« Votre plan débile ne réussira pas, mes amis et moi-même nous vous vaincrons une nouvelle fois ! Mes dinosaures continueront de vivre en paix en votre absence ! Je vais vous faire la misère, pauvre cinglée échappé d'un asile ! Vous m'avez paralysé des pattes arrière, mais vous ne m'avez pas tué pour autant » !
Anna Pashvalof faisait les cent pas dans sa salle de réunion, ne pouvant s'empêcher de se sentir cette fois-ci, plus qu'impatiente, rien qu'à l'idée qu'elle allait enfin pouvoir détruire la Pat Patrouille avec son nouveau plan d'attaque, mais en même temps, la folie semblait s'être emparé d'elle, car elle avait en ce moment l'esprit envahi par une sorte de « parasite » de pensée. Elle serrait la dent de dragon magique, qu'elle tenait au fond de la poche de sa blouse blanche, le tout en jonglant avec l'un de ses couteaux de son autre main, la voix et le visage d'un chiot qu'elle ne connaissait que trop bien refusant de quitter son esprit, c'était une vraie torture.
Norbert et Nestor, les anciens sbires de Monsieur Hellinger, l'observèrent avec étonnement, jusqu'à ce que Norbert ne finisse par prendre la parole :
-Euh... on peut savoir ce qui vous met dans un tel état, Miss Pashvalof ? Vous semblez... encore plus dérangée que d'habitude !
Face à sa question, la femme Russe cessa de marcher et balança un énième poignard sur la photo de Rex, accroché à son mur et déjà bien rempli de marques d'autres ustensiles tranchants jeté précédemment.
-C'EST CA, MARRE-TOI SALE PETIT BOUVIER-BERNOIS A ROULETTES !!! JE T'AI BRISE UNE FOIS, JE RECOMMENCERAIS ET CETTE FOIS-CI, JE NE TE LOUPERAIS PAS !!!
Le rire de Rex résonna dans son esprit en guise de réponse et il répondit aussitôt :
« Ha ! Ha ! Ha ! Non mais regardez-vous pauvre tarée, vous ne faites pas le poids face à moi ! J'ai presque pitié de vous tiens, c'est dire à quel point vous êtes miséreuse » !
Anna s'arracha presque les cheveux, tellement la vision de l'expert des dinosaures dans son esprit l'a rendait hystérique. Elle sauta sur le mur et s'acharna sur toutes les photos qu'elle possédait de Rex, à grand coup de couteau, hurlant comme une véritable enragée, presqu'à s'en déchirer les cordes vocales :
-LA FERME ! LA FEEEEEEEEEEEEERME ! SORS DE MA TÊTE PAR PITIE, LE SIMPLE FAIT DE TE SAVOIR TOUJOURS EN VIE ME REND MALADE !!!
« Oh ouiiii, allez-y, suppliez-moi très chère, ça me rend profondément heureux et c'est tellement satisfaisant. Ha ! Ha ! Ha » !
-ASSEZ ! ASSEZ, FERME-LA REX ! Pleura presque la scientifique Russe, tellement sa voix et son saleté de visage goguenard parasitaient son esprit. CE N'EST PAS JUSTE ! CE N'EST PAS JUSTE QUE TU SOIS HEUREUX DANS TA VIE, ALORS QUE TU AS GACHE LA MIENNE !!!
Et elle continua de s'acharner sur son mur rempli de photos, pleurant de rage, tout ça sous les regards de Norbert et Nestor, qui ne surent quoi faire pour l'a calmer... et en même temps, ils avaient tellement peur d'elle sur le coup, que la simple idée de s'approcher d'elle les effraya. Mais heureusement, Mago – qui venait d'arriver – décida d'intervenir à leur place, il n'hésita pas une seule seconde à s'approcher d'elle.
-Ne faites pas ça ! S'écria Nestor. Elle est incontrôlable, elle va vous blesser, ou pire !
Mais le vieux sorcier Aztèques ne prêta pas plus que ça attention aux paroles des deux anciens sbires d'Hellinger, après avoir survécu à la fureur d'un petit Chihuahua hystérique, une Anna Pashvalof qui piquait sa crise de rage ne l'impressionnait pas du tout.
-J'TE DETESTE ! J'TE DETEEEEEEEEESTE !!! Continua-t-elle d'hurler, en déchiquetant tout son mur.
Anna s'apprêtait à donner un nouveau coup de couteau, mais Mago lui saisit son poignée et l'a retint, bien que cette dernière soit également très costaud pour une femme de son âge.
-Anna, calmez-vous ! Dit-il d'une voix incroyablement douce, qu'il ne se connaissait même pas lui-même. Calmez-vous, tout va bien !
Les autres membres de l'Anti-Patrouille arrivèrent au même moment, dont Monsieur Hellinger qui ne comprenait pas trop bien ce qu'il se passait actuellement.
-LÂCHEZ-MOI ! Hurla la scientifique folle, en se débattant face au rival de Tracker. LÂCHEZ-MOI TOUT DE SUITE !!!
Mais Mago tint bon, il parvint à lui saisir les deux poignets de ses mains relativement puissante et à la plaquer contre le mur, mais Anna continuait encore et toujours de se débattre et avec l'une de ses jambes, elle envoya un coup de pied dans l'entre-jambe du sorcier Aztèque, qui grimaça de douleur atroce, mais sans jamais faiblir pour autant, malgré le mal lancinant qu'il ressentait.
-Ouuuuuh ! Grimaça à son tour Monsieur Hellinger. J'ai mal pour lui !
-Moi aussi, dit à son tour Francesco, un coup de pied dans les parties, ça fait vraiment mal !
Anna continua de se débattre encore et toujours et rien de ce que lui disait Mago ne semblait l'a calmer :
-Arrêtez, Rex n'est pas là, ce n'est le fruit que de votre imagination... !
-NON ! IL FAUT QUE JE LE TUE, IL FAUT QUE JE LE TUUUUUUUE !!!
Ses larmes de rage redoublèrent d'intensité, tandis qu'elle était toujours armé de ses couteaux. Mago commença à paniquer et dans un ultime espoir de calmer la leader de l'Anti-Patrouille, il usa de sa dernière option et se rapprocha d'elle, avant de l'a prendre dans ses bras et... il l'embrassa, capturant ses lèvres des siennes dans un baiser savoureux et langoureux. Tous les autres membres de l'Anti-Patrouille poussèrent une exclamation de stupeur face au geste du rival de Tracker et le maire Hellinger sentit un immense sentiment de tristesse intense prendre place dans son cœur, qu'il sentit se briser en mille morceaux.
D'abord complétement choquée et réticente, se souvenant que la dernière fois qu'elle avait été amoureuse, elle avait plongée dans une cuve d'acide, Anna Pashvalof se débattit encore mais finalement, elle se laissa faire et laissa ses doigts se rouvrirent, pour laisser tomber à terre ses couteaux. Elle s'abandonna totalement à Mago et passa ensuite ses bras autour de son cou, agrippant ses vêtements modernes comme si sa vie en dépendait.
-Oooooooh, c'est trop mignon ! Sourit Vicky, avec une voix mielleuse.
Croc, de son côté, roula des yeux de lassitude, tout en se disant intérieurement que Mago n'était pas du tout plus saint d'esprit qu'Anna. Ils vont former un super couple de parfais tarés, pensa-t-il.
Mago embrassait vraiment bien et il sentit que sa ruse avait bien fonctionné, car il sentit Anna Pashvalof se détendre complétement dans ses bras. Il passa ses mains dans son dos et dans sa longue chevelure noir de jais, les lui caressant avec douceur, sans jamais mettre fin au baiser pour autant. La voix et le visage de Rex avaient disparu de son esprit à présent, Anna se sentait comme libéré et apaisé, son cœur de pierre se mettant à battre un peu plus fort dans sa poitrine et elle put même sentir celui du sorcier tambouriner plus fort, en rythme avec le sien.
Au bout de plusieurs minutes, Mago finit par mettre fin au baiser, néanmoins en conservant la femme Russe contre lui.
-Ça va mieux ? Demanda-t-il, à voix basse.
Complétement apaisée et épuisée, Anna répondit oui d'un simple murmure, avant de venir se lover contre le torse du rival de Tracker, presqu'à s'endormir. Mago l'a laissa faire et se mit à la bercer contre lui, toujours en lui caressant ses longs cheveux et son dos, il était rouge de gêne et de bonheur mélangé, jamais il n'avait éprouvé ça de toute sa trèèèèèès longue existence de plusieurs siècles et savoir qu'il était parvenu à l'apaiser et l'a calmer lui procura un sentiment de bien-être et de satisfaction intense.
Mais pour sa part, cette vision provoqua chez Monsieur Hellinger un déchirement total et il choisit de sortir du QG, complétement en larmes, pour aller pleurer seul dans son coin, sous les regards étonné de ses chatons, qui ne comprirent pas du tout ce qu'il lui arrivait. Il était amoureux d'Anna depuis leur première rencontre (depuis le premier tome de cette saga en fait XD) et savoir que ce vieux débris de sorcier avait réussi, là où il avait échoué, fit saigner son cœur.
Cependant, sa fuite n'échappa pas non plus à Croc, qui fronça les sourcils et qui – sans vraiment savoir pourquoi – ressentit de la peine pour le maire Hellinger. Vérifiant que personne ne l'observait et surtout pas Vicky, il suivit le maire et sortit du QG, avant de le retrouver assis sur un rocher, face à la mer, en larmes et tenant son légendaire chapeau haut de forme d'une main. Croc le vit au loin plonger sa main dans sa poche et en sortir son téléphone portable, il s'apprêtait à composer un numéro de téléphone dans ses contacts, lorsqu'il remarqua la présence du petit Doberman.
-Ah non, pas toi ! Râla le maire. Si tu viens te moquer de moi, sache que je... !
-Non, non, non ! Le coupa gentiment Croc. Je ne viens pas me moquer, promis !
Il s'avança et vint s'assoir sur le rocher, juste à côté de lui, mais Hellinger lui tourna le dos et fit la moue.
-Tu sais que je déteste les chiens, quand même ?
Croc soupira de lassitude.
-Oui et que vous préférez les chats, parce que ça sent moins mauvais et que vous les trouvez beaucoup plus intelligent, blablabla ! Vous l'avez dit et répété un nombre incalculable de fois !
Le maire Hellinger s'apprêtait à répliquer, mais il se contenta simplement de tourner un peu plus le dos à Croc, le tout en croisant les bras sur son torse, toujours en tenant son téléphone portable d'une main. Mais se faisant, il révéla à l'ex-chevalier l'écran de son appareil et il put y lire le nom du contact qu'il allait appeler, avant qu'il ne vienne l'interrompre : « Mamounette ».
-Je suis désolé ! S'exclama soudain Croc.
Etonné, Hellinger se tourna vers lui et le regarda en haussant un sourcil d'étonnement, ce à quoi le petit Doberman s'expliqua :
-Je suis désolé de m'être moqué de vous, la dernière fois que vous n'aviez pas le moral et que vous étiez au téléphone avec votre mère ! Vous avez bien de la chance d'avoir une maman qui vous écoute et qui vous accorde du temps lorsque ça ne va pas !
-Pourquoi ? Demanda Monsieur Hellinger. Ce n'est pas ton cas ?
-Non, répondit lugubrement le chiot, niveau famille pour moi c'est très compliqué.
Face à sa réponse, le méchant maire se sentit tout bizard, d'abord parce que c'était la première depuis qu'il le connaissait qu'il entendait Croc lui présenter des excuses, pour une faute qu'il avait commise, ensuite parce qu'il avait l'impression qu'il n'était plus du tout le même qu'avant, comme s'il avait... changé et cela le perturba beaucoup.
Mais le chiot finit par reprendre la parole et changea complétement de sujet :
-Ne perdez pas votre temps avec une femme comme Anna Pashvalof, vous méritez mieux ! Surtout qu'elle n'a aucun respect pour vous, elle se fiche complétement de ce qu'il peut vous arriver, ou de ce que vous pouvez bien ressentir !
Le méchant maire fronça encore plus les sourcils face à sa nouvelle réponse, depuis quand Croc tenait pareille discours au sujet de leur leader ? C'était vraiment bizard... Discrètement, il activa son application « Enregistreur Vocal » et appuya sur le bouton qui permettait d'enregistrer des sons, avant de reprendre sa conversation avec Croc :
-Que veux-tu dire par là ?
Avec une pointe de mépris dans la voix, l'ex-chevalier de Barkingburg répondit :
-Simplement qu'Anna n'en a strictement rien à faire de vous, de moi, ainsi que de tous les autres membres de cette Anti-Patrouille ! Nous ne sommes que des pions qu'elle bouge à sa guise, selon ses plans tous plus tordus les uns que les autres parce qu'elle est cinglée !
Il fit une pause dans son discours, avant de se remettre à soupirer longuement et ajouta :
-Je commence à me demander de plus en plus si la Pat Patrouille n'a pas raison à propos de nous, les « méchants » !
Il mima des guillemets avec ses pattes avant et Hellinger fit semblant de sourire pour camoufler ses doutes à son égard, avant de répondre à la déclaration du chiot par un simple murmure affirmatif. Après quoi, Croc descendit du rocher et chemina pour retourner à l'intérieur du QG, souhaitant une agréable conversation téléphonique au méchant maire, qui stoppa l'enregistrement de sa conversation avec lui à ce moment précis.
-Intéressant, dit-il en se caressant la moustache du bout des doigts, il faut que je fasse écouter ça à Anna dès que possible !