EMPTY PLACES » Pierre Gasly

Per Akhe59

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Seuls les lieux déserts chassent ce goût amer, seul un cœur brisé peut être recollé. Més

prologue
un
deux
trois
quatre
cinq
six
sept
huit
neuf
dix
onze
douze
treize
quatorze
quinze
seize
dix-sept
dix-huit
dix-neuf
vingt
vingt-et-un
vingt-deux
vingt-trois
vingt-quatre
vingt-cinq
vingt-six
vingt-sept
vingt-huit
vingt-neuf
trente
trente-et-un
trente-deux
trente-trois
trente-quatre
trente-cinq
trente-six
trente-sept
trente-huit
trente-neuf
quarante
quarante-et-un
quarante-deux
quarante-trois
quarante-quatre
quarante-cinq
quarante-six
quarante-sept
quarante-huit
quarante-neuf
cinquante
cinquante-et-un
cinquante-deux
cinquante-trois
cinquante-quatre
cinquante-cinq
cinquante-six
cinquante-sept
cinquante-huit
cinquante-neuf
soixante
soixante-et-un
soixante-deux
soixante-trois
soixante-cinq
soixante-six
soixante-sept
soixante-huit
soixante-neuf
soixante-dix
soixante-et-onze
soixante-douze
soixante-treize
soixante-quatorze
soixante-quinze
soixante-seize
soixante dix-sept
soixante-dix-huit
soixante-dix-neuf
quatre-vingt

soixante-quatre

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Per Akhe59

Dans son bureau, Isis vérifie les derniers détails de chaque tenue confectionnée. Elle les prend une par une sur les ceintres des portants pour vérifier que chaque fermeture fonctionne correctement, que chaque bouton est bien fixé, qu'aucun fil douteux ne dépasse et que toutes les coutures soient bien dissimulées.

Une fois chose faite, elle replace soigneusement les vêtements dans leur housse de protection sur les portants. Elle doit encore s'attaquer aux accessoires. Elle veut s'assurer que tout soit parfait avant le grand départ pour préparer les lieux où se déroulera le show organisé par Jacquemus. Dans deux jours, Isis prendra l'avion direction le sud de France, dans une petite ville appelée Saint-Paul de Vence qui est située non loin de Nice.

Elle soupire en inspectant les derniers prototypes de cette collection, elle ne s'est même pas rendue compte qu'il est déjà plus de vingt-et-une heure et qu'elle est la dernière dans les locaux, c'était sans compter la porte vitrée de son bureau s'ouvrant sur Simon qui fronce les sourcils en la voyant encore ici à cette heure-ci.

- Je pensais que j'étais le dernier, souligne-t-il en fronçant les sourcils. T'as besoin d'aide pour terminer un truc ?

- Je vérifie que les étiquettes correspondent pour chaque mannequin, explique Isis. Il serait dommage de perdre du temps si on ne retrouve pas des tenues parce qu'elles ont été mal rangées et étiquetées.

Simon ne proteste pas bien qu'il sait que cette tâche a déjà été effectuée dans l'après-midi par d'autres membres de leur équipe. Toutefois, il s'approche de la brune pour l'aider en se doutant qu'elle ne partira pas sans avoir elle-même vérifié une seconde fois le moindre détail.

- T'étais toute seule, aujourd'hui ?

Le styliste désigne le panier vide située près du bureau de la brune.

- Je savais que la journée allait être chargée, je ne l'ai pas emmenée car je n'aurais jamais eu le temps de la sortir comme il le faudrait, explique Isis en se pinçant les lèvres. Elle est restée à la maison avec Pierre. Il était content de la retrouver en rentrant hier de Dubaï et je sais que ça lui fait plaisir de s'occuper d'elle aujourd'hui.

Ses lèvres s'étirent en un doux sourire, elle les imagine parfaitement avoir mener leur petite vie tranquillement. Pierre a sans doute du râler si Joyce s'est roulée dans une énième flaque d'eau, comme à son habitude.

- Tu verrais ton sourire de bécasse, rit Simon.

- Arrête de te moquer, tout le temps les hommes se moquent de moi !

- T'es toute rouge aussi.

Elle lui assène un petit coup sur l'épaule avant de reprendre son sérieux, elle se doit d'avancer et de ne pas perdre sa concentration. Elle décale de nombreux ceintres sur le portant pour en rajouter d'autres qu'elle classe précautionneusement. Elle a toujours du mal à réaliser qu'elle a confectionné la majorité de ces tenues depuis septembre.

- J'étais comme toi... enfin je le suis toujours... amoureux, explique Simon.

- Heureusement, t'es quand même marié. D'ailleurs, j'aurais besoin de ton avis sur un petit truc...

- Dis-moi.

Isis s'arrête sous le regard attentif de Simon. Il l'observe traverser la pièce pour venir récupérer son ordinateur portable sur son bureau. Elle fait signe au styliste de s'approcher pour venir regarder son écran. Il reste stoique durant de longues secondes en regardant les deux images puis un petit sourire étire ses lèvres lorsqu'il murmure :

- Je crois pas que t'aies besoin de mon avis sur ce genre de chose.

- T'es un peu le boss final de Mario Bros en esthétique, se justifie-t-elle.

Simon arque un sourcil dans sa direction visiblement choqué par le surnom qu'elle vient d'employé, il retient difficilement un rictus amusé.

- Depuis quand j'ai ce surnom ?

- C'est mon copain qui t'appelle comme ça, murmure Isis d'une petite voix.

- Copain pour plus longtemps, j'espère, tu devrais aller le retrouver.

Elle acquiesce en éteignant son ordinateur, Simon a raison. Elle pourra encore terminer son travail demain avant leur départ pour la Côte d'Azur, elle sera sans doute plus efficace après une bonne nuit de sommeil dans les bras de Pierre. Elle récupère son manteau et son sac à main, elle salue le styliste et s'apprête à disparaitre quand elle entend Simon dire :

- Celle de gauche est ma préférée et j'ai intérêt à être le premier au courant de sa réponse !

- S'il ne fait pas une crise cardiaque avant, rétorque Isis. C'est un véritable trouillard quand il faut faire le premier pas, t'auras la réponse quand je reviendrai des Maldives.

Elle quitte les locaux pour de bon. Une vingtaine de minutes plus tard, Isis se sent libérée d'un poids immense en rentrant dans l'appartement qu'elle partage avec le normand. Toute la fatigue de la journée fait qu'elle pousse un profond soupir, elle retire ses Dr Martens et elle est soulagée de sentir le parquet sous ses pieds.

- Coucou toi, souffle-t-elle à l'arrivée de Joyce.

La brune s'agenouille pour pouvoir caresser sa tête durant de longues secondes, la truffe humide de la golden retriever frôle sa joue la faisant rire. Elle se relève tout en retirant son long manteau qu'elle abandonne sur le canapé.

Elle part à la recherche de Pierre dans le duplex. Isis ne trouve pas le pilote dans la pièce à vivre, elle se dirige immédiatement vers la salle qu'il a l'habitude d'occuper pour jouer à la PlayStation ou pour s'entraîner sur le simulateur qu'il possède. Elle ouvre la porte avec précaution pour trouver Pierre derrière son volant. Il est extrêmement concentré sur son écran si bien qu'il n'a pas vu la porte s'ouvrir dans le coin de la pièce.

Elle l'observe durant quelques secondes pour tenter de savoir s'il se trouve en ligne avec quelqu'un, elle ne veut pas l'interrompre si c'est le cas. Elle n'est pas certaine puisque Pierre porte un casque avec un microphone, elle finit par s'avancer légèrement pour qu'il puisse l'apercevoir près de son écran.

Il relève la tête brièvement vers elle, lui faisant signe de rentrer dans la pièce. Il tient son volant d'une main tout en retirant son casque, un faible sourire étire ses lèvres pour la saluer. La brune rentre dans la pièce, elle vient se positionner derrière son siège pour observer son écran. Il fait des tours sur un circuit mais Isis ne saurait de quel circuit il s'agit.

- Désolée de rentrer si tard, Joyce a été sage ?

- Ça va, murmure-t-il faiblement.

- Et toi, ça va ?

Il ne répond rien et se pince les lèvres sous l'effet de la concentration. Isis se penche, elle embrasse tendrement sa joue barbue. Elle laisse ses mains traîner sur son torse dénudé, il ne porte qu'un simple short et elle souligne amusée :

- Mais c'est que t'as pris des muscles, dis-donc.

Elle presse ses biceps de ses doigts pour le taquiner et ce geste ne manque pas de déclencher les râles de Pierre.

- Encore heureux que j'ai pris du muscle après trois semaines de préparation à l'autre bout du monde, maugrée Pierre.

- Je n'avais pas remarqué la différence hier quand t'es rentré... maintenant c'est flagrant.

- Tu m'étonnes que t'aies rien vu, on a pas vraiment eu le temps de se voir.

Isis n'arrive pas à cerner le ton employé par le pilote, elle ne s'y attarde pas plus longtemps en décidant de ne pas tout sur-interpréter comme elle a l'habitude de faire. A la place, elle embrasse sa joue et murmure qu'elle va manger. Elle se doute que Pierre ne l'a pas attendue pour le repas.

Une fois qu'elle est rassasiée, Isis se démaquille avec soin. Elle prend une bonne douche bien que ses pensées soient embrouillées par les préparatifs de la Fashion Week. Elle n'a jamais été aussi stressée par son travail que lors de ces derniers jours. Elle enfile un t-shirt appartenant à Pierre pour pyjama avant que son téléphone sonne.

C'est l'heure de prendre ses anxiolytiques.

Et comme à chaque fois, Joyce ramène la trousse contenant les médicaments pour s'assurer que la brune prend son traitement. Elle a toujours trouvé cela formidable qu'un chien puisse apprendre cela et elle se souvient encore de la surprise de Pierre quand il a vu Joyce à l'œuvre la première fois.

Isis s'installe dans le canapé, attendant que Pierre la rejoigne pour choisir et regarder un film mais elle se rend rapidement compte que ce dernier ne viendra pas. Il est bien trop occupé par sa PlayStation alors elle ne tarde pas à le rejoindre dans son antre pour le questionner.

- Pierre, tu ne viens pas ?

- Je suis en train de jouer, dit-il en désignant son écran d'un signe de tête.

- Je voulais regarder un film avec toi...

- Tu peux toujours le regarder toute seule.

Elle hausse les épaules, ce n'est pas pareil sans Pierre. Elle préfère rester dans ses bras, allongée contre lui et commenter le film avec lui. Elle aime bien voir ses diverses réactions face aux scènes et par dessus tout, elle se sent en sécurité à ses côtés alors regarder un film sans lui n'a pas grand intérêt à ses yeux.

- J'ai le droit de rester ?

Elle pointe le petit canapé situé derrière son simulateur. Pierre hausse simplement les épaules comme seule réponse et Isis traverse la pièce pour s'installer sur les coussins. Elle s'empresse de déplier le plaid présent sur le canapé et elle se recouvre de ce tissu particulièrement doux et agréable. Joyce vient s'allonger près d'elle sur le canapé en sentant son anxiété devenir prédominante.

Isis observe simplement Pierre enchaîner les virages, sans rien dire. Elle ne fait rien d'autre que l'observer et caresser la golden retriever d'un geste distrait de la main. Elle est bien trop fatiguée pour faire autre chose, elle est vidée de toute énergie si bien qu'elle n'a pas le courage de travailler. Elle devrait aller se coucher mais elle préfère attendre Pierre par peur de s'endormir seule.

- T'as pas autre chose à faire que de me regarder ?

- Non, dit-elle d'une voix faible.

- Tu devrais appeler Simon, il pourra te donner plus de taffe si tu t'ennuies à ce point là.

Son ton semble réprobateur, Isis n'a pas le temps de plus analyser les mots de son compagnon que Pierre continue tout bas :

- C'était un reproche si t'as pas capté.

- Pierre, soupire la brune. Je suis désolée d'être rentrée si tard...Tu me boudes à cause de ça ?

- Non, je boude pas.

- T'es sûr ?

- Tu me déconcentres, maugrée-t-il.

Elle soupire de frustration en voyant bien que Pierre est contrarié. Une distance émotionnelle s'est installée entre eux, cela ne ressemble pas à Pierre. Isis est confuse, elle ne sait pas comment réagir, elle ne sait pas quel comportement adopté face à ses reproches. Il est vrai qu'elle n'aurait pas du rentrer si tard, surtout en ne l'ayant pas prévenu, chose qu'il souligne avec agacement :

- T'aurais pu prévenir, je t'aurais pas attendu comme un con pour manger. J'avais prévu des trucs, je suis sûr que tu aurais aimé...

- On peut faire ça demain avant que je parte, tente Isis.

- C'est trop tard, raille-t-il. J'ai la flemme de me battre contre Simon. J'espère que vous profiterez bien de votre escapade niçoise.

- Il est en couple.

- Je ne connais pas sa vie privée à ce gars.

- Entre nous je pense que la personne la plus susceptible de finir dans son lit c'est toi, souligne Isis avec un rictus mi-crispé et mi-amusé.

- Comment ça ?

- A ton avis... Il est avec un mec, il est même marié avec.

- Peut être qu'il est bi, j'en sais rien...

- Tu m'énerves quand t'es comme ça, soupire Isis en décalant la golden retriever de son corps.

Elle se lève en s'enroulant dans son plaid pour quitter la pièce, avec Joyce sur ses talons. Elle tente d'embrasser la joue de Pierre en passant près de lui mais ce dernier ne semble pas réticent et consentant à ce geste.

Isis se pince les lèvres en ne forçant en aucun cas le contact, elle se contente de lui souhaiter simplement bonne nuit. Elle referme la porte derrière elle et son cœur se serre étroitement dans sa poitrine, elle n'aime pas cette sensation oppressante. Elle sait d'ores et déjà qu'elle ne parviendra pas à s'endormir dans cet état.

Au lieu de se diriger vers la chambre, Isis récupère un pull appartenant à Pierre qui traîne sur le canapé et elle fouille son sac à main à la recherche d'un objet. Elle enfile le sweat-shirt avant de sortir sur le balcon par la porte fenêtre. Elle soupire en s'asseyant contre le mur, Joyce vient se coller à elle. Elle tente de se détendre en respirant l'air frais, elle n'a jamais connu une charge de travail aussi intense et ces derniers jours ont été épuisants.

L'appartement est plongé dans un silence étrange quand Pierre éteint son écran de simulation. Il s'extirpe de son siège et quitte la pièce, il cherche son pull qu'il avait retiré plus tôt dans la soirée mais il ne retrouve que son t-shirt qu'il enfile. Il est sûr de retrouver Isis avec son sweat-shirt pourtant lorsqu'il regagne la chambre en silence, il constate que cette dernière est vide de toute présence.

- Quel con putain...

Il cherche la brune dans l'appartement, il passe en premier temps par la salle de bain qui est vide. Dans la cuisine, il constate que le téléphone de la brune traîne sur la table et il n'y a aucun trace de Isis ou de Joyce dans le salon. Seul un courant d'air froid attire son attention, il aperçoit la porte fenêtre ouverte.

La différence de température entre l'extérieur et l'intérieur est sans appel, il a terriblement froid en étant simplement vêtu d'un short et d'un t-shirt. Il aperçoit la jeune femme et son cœur se serre en la voyant recroquevillée dans son sweat-shirt et dans le plaid, elle a les larmes aux yeux en tournant son visage vers le sien.

Pierre l'observe les bras ballants en ne sachant pas comment réagir. Il se retrouve comme un idiot et à la vue de son regard larmoyant, il sait qu'il est allé trop loin. Elle tient une cigarette dans l'une de ses mains tremblantes et elle bredouille d'une voix éraillée :

- Quand est-ce que tu vas comprendre qu'il n'y a que toi ? Je vois que toi, Pierre.

Il se pince les lèvres avec force, il finit par s'approcher de la brune. Il se laisse tomber près d'elle, leurs bras se touchent et Isis passe simplement le plaid autour des épaules du pilote qui ne trouve pas les mots pour la remercier. Même dans une telle situation, elle reste bienveillante avec lui.

- Je veux que toi, chuchote-t-elle tout bas. A part quand t'es comme ça parce que t'es vraiment con.

- Je sais, dit-il en fixant ses pieds honteux. C'est juste que... rien laisse tomber.

- Dis-moi, tu sais qu'on peut tout se dire.

Isis éteint sa cigarette pour se concentrer pleinement sur le jeune homme. Elle glisse sa main jusqu'à sa nuque, ses ongles taquinent sa peau pour le rassurer et c'est autour de Pierre de sangloter. Elle tente de le comprendre même s'il s'agit de sa faute.

- Je... peut-être... que je ne te mérite pas et que je suis pas assez bien ?

- Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

- Hier...

Il hausse les épaules ne sachant pas expliquer ce qu'il ressent. Ils ont passé trois semaines séparés l'un de l'autre, il était à Dubaï tandis que la brune était à Milan pour travailler sur la fashion week. Isis comprend qu'il s'agit d'un problème de confiance en lui-même, son comportement de la veille n'a pas du le rassurer ; il a dû se sentir négliger.

- Je suis désolée que tu te sois senti délaissé et oublié, que ce soit ce soir ou hier, explique Isis. Ce n'était pas mon intention... je... je suis rentrée tard, c'est une période où j'ai beaucoup de choses à faire au boulot, je gère pas très bien le stress et je suis désolée de t'avoir négligé, en aucun cas ce n'est de ta faute, d'accord ?

Il acquiesce pourtant son regard bleuté reste fuyant. Isis finit par encadrer son visage de ses mains pour l'encourager à la regarder, elle caresse ses joues rosées par le froid en continuant :

- T'es parfait, Pierre. Comme tu me l'as dit une fois, si je suis avec toi et avec personne d'autre, c'est qu'il y a une raison. Je t'aime très fort, rajoute-t-elle en essuyant ses larmes à l'aide de ses pouces. Je t'aime très très fort.

- Désolé, souffle-t-il tout bas en se pinçant les lèvres. J'aurais pas du réagir comme ça... t'as beaucoup de taffe, c'est normal que je passe au second plan.

- T'es toujours mon plan, rassure Isis.

- T'as pas besoin de gérer ma connerie, ça serait plutôt à moi de te rassurer en ce moment, dit-il en faisant référence à l'anxiété liée à son travail.

Pierre accompagne ses mots en venant enlacer le corps de la brune, elle se glisse dans ses bras sans montrer aucune résistance. Il embrasse tendrement son front en murmurant tout bas :

- A la dernière dispute, on avait dit qu'il n'y en aurait plus après.

- C'était il y a longtemps, souligne Isis en se souvenant de leurs réconciliations alors qu'elle était venue jusqu'à Milan pour s'excuser.

- Est-ce qu'on peut faire comme si celle-ci n'avait jamais existé ?

- Si tu veux, souffle-t-elle face à la petite voix qu'il vient d'employer.

- Alors je l'efface tout de suite...

Ses lèvres se déposent délicatement sur celles de la brune, elle lui rend tendrement son baiser en encadrant son visage mais Pierre s'éloigne en grimaçant. Il gémit tout bas :

- Ça pue la clope, chat.

- J'avais un paquet dans mon sac, c'est ma collègue qui l'a oublié dans ma voiture...

- Ça fait du bien ?

- Un peu, avoue-t-elle honteuse. Je suis un peu stressée, ça me détend. Je ne recommencerais pas.

- T'as le droit, je n'ai rien à dire là-dessus.

- T'as le nez tout plissé, dit Isis en touchant ce dernier de l'index. T'es mignon avec ce petit air renfrogné.

- Je suis toujours mignon, contredit Pierre.

- Pas faux.

Le couple ne rajoute rien durant de longues minutes, il se contente de rester dans les bras de l'un et de l'autre sur ce balcon. Leur respiration se synchronise et Pierre est soulagé que la situation se soit apaisée.

- C'est la première fois que je te vois sur le balcon dehors. J'aurais préféré que ça soit dans d'autres circonstances...

- Est-ce que demain, on peut déjeuner dehors ?

- On va se les geler, souligne-t-il.

- On mettra un pull.

- D'accord, on fera ça.

Et Isis sourit. Une chose est sûre, elle n'a plus autant peur. Pierre est son lieu sûr, il la rassure.

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