Ça fait au moins une semaine que je vis chez Charles, c'est peut-être étrange d'être resté aussi longtemps chez lui, mais je ne me sentais pas de rentrer chez mon père.
Il m'a laissé tout un tas de messages et je n'ai répondu à rien, j'ai juste dit que j'étais chez quelqu'un pour le rassurer et qu'il ne me croit pas à la rue.
Étant donné que je dois officiellement habiter avec le pilote, il faut que je l'accompagne à tous les événements auxquels il doit participer ainsi que ses passe-temps.
Aujourd'hui, il doit aller dans le quartier général de Ferrari pour discuter de quelques formalités donc je monte à sa suite dans sa voiture direction l'aéroport.
Je ne suis jamais allé en Italie alors j'avoue que je ne tiens pas en place dans le véhicule.
"Tu veux que je m'arrête ?"me demande la voix grave du brun à ma gauche.
"T'inquiètes pas, c'est juste que je n'ai jamais vraiment voyagé donc je suis impatiente et stresser."
"Ça va bien se passer, j'ai une résidence un peu éloignée du centre-ville donc si tu te sens trop mal pour venir avec moi, tu pourras te reposer là-bas."
Je soupire, il m'a dit que je n'étais pas obligé de le suivre partout comme un petit animal perdu et il a raison, mais j'ai tellement peur de faire un faux pas que je passe mes journées à lui poser des questions et à le concerter pour lui demander comment agir.
Il m'a dit d'être naturelle, mais je suis la fille la plus fausse du monde, je dois me forger une carapace et renfermer mes émotions et mes problèmes.
Quand je reviendrai en France, il faudra que j'aille voir Max dans le centre qui l'a accueilli.
Maintenant, que je suis avec Charles, je dois juste attendre l'officialisation de notre "couple" pour réclamer mon petit frère, je n'ai plus de problème d'argent alors ils n'ont pas de raison de me le refuser, enfin, je l'espère...
La route se passe très bien, quand nous arrivons dans l'aéroport, je suis emmené sur une piste d'atterrissage, un jet privé s'y trouve et nous attend.
Je vois du coin de l'œil Charles retirer la capuche qui cachait son visage pour passer inaperçu quelque temps plutôt au cœur de l'aéroport.
"Ne lâche pas ma main."me murmure-t-il avant de prendre ma main dans la sienne et de continuer à avancer.
Je sursaute quand je sens sa prise se resserrer contre ma peau.
Il me semble que c'est le premier vrai contact que nous avons, et même si c'est pour faire semblant, j'ai l'impression que c'est vrai quand je vois son regard s'illuminent.
De toute façon, je sais déjà que je n'ai pas de mal à m'attacher aux hommes, je suis le genre de fille qui n'arrive pas à tenir quand elle reçoit un minimum d'attention de la part d'un garçon et ça m'a valu une tonne de relation désastreuse au lycée alors j'espère ne pas tout faire foirer.
Nous nous approchons du jet privée et par conséquent des employés qui nous attende devant en souriant.
Il y a un pilote, un co-pilote ainsi que deux hôtesses de l'air se tenant fièrement près de nous.
Je resserre la main de Charles quand je commence doucement à me rendre compte que ce n'est vraiment pas une blague tout ça.
Je savais déjà que j'allais m'embarquer dans une sacrée aventure, mais j'ai du mal à m'habituer à tout ce luxe.
Une des hôtesses prend nos affaires pour les monter dans l'avion pendant que le pilote discute avec Charles dans un Anglais parfait.
J'admire un peu le brun, il a de la chance de savoir si bien parler les langues étrangères, étant donné que je n'ai pas pu faire de longues études, je connais approximativement l'anglais et ça s'arrête là.