EMPTY PLACES » Pierre Gasly

By Akhe59

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Seuls les lieux déserts chassent ce goût amer, seul un cœur brisé peut être recollé. More

prologue
un
deux
trois
quatre
cinq
six
sept
huit
neuf
dix
onze
douze
treize
quatorze
quinze
seize
dix-sept
dix-huit
dix-neuf
vingt
vingt-et-un
vingt-deux
vingt-trois
vingt-quatre
vingt-cinq
vingt-six
vingt-sept
vingt-huit
vingt-neuf
trente
trente-et-un
trente-deux
trente-trois
trente-quatre
trente-cinq
trente-six
trente-sept
trente-huit
trente-neuf
quarante
quarante-et-un
quarante-deux
quarante-trois
quarante-quatre
quarante-cinq
quarante-six
quarante-sept
quarante-huit
quarante-neuf
cinquante
cinquante-et-un
cinquante-deux
cinquante-trois
cinquante-quatre
cinquante-cinq
cinquante-six
cinquante-sept
cinquante-huit
cinquante-neuf
soixante
soixante-et-un
soixante-deux
soixante-trois
soixante-quatre
soixante-cinq
soixante-six
soixante-huit
soixante-neuf
soixante-dix
soixante-et-onze
soixante-douze
soixante-treize
soixante-quatorze
soixante-quinze
soixante-seize
soixante dix-sept
soixante-dix-huit
soixante-dix-neuf
quatre-vingt

soixante-sept

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By Akhe59

En se présentant sur le palier de l'appartement parisien de Jade, Isis réalise qu'elle n'aurait jamais pensé se retrouver dans une telle situation un an et demi plus tôt. Elle se tient aux côtés de Pierre qui est aussi pressé qu'elle de retrouver la golden retriever. Elle réalise qu'elle heureuse depuis plusieurs mois bien que certains jours soient plus difficiles à vivre que d'autres.

La porte s'ouvre à peine qu'une boule de poil se jette à leurs pieds, le couple s'exclame de joie en s'empressant de caresser Joyce qui sautille. Elle gravite autour d'eux en remuant gaiement la queue, elle semble ravie de les revoir à l'entente de ses aboiements.

- Mais toi aussi, tu m'as manqué louloute, rit Pierre en s'agenouillant pour la caresser.

Jade observe les retrouvailles entre la golden et le couple, Isis finit par s'approcher de son amie pour l'étreindre. Elle est très reconnaissante que Jade ait accepté de garder Joyce pendant leur semaine de vacances aux Maldives.

- Alors c'était comment ? questionne Jade en les invitant à entrer. Vous avez bronzé, vous êtes tout beaux !

Isis sourit en retirant son manteau, elle se dirige vers le petit canapé en étant de nouveau suivie par son ombre ; Joyce la suit partout. Elle s'installe aux côtés de Pierre et elle ne s'arrête pas de sourire en l'écoutant raconter ce qu'ils ont fait.

Ses joues n'ont jamais été aussi rosées que lorsque Pierre annonce qu'ils se sont fiancés, elle se cache le visage entre ses mains sous les exclamations de Jade. Elle ne cesse de les féliciter.

Pierre retient un sourire amusé en voyant que cela gêne Isis. Elle n'aime pas être au centre de l'attention, Pierre passe un bras autour de ses épaules pour l'attirer vers lui. Il presser un baiser sur son front en murmurant :

- T'es une petite tomate...

- Pierre, c'est pas drôle.

- Tu n'as pas besoin d'être gênée, tu mérites tout ce qui t'arrive, rajoute Jade. Je vous souhaite vraiment le meilleur !

Isis se sépare de Pierre, elle étreint son amie pour la remercier une nouvelle fois. Une fois chose faite, le couple s'éclipse pour partir à Rouen afin de voir les parents de Pierre.

Le trajet entre la capitale française et la Normandie se fait dans un silence apaisant, bien que Isis soit stressée d'annoncer la nouvelle à la famille du pilote. Elle ne s'arrête pas de caresser Joyce qui est assise entre ses jambes. Elle a reculé au maximum son siège avant pour lui libérer de la place.

- T'es bien silencieuse, constate Pierre en lui jetant un coup d'œil.

- C'est un peu flippant, avoue-t-elle. Je n'ai jamais fait ça.

- Moi non plus.

- Tu ne me rassures pas, Pierre.

- C'est vrai, dit-il en lâchant son volant de ses deux mains un court instant. Je ne me suis jamais fiancé avant et toi aussi à ce que je sache !

- Garde tes mains sur le volant s'il te plait.

- T'inquiètes, ça va bien se passer.

Isis acquiesce tandis que le jeune homme pose sa main droite sur sa cuisse. Il la presse doucement pour la rassurer et l'encourager à tourner la tête dans sa direction. Elle croise brièvement le regard bleuté de Pierre qui suffit à ce que son anxiété disparaisse.

L'annonce à la famille de Pierre s'est passée sans encombres, elle a été accueillie par des exclamations de joie, des étreintes à n'en plus finir et beaucoup de pleurs. Isis a rencontré la famille de Pierre que quelques fois mais elle se rend compte qu'elle s'est toujours sentie à sa place, elle a toujours été à l'aise en leur présence.

A la fin du repas, elle a l'occasion de se retrouver seule avec Pierre lorsqu'ils rangent la vaisselle dans la cuisine. Elle est bien plus détendue qu'à son arrivée maintenant que tout s'est bien passé et elle ne manque pas d'étreindre Pierre pour montrer son soulagement.

- Je t'avais dit que ça allait bien se passer, glisse-t-il en replaçant une mèche derrière son oreille. Tout le monde t'aime bien ici, moi le premier.

Son index trace le contour de la mâchoire de la jeune femme dont le sourire s'agrandit. Elle se grandit pour pouvoir embrasser tendrement Pierre à l'abris des regards, elle en mourrait d'envie depuis le début du repas. Leur baiser est bref, elle ne s'attarde pas bien longtemps par peur de se faire surprendre par la famille du jeune homme, ce qu'il remarque bien puisqu'il soulève amusé :

- Tu sais que tu n'es pas obligée de te cacher surtout depuis que t'es ma fiancée.

- Arrête de m'appeler comme ça, souffle-t-elle en rougissant.

- Et pourquoi donc ?

Ses yeux bleutés brillent de malice, il se délecte de la situation en sachant pertinemment que la brune repense au moment où il l'a appelée ainsi pour la première fois.

- Tu le sais très bien et t'en profites.

- Je ne vois pas de quoi tu parles, réfute Pierre d'une voix parfaitement innocente. C'était une belle nuit, ce jour-là.

Elle rougit encore plus en se souvenant de la nuit suivant leurs fiançailles et Pierre ne cesse de la taquiner depuis. Elle vient se blottir contre le torse de Pierre, son nez trouve le col de sa chemise pour se cacher.

- D'accord j'arrête, promet Pierre. Mais je peux continuer à t'appeler comme ça ou ça te dérange, chat ?

- Si tu veux, mon fiancé.

Elle insiste sur le dernier mot le faisant rire, Pierre n'a pas le temps de répliquer qu'il se fait interpeller par son père faisant irruption dans la cuisine. La brune se sépare immédiatement du pilote, elle reprend la tâche de débarrasser la vaisselle en tentant de cacher la teinte rosée de ses joues.

- Je dois passer au garage pour changer les plaquettes de frein de la voiture, tu m'accompagnes ? questionne Jean Jacques.

- Bien sûr, je termine ça et j'arrive !

Son père disparait aussitôt laissant le couple de nouveau seul, Pierre termine rapidement de débarrasser avant d'embrasser la brune sur la joue. Il la salue en murmurant qu'il sera bientôt de retour, il veut s'assure :

- Ça va aller ou tu veux nous accompagner ?

- Je ne vais pas mourir en restant toute seule avec ta famille.

- Je ne veux pas que tu prennes peur et que tu t'enfuis.

- C'est un peu trop tard pour ça, dit-elle en riant.

Pierre sourit en l'embrassant une dernière fois, cette fois-ci sur le coin des lèvres. Il s'éloigne presque en sautillant tandis que Isis rejoint le salon où elle retrouve la golden retriever, allongée sur le canapé. Elle s'apprête à rouspéter Joyce qui n'a pas le droit de monter sur aucun canapé, sauf celui de leur appartement à Milan.

- Ce n'est rien, rassure Pascale. J'ai acheté un plaid exprès pour elle.

Isis est tellement touchée par ce geste qu'elle ne trouve pas les mots. Elle se contente d'offrir un sourire gêné à la mère en prenant place sur le canapé. Immédiatement, ses doigts se perdent dans les poils de Joyce tandis qu'elle suit la discussion entre les demi-frères de Pierre et leurs épouses. Elle a toujours rêvé d'avoir une famille comme la leur. Bien qu'ils soient une famille recomposée, elle ne peut s'empêcher de les trouver excréments soudés.

- Un verre de digestif, Isis ? propose l'un des demi-frères de Pierre.

Elle secoue la tête en murmurant qu'elle ne boit pas d'alcool, elle ne comprend pas immédiatement les réactions qu'elle peut lire sur les visages des belles-sœurs et de la mère de Pierre avant que l'une d'elles s'exclame :

- Est-ce que tu es enceinte ?

Isis est tellement déboussolée qu'elle ne répond rien augmentant l'euphorie des jeunes femmes.

- Mais depuis quand ? s'exclame une autre. C'est une superbe nouvelle !

- Je...

- Tu aurais du nous le dire, je n'aurais pas passé mon temps à essayer de te servir tes coupes de champagne pendant tout le repas ! C'est pour ça que Pierre les prenait à ta place, tout s'explique maintenant !

Isis est si gênée qu'elle ne sait plus où se mettre, elle semble enfin réagir quand la mère de Pierre l'étreint pour la féliciter. Elle s'extirpe de cette étreinte en expliquant tout bas :

- Je... ce n'est pas ça... c'est juste à cause... euh... de mes médicaments...

Les lèvres de Pascale s'arrondissent sous l'effet de la surprise et l'ensemble et l'euphorie déclenchée par ce quiproquo s'éteint immédiatement. La brune se pince les lèvres en s'excusant que le refus d'un simple verre est déclenché autant de réactions.

- Non, ce n'est pas à toi de t'excuser, s'exclame subitement Pascale.

La mère de famille est appuyée par toutes les personnes présentes qui s'excusent de leur interprétation hâtive. Une fois que la gêne est dissipée, les discussions reprennent comme s'il ne s'était jamais rien passé.

Pierre n'est toujours pas rentré lorsque Isis part promener Joyce en fin d'après-midi. Elle est seulement accompagnée par la mère de famille qui a bien voulu l'accompagner et lorsque les deux femmes regagnent la maison après une longue promenade, Pierre et son père sont rentrés.

Isis n'a pas vraiment le temps d'interagir avec son fiancé durant le reste de la journée. Lors du repas du soir, elle n'est pas assise à ses côtés. Elle le trouve particulièrement silencieux signe qu'il est contrarié par quelque chose qu'elle ignore. Elle tente de faire abstraction de son comportement plus qu'étrange durant le reste de la soirée.

Seules ses pensées reviennent lorsqu'elle se retrouve seule sous la douche. Elle imagine différents scénarios où Pierre aurait pu discuter avec son père à son propos. Elle réfute cette idée en regagnant la chambre qu'elle partage avec Pierre et elle trouve ce dernier allongé sur le lit. Elle est prise d'une pulsion en s'exclamant :

- Bataille de guili !

Pierre n'a pas le temps de réagir que la brune saute dans le lit, elle enjambe immédiatement son bassin pour l'empêcher de s'échapper. Ses doigts trouvent bien vite l'abdomen de Pierre qui ne réagit pas, il est insensible. Il n'est pas quelqu'un de chatouilleux et Isis se rend bien vite compte de son erreur en voyant un sourire malicieux étirer ses lèvres.

Il ne lui faut que quelques secondes avant de s'attaquer aux côtes de la brune. Et contrairement à lui, Isis se tortille sous ses chatouilles. Elle se recroqueville sur elle-même pour tenter de s'en sortir et Pierre profite de ce moment de faiblesse pour la faire basculer sur le lit. Il intensifie ses attaques déclenchant le rire de la jeune femme.

Elle tente de se débattre, elle s'agite lançant des coups de pieds au hasard jusqu'à heurter la cuisse de Pierre, lui arrachant un gémissement douloureux. Il contre-attaque en glissant ses lèvres jusqu'au cou de Isis. Le contact de sa barbe accentue ses chatouilles, faisant perdre un peu plus la tête à la brune.

- Mais... Pierre... tu sais pas jouer, tu triches, gémit-elle. T'as pas le droit de chatouiller le cou...

- Tu voulais te battre alors on va se battre ! Tout est permis !

Par une force surhumaine, elle résiste à ses attaques et elle parvient à poser ses mains sur sa nuque musclées. Elle attire son visage près du sien et sans attendre, ses dents se plantent dans la chair de son compagnon lui arrachant un autre gémissement de douleur.

Il s'arrête aussitôt pour s'éloigner afin de masser son cou douloureux, il fronce les sourcils choqué par le geste de la brune. Elle l'observe en haussant les épaules, elle murmure simplement d'une petite voix :

- Tu as dit que tout était permis...

- C'est bon j'me rends, maugrée Pierre en lui tournant le dos.

C'est autour de Isis de triompher, un sourire victorieux étire ses lèvres tandis que Pierre s'apprête à s'extirper du lit. Isis l'arrête en se redressant à son tour, ses bras entourent le bassin de son fiancé pour l'empêcher de s'éloigner.

- Pars pas, supplie-t-elle d'une petite voix. Tu boudes ?

- J'ai vingt-huit ans et tu crois que je peux bouder parce que je viens de perdre une bataille de guili ?

- Moi, j'aurais boudé alors tu sais...

Elle arrache un sourire à Pierre qui plante un baiser sur son front, il murmure qu'il va simplement se laver les dents maintenant que la salle de bain est libre. Lorsqu'il revient quelques minutes plus tard, il referme la porte de sa chambre derrière lui. Isis l'observe préparer ses affaires pour le lendemain, signe qu'il va se réveiller tôt et qu'il ne veut pas déranger la brune dans son sommeil.

- Ma chemise est toute froissée, se plaint le jeune homme.

- T'as qu'à la repasser...

- J'ai l'air d'avoir un fer à repasser dans ma chambre ?

- En tout cas, je veux bien que tu me repasses moi.

Il secoue la tête amusé par ce sous-entendu sans pour autant répondre aux avances de sa fiancée, il se contente de plier sa chemise et de la déposer sur la chaise de son bureau avant de rejoindre le lit où l'accueille Isis par des baisers fiévreux.

Pierre n'est pas insensible à ces derniers, encore plus lorsqu'ils sont accompagnés par les mains de la brune qui glissent jusqu'à son cuir chevelu. Elle tire quelques mèches de ses cheveux en même temps qu'elle mordille sa lèvre inférieure dans leur échange.

Son souffle s'entremêle au sien. Il se sent faiblir lorsque la brune enjambe son bassin. Elle se tient désormais à califourchon sur son bassin et ses lèvres capturent les siennes avec ardeur. Ses mains glissent sur le torse dénudé du pilote, lui arrachant des soupirs de plaisir.

Ses ongles taquinent le bas de son ventre, elle connait le point faible du jeune homme. Il suffit de caresser la zone de peau située entre l'élastique de son boxer et sous son nombril.

- Chat...

- Tu ne veux pas ?

- Si, répond Pierre d'une voix rauque. J'ai toujours envie, seulement ce soir, je voudrais juste des câlins et des petits bisous.

- Je te plais toujours ? s'inquiète la brune.

- Évidemment.

Il accompagne ces paroles en posant ses mains sur la taille de la brune. Ses doigts s'aventurent sous l'ourlet de son t-shirt de pyjamas pour caresser ses cotes, la faisant frissonner. Elle est décidément bien trop sensible à cet endroit.

- J'ai juste pas la tête à ça ce soir, avoue Pierre.

- T'as pas l'air d'aller bien... tu sais que tu peux me dire si quelque chose ne va pas, murmure Isis réellement inquiétée par son regard perdu.

- C'est rien d'important, rassure-t-il.

- Je n'ai pas l'impression que ce n'est rien, t'as l'air contrarié par quelque chose.

Elle se penche pour appuyer son index sur le front de Pierre. A cet endroit, un pli barre son front. Il lève les yeux au ciel, il est agacé que la brune devine aussi facilement lorsqu'il est contrarié. Il est frustré de ne rien pouvoir lui cacher.

- Tu sais, si tes parents ne sont pas d'accord pour... enfin pour nous, ce n'est pas grave. Je comprends que tu veuilles changer d'avis. Le mariage ce n'est ni une nécessité, ni une finalité.

- Qu'est-ce que tu racontes encore ?

- Depuis que tu es sorti avec ton père cet après-midi, je te trouve distant. Peut-être qu'il ne m'apprécie pas au point d'imaginer que je me marie avec toi, c'est très compréhensible... C'est sur que tu peux trouver des filles qui seront de bien meilleures belles-filles aux yeux de tes parents et je comprends tout à fait que ton père ne...

- Mon père n'est pas le tien, articule Pierre. Premièrement, il n'est pas le genre de personne qui va me dire quoi faire de ma vie. Deuxièmement, il est très heureux pour moi, pour toi et pour nous. Et enfin, il t'apprécie réellement sinon il ne me demanderai pas de tes nouvelles à chaque fois que je l'appelle.

La bouche de Isis s'entrouve de stupeur, elle ne s'attendait pas à une réponse aussi complète. Elle s'attendait à devoir tirer les vers du nez au jeune homme.

- Et si tu veux savoir, ce n'était absolument pas le sujet de notre conversion, continue Pierre d'une voix parfaitement calme. Alors, pas besoin de s'inquiéter et de tout sur-interpréter.

- D'accord, je... désolée ?

- Allez, viens par là. Je suis pas le seul à avoir besoin d'un câlin.

Pierre passe ses bras dans le dos de la brune, il l'encourage ainsi à venir s'allonger contre lui et une fois chose faite, il l'enlace avec force. Son nez vient son cou et il hume profondément son odeur, en sentant son corps se détendre lorsqu'elle lui rend son étreinte avec force.

- Je n'ai pas envie de me rendre à Enstone. Les simulations de course en décembre ont été une catastrophe, en janvier c'était pas mieux, débite Pierre soudainement. Je crois qu'on a gagné deux dixièmes par rapport à l'année dernière, c'est pitoyable.

- Pierre...

- J'en ai parlé à mon père, il m'a dit d'attendre le début de saison pour voir ce qu'il en était réellement, que je ne devais pas faire de plan sur la comète, mais... je vais rester un an dans une voiture de merde et ça me fout la haine.

Isis glisse sur le côté, son dos heurte le matelas lorsqu'elle s'allonge aux côtés de Pierre. Elle passe un bras autour de son bassin tout en entremêlant ses jambes aux siennes, elle s'appuie sur son coude pour observer le pilote qui se pince les lèvres. Il détourne son regard larmoyant, un profond soupir s'échappe de ses lèvres et Isis voit bien qu'il tente de réprimer ses émotions.

- Je crois que t'as besoin d'un câlin et d'un gros dodo, chuchote-t-elle en caressant sa joue barbue.

Son pouce vient essuyer les quelques larmes du jeune homme qui ne parvient plus à les refouler. Elle le rassure comme elle le peut en restant simplement à ses côtés, puis elle finit par éteindre la lumière de la chambre. Lorsqu'elle se rallonge dans le lit, elle attire Pierre vers elle.

Elle vient se coller contre son dos et ses bras entourent fermement son bassin. Pour la première fois, les positions sont inversées lorsqu'elle enfouit son nez contre l'épaule du pilote en lui souhaitant une bonne nuit.

- Merci, souffle-t-il en liant ses doigts aux siens. J'ai beaucoup de chance de t'avoir.

Elle accentue son étreinte et il ne faut que quelques minutes à Pierre pour que sa respiration s'apaise et qu'elle devienne régulière. Il s'est endormi et Isis dépose un tendre baiser sur sa nuque en relâchant lentement son étreinte.

Elle prend le soin de remonter la couverture sur le haut de son corps en soupirant. Elle n'aime pas vraiment voir Pierre aussi contrarié, elle se sent impuissante tout comme lui lorsqu'il s'agit de problèmes liés à son écurie.

Contrairement à lui, Isis ne trouve pas le sommeil, elle se perd dans ses pensées. Elle passe le reste de la nuit à gigoter pour tenter de trouver une position confortable bien que cela ne résout en rien son anxiété. Elle aurait dû passer voir son père en rentrant sur Paris, elle aurait dû tout lui dire.

- Arrête de gigoter, gémit Pierre à moitié endormi. Ça fait deux heures que tu ne dors pas et tu prends toute la couette.

Le pilote tire la couverture avec force pour en récupérer une partie. Il meurt de froid et Isis s'excuse en se rapprochant de lui. Elle partage la couverture entre eux de manière équitable et Pierre l'attire dans ses bras en soupirant :

- Qu'est-ce que t'as...

- Toutes les personnes importantes dans nos vie sont au courant, chuchote-t-elle. Je me sens mal de ne pas l'avoir dit à papa.

- Tu veux lui dire ?

- J'sais pas, bredouille Isis d'une petite voix. J'ai peur qu'il ne soit pas d'accord et en même temps, je pense qu'à ce stade j'en ai plus rien à battre de son avis...

- Dans ce cas, c'est à toi de voir et de décider, murmure Pierre d'une voix basse dans l'obscurité.

- Je pense qu'il a le droit de savoir qu'on va se marier bientôt.

- Comment ça bientôt, genre bientôt bientôt ?

Isis ne peut pas voir le sourire du pilote mais elle sait que ce dernier est présent à l'entente de son intonation de voix. Elle le devine dans le noir.

- Je ne veux pas attendre, avoue-t-elle.

- T'as peur de changer d'avis ?

- T'es fou, personne ne pourra me faire changer d'avis.

Elle se tourne pour faire face au jeune homme, ses lèvres effleurent le coin des siennes dans l'obscurité de la chambre. Pierre encadre son visage de ses mains pour presser à son tour un chaste baiser sur sa bouche. Il vient de comprendre le problème de la brune qu'il soulève tout bas en éloignant son visage du sien :

- Tu aimerais avoir son approbation même si ça ne changera rien à ta décision ?

- Oui, reconnait Isis d'une petite voix. Je... je crois que j'en ai besoin... au moins une fois...

- Je comprends, rassure Pierre. Tu veux qu'on y aille ensemble ?

- Je veux bien si ça ne te dérange pas.

- Pas de soucis, mercredi soir en rentrant de Enstone ?

- Ça, c'est de l'amour. T'es prêt à aller en enfer le jour de la Saint Valentin...

- Personne ne me fait peur, rit Pierre. Surtout pas ton père et ta belle-mère.

- T'as bien de la chance, reconnait la brune en se logeant dans ses bras. Je t'aime.

Pierre embrasse son front comme seule réponse et la brune ne tarde pas à s'endormir contre lui, épuisée mais surtout apaisée.

Le prochain chapitre 👩‍🦯😈

L'histoire du "repasse-moi" by avgsilva et enfantdelhiver

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