Révérences et Révoltes : Amou...

By HappEndy

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Au château de Chantilly en 1845, règne une atmosphère chargée de secrets et de tensions. Julia Leclaircie, la... More

Chapitre 1 : Découverte.
Chapitre 1 : Découverte.
Chapitre 1 : Découverte.
Chapitre 2 : Discordes.
Chapitre 2 : Discordes.
Chapitre 2 : Discordes.
Chapitre 3 : Complexité.
Chapitre 3 : Complexité.
Chapitre 4 : Contradictions.
Chapitre 5 : Incompréhension.
Chapitre 5 : Incompréhension.
Chapitre 6 : Dénigrement.
Chapitre 6 : Dénigrement.
Chapitre 6 : Dénigrement.
Chapitre 6 : Dénigrement.
Chapitre 6 : Dénigrement.
Chapitre 6 : Dénigrement.
Chapitre 7 : Affolement.
Chapitre 7 : Affolement.
Chapitre 7 : Affolement.
Chapitre 8 : Embrasement.
Chapitre 8 : Embrasement.
Chapitre 9 : Complots.
Chapitre 10 : Adaptation.
Chapitre 10 : Adaptation.
Chapitre 10 : Adaptation.
Chapitre 11 : Regrets.
Chapitre 11 : Regrets.
Chapitre 11 : Regrets.
Chapitre 11 : Regrets.
Chapitre 12 : Expiation.
Chapitre 12 : Expiation.
Chapitre 13 : Plaisirs.
Chapitre 13 : Plaisirs.
Chapitre 14 : Détermination.
Chapitre 14 : Détermination.
Chapitre 15 : Impossibilités.
Chapitre 15 : Impossibilités.
Chapitre 15 : Impossibilités.
Chapitre 15 : Impossibilités.
Chapitre 15 : Impossibilités.
Chapitre 16 : Discernement.
Chapitre 16 : Discernement.
Chapitre 17 : Malaises.
Chapitre 17 : Malaises.
Chapitre 17 : Malaises.

Chapitre 3 : Complexité.

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By HappEndy

Chapitre 3.3 : Complexité.

          — Mademoiselle Leclaircie? Julia, préparant en réalité son départ avec les autres domestiques, se tourna vers Monsieur De Villiers, qui l'avait interpellée.

— Avant que vous descendiez, j'aimerais vous présenter personnellement à la Duchesse et au futur Duc de Chantilly.

La jeune gouvernante suivit le duc vers l'arrière de la salle, où les deux autres membres de la famille étaient restés légèrement en retrait. Lorsqu'ils arrivèrent à leur niveau, Julia crut à une hallucination. Comment avait elle pu passer à côté de cela lorsqu'il s'était présenté à elle la veille, elle qui connaissait parfaitement l'histoire du château de Chantilly ? Elle l'avait pris pour un domestique dans sa tenue d'équitation boueuse.

— Voici la duchesse Marianne De Villiers, présenta sobrement le maître des lieux, faisant un geste rapide vers sa femme qui s'avança et sourit à Julia. Elle tendit une main vers la jeune femme, qu'elle s'empressa de saisir avec surprise qu'une duchesse se présente ainsi à une simple gouvernante. Pourtant, bien que le geste semblât anodin, Julia ressentit une sorte d'électricité tendue la traverser. Son visage était souriant, mais ses yeux, pour une raison obscure, disaient tout autre chose.

Mais elle n'eut pas le temps de se concentrer sur cette tension posant de nouveau les yeux sur Charles. Monsieur Charles... l'homme charmant de la veille était le fils De Villiers.

— Et Monsieur Charles, prochain duc de Chantilly.

Dans un élan surprenant, le jeune homme prit la main de Julia et la lui embrassa, comme si elle était une vraie dame. Ses joues rosirent, tout comme lorsque le majordome avait effectué le même geste. Était ce courant d'agir ainsi dans cette maison ?

Quand le jeune De Villiers se redressa, lâchant délicatement sa main, elle croisa son regard. Il lui souriait, les yeux bleus brillants, les cheveux tout aussi en bataille que la veille. Elle se demandait maintenant ce qui avait pu tant contrarier un futur duc d'une maison si grande. Elle n'avait pas insisté lorsqu'elle avait vu cette larme couler sur sa joue, mais la curiosité la taraudait maintenant.

Un certain silence s'installa dans le hall, pendant lequel elle put sentir les yeux de la famille sur elle.

— Puis-je disposer? demanda timidement la jeune femme.

— Oh, oui bien sûr, sembla soudainement se réveiller le duc de Chantilly. La porte de l'office est juste ici, indiqua-t-il, montrant une porte en bois dans le fond droit du hall, et elle hocha la tête. Vous retrouverez Monsieur Deveau en bas.

— Bien. Merci, monsieur le duc, Julia hocha la tête envers Marianne et Charles De Villiers, puis se dirigea vers la fameuse porte. Elle l'ouvrit, la refermant rapidement derrière elle, posant sa tête dessus, soupirant. Toute cette anxiété... C'était trop pour elle. Et ce n'était pas fini pour la journée.

— Comment vous sentez vous ?

Julia sursauta, pivotant rapidement sur elle-même, son cœur battant violemment dans sa poitrine. Mais était ce vraiment dû à la surprise ?

— Monsieur Deveau, veuillez m'excuser. Cette journée est particulièrement stressante.

La gouvernante grimaça intérieurement. Premier jour et elle confessait déjà à son supérieur qu'elle était sujette à l'anxiété. Pourtant, sa prestance et son regard la troublaient d'une manière singulière.

— Je vous en prie, Mademoiselle Leclaircie, sourit gentiment le jeune homme. Je vous attendais pour vous présenter au personnel. Ensuite, je vous ferai faire un tour des lieux et je vous expliquerai le fonctionnement de cette demeure.

— Très bien.

Un silence apaisant s'installa, alors que Julia restait adossée à la porte.

— Avez-vous besoin d'un instant ?

La jeune gouvernante observa Monsieur Deveau, son visage bienveillant, des yeux brillants. Aussi brillants que ceux de Monsieur Charles. Mais les yeux du majordome avaient quelque chose de différent, de très profond. Ce bleu électrique... Elle n'avait jamais vu de tels yeux, et surtout pas assortis à des cheveux aussi noirs.

— Non, merci, déclara simplement Julia, reprenant rapidement contenance, sa prestance et la tête haute naturelle. Elle croisa les mains devant elle, attendant le prochain mouvement du jeune Deveau.

— Bien. Suivez moi.

Le majordome se retourna, un dernier sourire sur ses lèvres destiné à Julia. Il commença à descendre les grands escaliers, et Julia le suivit au pas de course, levant les yeux en remarquant que les escaliers montaient également sur plusieurs étages. C'était étourdissant, avec de grands murs blancs et des escaliers en bois apparemment interminables.

Lorsqu'Henri Deveau ouvrit la porte de l'office, un brouhaha assourdissant atteignit les oreilles de Julia. Il y avait tant d'employés dans cette maison. Lorsqu'elle les avait tous vus, fiers et alignés devant leurs maîtres, elle avait été intimidée, même si elle ne le laisserait jamais transparaître.

— S'il vous plaît ! s'écria Monsieur Deveau en élevant le ton alors qu'ils pénétraient dans une grande salle baignée de lumière.

L'office de Chantilly... Cela n'avait rien à voir avec la petite salle sombre du manoir des Jenkins. Ici, c'était vaste et somptueux. La décoration était d'une élégance intemporelle. Les murs étaient parés d'un riche papier peint à motifs floraux, accentuant la noblesse de l'endroit. Des lustres majestueux, suspendus au plafond orné de moulures détaillées, répandaient une lumière douce, soulignant une ambiance feutrée.

Au centre de la pièce, une grande et longue table en chêne massif trônait, entourée de chaises finement sculptées. Des nappes de lin blanc recouvraient la table, des services en porcelaine fine et des couverts en argent étaient soigneusement disposés, prêts à accueillir le repas des domestiques.

Le parquet en bois sombre, poli à la perfection, reflétait la lumière des lustres, créant un jeu de reflets chatoyants. Il n'y avait pas de tapis par terre, mais ce n'était certainement pas nécessaire.

De grandes fenêtres, sans rideaux, laissaient entrer la lumière du jour, offrant une vue sur les majestueux jardins de Chantilly et la cour des domestiques. Des plantes en pot soigneusement disposées ajoutaient une note de fraîcheur à l'ensemble.

— S'il vous plaît ! Ceux qui restent, rassemblez vous, réitéra Henri Deveau en contournant la grande table, jetant un coup d'œil à la vaste pièce adjacente que Julia devinait être la cuisine. De délicieux arômes s'en échappaient avec douceur.

— Mademoiselle Lambert, s'il vous plaît, rassemblez ceux que vous trouvez.

— Oui, Monsieur Deveau, sourit la femme que la nouvelle gouvernante reconnut immédiatement comme étant celle qui l'avait accueillie à la porte d'entrée de l'office la veille.

Alors que Julia restait en retrait derrière Monsieur Deveau, il se tourna vers elle avec un nouveau sourire bienveillant.

— Vous semblez impressionnée par l'office.

Comment faisait il pour deviner immédiatement ce qu'elle pensait ?

— Je suis plutôt impressionnée par la qualité et la netteté de la salle.

— Que voulez-vous dire ?

— Eh bien, vous semblez bien loti ici, répliqua Julia froidement.

Le majordome fronça les sourcils, son sourire disparaissant. Peut-être que son ton l'avait surpris? Cependant, il était difficile de paraître joviale lorsqu'on avait vécu seize ans dans des locaux sombres et mal entretenus, tandis que la famille Jenkins vivait sa meilleure vie en haut. Ces nobles...

Alors que Monsieur Deveau semblait sur le point de répliquer, il fut attiré par le bruit de pas derrière lui. Il se tourna, une ligne d'une vingtaine d'employés se formant devant leurs yeux dans la salle de vie des domestiques.

— Bien, déclara le majordome en se raclant la gorge, semblant toujours déconcerté par la froideur et le mépris avec lesquels Julia avait répondu.

Eh bien, tant mieux. Elle pouvait faire semblant tous les jours, mais elle était une républicaine jusqu'au bout des doigts, et elle attendait patiemment que les choses changent. Elle était bien obligée de travailler, mais un jour ou l'autre, les choses allaient changer. Elle espérait seulement faire toujours partie de ce monde quand cela se produirait.

— Je suis conscient que Monsieur le duc vous a déjà enjoint de traiter Mademoiselle Leclaircie avec le même respect que vous réserviez à Madame Dubois. Cependant, je tiens à réitérer cette requête. J'attends de vous non seulement une obéissance envers elle, mais également une intégration sincère et la fourniture d'informations nécessaires à son adaptation. Il est important de prendre en considération ses origines modestes, car notre demeure impose de nombreuses convenances sociales, valeurs et principes à respecter.

Origines modestes, avait-il mentionné ? Mais de qui parlait il ainsi ? Julia refréna son agacement, évitant de froncer les sourcils. L'homme qu'elle avait trouvé si charmant révélait à présent sa véritable nature : un fervent partisan du Roi de France jusqu'au bout ! Comment en arrivait elle à cette conclusion si rapidement ? Peut-être se trompait elle, seul le temps le révèlerait.

Alors que Henri Deveau poursuivait son discours, Julia entendit des pas derrière elle. Elle se retourna et aperçut Madame Dubois se tenant là. Un sourire échangé entre les deux femmes, signe que Julia s'efforcerait de succéder à son prédécesseur avec honneur.

Recentrant son attention sur la ligne de domestiques, le majordome se tourna vers elle.

— Mademoiselle Leclaircie, commença-t-il, ses yeux toujours brillants, mais son sourire bienveillant s'estompant. Beaucoup de domestiques sont immédiatement retournés au travail, et vous les rencontrerez au fur et à mesure. Mais ici, voici la ligne des femmes de chambre : Mesdemoiselles Elise Dupuis, Marie Martinet et Anne Lefebvre. Mademoiselle Victoire Fabre, l'une des femmes de chambre de nuit. Et Pauline Lambert, la femme de chambre en chef et femme de chambre de Madame.

Julia hocha la tête vers Mademoiselle Lambert en signe de reconnaissance de la veille, et celle-ci lui rendit le geste avec élégance, ses cheveux noirs encadrant toujours son visage de manière raffinée.

— Voici la ligne de la cuisine. La cuisinière : Madame Célestine Laurent et deux de ses aides : Hortense Lemaire et Béatrice Renard.

Les femmes firent une légère révérence envers elle, que Julia accueillit d'un hochement de tête et d'un sourire. Une salutation qui lui plut immédiatement.

— Sophie Renard : femme de ménage. Albert Fontenay : valet de pied et Jules Bellamy, valet de pied de Monsieur le duc.

Julia reconnut immédiatement le jeune homme qui avait ouvert la porte du bureau de Madame Dubois ce matin et était resté droit comme un piquet à la porte.

— Emile Picard : Chef d'écurie, Lucien Rolland : Cocher et Théophile Perrault : Palefrenier.

La gouvernante hocha la tête vers eux, remarquant bien entendu leurs uniformes particuliers.

— Sachez, Mademoiselle Leclaircie, que chaque année, nous nous préparons pour la course...

— ... du Prix de Diane qui se déroule à l'hippodrome de Chantilly. Créée en 1843. Je suppose que le duc et la duchesse y participent, sourit ironiquement Julia, bien que personne ne puisse réellement le dire.

Monsieur Deveau resta de marbre, sa mâchoire serrée certainement à cause de l'interruption de la gouvernante. Ou bien était ce parce qu'elle lui avait montré que malgré son «origine modeste» comme il avait aimé le faire remarquer à tout l'office, elle était vive d'esprit ?

Elle le vit inspirer et lancer des regards noirs et sévères à l'ensemble de la ligne, alors qu'elle-même avait perçu des ricanements amusés. Le silence retomba, et Julia devait avouer qu'elle était impressionnée par le charisme que dégageait le majordome à seulement une trentaine d'années.

— C'était pour vous expliquer à quel point leurs postes étaient importants pour la famille, ajouta Henri.

— Tout comme les autres postes, ne put s'empêcher de renchérir Julia. Elle se mordit la langue, sentant qu'elle allait trop loin dans ses propos.

Henri Deveau garda son regard figé sur elle, puis se tourna de nouveau vers la ligne des domestiques, comme si elle n'avait pas ouvert la bouche. La jeune femme tourna la tête derrière elle pour vérifier l'expression de Madame Dubois. Alors qu'elle imaginait une expression d'indignation, elle vit avec stupéfaction un sourire amusé sur son visage.

Julia avait un mauvais caractère. Elle le savait. Et elle avait du mal à se taire en présence d'autres domestiques, même s'ils étaient leurs supérieurs. Elle faisait excellemment bien son travail, alors elle pouvait bien dire ce qu'elle voulait.

— Marguerite Dufresne : Lingère. Simoné Rojas : Jardinier. Pour finir : Pierre Leclerc et Pierre Charpentier : gardes de sécurité.

La jeune femme ressentit un frisson de jubilation la traverser alors que "les Cailloux", comme Chantilly aimait apparemment les appeler, la regardaient avec respect, faisant profil bas. Alors, qui sifflait l'autre maintenant ?

— Avez-vous des questions ? demanda froidement le jeune homme, son regard brillant posé sur elle.

— Non. Je vous remercie, Monsieur Deveau.

« Avez-vous des questions ? » demanda froidement le jeune homme, son regard brillant posé sur elle.

Gencraft

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