With love
« N'oublie pas de toucher la petite étoile pour soutenir mon histoire »
[ NADIANI ]
Le confort de mon lit me donne envie de ne plus jamais en sortir, surtout après cette soirée. En bon traître, mon cerveau s'efforce de ramener l'image de cet homme dans mon esprit. Et j'ai beau me retourner dans tous les sens, chanter un peu et même penser à des séries. Mais son image demeure toujours présente. Je vais me pendre, au secours !
Le pire c'est qu'il a passé sa soirée a m'observer comme un taré, je n'ai eu qu'une seule envie, fuir avec un grand F. J'étais partagée entre l'envie d'être méchante et l'ignorer, j'ai choisi la deuxième option pour ne pas montrer un côté de moi que je n'apprécie pas énormément.
Je pensais être enchaînée au white love mais je me suis visiblement trompée. Où est-ce qu'il sortait d'abord ? J'étais quasiment sûre d'être la seule dans ce couloir et il n'était pas présent lorsqu'on arrivait aussi. J'abandonne l'idée de dormir et extirpe ma bible du tiroir de ma petite commode.
Il est assez tard pour prier si vous voulez mon avis, je brûle d'amour pour mon créateur mais je ne pense pas être prête à recevoir la visite d'esprit mauvais. Les films d'horreur m'ont assez traumatisée pour le reste de ma vie.
Après deux longues heures de prières, mon cerveau semble enfin vouloir coopérer, les paupières lourdes et le corps en compote, je m'écroule sur mon lit et je m'endors aussitôt.
Lorsque je me réveille, il est plus de dix heures. Il faut croire que je n'ai pas réussi a dormir autant que je l'espérais. À vrai dire, depuis que j'ai atterri à Babi mes nuits sont courtes, il faudrait sincèrement que je fasse un programme de vacances avant d'être obligée de retourner à la vie réelle.
Je me brosse juste les dents et je descends uniquement vêtue d'un gros t-shirt noir. Madina sors de la cuisine et pose gentiment ses lèvres sur ma joue.
— Ton petit déjeuner est sur la table, susurre-t-elle doucement
— Si j'étais un homme je t'aurais épousé Madina mais compte sur moi pour récupérer la dot.
Je ne sais vraiment pas ce que je ferais sans elle, je ne prenais même pas de petit déj à Londres. Ma flemme se combinait assez bien avec mon manque de temps et d'organisation. Un doux parfum de muscade émane de la cuisine, elle rigole quand mon ventre gargouille et se décale pour me donner l'accès à la cuisine.
Munie d'une cuillère pleine de Nutella, je tartine cinq crêpes ainsi qu'un croissant puis je me sers une tasse de café.
— Tout ça ?
— C'est pour grignoter ahy ! Me défendis-je
— Si tu avais vraiment faim tu aurais avalé le frigo en entier, plaisante-t-elle
— Faut me prendre comme une petite sœur pardon
— Mais tu es ma petite soeur
— De trois jours à peine
— Ce qui est sur, j'ai vu le jour avant toi
Je pose ma tasse sur la table et je m'assois en posant l'assiette sur mes cuisses, je grignote en suivant la rediffusion de sa télé novelas. Ça faisait longtemps ça, ma mère n'était pas fan de ce genre de bêtises, elle n'y voyait que du sexe et de l'impudeur, ce n'était pas tellement faux dans un sens.
J'en ai regardé avec Madina et sa mère, les deux étaient très complices et ne se cachaient rien. Jusqu'à présent je me demande encore comment nos deux mères ont pu être meilleures amies, elles étaient si opposées. Un peu comme nous deux à vrai dire.
Lorsque l'épisode de la série se termine, je mets sur trace Africa pour voir si il y'a encore de bons morceaux qui passent puis je pose la télécommande sur la table avant de camper devant elle. Hier j'avais oublié de la questionner car j'étais légèrement troublée moi aussi mais aujourd'hui je suis en pleine forme.
— Tu me barres la vue
— Tu faisais quoi hier soir ? Demandé-je afin de répondre à mes préoccupations
— Pardon ? Rétorque-t-elle
— Tu sais, quand on était chez ton père, poursuivis-je
— Ah ! Dit-elle en baissant les yeux sur des cuisses
— Ah ! Répondis-je sur le même ton
— Il y a une explication à tout ça, c'est la première et la dernière fois que ça arrive
— T'as vraiment fait ça putain, moqué-je
— Ce n'est pas ce que tu crois, je n'ai pas réussi à dire non à cet imbécile
— Et tu essaies de me faire croire que tu ne ressens rien pour lui
— C'est le cas ! Enfin je crois
— Tu es dans la merde, une merde bien dégueulasse
— Je sais…, assume-t-elle enfin
Je me jette sur elle et la prends dans mes bras, elle fixe la télé mais son attention n'y est pas, son regard est atrocement vide.
— Je suis totalement perdue, je ne comprends pas ce qui m'arrive
— Il te plaît, c'est aussi simple que ça
— Et on ne peut pas être ensemble
— Qu'est-ce qui vous en empêche ? Vous n'avez pas le même sang a ma connaissance
— Peux-tu s'il te plaît arrêter de dédramatiser la situation dans laquelle je me trouve
— Toi aussi ! Quelle idée de te taper ton beau-frère
— Ouais j'ai mis fin à tout ça hier, on ne se reverra plus
Je glousse et commence à rire bêtement, elle est si drôle cette fille, elle pense sincèrement pouvoir s'en débarrasser aussi facilement. Ce mec s'est enfoncé bien profondément en elle, au sens propre comme figuré.
— Oh et il était d'accord ?
— Il a ri comme tu viens de le faire
Je ris jusqu'à tomber au sol sous son regard noir, elle a envie de me tuer, j'en suis persuadée. Madina n'a jamais été troublée par qui que ce soit, elle n'est jamais tombée amoureuse. Alors je me venge un peu pour toutes ses fois où elle s'est moquée de moi à cause de mon coeur d'artichaut.
J'ai eu un crush sur tous types d'hommes mais je n'en suis sortie qu'avec trois au final, mon premier amour est décédé d'une leucémie, le deuxième à déménagé du jour au lendemain, puis il y'a eu Kian.
Je pensais que c'était le bon, on a quand même passé trois ans ensemble. Je l'imaginais déjà être le père de mes enfants, on aurait eu une grande et belle famille. Mais il a fallu que ce chien aille voir ailleurs, il est resté dans la famille, c'est déjà bien.
L'amour ne m'a jamais rien apporté de bon, que des larmes et de la frustration, la plupart de mes crush étaient soit en couple, soit trop âgés ou n'aimaient pas les noires mais j'en reparlerai dans une autre conférence.
— Tu peux arrêter de te moquer, je suis super mal là
— Il n'y a pas de mal à tomber amoureuse Madi, recontacte-le
— Plutôt mourrir
— Faudrait apprendre à mettre ta fierté de côté un de ces jours
— Je l'ai déjà bouai, il appartient au passé
Elle jette le coussin qu'elle tenait sur moi et monte en furie dans sa chambre. J'éteins la télé et j'en fais de même. Après une bonne douche, j'enfile une jupe bleue en crochet et un haut blanc.
Je fourre mon appareil photo et tout ce qu'il me faut d'autre, y compris la nourriture, dans mon tote bag. J'ouvre la porte de Madina mais je la referme aussitôt en la voyant aussi abattue sur son balcon. Elle n'apprecie pas quand on la gêne dans ces moments là donc je préfère lui laisser le temps de reprendre ses esprits.
Je lui laisse quand même un message et emprute sa voiture. Je n'ai absolument aucune idée de ce que j'ai envie de faire mais je suis là pour profiter du pays alors autant se promener un peu partout.
Je conduis jusqu'à cocovico, apparemment on y trouve de bons bails à des prix moindres. Des sifflements retentirent sur mon chemin, certains se proposaient pour m'accompagner et d'autres me suivaient pour que je vienne visiter leurs commerces.
J'y achete toute sorte de bijoux, des chaussures plates et quelques crop top parce que le soleil de ce pays veut en finir avec moi. À seize heures, je mange des galettes avec de la bouillie de mil. J'en rêvais, la dernière fois que je n'en ai mangé, je devais avoir onze ans.
J'ai fait à peu près le tour d'Angré au cours de cette journée et je pense qu'il est l'heure de retourner à la maison. Après environ une heure d'embouteillage, je gare enfin la voiture de Madina dans le garage.
Mon appareil photo en main, j'admire le coucher de soleil et les reflets orangé qu'il apporte au paysage. Je prends quelques clichés du jardin et du ciel avant de pousser la porte de la baie-vitrée et d'entrer dans la maison.
Quelle surprise !!!
Madame et l'homme qu'elle prétend ne pas aimer s'embrassent dans le canapé. Elle sursaute car je ferme la porte un peu trop brutalement. Elle se lève en vitesse de lui et arrange son bonnet en satin. Ils étaient habillés au moins, c'est mieux que rien.
— Déjà ? Je pensais que c'était fini Madina, me moqué-je sans gêne
— On discutait, arrête de tout mélanger
— Chacun sa manière de discuter écoute
— Bonsoir Nadia, dit-il
— Coucou Kader, tu restes dîner ? Demandé-je histoire de sympathiser un peu avec lui
— C'est gentil de proposer mais j'étais juste venu passer une information, je pense qu'il est temps pour moi de m'en aller.
Il essaie d'embrasser Madina mais elle l'esquive et s'éloigne d'une dizaine de pas. A-t-elle au moins conscience d'à quel point elle est ridicule ? Je le raccompagne jusqu'à la porte et referme celle-ci.
Au cours du dîner, elle m'informe que le mariage de leurs parents respectifs se déroulera à Assinie dans quelques semaines. Apparemment, je suis réquisitionnée en tant que demoiselle d'honneur donc ma présence est obligatoire.
Ça tombe bien, j'avais besoin de soleil et deux semaines à la plage me feront un grand bien. Lorsque je termine ma prière du soir, mon téléphone vibre, mes sourcils se froncent lorsque je reconnais ce numéro.
Je laisse le téléphone sonner dans l'espoir qu'elle raccroche mais elle continue à m'appeler pendant environ dix minutes. Je souffle de soulagement lorsque ça s'arrête enfin.
Je bloque tous leurs numéros pour éviter qu'ils ne me contactent puis je me roule dans mes draps. Je ne suis pas prête a les revoir, je n'en ressens ni l'envie, ni le besoin.
_________________
Ne quittez pas le navire aussitôt, les vrais bails vont commencer dans la suite.
J'espère que vous avez apprécié ces chapitres d'introduction. J'ai eu un peu de mal avec celui-ci mais osef.
Venez me rejoindre sur insta, je suis super kawaii 🌺💞
Mon compte : books_by_purechocolatt
On pourra discuter des chapitres ensembles.
Kisses by your favorite mean girl 🍒