Pour toujours ta lumière (Mar...

By SayuriElendil

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Et si le destin d'une seule personne pouvait changer celui de tous les autres ? - Hikaru... c'est vraiment to... More

Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Petit contretemps ?
Chapitre 10
Chapitre 11

Chapitre 12

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By SayuriElendil

Bonjour !

Voici le nouveau chapitre. Comme toujours, les commentaires sont les bienvenus que ce soit pour me prévenir de faute ou encore juste en réaction à un passage. Cela fait toujours très plaisir.

Pour ceux qui le voudraient, voici le lien pour aller à mon serveur discord pour parler, se renseigner sur l'avancement des chapitres et autres. Tous le monde est le bienvenus tant que le respect mutuel est respecté. Pour rejoindre le serveur, il suffit d'appuyer sur l'émoji d'en dessous du règlement pour y avoir accès. https://discord.gg/FwMc8GCMQv

Bonne lecture à vous.

***

Marco n'avait pas répondu à ma question et l'avait simplement éludée en me disant qu'il était temps d'aller prendre notre petit déjeuner. Il m'avait dès lors, aidé à m'habiller, avant de me porter pour rejoindre le troupeau de pirates affamés dans la cantine du bateau. Comme toujours sur le Moby Dick, la bonne ambiance était présente. Tous riaient de bon cœur et je voyais même quelques-uns se faire des farces, plus ou moins gentillettes et plus ou moins débiles. Les pirates de Barbe Blanche étaient de véritables enfants quand ils s'y mettaient. Ils étaient tous de grands enfants faisant partit de la même famille, celle de l'équipage de Barbe Blanche.

Marco me déposait à côté d'Izou à une table un peu plus calme que les autres, en me disant qu'il revenait avec notre petit déjeuner. Au vu de la queue, il allait y passer un certain temps, surtout que je voyais que certains grugeaient royalement. Il y allait y avoir une averse de pirates s'ils faisaient ça à Marco. La météo du Moby Dick prévoyait une intempérie humaine dans la cantine, le temps de la présence du second du capitaine dans la file d'attente et même un peu encore après. C'était effectivement mieux que je le laisse gérer notre petit déjeuner et que je l'attende sagement ici. C'était plus prudent. En plus, j'étais avec Izou et je l'aimais bien.

- Comment vas-tu, ce matin ? Me demandait-il en souriant.

- Bien, et toi ?

- Très bien. Au fait, avec tout ce qu'il s'est passé j'ai oublié de te donner quelque chose ! S'exclama-t-il.

Il chercha soudainement quelque chose dans la manche de son kimono. Quelques instants plus tard, il en ressortit un bout de tissus principalement noir et plié proprement. Le brun me demanda de ne surtout pas bouger et fit bien attention que l'agitation ambiante ne nous atteigne pas. Izou dépliait le tissu et je fus très étonné de voir que son ami avait fait une écharpe médicale pour mon épaule ! Il vint m'aider à retirer celle que je portais avec une très grande attention. Pour ma part, je m'occupais à faire en sorte que mon épaule ne bouge pas du tout. Il m'enfilait la sienne aussitôt l'ancienne retirée et je devais dire que son écharpe était bien plus confortable que l'autre et bien plus à ma taille ! Il maintenait bien mieux mon épaule que l'autre. Je soupirais de soulagement, sans même m'en rendre compte.

- Euh... Il est trop serré ? S'inquiéta-t-il en m'entendant. Je l'ai fait trop serrer ? J'aurais dû le faire un peu plus grand ?

- Non, il est parfait, le rassurais-je. C'est pile la bonne taille, l'autre était un peu grand pour moi. Ton écharpe me soulage bien plus que l'autre. Tu as vraiment du talent !

- Tu n'as pas encore vu le devant, se vantait-il.

Je me penchais un peu en avant et regardais l'endroit qu'il me montrait et j'écarquillais les yeux. C'était magnifique ! Izou avait brodé Marco sous sa forme de phœnix et avec l'emblème de mon père en plus gros en arrière-plan ! J'avais l'impression de voir Marco protégeant l'équipage de mon père. Marco, le gardien. Ça lui allait bien. Je souriais de toutes mes dents. Izou ne pouvait pas savoir à quel point il me faisait plaisir avec son cadeau.

- J'adore, Izou. Merci. C'est vraiment magnifique !

- Et si tu veux, je pourrais te faire une veste ou une chemise avec la même broderie, me proposait-il.

- Tu veux me prendre par les sentiments ? Si tu me propose ça, je ne peux que dire : OUI ! Franchement, tu peux tout ce que tu veux pour ma part si c'est aussi beau !

- Content que ça te plaise autant. Je pense que je vais t'en faire une belle collection si, à chaque fois, j'ai des réactions comme celle-ci.

- Je ne te retiendrais pas ! Ce sera avec un grand plaisir que j'accepterais toutes tes créations !

Nous nous mîmes tous les deux à rigoler de bon cœur. Soudainement, Izou me fit me baisser et me protégea de son corps. Pour le coup, le brusque mouvement réveilla la douleur de mes blessures sur le buste et ma hanche. Un énorme bruit d'impact me parvint aux oreilles, avant que le poids de mon ami disparaisse et qu'il se mette à hurler. Quant à moi, je me relevais avec un peu de difficulté, en grande partie à cause de la douleur.

- Marco, crétin de piaf ! T'as failli nous avoir au passage ! Quand tu envoies quelqu'un voler, fais attention que ton petit ami en mauvais état ne soit pas sur la trajectoire !

- Pardon, yoi ! Il m'a énervé à vouloir me doubler ! Criait mon petit ami en riant nerveusement. Merci d'avoir protégé Hikaru, yoi !

- Ouais, bah, ce n'est pas grâce à toi qu'il n'a rien. Fais attention un peu. Hikaru n'est pas encore en état d'esquiver nos bêtises, alors pas dans sa direction les bagarres ! Sermonnait Izou.

- Izou, je ne suis pas en sucre..., soupirais-je tout de même amusé tout en massant un peu ma hanche douloureuse discrètement.

- Tu ne vas pas me dire que ce n'est pas le cas, peut-être ? Tu ne proteste pas encore quand Marco te porte, c'est que tu sais que tu ne peux pas te déplacer, non ?

- Tu as gagné. Je ne suis pas encore en état, admettais-je. Mais, je tiens tout de même à dire que je ne suis pas en sucre ! Sinon, quelqu'un pour me dire où l'on va ? Tentais-je l'air de rien.

- Non ! C'est ça l'aventure, partir à l'inconnu ! S'exclamait Izou.

Mouais, il n'était pas meilleur menteur que Marco et vu qu'ils me mentaient tous les deux, je n'allais pas réussir à avoir de réponses de leur part. Bah, j'allais bien finir par le découvrir tôt ou tard. Il fallait mieux que j'arrête de me poser des questions, j'allais juste me donner une migraine... Je soupirais.

Je me demandais tout de même, s'ils n'avaient pas entrepris de retourner sur Dokra. Mais avec moi à bord, ils n'avaient plus de raison d'y retourner maintenant. Franchement, je ne comprenais pas pourquoi on refusait de me dire notre destination.

- Sinon, je peux faire quelque chose pendant que vous vous occupiez de quitter l'île ?

- Oui, te reposer, me dit-il comme si c'était une évidence.

- Sérieusement, il n'y a rien que je puisse faire pour m'occuper ? Je vais vraiment m'ennuyer sinon. Vous n'avez pas, je ne sais pas moi, un inventaire des vivres ou une liste de ce qui est abîmé et donc une liste de fournitures à acheter ? Vraiment, rien ? Je n'aime pas, ne rien faire du tout. Je ne demande rien de physique, au moins quelque chose qui pourrait vous aider à vous organiser ou quelque chose du genre !

- Si, si tu veux, tu as les livres de médecine et de botanique que je t'ai dégoté, yoi. Mais, tu dois me promettre de ne pas t'épuiser, yoi, intervenait mon petit ami en venant déposer nos plateaux sur la table.

- Promis, lui souris-je. Au moins, je pourrais faire quelque chose d'utile, que juste dormir et ne rien faire que de se faire dorloter, me plaignais-je.

- C'est très bien de se faire dorloter, parfois, se moquait Izou. Tu devrais en profiter pendant que tu le peux encore, quand tu seras de nouveau en pleine forme, tu vas trimer !

- Permets-moi d'en douter un peu. On est tout de même nombreux, si tout le monde travaille ensemble, je pense que le travail se fait rapidement.

- De ce côté-là, oui, yoi. Par contre, nos frères ne sont pas très doués, tu risques d'en voir beaucoup débarquer à l'infirmerie pour des conneries, yoi. Du genre, Freddy, yoi. C'est lui qui finit le plus souvent à l'infirmerie.

- Qu'est-ce qu'il a encore fait ? Rigolais-je en avance.

- Il s'est pris les pieds dans un cordage et a fini pendu la tête en bas à être balancé par le vent, yoi.

J'éclatais de rire en imaginant mon baby-sitter dans cette situation grotesque. J'en regrettais presque de ne pas avoir pu assister à ce spectacle. Mon lot de consolation, c'était de savoir qu'Eddy allait encore en faire de belles et que là, je n'en manquerais pas une seule miette ! Il fallait que je me dégotté un escargophone photographique. Il fallait absolument que j'immortalise tous ces moments. Je voulais garder tous les moments que j'allais passer avec ma famille et mes amis. Je voulais qu'il y ait une trace de chaque moment de vie sur le Moby Dick et que l'on puisse tous en rire en voyant les photos.

Nous mangeâmes dans la bonne humeur et les rires. Nous fûmes rejoints au compte goute par les autres. A chaque fois, Marco venait empêcher les autres de venir me saluer avec un peu trop d'enthousiasme. Nos frères et sœurs avaient tendance à être un peu trop... Brutaux. Il avait arrêté juste à temps que Whitey ne me saute sur le dos pour me saluer. Il avait également arrêté juste à temps la tape dans le dos de la part de Rakuyou, ainsi que celle d'André.

A la fin de notre repas, Marco me ramena dans sa chambre. Il me donna une belle pile de livres et de quoi écrire et des carnets. En somme, tout ce dont j'avais besoin pour m'occuper. Marco eut, tout de même, bien du mal à me laisser seul dans la chambre et avait vérifié à de nombreuses reprises que je sois bien installé dans le lit pour tout le long du départ. Il voulait être sûr que je ne souffre pas trop des remous et autres mouvements du bateau. Ce qu'il pouvait être adorable.

- Je reviens le plus rapidement possible et n'hésites pas à crier si tu as besoin de quoi que ce soit, yoi, me dit-il dans l'embrasure de la porte avec un visage soucieux.

- Oui, ne t'en fait pas.

- Appelle-moi aussi, si tu as besoin de te déplacer, yoi. N'essaie pas de le faire tout seul, je ne veux pas que tu tombes, yoi. Et-

- Et je serais toujours en un seul morceau quand tu reviendras, le coupais-je en riant. Aller, pars, on attend le navigateur et surtout le second de l'équipage, file.

Je le chassais de la main de la cabine. Il soupira et finit par partir... quelques secondes avant de revenir m'embrasser et repartir aussi rapidement qu'il était revenu. Ce qu'il était adorable comme ça. Je ne pouvais que m'attendrir.

Je restais à regarder la porte, m'attendant à ce que mon blond l'ouvre de nouveau à tout moment. Après quelques minutes, je me détendis. Marco n'allait pas revenir tout de suite. J'ouvris le premier livre et commençais à lire et prendre des notes sur toutes les nouvelles choses que j'apprenais. Marco me dégottait toujours des petits bijoux de la médecine. J'étais curieux de voir tout ce qu'il m'avait trouvé. Définitivement, le connaissant, il avait mis la main sur des pépites. Sans vraiment m'en rendre compte, je finissais dans les bras de Morphée. La fatigue avait été plus forte que moi et ma curiosité sans fin.

Comme je m'en doutais, mes rêves ne me laissèrent pas tranquille. Mais ce rêve était totalement différent de tous les autres. Cette fois, je ne rêvais pas d'un passé d'une autre vie. Non, en face de moi se trouvait une silhouette entourée d'une fumée noire épaisse, un genre de brouillard. Je pouvais voir quelques petits éléments de la personne se trouvant en face de moi, une chemisette kaki, un short gris, mais rien de plus et seulement en partie. Ce qui me marqua le plus, ce fût la voix, cette voix qui provint de cette personne. Je la reconnaissais. C'était la mienne, ma propre voix. La personne en face de moi, était-ce bien moi, dans une autre vie ?

- Bientôt, nous ne formerons qu'un. Bientôt, tous mes souvenirs seront tiens. Quand ce moment arrivera, agis avec prudence. Changer le cours des choses n'est pas chose aisée. Il faut avancer avec prudence, rien ne garantit que tu n'empires pas les choses en voulant améliorer la situation, me prévint la personne derrière la brume noire. Analyse ton environnement et mes souvenirs avant d'agir. Chaque choix important aura un impact sur les évènements à venir.

La personne ne bougea pas d'un pouce, enfin durant tout son avertissement. Je voulais lui répondre, mais j'en étais incapable, ce qui me frustra grandement. Tout ce qu'il venait de dire, ne me donnait que plus de questions encore. J'avais besoin de réponses, d'en savoir plus.

À la fin de son monologue, il tendit son bras dans ma direction avant de me pointer du doigt. Sa main n'était pas une main humaine. La peau était noire encre et la forme de la main était un mixe entre une patte de dragon et celle d'un humain. Elle était griffue, renforcée, et surtout semblait être très létale. Ce n'était pas ma main, et pourtant, quelque chose en moi me criait que si. Cette main était bien la mienne.

Au bout du doigt, se format comme une boule noire, formée avec la brume environnante. Avec un simple petit mouvement, le doigt la propulsa droit sur moi. Quand elle rentra en contact avec mon front, de nombreux flash traversèrent mon esprit. L'arrivée d'un brun aux cheveux frisés avec un bob rapiécé, l'arrivé d'un gars avec une banane sur la tête, un repas réunissant mon père, Oden et un homme qui m'était inconnu, une ville en flamme avec des hommes-poissons terrorisés, de nombreux drapeaux avec le Jolly Roger de mon père, un mur de flamme, le corps de l'homme banane sans vie, une confrontation entre mon père et la Marine, le corps de mon père et d'un jeune brun, et biens d'autres qui furent bien trop rapide pour que je les enregistre. Je n'avais pas tout retenu, mais je savais que chaque chose avait son importance.

Je sentais en moi que chaque chose que je venais de voir, avait son importance pour changer le court du temps et me permettre de vivre une vie heureuse et sans regret. Je sentais bien, que tout n'allait pas être de tout repos. J'avais tant de questions sur ce que je venais de voir.

- Tout te sera révélé en temps voulu. Tu découvriras chaque chose quand le temps de te le dévoiler sera arrivé. Souviens-toi d'une chose importante, tu ne dois en aucun cas t'énerver, ni te mettre dans des colères noires. Tu es bien plus fort que tu ne le penses. Tu es même destructeur. Tu feras bien trop dégâts si tu n'arrives pas à te contrôler.

Moi, puissant ? Être destructeur ? Je ne m'étais sorti de la traque à mon encontre que de justesse. Si j'étais si puissance que cela, je le saurais, non ? Si j'étais aussi puissant qu'il me le disait, alors pourquoi était dans ce piteux état au juste ?

Il est temps pour toi, que nous nous laissions. Il faut que tu te réveilles. Nous nous reparlerons plus tard. Plus tu en connaitras sur la suite des évènements, plus nous ne formerons qu'un et tu pourras ainsi accéder à toutes mes connaissances.

Et tout fut engloutit dans la brume, jusqu'à ce que tout disparaisse et que j'ouvre les yeux avec difficulté. Je voyais vaguement une silhouette bouger les livres de sur le lit et les draps du lit être remontés sur mon corps. La personne semblait porter un haut violet.

- Marco ? L'appelais-je endormi.

- Oui, yoi, chuchotait-il. Rendors-toi, yoi.

- Il vint poser ses lèvres sur mon front avec tendresse, comme il avait l'habitude faire. J'aimais qu'il agisse ainsi avec moi.

- Je suis juste à côté de toi, yoi. Tu peux t'endormir l'esprit tranquille, yoi.

- Marco, je t'aime, murmurais-je avant de sombrer de nouveau.

Cette fois-ci, je pus dormir d'un sommeil sans songes. Je m'étonnais moi-même d'être si épuisé. Je ne pensais pas que j'en demandais tant à mon corps meurtri. Je ne pensais pas que j'allais tant au bout des réserves de mon corps. Il fallait dire aussi, que je ne m'étais jamais sentis si bien que sur le Moby Dick. Je me sentais serein et en sécurité. Pas que ce n'était pas le cas sur Dokra. Mais sur l'île, je devais constamment veiller sur mes grands-parents ou sur d'autres personnes. J'étais celui qui protégeait, et non celui qui se faisait protéger. Cela faisait du bien de pouvoir donner le flambeau et échanger les places de temps à autres.

- Il doit être épuisé, me parvenait une voix féminine un peu lointaine. Si tu veux, on peut se relayer pour lui tenir compagnie dans ta chambre. Il sera moins fatigué à rester allongé et au calme qu'avec tout le monde.

- Je ne pense pas que tu arrives à le convaincre de rester coucher dans le lit, yoi. Il a besoin d'animation pour se sentir bien, yoi. Si tu l'empêches de venir avec nous, il est capable de se lever et d'y aller seul, yoi. Il marcherait pour nous rejoindre malgré l'interdiction et la douleur. Tu n'arriveras pas à l'empêcher de faire ce qu'il veut faire, yoi, répondit la voix de Marco.

- Je vois. Il est aussi têtu que son père, plaisantait la voix. Je vais vous laisser. Si vous avez besoin de quelque chose, dites-le-moi.

- Je n'y manquerais pas, Toki, yoi. Merci à toi. Surtout que tu en fais déjà beaucoup en gardant Oden loin d'Hikaru, yoi, rigolait-il.

- Avec plaisir. En toute honnêteté, Oden risquerait de lui faire mal sans le vouloir.

J'entendis quelques bruits de pas et la porte se refermer. J'étais encore groggy et incapable de vraiment bouger. Je bougeais une peu, pour m'emmitoufler un peu plus entre les couvertures. Hélas, en bougeant, je réveillais la douleur de ma blessure au torse et grimaçais en lançant une plainte de douleur, me réveillant définitivement.

Je pestais en ouvrant les yeux et en posant ma main valide sur le bandage. J'avais mal. La douleur se réveillait et mon mouvement ne m'aidait pas à garder la douleur sous contrôle. Je n'allais pas pouvoir me rendormir...

- Tu veux un calmant, yoi ? Me demandait Marco en venant s'asseoir à mes côtés en douceur.

- Non, ça va passer. J'aurais voulu dormir encore un peu plus, soupirais-je tristement. Tout s'est bien passé pour le départ ?

- On n'a pas coulé, yoi. Je pense que c'est une preuve que j'ai bien fait mon travail, yoi, plaisantait-il.

Je lâchais un rire à sa plaisanterie, avant de grimacer de nouveau et de me masser ma blessure. Rire me faisait toujours souffrir pour le moment.

- Désolé, yoi.

- Ce n'est rien. Même si ça fait mal de rire, ça me fait aussi beaucoup de bien. J'y pense, mais Oeko ne vous embête pas trop ? M'inquiétais-je.

- Non, il est adorable, yoi. Il nous aide même beaucoup pour tirer les cordages, yoi. Après, il aime beaucoup prendre Freddy comme peluche, yoi.

- Sûrement parce qu'il vient de la même île que nous.

- Par contre, avoir Oeko avec nous nous aide beaucoup. Comme il est très grand, on lui a aménager un petit coin dans les cales, à côté des réserves et depuis qu'il est avec nous, on a bien moins de pillages, yoi !

- C'est un bon point, alors. Un parfait gardien, concluais-je.

- Effectivement, yoi. Tu veux aller prendre un peu l'air, yoi ?

- Tu m'aide à me laver avant ? Il faut aussi que je change mes pansements.

- Compte sur moi, yoi.

Il vint m'aider à marcher jusqu'à sa salle de bain, où il m'aida à me déshabiller et enlever mes vieux bandages. Les blessures étaient encore propres, mais il fallait mieux désinfecter de nouveau et mettre des bandages propres, une infection était largement suffisante. Je voyais bien dans son regard, cette pointe de colère quand il posait les yeux sur mes blessures. Je voyais bien ses poings qui se resserraient sur le gant de toilette qu'il utilisait pour m'aider à me savonner. Il respirait l'envie de vengeance...

Je posais ma main valide sur la sienne, attirant ainsi son attention sur moi. Je lui souriais tendrement. Il se détendit presque aussitôt et reprit son activité. Quand je fus propre, il prit le kit médical et désinfectait avec soins mes blessures. Il les bandait avec soin et douceur, pour être certain de ne me faire aucun mal et je l'en remerciais pour cela. Il prit même un peu de temps pour accélérer la cicatrisation avec le pouvoir de son fruit du démon. J'adorais voir ses bras se transformer en ailes et voir apparaitre ses plumes de feu. Je les trouvais magnifiques. C'était un spectacle dont je ne me lassais jamais de voir.

Quand toutes mes blessures furent de nouveau bandées, il m'aida à m'habiller. Il avait visiblement décidé que je porterais ses vêtements, aujourd'hui. Il m'avait aidé à mettre une de ses chemises violette et un de ses pantacourts. Il me fit tout de même enfiler mes chaussures, il savait que je préférais des chaussures à des spartiates. Il s'assura que mon bras soit bien immobile dans son écharpe avant de me faire bouger de pièce et me faire asseoir sur sa chaise de bureau. Il me brossait les cheveux et les fit sécher, avant de me les attacher comme à leur habitude. Quand je fus prêt, il me portait de nouveau et cela jusqu'au pont du Moby Dick. Quand nous passâmes les portes menant à l'extérieur, l'air marin me prit de suite au nez et les embruns transportés par le vent étaient si rafraîchissant, j'adorais.

- Ah, mon fils ! Marco, viens le poser sur mes genoux ! S'enjouait mon père. Toki, viens ici, toi aussi.

Marco s'exécutait avec un air interrogateur sur le visage, tout comme moi. Pourquoi voulait-il me voir avec Toki ? Il tendit la main vers Marco, qui m'y déposait avec soin et mon père me déposait contre lui, avec le même soin. Toki, elle, s'était rapprochée avec un sourire tendre et quelques rougeurs sur les joues. Mon père se pencha et me parla à l'oreille. Visiblement, il voulait que quelque chose reste entre nous pour le moment. Surtout que je voyais un peu plus loin Oden trépigner sur place, m'intrigant encore plus.

- Tu veux bien examiner Toki ? On se demande quelque chose, mais nous ne sommes pas sûr. On voudrait que tu nous confirmes ou infirme quelque chose.

- Je veux bien, mais ici, sans matériel, je vais avoir du mal. Il me faut aussi quelques éléments de contexte.

- Hum... Allons dans la cabine que Toki et Oden partagent.

Le capitaine se levait en me gardant bien contre lui, et en me donnant une mallette que je reconnaissais comme étant ma mallette médicale. Il avait déjà préparé le nécessaire. Ils avaient vraiment besoin de moi. En me tournant vers mon blond, il me fit un signe interrogateur. Je lui répondis pareillement, en lui faisant signe que je n'avais aucune idée de quoi il en retournait.

- Nous revenons, j'ai à parler avec Hikaru, Toki et Oden. Si j'en trouve un seul à nous espionner, je l'envois par-dessus bord ! Prévint mon père aux membres de son équipage.

Et je fus de nouveau bougé d'endroit. Cette fois, on me déposait doucement sur une chaise dans la chambre du couple et Toki vint se poser devant moi, sur le lit. Je les regardais tous les trois, me posant mille et une questions, avant de soupirer. Ils n'allaient rien me dire avant que je n'ausculte la femme. Il ne me restait qu'une seule chose à faire, me mettre au travail.

- Bon, on va commencer avec les symptômes, débutais-je. Quels sont-ils ?

- Je me sens nauséeuse, certains aliments me rendent malade et...

Je ne l'écoutais déjà plus et ouvrais grand les yeux en me tournant lentement vers mon père et en faisant l'aller-retour entre Oden et Toki. Ils se fichaient de moi ? Ils se demandaient vraiment si la femme était enceinte ou non ? C'était une blague ?

- Les dernières règles ? Soupirais-je déjà exaspéré.

- Plus de deux mois, je crois ? Répondit-elle gênée.

- Derniers rapports ?

- Hier !

Cette fois, ce fut le tour d'Oden de répondre très fier de lui. Il avait bombé le torse et souriait comme l'idiot profond qu'il était.

- Je vais tout de même poser la question, même si je pense déjà connaitre la réponse. Vous vous êtes protégé en le faisant ?

- Non.

Cette fois, le couple avait répondu d'une seule voix. Franchement, sans se protéger... Et ils osaient poser la question ? C'était évident que la femme attendait un heureux évènement ! Il subsistait tout de même encore un peu de doute, mais si faible qu'on pouvait dire qu'il n'existait pas.

- Papa, on a de quoi faire une échographie dans l'infirmerie ? Soupirais-je.

- Oui, je crois. Tu avais demandé à avoir un échographe sur le bateau, je me demande encore bien pourquoi.

De base, c'était pour les blessures par balles... Même si je sens que cette machine va plus servir à déterminer si vous avez mis des femmes enceintes lors de nos escales, soupirais-je déjà fatigué rien qu'à l'idée. On change de salle, je veux avoir une confirmation par imagerie.

Je me levais avec difficulté, et alors que j'allais marcher, mon père me reprit dans ses bras. Ce n'était pas encore demain que j'allais pouvoir marcher... Il n'empêche que j'allais tout de même devoir faire quelques pas, c'était tout de même mieux pour la digestion.

Quand nous fûmes dans l'infirmerie, je fis signe à Toki d'aller s'allonger et à Oden de me ramener la machine, pendant que Barbe Blanche m'installait sur une chaise et attendait mes conclusions. Je fis le dernier examen de la femme en regardant l'écran et le verdict était sans appel.

- Vous voyez le petit haricot, là ? Demandais-je en leur montrant ce dernier avec mon doigt. C'est votre enfant. Félicitation, vous allez être parents, les félicitais-je.

J'étais heureux pour eux, à n'en pas juger. Par contre... Franchement, se poser la question alors qu'ils n'avaient pris aucune précaution...

Un blanc suivit ma déclaration, très vite remplacé par des hurlements de joie de la part du couple. Heureusement, j'avais prévu le coup et m'étais bouché les oreilles. En me tournant vers mon père, je pouvais voir que la nouvelle le mettait aussi en joie, mais ça l'embêtait également. Et oui, prendre soins d'une femme enceinte à bord et d'un futur bébé, n'allait pas être une mince affaire.

- Bon, il va falloir aménager un peu le Moby Dick pour l'arrivé d'un bébé, papa. Compte pas sur moi pour m'occuper de ça. Mon travail ne consiste qu'à faire un suivi médical et d'aider à mettre l'enfant au monde.

- Un bébé sur un bateau pirate, on aura tout vu, soupira mon père. Mais bon, félicitation. Je laisse l'honneur aux futurs parents de faire l'annonce. Merci pour ton aide, fiston.

- Pas de quoi. C'est mon travail de base.

Mon père me reprit dans ses bras et me ramenait sur le pont avec les autres. Il me demandait où je voulais aller et j'avouais que je voulais marcher. Il ria de bon cœur et me donnait une canne pour que je puisse me déplacer sans peine avec ma jambe. Il me demandait tout de même d'être prudent et d'y aller doucement, chose que je lui promis. Je le sentais me couver du regard, alors que j'avançais à allure lente vers celui qui faisait battre mon cœur.

Marco se trouvait avec Joz et Vista sur le pont, les trois pêchaient et semblaient se poser des questions. Les poissons ne semblaient pas vouloir venir mordre. Le seau se trouvant derrière eux était bien vide de toute forme de vie, cela prouvait mes dires.

- Tu sais ce que veut le vieux à Hikaru ? Demandait le charpentier.

- Aucune idée, yoi. Je n'ai pas beaucoup parlé avec lui depuis qu'Hikaru est à bord, yoi, avouait mon petit ami. En plus, il reste encore le capitaine, je ne suis pas au courant de tout ce qu'il se passe dans sa tête.

- Hikaru passera toujours devant tout pour toi, se moquait Vista. Que c'est beau l'amour !

- Je t'emmerde, yoi. Trouve-toi déjà quelqu'un avant de parler, yoi.

- Pour le moment, je préfère regarder les couples se former, répliquait-il.

- Il n'empêche, ils en mettent du temps pour revenir, s'étonnait Joz.

- Je suis de retour, dis-je après avoir laissé mes oreilles trainer un petit moment. Et je ne vous dirais pas ce que voulait mon père. C'est une surprise pour plus tard. Préparez-vous à une nouvelle gueule de bois, je pense.

- Hikaru ! Qu'est-ce que tu fais debout, yoi ?! S'exclamait mon petit ami.

Il s'était tourné précipitamment vers moi et avait donner un grand coup de canne à pêche dans le visage de Vista. Le brun se tenait le nez rapidement. La canne avait fait office de fouet, le pauvre. Mon blond descendit rapidement de la rambarde pour venir me soutenir en me voyant seulement appuyée sur une canne. Il bouscula dans le même temps le brun, qui finit par tomber dans l'eau. Je ne pus qu'hurler de rire en voyant le pauvre épéiste prendre un bain d'eau salé et les autres venir l'aider à remonter à bord. Le pauvre se trouvait détrempé. J'avais mal, mais l'hilarité avait pris le dessus sur la douleur.

Notre ami voulu se plaindre, mais oublia vite l'idée quand il vit que Marco était totalement obnubilé par moi. Cela ne servait à rien d'essayer de réprimander le commandant de la première flotte, il n'écoutait rien. Il était bien trop occupé à m'examiner sous toutes les coutures pour cela. Je fis un petit signe d'excuse à l'épéiste. J'espérais qu'il n'allait pas en vouloir de trop à Marco. Ce dernier était vraiment aux petits soins avec moi et il avait tendance à légèrement oublier ce qui l'entourait, comme maintenant.

- Je vais bien et je peux aussi rester un peu debout et marcher un peu. Toi, par contre, il faut que tu t'excuse auprès de Vista, le pauvre a pris un bain forcé à cause de toi, rigolais-je doucement.

- Ne t'en fais pas pour lui, intervenait Joz. Ça ne fait pas de mal de prendre un bain de temps à autres ! Et ce ne serait que de bonne guerre. Il se moquait de Marco. C'est le juste retour des choses.

- Tout de même, Vista à tout de même prit cher, riais-je.

- Ne t'en fais pas, ça l'endurcira, se moquait Joz. Sinon, tu ne veux pas aller t'asseoir ?

- Bonne idée, yoi. Je vais t'emmener t'asseoir, yoi.

Je soupirais, résigné. En voyant son air déterminé et son ton sans appel, je savais que je n'allais pas réussir à le faire changer d'avis. Je lui demandais tout de même de me laisser faire quelques pas sans être porté. Il ne fallait pas que tous mes muscles fondent, cela ferait plus de mal que de bien, même si bouger me faisait souffrir. Tout ce que je devais faire, c'était d'éviter de faire des mouvements trop brusques.

Je m'installais sur les marches au centre du navire et regardais les autres vivre. Je regardais aussi les membres de l'équipage s'entrainer entre eux avec des combats amicaux. Ils étaient tous plus ou moins doués et surtout gagnaient plus ou moins, mais cela donnait beaucoup d'animation sur le pont. Tous finissaient par lancer des paris sur qui gagnerait, ou qui tiendrait combien de temps face à son adversaire.

Après un moment, je vis le couple sortir de l'intérieur du Moby Dick. En voyant leur expression faciale, je savais qu'ils allaient faire une annonce. Je fis signe à mes amis de venir se poser à mes côtés et de se taire en montrant le couple de la tête. Ils comprirent vite que quelque chose allait se passer et vinrent me rejoindre sur les quelques marches. Mon père les invita à venir devant lui au centre de toute l'attention pour faire leur grande annonce. Le silence prit place et toute l'attention était sur Toki et Oden.

- Toki et Oden ont une annonce à vous faire, dit mon père en se levant de son siège.

- Alors, comment vous dire...

- Je vais être papa ! Hurlait le samouraï en sautant partout et en coupant la femme.

Un grand silence se fit dans toute l'assemblée, avant que tous ne se lèvent et hurlent des félicitations. Tous étaient très heureux et comme toujours chez les pirates, toutes bonnes nouvelles devaient être fêtées. Ce fut ainsi que tous se mirent à s'activer pour sortir des alcools, mais aussi des boissons sans alcools pour la future maman, pour préparer de la bonne nourriture et bien d'autres choses pour fêter l'heureux évènement à venir.

La fête promettait d'être grandiose et de durer toute la nuit. L'alcool, qui coulait déjà facilement, allait couler encore plus facilement ce soir ! Je n'imaginais même pas l'état de l'équipage le lendemain. Tous allaient être les pires loques de l'histoire de la piraterie.

Soudainement, alors que tous s'activaient pour organiser la fête, des coups de canons retentirent. Aucun boulet n'atteignit le bateau, mais des gerbes d'eau tout autour se soulevèrent. Nous étions attaqués par un autre équipage.

- Ils tombent à pic ! Qu'on pille ce navire comme cadeau de grossesse ! Déclarait mon père. Hikaru, viens te mettre à l'abri sur mon fauteuil. Je vais te protéger.

- Merci, papa.

Je me levais avec un peu de difficulté et vint le rejoindre. Il m'aida à m'installer à l'abri et mon père resta à mes côtés, garantissant ma protection et le soutien de ses hommes. J'avais l'impression d'être un poids. Je m'en voulais qu'on doive me protéger au lieu de participer.

Je me rattrapais tout de même à la fin de la bataille. Je demandais à tous les blessés de venir me voir pour se faire soigner, un à un. Heureusement, personne ne souffrait de graves blessures. Le blessé le plus grave c'était... Freddy. Ce con avait sauté sur le bateau ennemi et avait trébuché sur un déchet... Ce crétin s'était fêlé un os de la jambe... Maintenant, nous étions deux à ne plus pouvoir marcher. Il se trouvait les fesses clouées sur les mêmes marches que moi, à son plus grand damne.

Bon, je vais passer les détails de la soirée, mais la seule chose que l'on devait retenir, c'était que tous avaient bu comme des trous et avaient fini totalement torchés sur le pont du Moby Dick, à l'exception de Toki. 

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