𝐄𝐋𝐃𝐎𝐑𝐀𝐃𝐎 - 𝐿𝑎𝑛𝑑𝑜...

By -Mordicus-

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Charlie Rousseau a fait une promesse. À 23 ans et des rêves plein la tête, elle est déterminée à passer la me... More

- 𝐄𝐋𝐃𝐎𝐑𝐀𝐃𝐎 -
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟎𝟏
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟎𝟐
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟎𝟑
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟎𝟒
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟎𝟓
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟎𝟔
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟎𝟕
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟎𝟖
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟎𝟗
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟏𝟎
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𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟐𝟗

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— 𝐄 𝐋 𝐃 𝐎 𝐑 𝐀 𝐃 𝐎 —

𝐁𝐞𝐥𝐠𝐢𝐮𝐦 - 𝐏𝐚𝐫𝐭 𝐈











𝐅𝐀𝐂𝐓

𝐋𝐞 𝐜𝐢𝐫𝐜𝐮𝐢𝐭 𝐝𝐞 𝐋𝐚𝐬 𝐕𝐞𝐠𝐚𝐬 𝐦𝐞𝐬𝐮𝐫𝐞 𝟑𝟗𝟎𝟎 𝐘𝐮𝐤𝐢 𝐓𝐬𝐮𝐧𝐨𝐝𝐚.











𝟐𝟔 𝐉𝐮𝐢𝐥𝐥𝐞𝐭 𝟐𝟎𝟐𝟑

𝐁𝐮𝐝𝐚𝐩𝐞𝐬𝐭 𝐅𝐫𝐞𝐧𝐜 𝐋𝐢𝐬𝐳𝐭 𝐈𝐧𝐭𝐞𝐫𝐧𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐚𝐥 𝐀𝐢𝐫𝐩𝐨𝐫𝐭

𝐁𝐮𝐝𝐚𝐩𝐞𝐬𝐭 – 𝐇𝐨𝐧𝐠𝐫𝐢𝐞



Alexander Albon n'est pas quelqu'un que l'on impressionne facilement.

Il faut dire qu'être élevé dans une grande ménagerie entre frères, sœurs et animaux de compagnie forge l'expérience.

Être le coéquipier de Max Verstappen aussi.

Et conduire une Williams dans le même championnat que Red Bull également.

Bref, tout ça pour dire, celui ou celle qui parviendra à le surprendre n'est pas encore né.

Aussi, quand, au détour d'un dîner, George lui a confié avoir rencontré la nouvelle lubie/projet d'Art plastique de Lando, il n'en a pas fait une affaire d'état.

Il n'est pas rare de voir des filles aller et venir dans le Paddock et, comme Saint-Thomas, Alex ne croit que ce qu'il voit.

Aussi, quand George, décidément quelle commère, lui a appris que la blonde en question se trouverait avec eux sur le vol entre la Hongrie et la Belgique, le Thaïlandais n'a pas su retenir un soupir d'agacement.

Pas qu'il ait un problème avec elle en particulier, simplement, il connaît bien ce genre de miss parfaite au sourire Colgate qui passent leur temps à prendre des photos pour leur Instagram et à rire bêtement pour attirer l'attention de tous les hommes autour d'elles.

Rien que de penser aux deux heures de vol qui l'attendent dans ce climat hypocrite et digne d'un POV Tik Tok, il ne peut s'empêcher de lever les yeux au ciel. À côté de lui, assis sur le siège passager de la voiture de location qu'il conduit en direction de l'aéroport, George retient un petit ricanement amusé sans oser lui dire le fond de sa pensée.

- Je vais finir par croire que tu as un problème avec les femmes, plaisante-t-il à la place.

- Je n'ai pas de problème avec les femmes, râle Alex. Simplement avec ce genre de femme.

- Quel genre de femme ? Titille l'Anglais.

Alex pince les lèvres, il ne sait pas comment décrire l'impression qu'elles lui laissent toutes. Il les trouve sans saveur, fades et ennuyeuses.

- Blonde, il lance à la place.

- Hé ! C'est méchant, George éclate de rire. Moi aussi, je suis blond.

- Mais tu n'es pas une femme, il lève les yeux au ciel. Et tes cheveux ne sont pas blonds, ils sont châtains clair.

- Tu chipotes, soupire le Britannique avec amusement. Laisse-lui une chance, ça a l'air d'être une chouette fille.

- Si ça te fait plaisir, abdique le brun. Comment tu as dit qu'elle s'appelle déjà ?

- Charlie, c'est une Française.

- Les pires de toutes, il grince des dents.

George lui met un coup-de-poing dans l'épaule et il fait une embardée, manquant de les envoyer tous les deux dans le fossé.

- Mais ça ne va pas ? Il hurle.

- Alex ! Dispute l'autre. Arrête de jouer à la vieille mégère aigrie ! Si cette fille rend Lando heureux alors nous devons être contents pour lui.

- Mais je suis heureux ! Il s'agace.

- Alors montre-le un peu plus, encourage l'autre. Et fait des efforts, sinon tu finiras seul avec tes chats.

Alex lui lance un regard mauvais, Dieu sait qu'il adore George, peut-être même un peu trop pour son propre bien, c'est son meilleur ami sur la grille et ils se connaissent depuis qu'ils sont enfants, mais parfois, il est pris d'une irrémédiable envie de l'étrangler.

- Mes chats t'emmerdent, il siffle.

Le garçon aux yeux clairs se contente de lever les yeux au ciel et ne répond rien, montant le son de la musique pour étouffer la mauvaise humeur d'Alex jusqu'à l'aéroport.

Une fois là-bas, les deux amis ne s'embarrassent pas des habituelles procédures réservées aux passagers lambdas et filent vers le salon VIP où doivent déjà les attendre les autres pilotes avec qui ils vont partager le vol jusqu'en Belgique.

En effet, le Thaïlandais repère immédiatement Lando et sa blonde, assis dos à eux dans l'un des grands canapés du salon privé. À côté de lui, George se retourne, tournant le dos à leurs amis et plonge son regard dans le sien avant de chuchoter un silencieux :

- Sois sage.

Il ponctue sa phrase d'un clin d'œil qui fait chauffer les joues d'Alex qui détourne le regard, vexé d'être traité comme un enfant. Plutôt que de bouder, il décide d'ignorer son ami et reporte son attention sur Daniel qui se dirige vers eux.

- Ce n'est pas trop tôt les gars, râle gentiment l'Australien en guise de salutation. Trente minutes de retard, qu'est-ce qui vous a pris autant de temps ?

Avant que l'Anglais n'ait le temps d'ouvrir la bouche pour répondre, Alex lui coupe la parole avec un sourire malicieux.

- George n'arrivait pas à coiffer ses cheveux pour sa nouvelle photo de profil Raya.

- Alex ! S'exclame l'autre.

Mais il est déjà trop tard et la machine de guerre à potins qu'est Daniel Ricciardo est lancée.

- Oh ! Un sourire comploteur fleurit sur ses lèvres alors qu'il passe un bras autour du cou du pilote Mercedes. Alors comme ça, on est de retour sur le marché Georgette ? Tu sais que tonton Danny est un professionnel de ce genre d'appli ? Qu'est-ce que tu as mis comme description ? Et comme photos ? Laisse-moi regarder, je vais faire de toi un chasseur.

George s'empourpre violemment, mais il en faut plus pour dissuader le pilote Alpha Tauri qui s'enroule autour de lui comme une mante religieuse. Un sourire amusé fleurit sur les lèvres d'Alex qui croise les bras sur sa poitrine et détourne son attention des deux pilotes pour jeter un œil à Lando, toujours assis dans le canapé.

La fille est jolie, il peut au moins lui reconnaître ça, une jolie crinière dorée, des deux de biche et un beau sourire, il comprend ce que son ami lui trouve. Ils ont d'ailleurs l'air de deux idiots dans leur petit monde tout rose.

Les jambes dénudées de la fille reposent sur les genoux de Lando qui les masses doucement, en profitant pour lui tirer quelques rires lorsque ses caresses se transforment en chatouilles. La fille est appuyée contre le sofa, une main griffant délicatement l'arrière de la nuque du pilote McLaren pendant qu'elle l'écoute lui parler, et même si Alex se reconnaît bien volontiers comme un handicapé des relations sentimentales, il est clair que ces deux-là transpirent l'amour à plein nez.

Cette constatation lui fait froncer les narines.

Pouah, l'amour.

Merci, mais non merci.

À côté de lui, Daniel martyrise toujours George même s'il n'y prête pas vraiment attention, des bribes de conversation lui parviennent.

- D'ailleurs, Georgie, ricane l'Australien. Je ne t'ai jamais posé la question, mais tu ne serais pas un peu à voile et à vapeur ?

- Quoi ?!

Surpris, le Thaïlandais redonne toute son attention aux deux hommes, loupant in extrémis le coup d'œil amusé que Daniel lui lance.

- Mais si, tu sais, jouer pour les deux équipes ? Faire partie de la fanfare ? Être à poil et à plume ?

Sous leurs yeux, le pilote Anglais rougit comme une tomate, mais ne nie pas pour autant, s'attirant un regard surpris du pilote Williams et un sourire carnassier du plus âgé des trois.

- Je ne suis pas sûr d'être prêt à retrouver quelqu'un, il balbutie à la place. C'est encore tout récent et je...

- Oh, mon grand, Daniel prend un air moqueur et concerné. Personne n'a parlé de couple. Tu n'es pas Cendrillon, en revanche, je suis ta marraine la bonne fée alors laisse-moi te présenter quelques paires de chaussures à enfiler.

Sous les yeux écarquillés et les joues rouges d'Alex, les yeux de George se révulse d'horreur et il manque de convulser de panique alors que les bras de Daniel se referment autour de lui comme des serres d'un rapace sur un pauvre et innocent petit lapin.

Alex se demande un instant s'il n'a pas tout simplement perdu l'audition, mais il semblerait que Daniel ressente le besoin morbide de les achever tous les deux :

- On va te souffler dans le poireau et dépoussiérer tout ça.

Le Thaïlandais s'étouffe et George est à deux doigts de tourner de l'œil. Alex tente de l'arrêter avant qu'il ne soit trop tard et que les tympans Anglais et coincés du pilote Mercedes n'explosent purement et simplement.

- Daniel...

- T'inquiètes pas pour les détails, il balaie de la main. Baisse ta culotte, c'est moi qui pilote la monoplace sur le circuit de ton cu...

La confédération des beaufs du dimanche et l'auteur vous remercient et espèrent que vous avez apprécié ce moment d'une rare poésie.

- Eh, si on allait voir Lando ! Coupe le brun.

Surpris par son soudain éclat de voix, les deux tourtereaux toujours assis sur le canapé se retournent et Alex lance un regard désespéré à Lando qui, comme l'homme capable qu'il est, ne comprend absolument pas l'urgence de l'instant et la supplique silencieuse de son ami.

Quelque part à mi-chemin entre la stupéfaction et l'horreur, Axel regard Lando lui faire un stupide petit signe de la main, un air parfaitement benêt plaqué sur le visage.

Le Thaïlandais pince les lèvres, c'est sa faute, il n'aurait pas dû présumer de la capacité de Lando à se servir de son cerveau.

Dieu seul sait s'il en a un d'ailleurs.

Heureusement, ou malheureusement pour lui, le salut lui vient de la dernière personne qu'il s'attendait à voir venir à son secours.

Eh non, ce n'est pas Charlie.

- Messieurs, madame, le jet est prêt. Vous allez pouvoir vous diriger vers la porte d'embarquement.

Avec gratitude, il laisse échapper un soupir de soulagement avant de se détourner, prêt à remercier chaudement l'hôtesse de l'air venue sans le savoir à leur rescousse.

Uniquement pour brune très maquillée, serrée comme un gigot dans son uniforme à la jupe beaucoup trop courte pour être professionnelle en train de les dévisager comme s'ils étaient d'appétissant bonbons à se mettre sous la dent.

Il lève les yeux au ciel et un frisson de dégoût le traverse, misère, cette journée est en train de virer au cauchemar.

Le silence se fait dans le petit groupe composé des pilotes et de Charlie, si bien que l'hôtesse se découvre l'audace de reprendre la parole pour en rajouter une couche.

- Je suis Mina, votre hôtesse pour ce vol, elle sourit de ses dents un peu trop blanches pour être naturelles. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas à faire appel à moi, je ferai tout ce qu'il est en mon pouvoir pour vous satisfaire.

Derrière lui, la blonde de Lando laisse échapper un drôle de couinement, mais Alex ne se retourne pas, trop choqué pour pouvoir faire autre chose qu'écarquiller les yeux.

Est-ce que cette fille vient vraiment de leur faire ouvertement du rentre-dedans ? À tous les quatre ?

À en juger par le coup de coude de Daniel enfonce dans les côtes de George, c'est visiblement le cas. Surtout quand il ajoute un sans équivoque :

- Tu vois Georgie, la roue tourne, à pas fini de tourner.

Oui. Ceci est une référence à Franck Ribéry.

C'est mon histoire, je fais ce que je veux.

Outré, Alex se retourne vers l'Australien qui a crocheté son bras autour de celui de George, l'empêchant de s'enfuir, et le fusil du regard, s'attirant un bref regard amusé de la part de l'autre homme.

Il y a des limites à ne pas dépasser, mais il semblerait que Daniel Ricciardo soit du genre à un peu trop tirer sur la corde.

George, lui, ne prononce pas un mot, le regard fuyant et le teint verdâtre et quelqu'un capable de sauter d'un avion en plein vol.

Le silence revient progressivement dans le petit groupe alors qu'une navette passe les prendre devant la porte d'embarquement pour les emmener plus loin sur le tarmac, là où les attend un jet privé discret mais luxueux.

Lando et sa copine sont assis derrière lui et il peut les entendre chuchoter discrètement.

- Je ne suis jamais monté dans un jet privé, souffle Charlie.

- Tu verras, c'est comme un avion normal sauf qu'il n'y a pas la queue aux toilettes.

Au même moment, à l'avant de la voiture, assise sur le siège passager, Mina l'hôtesse de l'air prend sur elle de repousser une nouvelle fois les limites de la connerie humaine.

- C'est un modèle dernier cri, sorti de l'usine de production il y a peu. Il propose un grand nombre d'options de personnalisation, celui-ci par exemple est doté d'un espace commun, mais également d'une cabine privée insonorisée pour permettre plus d'intimité.

Elle accentue tellement sur le mot intimité qu'Alex manque de s'étouffer une nouvelle fois.

Sérieusement ?

Le bruit de la tête de George qui cogne contre la fenêtre est la seule réponse que l'hôtesse obtient, réduisant légèrement son sourire sûre d'elle, pas longtemps cependant.

Le petit groupe quitte rapidement la navette pour rejoindre l'aéronef et Alex se retrouve à suivre l'hôtesse dans l'escalier qui mène à la porte.

D'ailleurs, est-ce qu'il rêve ou bien la jupe de cette fille est de plus en plus courte à mesure qu'elle grimpe les marches ?

Juste devant lui, elle s'arrête une seconde et fait semblant de s'éventer, tirant sur le col de son chemisier.

- Décidément, quelle chaleur ! Elle fait la moue. C'est presque insupportable avec ces uniformes trop serrés.

Il va falloir se calmer, il fait à peine 28 degrés.

Derrière lui, Charlie, qui a aussi entendu les paroles de la jeune femme, trébuche et manque de se vautrer avant d'être rattrapé in extrémis par Lando qui lui lance un regard étrange, tirant au passage un rire nerveux à la blonde.

Comme à son habitude, le pilote Williams côté hublot et garde la place en face de lui pour George qui s'y précipite, trop heureux de pouvoir échapper à Daniel qui leur lance un regard boudeur avant de disparaître un peu plus loin.

- J'ai envie de disparaître, chouine le plus jeune avant de passer une main sur son visage encore rouge.

- Daniel te taquine, il va finir par se calmer et passer à autre chose, il hausse les épaules. S'il te dérange vraiment, dis-le-moi, j'irai lui parler.

Le châtain hoche la tête avec un petit sourire reconnaissant et garde le silence pendant de longues minutes durant lesquelles son regard se perd sur l'extérieur.

Pendant ce temps, ils décollent et l'hôtesse jette son dévolu sur Charlie et Lando, assis comme eux, l'un en face de l'autre de l'autre côté de l'allée pour le plus grand soulagement d'Alex.

- Tu penses qu'il a raison ?

Curieux, il reporte son attention sur George qui vient de parler.

- À quel sujet ?

- Daniel, il précise. Tu penses qu'il a raison ? Que je devrais me laisser aller et avoir des coups d'un soir.

Alex fronce doucement les sourcils, il ne pensait pas que les moqueries de l'Australien puissent autant toucher son ami. Il ira définitivement lui en toucher un mot après l'atterrissage.

- Je pense que tu es le seul à savoir ce qu'il te faut, il rassure d'une voix douce. N'écoute pas cet idiot, il n'a jamais eu de relation aussi longue que toi et Carmen, il ne sait pas ce que cela fait de se retrouver seul après avoir été en couple pendant aussi longtemps.

- Toi non plus, tu ne sais pas, sourit doucement George.

- C'est vrai, il sourit. C'est pour ça que je ne cherche pas à te faire faire quelque chose que tu ne veux pas. Je n'y connais rien en relation, ça serait idiot de ma part de vouloir te donner des conseils.

Les sourcils de l'Anglais se haussent avec amusement alors qu'il se penche vers lui, les coudes sur les genoux et que son visage prend une expression qu'Alex ne connaît que trop bien :

Gossip Girl.

- D'ailleurs, minaude le pilote Mercedes. Toujours personne en vue ?

- Non, je suis très bien tout seul, il hausse les épaules.

- Mais ça ne te manque pas ? Avoir quelqu'un près de toi, le sexe, tout ça ?

- Je te l'ai dit, je m'en sors très bien tout seul, je vois des amis et j'ai ma famille, c'est plus que suffisant quant au sexe, ce n'est pas vraiment un sujet.

Les sourcils de George s'accentuent de curiosité encore un peu plus si cela est possible et il ouvre la bouche :

- Comment...

- Messieurs, puis-je vous proposer des rafraîchissements ? Mina leur sourit de son sourire un peu trop blanc. Nous avons un très bon champagne qui se marie à la perfection avec le caviar que j'ai juste là. C'est un véritable délice en bouche, la texture visqueuse et grâce du caviar combinée au pétillant amère du champagne donne une explosion de saveur pour une expérience sensorielle exquise.

Face à lui, George est pris d'une violente quinte de toux qui l'oblige à se plier en deux dans son fauteuil pendant qu'Alex, scotché par l'audace de ce sous-entendu à peine dissimulé relève un regard horrifié vers l'hôtesse de l'air qui croit bon d'ajouter un clin d'œil à sa tirade.

- Je vous demande pardon ?

Charlie est au bord de l'apoplexie.

Trois jours, soixante-douze heures, quatre-mille-trois-cent-vingt minutes, deux-cent-cinquante-neuf-mille-deux-cents secondes depuis la dernière fois que ses lèvres ont touchées celles de Lando.

Une éternité.

La blonde doit bien se rendre à l'évidence, elle est en manque.

Gravement en manque.

D'abord, elle s'est dit que c'était juste passager, une envie basée sur ses désirs affectifs qu'elle n'aurait aucun mal à contrôler et qui finirait par passer d'elle-même soit en embrassant le garçon en question soit en occupant son esprit de manière constructive.

Comme elle s'est trompée, oh Dieu ce qu'elle a été naïve de se croire meilleure que son instinct animal.

Il faut dire aussi que lorsque l'on se promet à soi-même de ne plus rien faire avec Lando avant qu'ils n'aient pu vraiment discuter de leur relation, il est relativement humiliant d'être la première à craquer.

Et, soyez témoins, Charlie n'est pas une perdante.

La voilà donc coincée dans un dilemme moral entre sa conscience, son ego, qui lui interdisent de craquer et l'obligent à garder une distance physique avec le pilote et sa monstrueuse envie de rouler une énorme pelle et de s'enfermer avec lui dans une chambre.

Mais, si le problème s'arrêtait aux petites pérégrinations mentales de Charlie, cela serait beaucoup trop simple. Elle n'aurait donc pas dû s'étonner en découvrant que le planning de Lando les empêcherait de passer plus de cinq minutes dans la même pièce pendant les trois jours qui viennent de s'écouler.

La blonde vient donc littéralement de passer trois jours à dormir sur la béquille.

Charlie pense à Lando tout le temps, vraiment tout le temps. Quand elle mange et que les brocolis lui font penser aux cheveux de Lando, quand elle se lave et qu'elle utilise le gel douche qu'elle lui a volé, quand elle va au toilette et qu'elle en profite pour faire défiler toutes les photos de lui qu'elle a enregistré « juste au cas où » (1130 photos pour être précise), quand elle est allongée dans son lit la nuit et qu'elle fixe le plafond en essayant de se remémorer la couleur exacte de ses yeux en décidant qu'il s'agit de sa nouvelle couleur préférée, quand elle dort et que son cerveau rêve d'elle et Lando dans des situation que moi, auteur, ne pourrais décrire sans passer cette histoire dans la catégorie mature.

Bref, Charlie est atteint d'une Landopathie aiguë et malheureusement, c'est une maladie incurable.

Au départ, elle pensait pouvoir cacher cette maladie au reste du monde, passer pour une personne normale, mais elle s'est lourdement trompée.

Ça a commencé par des pensées intrusives, fugaces, parasites : « Tiens, est-ce qu'il pourrait me casser le cul comme il casse ses trophées ? Est-ce que Lando a déjà fait l'amour avec son casque sur la tête ? Est-ce qu'il est humainement possible de s'envoyer en l'air dans une Fiat Joly ? Est-ce que DNF peut être son mot d'alerte dans leurs jeux sexuels ? »

D'abord de temps en temps, pendant des moments d'égarement puis de plus en plus souvent, à n'importe quelle heure de la journée, jusqu'à prendre totalement possession de son esprit.

Ensuite, elle a commencé à entendre le nom de Lando partout, dans la rue, à la cafétéria de l'hôtel, comme s'il la hantait partout où elle allait, la suivant à la trace jour et nuit.

Enfin, le symptôme le plus critique de la maladie, le monde autour d'elle s'est mis à tourner autour du sexe. Chaque parole, même la plus innocente a revêtu des dimensions salaces dans les oreilles de la pauvre Charlie qui, lentement, mais sûrement, est en train de devenir barge.

Et tout ça à commencer par cette hôtesse de l'air qui, elle en est sûre, ne parle que par sous-entendus sexuels depuis plusieurs minutes maintenant.

Trop stressée par l'idée de faire une bourde devant les pilotes avec qui elle essaie de faire ami-ami, la blonde a préféré garder ses distances depuis leur arrivée à l'aéroport, garder la tête basse et essayer d'avoir l'air un minimum saine d'esprit.

Chose particulièrement ardue lorsque l'on s'appelle Charlie Rousseau et que l'on vient de Normandie.

- Je vous demande pardon ?

La question froide d'Alex Albon attire son attention sur les deux hommes assis de l'autre côté de l'allée. Si la proposition de l'hôtesse lui a semblé particulièrement obscène, sa réaction n'a rien à voir avec George qui à littéralement l'air à deux doigts de faire un malaise et Alex qui regarde la brune comme si elle venait de l'insulter personnellement.

À côté d'eux, parfaitement ignorant des enjeux qui se déroulent sous ses yeux, Lando enfonce le clou.

- Je vais vous prendre un burger.

Un sourire enjoué aux lèvres, Mina se retourne dans sa direction.

- Je vous l'apporte tout de suite, quelle taille est-ce que vous souhaitez ?

- Plus c'est gros, mieux c'est, il hausse les épaules.

La Française prend une grande inspiration par le nez et bloc l'air dans ses poumons.

On se maîtrise Charlie, on reste zen.

- Quand ils sont trop petits, j'ai l'impression de ne rien avoir dans la bouche, je n'aime pas ça.

On inspire, on expire.

- Et pour la cuisson ? S'enquiert la jeune femme.

- Saignant, il faut que ça soit tendre quand je plante mes dents dedans.

Charlie croise les jambes avec autant de naturel que possible.

Au-dessus d'elle, Daniel pose une main sur son siège et s'incline dans leur direction.

- Moi, je vous prends un hot-dog, mais avec un max de mayonnaise sinon le pain est trop sec et c'est désagréable.

- Eh, bah, c'est craquage les gars, s'amuse George, un peu moins rouge.

- Un petit plaisir de temps en temps ne fait de mal à personne, Daniel hausse les épaules. Et puis au pire on aura qu'à aller faire un peu de cardio ensemble, Lando et moi.

Du cardio, évidemment, pourquoi pas du badminton ou du ping-pong plutôt ?

- C'est noté, sourit Mina. Autre chose ?

- Une chose à la fois, s'amuse l'Australien. Un plaisir après l'autre.

Il ponctue sa phrase d'un clin d'œil à l'hôtesse qui glousse en réponse et disparaît à l'avant de l'appareil, sa jupe encore plus courte que dans les souvenirs de Charlie.

- Alors blondie, reprend l'Australien en se tournant vers elle. Première fois dans un jet privé.

On se calme Charlie, il parle du fait de prendre l'avion, on reste cool et on ne dit pas de bêtise.

- C'est amusant, elle sourit. Pour venir en Hongrie, j'étais coincé entre un bébé qui pleurait et un homme qui a ronflé tout le vol.

- Sandwich, s'amuse Lando.

Mon pote, si tu savais à quoi la Normande pense actuellement.

- C'est ça, elle rit. C'est beaucoup plus spacieux ici et la compagnie est plus agréable aussi.

- On est contents de t'avoir avec nous, approuve George. Peut-être même que tu arriveras à dérider un peu Alex, il est ronchon en ce moment.

- Je dirais plutôt qu'il a besoin de faire sprinter l'unijambiste, mais tout est une question de formulation.

- Daniel ! Alex grimace.

Continue de respirer Charlie, Daniel est en forme, c'est tout, fait le vide en toi, ouvre tes chakras, ressent la paix, sois la paix.

- C'est vrai que c'est la première fois que vous vous rencontrez, remarque Lando. Désolé, je ne vous ai même pas présenté. Alex, voici Charlie, l'animal de soutien émotionnel de Max.

Elle le fusil du regard, tirant un rire au garçon bouclé avant de se retourner vers le pilote Williams à qui elle tend la main.

- Enchantée, elle sourit.

- De même, j'ai beaucoup entendu parler de toi.

- J'entends un peu trop cette phrase en ce moment, elle grimace.

Évidemment, elle ne manque pas l'éclair d'étonnement qui flash dans les yeux du Thaïlandais.

- Je croyais que tu étais influenceuse ? Il s'étonne.

- Pas du tout ! Je panique rien qu'à l'idée de devoir trouver une description pour un post Instagram.

Elle le regarde échanger un bref regard avec George avant de revenir vers elle, curieux. OK Charlie, c'est le moment de faire bonne impression.

- En fait, je suis arrivé jusqu'ici uniquement parce que Lando ne sait pas être à l'heure à ses rendez-vous, elle plaisante.

- Hé ! S'exclame le concerné.

- Fais-moi confiance Alex, tu veux absolument entendre cette histoire, s'amuse Daniel.

Le reste du vol se déroule plus ou moins normalement, disons que selon les critères de catastrophe de Charlie, ça pourrait être pire.

Entre deux commentaires graveleux de Daniel, les rougissements pudiques de George que tout le monde tacle qu'à la moindre occasion, les apparitions furtives, mais lubriques de Mina l'hôtesse de l'air nymphomane et Lando qui a le malheur de respirer un peu trop proche d'elle, la blonde arrive tant bien que mal à garder la tête hors de l'eau et à ne pas (trop) se ridiculiser.

Elle trouve le temps d'échanger un peu avec Alex et la conversation se déroule sans heurts, intéressante et fluide.

Comme papa dans maman lui souffle sa conscience pervertie.

Pour rappel, la conscience de Charlie à la voix de Günther Steiner.

Je vous laisse relire la phrase ci-dessus, bon trauma à tous.

Sur la fin du vol, elle profite du calme relatif et du fait que Mina soit occupée à ranger en vue de l'atterrissage pour s'éclipser quelques minutes aux toilettes. Machinalement, elle appuie sur la poignée dans l'idée d'ouvrir la porte coulissante, mais bloque sur le verrou enclenché.

Surprise, elle fronce les sourcils et force un peu. Elle n'a vu personne partir aux toilettes avant elle.

Au moment précis où elle force comme un bourrin sur le battant, le verrou saute et la porte s'ouvre, dévoilant un Lando tout aussi surpris qu'elle et surtout dramatiquement torse-nu.

Qu'est-ce qu'il fait torse-nu déjà ?

La Normande n'a pas le temps de creuser plus la question qu'une violente turbulence secoue l'appareil et la projette à l'intérieur de la salle d'eau, droit dans les pectoraux de Lando.

Vautré sur le pilote, incapable de bouger, tout ce que Charlie peut faire, c'est d'écouter la voix du pilote qui grésille dans les haut-parleurs :

- Messieurs-dames, c'est le capitaine qui vous parle. Veuillez rejoindre vos sièges et attacher votre ceinture, nous traversons une zone de turbulences. Vous allez vous faire secouer.

Notre héroïne ferme les yeux, une larme de dépit roule sur sa joue.

Si vous saviez, capitaine, elle ne rêve que de ça. 



♡♡♡♡♡♡♡♡♡♡



Hm, disons que parfois, même moi, je ne maîtrise pas vraiment ce qu'il arrive dans cette histoire ?

J'avais cette idée de chapitre en tête depuis un moment et le voilà, beauf et poétique à la fois. Charlie reste un être humain, elle aussi à un esprit mal placé parfois et actuellement, il est en train de prendre le pas sur le reste.

Il va vraiment falloir que ces deux-là aient une conversation très prochainement.

D'ailleurs, ce n'est pas Charlie l'héroïne de ce chapitre, nous découvrons Alex le ronchon, George le gêné et Daniel le danger public, tout le monde a le droit à son heure de gloire cette fois-ci !

Détail pour la suite, ce n'est pas parce que l'histoire manque une semaine de publication qu'elle est abandonnée. Je vous préviens toujours lorsque je dois faire une pause longue et je n'ai clairement pas prévu d'abandonner cette histoire de sitôt donc pas la peine de vous inquiéter.

Je vous retrouve la semaine prochaine pour la descente de l'avion, autant vous dire que ça sera de nouveau source de fou-rire !

Bye les copains ♡

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