Cruel Princesa.

By nyah-brm

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« un seul instant peut changer une vie à jamais. » Alessia a du le comprendre malgré elle. Il n'a fallu qu'un... More

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By nyah-brm

Moi : Quel est mon nom Khalid ?

...

Ses sourcils se froncent et toute son incompréhension me parvient.

Khalid : Alessia.

Moi : J'ai dit mon nom, pas mon prénom, imbécile.

Inconnue : En plus de nous déranger tu l'insultes. On ne t'a donc jamais appris le respect ?

Moi : Je te déconseille de me parler de respect.

Khalid : Alessia casse toi, maintenant.

Moi : Je ne bougerai pas avant que tu m'aies répondu.

Khalid : J'en sais rien, voilà.

Moi : Ah oui ? Quand est-ce que tu t'es mis à mentir Khalid ? Sois honnête avec tes conquêtes au moins. Tu ne crois pas que c'est le minimum ?

Khalid : Tais-toi maintenant.

Khalid

Je la déteste. Je regrette de l'avoir sauvée maintenant, quel con. Elle me provoque, elle n'est là que pour me provoquer et elle y arrive.

Même défoncée, elle arrive à me rendre fou.

Elle me prend sans doute pour un aveugle ou un innocent, il y a des choses qui ne trompent personne, et certainement pas moi.

Elle semble plutôt bien gérer, pourtant c'est visible. Sa voix est ralentie, elle n'est pas entièrement maître de ses mouvements. Je ne saurai dire avec précision ce qu'elle a pris, et ne préfère pas l'imaginer, vu combien cela semble fonctionner sur elle, qui semblait pourtant immunisée.

Tout cela est loin de me rassurer. Dans cet état, elle est imprévisible. Je crois que je dois me faire à l'idée que ma nuit est gâchée.

Alessia : Tu es un vrai connard en fait. Comment tu peux baiser tes putes sous ce toit, sachant parfaitement que je suis là.

Est-ce qu'elle pense sincèrement pouvoir exiger quoi que ce soit de moi après les deux jours d'ignorance qu'elle vient de m'offrir ? J'ai sauvé sa vie pour au final ne recevoir que du mépris. Je ne sais pas comment j'ai pu, rien qu'une minute, penser que ma haine envers elle n'était pas justifiée. Elle l'est, car cette femme est tout ce qu'il y a de plus insupportable dans ce monde.

Moi : Au moins je ne prends pas le risque d'être vu par n'importe qui. Ici, on ne risque rien. Alors dis moi Alessia, c'est quoi le problème ? Tu aurais voulu être à leur place c'est ça ?

Je la regarde de haut en bas sans même me gêner. C'est indéniable, je comprends le nombre de chiens qui lui tournent autour. Je pense pouvoir gagner ce combat constant en la rendant mienne. Sa fierté sera morte lorsqu'elle s'offrira à moi.

Alessia : Désolée de te décevoir, mais le jour où j'accepterai quoi que ce soit venant de toi, sache que je serai mourante.

Je ris doucement, je la regarde dans les yeux mais ils semblent vides. Ses iris noirs me voient sans me regarder. Je tente de capter son regard mais n'y parviens pas ce qui ne fait qu'augmenter ma frustration.

La voix de la jeune femme dont j'ai déjà oublier le nom m'appelle, attendant sûrement que je retourne à elle. Voyant mon manque de réaction, Alessia me tourne le dos et s'en va.

Alessia : Pathétique...

Elle ne le voulait pas, mais j'y entends sans problème.

Moi : On n'en a pas fini.

Elle m'ignore et s'en va, peinant à marcher droit. Mon regard se porte alors à nouveau sur les deux femmes face à moi. Mon idée de départ m'intéresse beaucoup moins à présent.

Moi : Je crois qu'on ferait mieux d'arrêter là.

Inconnue : Tu ne vas quand même pas la laisser gagner ?!

Je regarde la petite blonde avec nonchalance. Croit-elle vraiment compter pour moi ? Je ne sais même pas qui elle est.

Moi : je ne la laisse pas gagner. J'ai décidé qu'elle gagnait, à partir de là je suis l'unique vainqueur.

Inconnue : Tu te rends compte du temps que tu nous as fait perdre pour les conneries de cette salope ?!

Moi : Ne l'insulte pas.

Inconnue : Tu n'es pas sérieux, rassure-moi ?

Face à mon silence, elle soupire et part rejoindre sa copine à la mine déçue.

Je monte immédiatement à l'étage. Remarquant la porte de sa chambre ouverte, j'y entre. Ceci m'étonne sachant combien elle tient à ce que sa porte reste close habituellement.

Je la trouve endormie sur son lit, au milieu de son ordinateur et de papiers en tout genre empilés au coin du lit.

Je l'observe un instant, ses cheveux encore mouillés retombent avec négligence sur son visage. Alors que son corps semble s'être écroulé sur le matelas bien trop grand pour elle. Le sommeil la rend belle, il lui offre une certaine forme de douceur. Lorsqu'elle est endormie, son côté insupportable ne cesse ressort plus.

En fait, pour que je puisse la supporter il faudrait qu'elle dorme en permanence.

Tu es fou Khalid.

Je le sais.

Je me détache de son image et m'assois dans le petit canapé blanc, trônant au coin de la pièce. Il vaut mieux qu'elle ne reste pas seule au vu de son état. Je ne prendrais pas le risque d'un nouveau drame.

Par la fenêtre, j'observe la mer agitée, reflétée par la lune, lui apportant des reflets presque magiques. Tout ce qui s'y rattache est beau et triste à la fois.

Mon « innocence » d'enfant, courant vers la mer pour se rafraîchir me manque presque. Cette époque où elle n'avait pas encore une connotation sordide.

Je souffle, puis noie mon regard dans l'écran de mon téléphone. Évidemment, Oussama ne cesse de s'affoler. J'hésite un instant avant d'ouvrir ces messages pleins de reproches.

Elle a sans doute raison, vu de l'extérieur je me comporte avec lui comme un gamin. Mais l'extérieur ne comprend pas. Je ne suis qu'un homme, un de ceux qui s'est engagé et qui obéit aux ordres sans cesse.

Cette obéissance n'est pas un choix, mais une règle, la plus importante de toutes. J'ai beau adopter mon pouvoir petit à petit, tant qu'il est en vie alors je serai sous ses ordres.

Oussama : Dépêche toi de trouver ce que l'on cherche Khalid. Tu n'as plus beaucoup de temps.

Oussama : Continue à ne pas avancer et je devrais prendre les mesures nécessaires.

Oussama : Il y a beaucoup trop en jeu pour que je te laisse tout gâcher. Tu es loin d'être nécessaire à cette mission. Si tu ne veux pas perdre tous tes acquis il va falloir te bouger, et vite.

Il a raison. Chaque minute qui passe m'enlève du choix. Mes recherches ne mènent à rien, les drogues ont été inutiles. Je ne vois plus qu'une seule solution, gagner sa confiance. Et puis...je ne peux pas manquer une si belle occasion de briser sa fierté.

Elle perdra à son propre jeu...et je compte bien obtenir tout ce que je veux d'elle comme elle l'a promis.

Je dépose à nouveau le regard sur elle. Elle n'a aucune idée de ce qui l'attend...j'ai peut-être bien fait de la sauver au final. J'avais perdu la tête sur le moment, mes pensées sont devenues irrationnelles.

Je la hais, je ne ressentirai toujours que de l'amertume envers cette femme. Elle est l'incarnation même du mal qui me ronge. Je ne la pardonnerai jamais, et je compte bien la faire payer.

Elle devrait mourir rien que pour m'avoir rendu si faible, mais c'est avec ce genre de personne que j'aime être vicieux.

Une heure plus tard.

Je n'ai même pas bougé. J'ai eu le temps de créer mon plan et remplir mes obligations. Elle dort toujours, elle a raison de dormir, ce monde ne lui prépare que de mauvaises surprises.

Je souris en coin, la voyant se réveiller en sursaut.

Moi : Bonsoir.

Elle sursaute à nouveau, je devine facilement son regard. Elle panique, la sirène panique encore. J'ai toujours pensé que ce n'était réservé qu'aux gamins, c'est ce qu'il m'a toujours dit. Pourtant elle me prouve le contraire. Quoique la différence entre elle et une gamine n'est que physique.

Alessia : Qu'est-ce que tu fous dans ma chambre ?!

Elle protège son corps sous la couverture comme si son manque de pudeur la gênait soudainement, ce qui me laisse échapper un rire mesquin.

Moi : Madame est pudique tout à coup ? Intéressant, tu crois pas qu'il aurait fallu y réfléchir plus tôt ?

Alessia : Arrête tes sous-entendus et réponds qu'est-ce que tu fous ici ?! On ne t'a jamais appris le respect ?!

Moi : Ta porte était grande ouverte, c'est pas de ma faute si tu es incapable de gérer correctement.

Alessia : Je ne veux pas entendre tes putains d'excuses ! Tu me dégoutes, t'entends ça ?! Casse-toi de ma chambre tout de suite !

Moi : Ne fais pas l'énervée sirena, je te signale que je suis ici chez moi.

Je m'approche d'elle en riant afin de renforcer mes provocations mais elle sort un flingue de sa table de nuit avant même que j'arrive au pied du lit.

Alessia : Sors tout de suite d'ici ou je tire !

Mon rire s'intensifie à nouveau, frôlant le fou rire.

Moi : Tu ne me fais vraiment pas peur, tu le sais ?

Elle charge son arme toujours pointée sur moi sans hésitation.

Moi : Je t'en prie, tire. Rien ne t'en empêche, je t'y encourage même. Petit conseil, ne loupe pas mon coeur ce serait vraiment dommage. Je ne voudrais pas devoir abîmer un visage comme le tien.

Elle hausse les sourcils, étonnée.

Alessia : C'est à dire, comme le mien ?

Mon sourire en coin s'intensifie alors que j'arrive enfin face à elle. L'envie de passer ma main sur ses joues humides pour lui faire perdre ses moyens me traverse, mais je l'abandonne, conscient du pistolet qui pointe sur mon visage.

Moi : Disons que lorsque je dois torturer, je préfère le faire sur des visages déplaisants. C'est mal de détruire une belle vue, je ne veux pas en priver le monde. Et puis, je te signale que je suis resté là pour ton bien.

Un rire nerveux semble lui échapper.

Alessia : Pour mon bien ?! Pour qui tu me prends mafioso ?! Je n'ai pas besoin de ta protection, et encore moins si elle nécessite que tu restes planté là comme un pervers.

Moi : Tu étais défoncée, vu les derniers événements je n'avais pas spécialement envie de te retrouver morte d'un arrêt cardiaque demain au matin.

Alessia : Tu en meurs d'envie, et ce serait sûrement mieux comme ça.

Cette dernière phrase ne m'était pas destinée.

Mais j'ai entendu, je le sais maintenant.

Alessia

Il reste là, planté face à moi. Le regard qu'il me porte est étrange, je sens mon cœur s'emballer à nouveau mais ne dis rien. Je n'aurais jamais dû laisser ma porte ouverte, c'est une erreur de débutante. C'est l'erreur que je faisais enfant, je me suis jurée de ne dormir avec personne. Encore une fois, il détruit toutes mes valeurs.

Moi : Vas t'en maintenant.

Khalid : Je ne m'en irai pas, je veux parler avec toi.

Et puis quoi encore ?

Khalid : Il faut qu'on réfléchisse à un plan.

Voilà qu'il saisit étrangement ma curiosité.

Moi : Un plan ?

Khalid : Il est clair qu'on cherche à nous atteindre.

Moi : Je croyais que ça faisait partie de cette vie. Les risques, les gens qui veulent nous tuer...apparemment la moindre chose est trop difficile pour le petit prince ?

Khalid : Arrête deux secondes de jouer les arrogantes, je suis sérieux. La mort nous a frôlé bien trop de fois pour qu'on puisse le normaliser. N'essaye pas de jouer les femmes fortes face à moi, je vois que tu t'affaiblis.

Ma mâchoire se serre et mon regard s'obscurcit. Je ne suis pas faible.

Moi : Si tu as peur de mourir, grand bien te fasse. Ne m'implique pas dans tes plans, je ne suis ici que pour faire payer Souleymane.

Khalid : Mais tu es ma femme ! Entends le rien qu'une fois ! Ta protection me revient durant cette période ! Et tant que nous n'aurons pas atteint ce que nous voulons, tout ça durera.

Moi : Ah non ! Ce que VOUS voulez ne me concerne pas ! Si vous avez échoué ce n'est pas moi problème, je n'ai pas signé pour ça.

Khalid : Peut-être, mais si on ne cherche pas un minimum de collaboration, on finira tous les deux dans la tombe. C'est ça que tu veux ?!

Moi : Je me contrefous de la mort ! Tout ce que je veux c'est refaire ma vie, loin de toi, loin de vous et loin de lui ! S'il faut que je meurs avant d'y être arrivée, alors qu'il en soit ainsi.

Dis plutôt que tu es déjà morte.

Khalid : Et si je ne veux pas que tu refasses ta vie ?!

Je reste silencieuse, dans l'incompréhension complète de ses mots.

Khalid : Tu es un excellent élément, détestable, mais excellent. J'ai besoin de gens comme toi. Laisse-moi t'engager Alessia. Tu ne seras plus ma femme, mais l'une de mes employées.

Je ne peux pas canaliser mon rire.

Moi : Tu es tombé sur la tête ? Engager ta femme officiellement. Me demander de travailler avec toi, Vraiment ? Ce n'est pas avec deux ou trois compliments que tu feras de moi l'une de tes disciples.

L'éclat soudain de la vitre l'empêche de répondre, le faisant bondir sur moi.

Khalid : Qu'est-ce que c'est que ce bordel ?

Je me dégage de lui, sans manquer de lui offrir un regard noir, attrape mon arme et me dirige vers la fenêtre.

Khalid : Ça va pas ?! Reste à terre, ils sont peut-être armés.

Moi : S'ils le sont, il est hors de question que je meurs à même le sol.

Khalid : Ta fierté causera ta mort.

Je hausse les épaules.

Moi : Sans doute, je préfère mourir de fierté que de faiblesse.

Khalid : Alessia...

Arrivée à la fenêtre, je l'ignore. Je pointe mon arme vers l'extérieur et regarde en bas. Deux enfants rient. Immédiatement, je range mon arme et me retourne vers le fond de la chambre. Deux pierres ont atterri sur le sol.

Moi : Tu devrais faire renforcer les fenêtres et arrêter d'être aussi stressé si tu veux mon avis.

Khalid : Pourquoi être aussi arrogante alors que j'essayais de te protéger ?

J'arque un sourcil, étonnée d'une telle audace.

Moi : Me protéger ? Je n'ai pas besoin de toi, alors arrête un peu de jouer les chevaliers servant. On a passé l'âge pour Disney tu ne crois pas ?

Khalid : Quand est-ce que tu comptes rentrer dans ton crâne que c'est mon devoir, Alessia ?! Et quand je vois ton état et que tu t'auto détruits de la sorte, oui, j'ai peur.

Je ne peux retenir mon rire face à sa confession.

Moi : Très drôle ça, si tu cherches à me manipuler il en faudra plus que ça.

Khalid : Tout ça n'est que réalité, je suis fatigué de te détester. Si on veut être plus fort que notre assaillant, il va falloir faire équipe tous les deux.

Je m'approche à nouveau de lui, laissant retomber les pierres encore dans mes mains.

Une fois à sa hauteur, quelque chose me déstabilise un instant. Son expression emballe anormalement mon cœur.

Je prends une inspiration discrète avant de serrer ma mâchoire et laisser transparaître toute mon animosité envers lui. Mais cette fois quelque chose diffère, il ne change pas face à ma haine visible. Il continue de détailler mon visage avec attention, une attention que je ne lui ai, jusqu'à présent, pas connue à mon égard.

Je déteste ce calme dont il fait preuve, son changement soudain de caractère cache quelque chose.

Moi : Qu'on me mette à mort si j'ose faire équipe avec toi.

Il sourit, visiblement amusé par mon affirmation, ignorant l'extrême véracité de celle-ci. L'unique raison pour laquelle je suis encore en vie aujourd'hui, est la distance entre lui et moi.

Khalid : Le problème, sirena, c'est que je ne te laisserai pas nous couler.

Moi : « Nous » ? Dois-je te rappeler que ce nous n'a jamais existé.

Khalid : Il existe bel et bien. Tu es ma femme. À leurs yeux nous ne sommes qu'un. Nous sommes unis par ce mariage, aussi faux soit-il, remplaçons cette faiblesse par une force.

Je reste de marbre devant ses mots dignes d'un politicien. Son expression montre de la sincérité, n'apaisant tout de même pas ma méfiance. Il me sourit, son sourire n'est pas sournois cette fois-ci, voilà ce qui m'inquiète.

Que puis-je croire d'un homme persuadé que j'ignore ce qu'il veut de moi ?

Moi : Il faut juste trouver lequel de tes ennemis t'en veut à ce point. Et surtout est proche de toi. C'est évident. Ses actions prennent place de l'intérieur et t'affaiblissent. C'est grâce à ça qu'il a l'avantage sur toi.

Khalid : À quoi tu penses ?

Moi : justement, j'y ai longuement réfléchi et je n'y vois qu'une solution. Il y a des traîtres parmi tes hommes, et les plus hauts placés d'entre eux si tu veux mon avis.

Son visage se durcit alors qu'il m'écoute encore attentivement.

Moi : Ils savent ce que tu fais, connaissent tes faiblesses et peuvent donc t'attaquer sans la moindre difficulté. Cependant il ne sait pas tout. Il me prend pour l'une de tes faiblesses, voilà pourquoi il s'en prend à moi également. Comme tu l'as dit à leurs yeux nous ne sommes qu'un. En exposant notre "relation", je suis devenue leur cible principale pour s'en prendre à toi.

Il semble tiquer sur mon dernier argument, décrochant son regard de moi, mais reprend immédiatement ses esprits.

Khalid : Si ta théorie s'avère, prépare toi à un massacre. Personne ne me trahit.

Arrogant à souhait, comme à son habitude.

Moi : Pas tout de suite, j'ai une meilleure idée.

Son visage passe d'une tension certaine à la surprise, face à mon initiative.

Khalid : Peu importe ce que tu veux, les décisions me reviennent, et je ne tolère pas la trahison. S'il me faut en tuer vingt pour que ce traître soit descendu alors je le ferai.

Je soupire devant cette confiance excessive et insupportable.

Moi : S'il meurt tout de suite, rien ne sera réglé. Il faut les piéger, les prendre à leur propre jeu pour qu'ils ne voient rien venir. S'ils apprennent que tu es au courant alors tu risques bien plus gros qu'en attaquant intelligemment.

Ses yeux sont grands ouverts et je regrette soudain. Je ne sais pas pourquoi je l'aide. Pour lever les soupçons, ou pour assurer ma propre sécurité peut-être.

Khalid : Et qu'est-ce que tu veux faire dis-moi. Tu sembles bien plus maligne que je le suis alors je t'écoute, quels sont tes plans ?

Un sourire en coin étire mes lèvres devant son ironie par laquelle il sous-entend que je parle sans plan d'action. Il se trompe, j'ai tout prévu.

Moi : Il suffit de leur tendre un piège un à un. Liste chacun de tes hommes capables d'être ce traître, et donne leur un à un, un faux élément utilisable contre toi. Celui qui a fait tout ça est loin d'être naïf, mais il n'a aucune idée de ce que tu sais. Son optique est encore d'utiliser la moindre chose contre toi, sers toi de ça pour inverser leur plan.

Il reste silencieux quelques instants, réfléchissant à tout ce que je viens d' avancer. Depuis quelques jours cela prend forme dans mon esprit jusqu'à devenir une certitude. Je ne pouvais pas le garder pour moi, pas après avoir vu la mort d'aussi près.

Khalid : Tu comptais attendre combien de temps avant de me partager ton idée au juste ?

Moi : Je n'en sais rien. Estime toi heureux que je n'ai pas simplement fuis toute cette merde en t'y laissant.

Khalid : Ah parce qu'il faudrait que je te remercie en plus ?!

Sa voix laisse transparaître combien cette situation le tend. Il a beau été formé pour être chef, il ne maîtrise pas encore ses sentiments, là est son point faible.

Moi : Tu avais peut-être raison au final, nous devrions nous y prendre ensemble pour venir à bout de cette histoire. Tu réagis bien trop émotionnellement pour y parvenir tout seul.

Son regard s'accroche au mien, aussitôt ma phrase finie. Mais il m'étonne pourtant à ne pas y faire attention.

Khalid : Les responsables de l'accident sont déjà morts.

Je ne parviens pas à cacher mon incompréhension.

Moi : tu savais qui ils étaient alors ?

Khalid : Ceux qui nous ont fait venir ici n'étaient vraiment pas difficiles à retrouver.

Moi : Et ceux qui ont causé l'accident qu'est-ce que tu en fais ?

Khalid : J'y travaille.

Moi : quelles sont tes pistes ?

Il serre les poings et pince ses lèvres, il a tué ses  uniques sources potentielles. Voilà exactement le genre de réactions que je lui reproche. Il ne réfléchit pas, et tue sans penser aux conséquences, ni même aux avantages qu'il pourrait tirer.

Moi : Travaille sur ça si tu veux vraiment venir à bout de cette histoire.

Khalid : Pourquoi tu me dis tout ça maintenant ?

Moi : Tu voulais qu'on en parle, non ? Voilà.

Il m'inspecte un instant sans que je décroche pourtant le regard. Il ne trouvera aucune des réponses qu'il cherche. Contrairement à lui, je sais me cacher.

Khalid : Nous partirons à dix-huit heures demain, je veux d'abord vérifier que tout soit en ordre.

Je hoche la tête malgré la question qui me brûle les lèvres.

Khalid : Autre chose ?

Moi : Quand tu dis que nous partirons, tu veux dire...

Khalid : En voiture.

Je soupire, rassurée alors qu'il tourne les talons pour quitter ma chambre.

Khalid : Tu devrais te rendormir. Il est tard et à mon avis tu n'es pas encore suffisamment sobre.

À peine il quitte ma chambre, je me laisse tomber sur le lit et attrape mon téléphone sur la table de chevet.

J'y tape aussitôt le nom de mon oncle et lui rédige un message.

Moi : Je fais ce qu'il faut.

Six heures plus tard.

Propriété Al-Hassan : Almeria

Je parcours les allées de cette villa excessivement grande, couverte d'un pantalon en cuir et un débardeur blanc. Le soleil commence à se pointer et pourtant je ressens déjà la chaleur confortable de cette journée à venir.

Je n'ai qu'à peine dormi durant la nuit, tourmentée du comportement de Khalid et apeurée qu'il revienne. Voilà comment je me retrouve à sept heures du matin, à arpenter les couloirs d'une maison que je ne connais pas, pensant que c'est sans doute ma dernière occasion de visiter.

Je n'étais jamais venue en Espagne jusqu'à maintenant, à vrai dire je ne suis même pas sûre d'avoir déjà quitté la France.

Mes yeux s'arrêtent sur une grande pièce, séparée du couloir par une arche. Elle semble très différente du reste de la maison ce qui me pousse à y entrer.

A peine la lumière allumée, la vue me coupe le souffle, on pourrait y croire un musée. De grands et magnifiques tableaux ornent chaque mur. La pièce est immense, hors du temps. Le plafond est peint et gravé également, la beauté des couleurs passant du jaune au rouge me fascine.

L'une des œuvres attire particulièrement mon regard. Je m'en approche, l'observant, alors, de plus près. Il s'agit d'une grande toile, sur laquelle est peinte une branche de cerisier fleurie sur un fond bleu.

Malgré ses couleurs parfaitement nuancées il semble simple, presque basique, pourtant je ne peux en détacher mon attention. Une chaleur se propage dans mon cœur, comme si cette simple peinture ouvrait quelque chose de bien plus grand.

Je sursaute à la sensation d'une main sur mon épaule, sa main.

Khalid : Madame visite maintenant ?

Moi : Cette pièce est incroyable.

Je devine un sourire sur ses lèvres, bien que mes yeux restent absorbés par le tableau me faisant face.

Khalid : Sans doute, Oussama a toujours adoré cet endroit. C'est son préferé d'ailleurs.

Il pointe du doigt la peinture alors que je me retourne enfin vers lui, prenant conscience de la faible distance qui nous sépare.

Moi : Il dégage quelque chose.

Khalid : Peut-être bien.

Moi : Tu me cherchais ?

Il tousse, gêné, ce qui me ferait presque rire de sa part.

Khalid : Je voulais m'assurer que tu allais bien après...hier.

Moi : Comme tu le vois, tout va bien. Et en fait, je te dois peut-être des excuses pour avoir cassé ton coup ?

Khalid : C'est rien t'en fais pas.

Moi : Je comptais pas m'en faire, ni même m'excuser à vrai dire. Simplement m'assurer que je t'ai énervé. Franchement je suis déçue, j'espérais vraiment te mettre en rage.

Il rit sincèrement, passant son regard sur moi. Sa proximité me met mal à l'aise, et ce regard nouveau, qu'il ne m'avait auparavant jamais offert, n'aide en rien.

Khalid : À vrai dire, tu m'as permis de réfléchir, beaucoup.

Moi : Ah oui ? intéressant ça, tu n'as pas trop mal à la tête ?

Khalid : Je pense qu'on devrait changer les choses.

Moi : Au sujet de ?

Khalid : Nous.

L'évocation du "nous" m'insupporte à nouveau et me fait rouler des yeux. Nous ne sommes rien, un simple mensonge.

Moi : Par pitié, cesse de parler de "nous", je pensais qu'on était d'accord, ça n'existe pas. Qu'est-ce qu'il te prend tout à coup ?

Khalid : Peut-être que nous devrions changer ça.

Je ne cache plus mon incompréhension face à son changement soudain. Il est malade, je n'y vois aucune autre explication.

Khalid : Je ne peux plus refouler mon désir indéfiniment, Alessia. Si ça continue je perdrai la tête. Je te le demande, permets-moi d'y remédier, rien qu'une fois.

Je hoquette de surprise. Il a déjà perdu la tête s'il en arrive là. Le manque lui fait dire n'importe quoi. Je n'aurais pas dû gâcher sa relation d'hier soir.

Moi : Je...tu...enfin...

Je déteste être déstabilisée putain.

Je n'ai pas le temps de terminer ma phrase que ses mains prennent possession de mes hanches, me ramenant à lui alors qu'un puissant frisson traverse mon corps.

Avant même que je puisse m'en détacher, ses lèvres se déposent sur les miennes.

Mon cœur n'a jamais battu aussi fort.

La sensation de chaleur qui se propage dans l'intégralité de mon corps contraste avec ses lèvres glaciales.

Je ne sais pas ce qu'il se passe.

Lorsqu'il s'apprête à intensifier notre contact, je parviens enfin à reprendre mes esprits et me détacher de lui. Je le fixe sans comprendre, essuyant ma bouche d'un revers de la main.

Moi : Je peux savoir ce qui te prend ?!

Mon cœur ne parvient pas à se calmer, pulsant de plus en plus fort dans ma poitrine. Khalid me toise un instant, silencieux face à ma réaction.

Son regard s'assombrit soudain.

Moi : Je t'ai posé une question. C'est quoi ce bordel ?!

Khalid : Laisse tomber, c'était une erreur.

Une erreur ?

Il se fout royalement de ma gueule. Je le fixe, attendant une explication plus convaincante, lorsqu'il se retourne pour quitter la pièce. Je le ratrappe aussitôt et me place devant lui. Ses yeux sont pleins de haine.

Moi : Tu comptes aller où comme ça ?

Khalid : Laisse-moi passer, Alessia.

Moi : Je ne bougerai pas avant d'avoir eu une explication.

Khalid : C'était une erreur je t'ai dit, maintenant casse-toi avant que je sois forcé de te faire partir par moi même.

Moi : Très bien, mais je te préviens Khalid, ne t'avise plus de faire ce genre d'erreur.

Chapitre 13

J'attends vos avis sur ce chapitre, et évidemment n'hésitez pas à me dire

Coucouu, je sais, j'ai été absente alors que je vous avais promis un chapitre il y a plus d'une semaine. Je commence à me demander si le monde est contre moi en terme de régularité.

Venez sur insta si vous voulez savoir un peu l'avancée des chapitres !! Je vous dis comment j'avance et poste des petits extraits par ci par là 🫶🏼

Ça prendra le temps que ça prendra, mais cette histoire sera menée à bout (c'est français ça ?)

Breff sur ce, prenez soin de vous et mangez des concombres moi je vais écrire, kiss. ❤️

-Nyah

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