Je fronce les sourcils en m'apercevant qu'elle met une légère distance entre nous, me sentant rapidement mal à l'aise.
Quand Charles arrive, il la salue et entre sans même faire plus attention à elle.
Cette dernière ne paraît pas vexée et je pense même qu'elle a l'habitude.
Au lieu d'agir comme l'a fait le brun, je me tourne vers elle en souriant.
"Vous travaillez ici ?"lui demandais-je en essayant de paraître la plus agréable possible même si la fatigue et l'angoisse me font un peu perdre patience.
"Oui, c'est moi qui m'occupe de la maison et du grand jardin pendant l'absence de Monsieur Leclerc."m'expliques t'elle en me faisant signe d'entrer sûrement pour me faire visiter les lieux.
J'apprécie le fait qu'elle prenne le temps de me montrer l'intérieur même si c'est son métier.
Pendant que nous visitons les lieux, je vois du coin de l'œil le Monégasque monter les escaliers et disparaître de mon champ de vision avec ses affaires.
Mes bagages sont restés près de la porte d'entrée et je n'ai même pas pensé à les prendre avec moi.
Est-ce que je fais face à un manque d'attention ? Ce sont sûrement les événements qui m'angoissent au point d'oublier mes affaires.
J'allais partir pour les prendre avec moi, lorsque je sentis une main se poser sur mon bras.
Je n'ai pas besoin d'aide pour comprendre que c'est Charles, donc c'est sans surprise que j'aperçois son visage en levant la tête.
"Je vais les monter à l'étage pendant que la domestique te fait visiter la maison."se contente-t-il de me dire avant de disparaître une nouvelle fois.
Je connais son petit sourire en coin, quand j'aurai du temps libre, j'irai vérifier s'il n'a pas mis l'Airtag dans mes sacs.
Charles peut se montrer malin, mais je peux l'être encore plus.
. . . . .
Je suis seul depuis environ 20 minutes et je m'ennuie déjà.
La domestique de cet après-midi est repartie pour nous laisser notre intimité et Charles n'a pas mis longtemps à quitter les lieux aussi.
Je n'arrive pas à croire qu'il me laisse seul le premier jour où on arrive ici.
C'est vrai que ce n'est pas une vraie relation, mais je m'attendais à avoir un peu plus de soutien et d'aide de sa part.
J'ai longtemps hésité à sortir en ville, mais l'idée de ne pas connaître suffisamment la langue m'a vite découragée et j'ai préféré faire le tour de toutes les pièces pour chercher de quoi m'occuper.
Il y a des photos de Charles et de sa famille un peu partout réparties dans des cadres, sur des meubles et placardés aux murs.
J'aurais aimé avoir une famille aussi unie que la sienne, je ne connais pas encore ses frères et ses parents, mais il paraît si heureux que je m'arrête vite dans mes recherches pour me poser sur le canapé du salon.
Voir tout ça me déprime encore plus !
J'attrape mon téléphone et décide d'enfin regarder les messages de mon père.
Plusieurs numéros inconnus ont essayé de m'appeler dans la journée, mais je n'ai pas fait attention donc je compose le numéro et rappelle en espérant que ce n'était pas urgent.