Séléné s'empressa d'aller retrouver son amie pour lui raconter ce qui venait de se passer, elle alla sonner chez elle et Shyron la fit entrer, elle lui expliqua son plan.
— Ok c'est génial ton idée, tu as réussi en quelques instants à mettre tout le monde d'accord, mais t'es en train de me dire que t'as vraiment pris mes conseils au sérieux ? Tu vas vraiment partir dans trois jours et disparaître de nos vies ? T'as conscience que c'est un pari hyper risqué ? Demanda Shyron soucieuse.
— Je le sais bien mais je n'ai pas le choix... De toutes façons, je ne sais pas encore ce que je vais faire et encore moins combien de temps ça me prendra, mais en gagnant du temps je pourrai trouver une autre solution pour le plus long terme. Expliqua Séléné en se grattant la tête.
— Calixte... Vraiment je déteste ce type... Grogna Shyron.
— Et moi donc, dire que je vais devoir signer pour être son épouse...
— Sely j'ai une idée !
— Encore ?
— Par rapport à ce que tu viens de dire, tu vas trouver sûrement ça stupide et parfaitement inutile mais après tout un mariage, des signatures, tout ça c'est parfaitement symbolique pas vrai ?
— Oui mais où veux-tu en venir ? S'interrogea Séléné.
Shyron alla fouiller quelque chose dans ses affaires et lui apporta.
— Ce stylo a la particularité de s'effacer avec le temps, écris quelque chose avec ça et tu verras qu'au bout d'un mois il n'y est plus. Précisa-t-elle en lui mettant dans la main.
— Tu suggères que je signe avec ça ?
— Oui je sais que ça ne change rien, mais c'est symbolique, alors fais-le au moins pour moi.
— C'est une bonne idée, je le ferai.
Le lendemain elle se rendit à son établissement, elle entendit Calixte annoncer à ses amis qu'ils allaient se marier.
— Mec, t'es sérieux ? Tu vas sauter ta propre cousine ?! Demanda Oliver un ami à lui pour se moquer.
— On parle de mariage abruti ! En plus je n'ai pas vraiment le choix, nous sommes issues de branches prestigieuses et nous devons créer une alliance par le moyen de cette union. Exposa Calixte en détournant le regard et en se donnant un air sérieux.
— Ah ! Fais pas genre que c'est un sacrifice, en vrai même si c'était ma sœur elle est tellement canon que j'aurais bien envie de la...
— ...Tais-toi si tu as envie d'être invité à la cérémonie !
Alors qu'elle était perdue dans ses pensées à cause de ce qu'elle entendait, elle heurta quelqu'un qui passait devant elle.
— Oh pardon ! S'excusa-t-elle avant même de s'apercevoir qu'il s'agissait de Dai.
— Sely, est-ce que tout va bien depuis la dernière fois ? Demanda le jeune homme.
— Hélas non ! Calixte a eu raison de moi...
— Je suis vraiment en colère ! Il n'a pas le droit de te faire ça !
— Il faut que je te dise un secret, en fait je...
— ...chut ! L'interrompit-il en lui mettant la main devant la bouche.
— Mais quoi ?
— Je crois que Calixte a placé des micros sur nous, il pourrait entendre si tu me dis quelque chose.
— Oh non ne t'en fais pas, cette histoire est réglée, il n'espionne plus personne maintenant je peux te le garantir. Je voulais simplement te dire que je risquais de m'en aller pendant un moment.
— Tu comptes t'enfuir ?
— Peut-être bien.
— Mais à quoi ça rime de faire ça ? Demanda-t-il avec un air très sérieux, les yeux brillants d'inquiétude.
Elle regarda un instant autour d'elle, pour voir si on les observait.
— Je te le dis à toi mais, ce sera l'occasion pour moi de découvrir certaines choses qui se trament... C'est une intuition que j'ai comme ça...
— En tout cas, peu importe ce que tu décideras, on pensera toujours à toi ici, ne nous oublie pas.
Le soir, en rentrant chez elle, elle se précipita vers les appartements de son père, elle longea le long couloir sombre et au moment de frapper, elle entendit son père parler avec un de ses agents :
— ...Tout ce que je sais, c'est que la dernière chose que Quincy a dite avant de disparaître c'est que vous n'êtes pas le bienvenue sur l'île Yanutha, que peu importe les efforts que vous déploierez, vous n'arriverez jamais à obtenir le livre, que soi-disant tant qu'il sera en vie, sa ruse l'emportera toujours et que jamais il ne permettra que quelqu'un lui dérobe ce qui lui appartient. Cita l'agent.
— Je dois reconnaître que ce petit a beaucoup de cran. Il a réussi à berner un équipage au complet pendant une bonne semaine. Avoua Skeward.
— C'est évident que les interventions classiques risqueront de rester sans effet à l'avenir, la direction suggère de mettre en place une approche plus discrète et sur une échelle de temps plus importante.
— Quelles options s'offrent à nous ? Demanda Skeward.
— On pourrait tenter une nouvelle attaque éclair, mais comme je viens de le dire cela risque d'être sans effets, la deuxième serait d'envoyer un agent-double, pour le convaincre, pour se fondre parmi les indigènes, le tuer dans son sommeil ou quelque chose comme ça.
Séléné entra alors soudainement dans la pièce et s'écria :
— Moi je suis volontaire !! Papa, c'est exactement ce genre d'opportunité que j'attendais ! Je suis tout à fait capable de jouer le rôle d'agent-double ! En plus j'ai déjà parlé à ce garçon, tu te souviens ? C'est bien son nom que j'ai entendu ?
L'agent la regarda attentivement puis une idée lui vint soudain à l'esprit, il s'adressa discrètement à Livius son père :
— C'est un peu intrusif, mais je pense que votre fille aurait de sacrés atouts à faire valoir si vous voyez ce que je veux dire...
— Je n'apprécie pas vraiment vos sous-entendus. Dit Livius en la regardant.
— Oui voilà ! Il a raison, moi je suis insoupçonnable, je suis jeune, je suis une fille, il est jeune et il veut jouer au plus malin, je te le ramène en deux temps trois mouvements moi ce livre !
— Tu as beaucoup trop les oreilles qui traînent jeune fille ! Sors d'ici, je dois m'entretenir à propos de quelque chose avec mon agent, on verra ça après.
— Bien... Se soumit-elle en quittant la pièce.
Séléné avait bien conscience que quand son père donnait un ordre il était inutile d'insister. Livius attendit qu'elle descende et vérouilla la porte avant de reprendre ce qu'il s'apprêtait à révéler...