire ! me dit-il en me foudroyant du regard.

— Je n'en ai pas envie ! Je me suis retenue de te répondre tout à l'heure et j'ai franchi ton foutu parcours sans rien dire, mais là, c'est mon tour ! Je veux qu'on le fasse à ma manière !

— Mais bien sûr. Tu te prends pour la Leadeuse des Surnaturels, maintenant ? ironise-t-il.

— Non, simplement pour une personne normale qui exprime son opinion ! Et si tu n'es toujours pas décidé à me fournir les réponses aux questions que je me pose, alors je préfère encore partir ! craché-je.

Je ne le laisse même pas répliquer. Je quitte aussitôt cette section « armes » qui me fout les jetons. Voilà où j'en suis, maintenant. J'étais censée me battre, apprendre des techniques et d'autres choses, mais rien de tout cela ne s'est produit ! Et le pire, c'est que j'ai toujours des questions sans réponses. S'il m'avait écouté, on n'en serait pas là !

— Evalina, attends ! s'écrie Zéphyr.

Je tourne la tête et le vois descendre du tapis noir où il était supposé se battre contre Bastian. Il me rejoint, se passe une main dans les cheveux, puis il me fait signe de le suivre. Je le rejoins dans la salle blanche, où la statue de la colombe se dresse, tout aussi imposante que la Statue de la Liberté à New York. On s'assied sur l'un des bancs en pierre polie, puis il lâche un soupir et articule :

— Tu n'aurais pas dû t'en aller.

— Je ne pouvais pas rester, Zéphyr ! Je lui aurais crié dessus comme hier !

— Je me doute. Mais au lieu de t'emporter tout de suite après lui, tu pourrais peut-être essayer... de le comprendre ? me propose-t-il gentiment.

— Le comprendre ? Il n'y a rien à comprendre ! Il est autoritaire et refuse qu'on lui désobéisse, c'est tout !

— Ça, c'est ton point de vue. À ton avis, comment a-t-il réagi lorsque la reine l'a convoqué tôt ce matin afin de lui annoncer qu'il allait devoir s'occuper de toi ? La fille qui lui a sorti ses quatre vérités, et pas plus tard qu'hier !

Il fait une pause pour me laisser le temps de réfléchir, puis il reprend :

— Il n'a pas dû être enchanté, loin de là. Mais il n'a rien dit. Il se contente de faire son boulot. Il voulait simplement t'aider à te faire progresser plus vite en commençant par le combat, et ça, je peux le comprendre.

— Et je me demande bien comment tu fais ! Tout ce que j'arrive à percevoir de lui, c'est qu'il n'ouvre la bouche que pour donner des ordres !

— Tu ne le connais que depuis quelques jours, me rappelle-t-il.

— Je sais. Et ça ne l'empêche pas, lui non plus, de me détester ! Et ça remonte dès l'instant où il m'a sauvé la vie, pas depuis que je lui ai crié dessus !

— Il ne te déteste pas, me contredit-il.

— Vraiment ? Alors pourquoi, dès que quelqu'un prononce mon prénom, il se braque et me fusille du regard ? Pourquoi refuse-t-il même de m'appeler par mon prénom ? Je ne l'ai jamais entendu le prononcer !

— Il ne se braque pas. Il a...

— Oh, je t'en prie ! le coupé-je. Tu crois que je n'ai pas remarqué la façon dont vous avez réagi, lorsqu'Apolline a prononcé mon prénom, hier ?

— Ce ne sont pas pour les mêmes raisons que celles d'Angie. Je suis désolé, mais je ne peux vraiment pas t'en dire plus.

— Génial.

— Bientôt, tu comprendras tout, me promet-il.

Je lui adresse un faible sourire afin de le remercier. Même s'il n'a pas vraiment répondu à mes questions, c'est tout de même le seul qui se montre aussi sympathique et bienveillant à mon égard. Je lui en suis sincèrement reconnaissante. Un bruit de porte attire soudainement mon attention. Une silhouette féminine entre dans la salle, et je ne peux retenir un hoquet de stupeur lorsque j'aperçois de plus près à quoi ressemble cette personne au physique si unique.

— C'est Ombelline, m'informe Zéphyr. Les « choses sérieuses » vont pouvoir commencer.

~~~~~~~~~~~~~~~~~~

/!\ Cowcow tout le moonde ! :D Et voili voilou, c'était les premières leçons de notre héroïne ! ...bon, d'accord, elle n'a pas beaucoup appris à cause de son crêpage de chignon avec Angie xD Zoubiis chocolatés ! ♥ /!\

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