𝐄𝐋𝐃𝐎𝐑𝐀𝐃𝐎 - 𝐿𝑎𝑛𝑑𝑜...

By -Mordicus-

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Charlie Rousseau a fait une promesse. À 23 ans et des rêves plein la tête, elle est déterminée à passer la me... More

- 𝐄𝐋𝐃𝐎𝐑𝐀𝐃𝐎 -
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟎𝟏
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟎𝟐
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟎𝟑
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟎𝟒
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟎𝟓
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟎𝟔
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟎𝟕
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟎𝟖
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟎𝟗
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟏𝟎
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟏𝟏
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟏𝟐
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟏𝟑
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟏𝟒
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟏𝟓
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𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟏𝟕
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟏𝟖
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟏𝟗
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟐𝟎
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟐𝟏
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟐𝟐
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟐𝟑
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟐𝟒
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟐𝟓
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟐𝟕
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟐𝟖
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟐𝟗
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟑𝟎
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟑𝟏
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟑𝟐
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟑𝟑

𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟐𝟔

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— 𝐄 𝐋 𝐃 𝐎 𝐑 𝐀 𝐃 𝐎 —

𝐇𝐮𝐧𝐠𝐚𝐫𝐲 - 𝐏𝐚𝐫𝐭 𝐈











𝐅𝐀𝐂𝐓

𝐕𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐩𝐢𝐞𝐝 𝐚̀ 𝐞𝐱𝐚𝐜𝐭𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐥𝐚 𝐦𝐞̂𝐦𝐞 𝐥𝐨𝐧𝐠𝐮𝐞𝐮𝐫 𝐪𝐮𝐞 𝐯𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐚𝐯𝐚𝐧𝐭-𝐛𝐫𝐚𝐬, 𝐝𝐮 𝐩𝐨𝐢𝐠𝐧𝐞𝐭 𝐚𝐮 𝐜𝐨𝐮𝐝𝐞.











𝟐𝟐 𝐉𝐮𝐢𝐥𝐥𝐞𝐭 𝟐𝟎𝟐𝟑

𝐁𝐮𝐝𝐚𝐩𝐞𝐬𝐭 𝐅𝐞𝐫𝐞𝐧𝐜 𝐋𝐢𝐬𝐳𝐭 𝐈𝐧𝐭𝐞𝐫𝐧𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐚𝐥 𝐀𝐢𝐫𝐩𝐨𝐫𝐭

𝐁𝐮𝐝𝐚𝐩𝐞𝐬𝐭 – 𝐇𝐨𝐧𝐠𝐫𝐢𝐞



Charlie galope à travers les couloirs de l'aéroport international de Budapest.

Sa valise à roulette bondit derrière elle avec fracas, attirant les regards de toutes les personnes qu'elle croise, mais elle n'en a vraiment rien à faire. Son bras plâtré levé en l'air comme une arme pour dissuader quiconque de l'arrêter dans sa course.

Elle est absolument furax.

Entre son avion parti avec plus de deux heures de retard à cause d'un homme politique quelconque pas franchement à cheval sur les horaires, le bébé qui a passé l'entièreté du vol à pleurer, son siège situé juste à côté des toilettes et les agents de la douane Hongroise qui ont insistés pour ouvrir et fouiller l'entièreté de sa valise, elle en est venue à la conclusion que quelqu'un a dû lui jeter une malédiction.

Sans doute Charles d'ailleurs.

Il n'empêche qu'elle était déjà en retard sur le début du Grand Prix et qu'elle vient de louper la totalité des qualifications. Impossible de se connecter au wifi de l'aéroport et son réseau internet débloque totalement.

Elle a encore les joues rouges d'avoir vu un parfait inconnu fouillé dans ses petites culottes, elle n'a pas pris les plus moches en plus, maintenant qu'elle sait qu'il y a moyen qu'elle et Lando.... Enfin bref, ce n'est pas le sujet. Lancée comme un boulet de canon au milieu du hall d'entrée, elle vérifie les dernières informations envoyées par Poppy sur la voiture censée venir la chercher.

Un sursaut de conscience la pousse à s'arrêter devant les grandes baies vitrées à l'entrée de l'aéroport pour vérifier rapidement son accoutrement.

Et autant dire que ce n'est pas fameux.

Un vieux jean de sa mère découpé en guise de short, une paire d'espadrilles à rayures vertes, blanches et rouges, un vieux t-shirt vert émeraude décoloré taille XL qui lui tombe sur les épaules, floquées du V5 de Sebastian Vettel.

Sa touffe de cheveux blonds est regroupée en un chignon informe à moitié aplati dont s'échappent des mèches et petits cheveux qui réussissent l'exploit de vaincre la gravité terrestre pour pointer droit vers le ciel.

Charlie n'est pas maquillé, elle n'a rien mangé et elle a grandement besoin d'une douche.

Heureusement pour elle, le stagiaire McLaren inconnu au bataillon que Poppy a envoyé la récupérer n'est pas vraiment l'homme que Charlie cherche à impressionner ce week-end. Elle aura tout le temps de prendre une douche et de se transformer en véritable bombe avant que Lando ne revienne de son débrief.

Elle hoche la tête pour elle-même avant de remonter la bretelle de son sac à dos et de sortir par les grandes portes. Immédiatement, elle déplie ses lunettes de soleil et les installe sur ses yeux avant de se concentrer pour trouver la voiture que Poppy lui a décrite.

Il ne lui faut que quelques secondes pour remarquer l'énorme SUV noir qui lui fait des appels de phares depuis l'air de dépose-minute et la blonde esquisse un sourire, amusée.

Le sourire aux lèvres, elle trottine jusqu'au véhicule aux vitres teintées qui l'empêche de voir à l'intérieur et tire sa valise jusqu'à l'arrière pour déposer sa valise dans le coffre sans faire attention au tas de sacs qui l'encombre déjà.

Heureuse, elle sautille jusqu'à la portière arrière qu'elle attrape et ouvre, un grand sourire aux lèvres.

- Non.

D'une impulsion du bras incontrôlée, elle claque la portière, manquant de s'assommer dans l'opération.

Livide, la Normande regarde la vitre noire sans oser cligner des yeux, avant de prendre une grande inspiration tremblante, d'attraper à nouveau la poignée la portière, d'entrouvrir légèrement et de jeter un coup d'œil à l'intérieur.

Peut-être qu'elle a rêvé ? C'est sûrement ça, une illusion.

- Non. Non. Non.

Elle claque la portière une deuxième fois la portière avant de faire un pas en arrière et de plaquer une main contre son front.

Le désespoir la frappe fort tandis qu'elle ferme les yeux et pousse un long soupir tremblant.

- Ce n'est pas vrai, elle râle. Ce n'est pas possible.

Une main sur la taille, l'autre sur son front, elle ne bronche pas en entendant la fenêtre du conducteur s'abaisser doucement jusqu'à laisser apparaître le visage hilare de Lando.

- Salut rayon de soleil ! Il pétille.

En vérité, elle ressemble à tout sauf à un rayon de soleil actuellement.

- Je ne monte pas dans cette voiture, elle grogne.

- Mais si, il contredit. Faut juste se serrer un peu.

- Eh, bah, tu n'as qu'à y aller, toi, puisque tu as l'air d'en avoir tellement envie.

- Pas possible, ça ne rentre pas, j'ai déjà essayé.

Vaincue, elle lève les yeux vers le pilote Anglais qui lui adresse un beau sourire.

- Je te déteste, elle ronchonne.

- Je sais que c'est faux, il lui fait un clin d'œil. C'est juste pour quelques minutes, le temps que l'on dépose tout le monde à l'hôtel.

- OK, elle soupire. Mais je ne suis responsable de rien si quelqu'un se fait écraser un pied.

- Pas de problème !

Il faut une bonne seconde et trois autres grandes inspirations pour que Charlie se sente de nouveau capable d'ouvrir la porte sans faire un malaise.

Précautionneusement, elle attrape la poignée et entrouvre la portière découvrant les autres passagers du véhicule.

- Salut Charlie ! Résonne l'accent Australien d'Oscar depuis le côté opposé.

- Bonjour messieurs, elle soupire. Je m'installe où ? Dans le coffre ?

Un rire qu'elle connaît par cœur pour l'avoir entendu durant des années résonne dans la voiture et elle ne peut empêcher le petit sourire qui remonte les coins de ses lèvres. C'est fou ce que ce son a pu lui manquer.

- Bien sûr que non, ce n'est pas digne d'une dame, rit la voix. Je vous invite cordialement sur mes genoux, belle demoiselle.

Charlie pince les lèvres avant d'acquiescer lentement, attrapant le toit de la voiture pour se donner un appui et grimper sur les jambes du pilote qui l'éblouit de son sourire.

- Doucement sur la drague Riccardo, râle Lando à l'avant.

La Normande s'installe du mieux qu'elle peut, priant pour que les os de ses fesses n'explosent pas les cuisses de Daniel Ricciardo sur qui elle vient juste de s'asseoir.

Oui, vous avez bien lu.

Charlie essaie de ne pas trop y penser, au risque de faire un malaise.

Il faut dire qu'il y a de quoi, elle aurait dû se douter qu'il y aurait une arnaque quand Poppy a dit « Pas d'arnaque » dans son message, c'est la faute de Charlie, elle est encore trop naïve.

Mais de là à se trouver enfermée dans un espace clos et minuscule avec Lando Norris, Oscar Piastri, Yuki Tsunoda, Daniel Ricciardo et George Russell dans le rôle de la passenger princess, même elle n'a pas cette imagination.

Elle fait de son mieux pour rester en squat quand la voiture redémarre et ne pas peser de tout son poids sur les jambes de Daniel qui lui adresse un autre sourire éblouissant.

Si ça continue elle aura des fesses en béton d'ici la fin du voyage.

- Alors ? Lando la regarde dans le rétroviseur. Comment était ce premier voyage en jet ?

- Tu rigoles ? Elle râle. Max m'a appelé en catastrophe juste avant l'embarquement pour me dire qu'il avait oublié de réserver son jet et que du coup, je devrais prendre un vol commercial.

- Mais non ?

George, Daniel et Oscar ont tous les trois l'air scandalisé, Yuki lui est accaparé par une partie de Candy Crush.

- Eh si, elle lève les yeux au ciel. Obligée de prendre en catastrophe une place sur le premier vol pour la Hongrie.

- Pas cool, commente Oscar.

- Je vous jure que si je l'attrape, je lui enfonce son trophée là où je pense, elle grince.

Les quatre garçons retiennent un frisson désagréable, Yuki lui, n'a aucune conscience du danger.

- Il ne m'a même pas prévenu, Lando fronce les sourcils.

- Bien sûr que non, elle ricane. Je vais vraiment lui faire la peau, en plus le gars à côté de moi dans l'avion était un fan de Max, il a passé tout le vol à chanter Tutududu Max Verstappen. J'ai envisagé de sauter.

Un nouvel éclat de rire échappe à Daniel qui lui tapote le dos avec compassion.

- Et vous ? Comment se sont passées les qualifs ? Je n'ai rien pu voir.

- Je suis troisième, le pilote McLaren lui adresse un immense sourire.

- Oh mon Dieu, Lando, c'est génial !

Ravie, elle se penche en avant pour presser l'épaule de l'Anglais avec douceur, essayant de lui transmettre toute sa joie.

- Et moi quatrième.

Oscar se penche à nouveau pour qu'elle le voie et lui adresse un petit sourire timide mais heureux.

Charlie a déjà remarqué qu'Oscar a tendance à être plutôt timide en présence des autres pilotes et à se faire tout petit.

Elle trouve ça mignon, elle a presque envie de le prendre par la main pour l'emmener partout avec elle.

- Félicitations Oscar, elle lui sourit. T'es le meilleur ! Et vous ?

- Treize, déclare Ricciardo. Et Yuki est dix-septième.

Puis il se penche à son oreille et chuchote discrètement.

- Il est un petit peu grognon, mieux vaut le laisser tranquille et éviter qu'il n'explose.

Soucieuse, elle acquiesce et se tourne vers le dernier pilote dans la voiture à n'avoir pas encore répondu.

- George ?

- Dix-huitième, ce n'était pas exactement une bonne journée, il grimace un sourire poli.

- Oh, désolé, elle s'excuse.

- Pas la peine, il balaie de la main. C'est le jeu après tout.

La Normande se contente de hocher la tête silencieusement, elle ne peut qu'éprouver de la compassion pour le pilote Mercedes qui visiblement n'est pas parti pour faire un bon week-end. Avec la nouvelle récente de sa rupture avec Carmen, elle n'ose pas imaginer l'impact que cela doit avoir sur lui.

Heureusement pour elle, Daniel semble comprendre le malaise et trouve rapidement un moyen de détendre l'atmosphère en changeant de sujet.

- D'ailleurs, nous n'avions pas encore été présentés, miss Charlie, chantonne sa voix à l'accent chantant. Ravi d'enfin pouvoir rencontrer la nouvelle mascotte du paddock, tu commences à te faire ta petite notoriété dans le coin.

- C'est un plaisir partagé, elle sourit et serre la main qu'il lui tend. Félicitations, pour ton retour en F1, je dois dire que c'était différent sans toi.

Un nouveau rire échappe au pilote Alpha Tauri qui découvre tout juste la franchise de la jeune femme assise sur lui.

- Mais où est-ce que tu nous as dégoté une petite pareille, Lando ? Il s'amuse.

- C'est plutôt elle qui m'a trouvé, l'Anglais lève les yeux au ciel. Je n'ai pas vraiment eu le choix.

- Il est fan de moi, elle le contredit. C'est juste qu'il ne veut pas le reconnaître.

Elle peut voir l'Anglais qui lève les yeux au ciel dans le rétroviseur ce qui accentue son sourire pendant que le regard de Daniel voyage de Charlie à Lando pensivement.

- J'y crois pas, il souffle pour lui-même. Max avait raison.

- Quoi ? Demande Charlie.

- Rien du tout, il sourit grandement. Alors jolie Française, quel est ton programme du week-end ? Envie de venir faire un tour chez Alpha Tauri ?

- Ça aurait été avec plaisir, elle sourit de toutes ses dents. Mais j'ai déjà un date de prévu chez les papaya.

- Dommage, il feint la tristesse. J'imagine qu'il va falloir que je fasse la queue avec les autres alors.

- J'en ai bien peur.

- Tu ferais mieux de venir chez Mercedes Charlie, plaisante George. On est bien plus sympa que ces gars.

- Uniquement si on me laisse hurler « No Mike no noo this isn't right » à la radio et jeter mon casque.

George éclate de rire et secoue la tête.

- Toto va t'adorer.

- Tout le monde adore Charlie, soupire Lando.

- Je suis adorable, elle ricane.

Le reste du trajet se poursuit dans une ambiance légère, animée par quelques discussions. Malgré leur sympathie à son égard, la Normande perçoit bien la fatigue sur les traits tirés des pilotes et Oscar finit même par s'endormir la tête posée contre la vitre avant qu'ils n'arrivent à l'hôtel.

Elle descend de la voiture et laisse passer Daniel et Yuki, le plus petit des deux filant directement à l'intérieur de l'hôtel que partagent les trois écuries.

- Il ne faut pas lui en vouloir, l'excuse Daniel. La fatigue et le ressentiment ne font pas bon ménage sur le moral des pilotes.

- Pas de problème, je comprends, reposez-vous bien.

- Et toi passes une bonne soirée, ne fatigues pas trop notre petit Lando, il lui fait un clin d'œil équivoque.

Charlie rougit furieusement avant de secouer la tête et de laisser échapper un rire.

- J'ai enregistré ton numéro, poursuit l'Australien. Je t'envoie un message après avoir pris une douche.

- C'est gentil merci, elle souffle, touchée par la sympathie du pilote.

George s'approche d'eux, son sac sur le dos et glisse un regard amical envers la jeune femme qui lui rend.

- C'était un plaisir d'enfin te rencontrer Charlie, lui sourit l'Anglais. Je comprends pourquoi Lando a essayé de te garder juste pour lui aussi longtemps.

- Le plaisir est partagé, elle leur sourit à tous les deux.

Une fois les deux hommes partis, elle se tourne vers la voiture dans laquelle Oscar dort toujours à poings fermés.

- Qu'est-ce que l'on fait ? Elle demande.

Lando, qui vient juste de la rejoindre, s'arrête à côté d'elle pour contempler la scène.

- Tu ouvres la portière et tu le regardes se casser la gueule, il suggère.

- Arrête, on ne peut pas faire ça, le pauvre, elle lui met un coup de coude. Va chercher son sac, je m'en occupe.

Amusé, l'Anglais lève les yeux, mais obéit et disparaît en direction du coffre pendant que Charlie montre à l'arrière, à genoux sur les sièges et rejoint l'Australien.

En douceur, elle passe une main sur l'épaule et les cheveux du plus jeune. Elle pose l'une de ses mains à l'arrière de la nuque du garçon et masse lentement jusqu'à le tirer du sommeil progressivement.

- Hm..., il grogne.

- On est arrivés, Oscar, elle souffle. Il faut que tu te réveilles.

- Cinq minutes.

- J'aimerais bien, mais tu vas avoir des courbatures si tu restes dans cette position, tu seras mieux dans ta chambre. Allez, lève-toi gros bébé.

Il faut encore quelques secondes pour que le garçon ne se décide à ouvrir un premier œil qu'il pose sur la jeune femme.

- Où sont les autres ?

- Déjà rentré, il n'y a plus que Lando et moi.

- OK, il s'étire. Je ne voudrais pas gâcher ses plans.

- Ses quoi ?

Mais Oscar ne répond pas, il se redresse et dépose ses lèvres sur la joue de Charlie en remerciement avant d'ouvrir la portière et de se laisser glisser à l'extérieur.

- Je suis content que tu sois de retour Charlie, il sourit doucement. Lando commençait à devenir franchement insupportable.

- Ferme-la, idiot, râle son coéquipier.

- Amusez-vous bien tous les deux, on se voit demain, ricane le plus jeune.

La Normande le regarde détaler en direction de l'hôtel avant de lever les yeux au ciel et de ressortir de la voiture.

Je vous jure, faites des gosses.

Tandis qu'elle referme la portière, un bras vient s'enrouler autour de sa taille, elle se retrouve plaquée contre un torse et la bouche de Lando vient se poser dans sa nuque un bref instant, lui arrachant un rire.

- Salut toi, elle sourit.

- Tu m'as manqué.

Elle se retourne dans l'étreinte et ils se font face, Charlie aimerait l'embrasser, mais ils n'ont pas encore parlé du baiser de la dernière fois et elle n'a pas envie de l'embrasser devant un public tant que les choses ne sont pas claires entre eux.

- Alors ? C'est quoi ce plan ? Elle demande, curieuse.

- Rien de dingue, il grimace. On doit juste absolument faire quelque chose avant le début du Grand Prix.

- Ah ? Je peux savoir ce que c'est ?

- Non, tu le sauras bien assez tôt. En voiture Simone !

Tout en parlant, il s'écarte doucement et lui ouvre la portière passager et la referme derrière elle comme un gentleman avant de reprendre sa place derrière le volant.

- D'ailleurs, elle s'interroge. Je croyais que c'était quelqu'un de l'écurie qui devait venir me chercher.

- Si tu avais été à l'heure, oui, il hoche la tête. Mais comme j'étais libre, j'ai dit à Poppy que j'irai à la place et les autres se sont ajoutés aux derniers moments.

- Je dois bien avouer que c'était un peu surprenant, elle rit.

- Tout le monde est curieux à ton sujet, je n'arrive plus à les tenir écartés, se plains l'Anglais.

- Ils ne sont pas méchants et puis pour une fan, rencontrer de nouveaux pilotes, c'est toujours quelque chose.

Lando lève les yeux au ciel, mais il n'ajoute rien et s'engage dans une nouvelle rue, ralentissant jusqu'à s'arrêter sur un petit parking.

Surprise, Charlie cherche autour d'eux la raison de leur présence et écarquille les yeux en comprenant ce que Lando vient juste de faire.

- Tu t'en es souvenu ? Elle souffle avec émotion.

- Ce n'est pas si loin dans la mémoire, il rit. Et puis j'écoute toujours tout ce que tu dis.

La gorge serrée par l'émotion, elle attrape l'une des mains du garçon et la serre doucement dans la sienne, partageant toute sa gratitude dans ce simple geste avant de sortir de la voiture.

Lando fait de même et la rejoint devant le véhicule, nouant de nouveau leurs mains ensembles.

- Je me suis douté que tu n'aurais pas le temps d'y aller avant de prendre l'avion alors j'ai cherché sur Internet l'église catholique la plus proche et nous voilà, il explique fier de lui.

Charlie ne dit rien tandis qu'il l'entraîne vers les grandes portes sans attendre, mais son cœur, lui, n'en bat pas moins la chamade.

Voilà exactement pourquoi elle est tombée amoureuse de lui.

Parce que de toutes les conneries qu'elle a pu dire, toutes les bêtises qu'elle a pu faire, il s'est rappelé les détails qui comptent vraiment pour elle.

La Normande lâche sa main pour effectuer un signe de croix, les yeux fixés sur les merveilles d'architecture qui l'entourent. Patiemment, Lando reste en retrait, lui laissant tout le temps dont elle a besoin.

Ils marchent tous les deux vers le brûloir le plus proche et, avant même que la blonde n'est eue à s'inquiéter de ne pas avoir sur elle d'argent Hongrois, les forints, le pilote McLaren sort de sa poche quelques billets qu'il glisse dans la petite ouverture destinée aux dons.

Charlie ne connaît pas bien la valeur de la monnaie Hongroise et elle n'a pas le temps de bien voir, mais il est certain que Lando donne beaucoup plus que ce qu'il est demandé pour une bougie. Alors qu'elle s'apprête à ouvrir la bouche, il lui fait un clin d'œil et attrape deux bougies avant de lui en tendre une.

Bouche bée, elle le regarde fermer les yeux et se concentrer, la petite bougie pressée entre ses doigts. Quelques secondes plus tard, il ouvre les yeux et avec un sérieux qu'elle lui a rarement vu, il allume la mèche et dépose la bougie au milieu des autres.

- Qu'est-ce que tu fais ? Elle chuchote.

Un sourire étire les lèvres du garçon alors qu'il quitte des yeux la lumière de la flamme pour la regarder et chuchoter à son tour.

- Toi, il la pointe du doigt. Tu pries pour notre sécurité et moi, je demande au grand patron là-haut de prendre soin de la fille qui se donne tellement de mal pour nous protéger.

Tout en parlant, il lui offre un beau sourire lumineux et le cœur de Charlie déborde d'amour tandis qu'elle hoche la tête, incapable de dire un mot sans risquer de fondre en larmes. Elle met tout son cœur dans la prière dont elle imprègne sa bougie, ajoutant une intention particulière pour le garçon qui se tient à ses côtés.

- Merci beaucoup, elle souffle quand ils sortent tous les deux.

- Il n'y a pas de quoi, il assure.

- Si, elle insiste. C'est important de le dire quand quelque chose nous touche alors merci beaucoup Lando.

Il lui répond par un clin d'œil et un petit sourire avant de laisser échapper un bâillement fatigué et ils remontent en voiture direction l'hôtel.

- Alors ? Questionne le pilote au bout d'un moment. Comment s'est passé ton retour en France.

Après la fin du Grand Prix de Silverstone, Charlie a profité de la proximité avec sa Normandie natale pour faire une escale de quelques jours dans sa famille et laisse son van chez elle avant de repartir et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce fût un moment relativement mouvementé.

- Bien, elle pince les lèvres. Ma mère était contente de me voir, c'est la première fois que je partais aussi loin et aussi longtemps, Basile et Benjamin n'ont pas arrêtés de me taquiner par rapport à toi et ils ont fait faire un poster géant de moi en train de tomber. Ils ont été insupportables pendant tout le temps où j'étais, mais finalement, c'était plutôt amusant de les voir tous les deux à mes pieds pour essayer de récupérer un autographe de Lewis Hamilton. Tu aurais dû voir leur tête quand je leur ai montré la carte qu'il m'a envoyée, elle ricane.

- Tant mieux, sourit Lando. Je suis content que tu aies pu te reposer et passer un peu de temps avec tes proches...

- Je me suis disputé avec Adam, elle le coupe.

- Ton frère aîné ?

- Oui, elle soupire. Il pense que je ne suis pas raisonnable, que je devrais rentrer maintenant et il ne voit pas d'un très bon œil le fait que je reste avec toi ou avec les autres pilotes.

- Quel est le problème avec moi ? Lando fronce les sourcils.

- Il n'y en a pas vraiment, elle grimace. Adam a toujours été le plus mature de nous quatre, sûrement parce qu'il est l'aîné, il se sent obligé de veiller sur nous, il n'hésite pas à dire quand quelque chose ne lui plaît pas et il a toujours détesté mon idée de road trip des Grand Prix.

- Heureusement que tu ne l'as pas écouté alors.

- Il y a un moment que je ne l'écoute plus de toute façon, nos vies sont tellement différentes, mais j'ai été blessée, nous nous sommes dit des choses vraiment horribles et je suis partie juste après ça.

Captant la détresse de la jeune fille à côté de lui, Lando lâche le volant pour poser une main sur sa cuisse et leurs regards se croisent.

- Les frères et sœurs se disent toujours des horreurs, il tente de rassurer. Ça ne veut pas dire que vous le pensez, vous étiez tous les deux en colère et je suis sûr que ses mots ont dépassé sa pensée.

- J'espère, elle expire avant de détourner le regard. Je ne sais pas si j'ai encore envie de rentrer en France pendant la pause estivale, je n'ai pas envie de le voir.

- Tu as encore un peu de temps devant toi pour te décider, rassure le pilote. Mais je suis certain que tout va s'arranger, il n'y a qu'à voir la manière dont tu parles de tes frères pour comprendre à quel point vous êtes proches tous les quatre.

- Tu as sûrement raison, elle soupire.

- Dis plutôt que j'ai toujours raison, il lui offre un sourire charmeur.

- Doucement sur les compliments, beau gosse, elle rit. Ta tête risque de gonfler jusqu'à ne plus entrer dans ton casque.

- Aucune chance et puis même si c'est le cas, tu n'auras qu'à m'embrasser pour me ramener sur terre.

Amusée, la Normande laisse échapper un rire ravi sans pour autant le contredire.

Elle pourrait faire ça, oui.

Avant qu'elle ne s'en aperçoive, ils sont de retour à l'hôtel et Lando l'aide à faire le check-in de la chambre que McLaren a réservé pour elle.

Comme un gentleman, il porte sa valise jusqu'à la chambre et lui ouvre la porte avant de la laisser passer, le sourire canaille sur ses lèvres venant contredire le côté désintéressé de ses actions. Ce qui n'est pas pour déplaire à Charlie qui n'a qu'une envie, lui sauter dessus.

Mais ça n'a aucune importance, car à la seconde où la porte de la chambre claque dans le dos de Charlie, les lèvres de Lando sont sur les siennes, brûlantes, affamées.

Déséquilibrée, la blonde n'a que le temps de se raccrocher à la nuque large du pilote qui la pousse contre le mur le plus proche sans jamais rompre le contact de leurs lèvres, la pulpe de ses doigts gravant leur empreinte dans les hanches de la jeune femme.

Le dos de Charlie rencontre le mur avec force, lui arrachant un halètement alors qu'elle cambre le dos, rapprochant encore un peu plus leurs corps déjà aimantés l'un à l'autre.

Lando revendique sa bouche, mordillent la pulpe de ses lèvres gonflées, suce la chair rose dans le baiser le plus excitant que Charlie ait jamais reçu. Le bas-ventre pétri de désir, elle incline le visage vers le haut, lui donnant un accès totalement à sa bouche.

Elle ne retient pas un soupir d'envie lorsque l'une des mains de Lando glisse sur sa cuisse dénudée avant de l'attraper à pleine main et de la relever, poussant implicitement Charlie à l'enrouler autour de sa taille.

Ce nouvel angle précipite la rencontre de leurs bassins brûlants et Charlie rejette la tête un arrière, mordant fort l'intérieur de sa joue pour retenir un gémissement de plaisir lorsque le désir pleinement perceptible de Lando frotte contre le sien.

Privé de ses lèvres qui lui ont pourtant tellement manqué durant les deux dernières semaines, le brun ne se laisse pas abattre et plonge sur la gorge offerte, y déposant une myriade de baiser avides, mordillant le pouls qu'il sent palpiter contre ses lèvres, suçant la peau sensible.

L'esprit de Charlie est au bord de l'implosion, toute pensée cohérente est immédiatement ravagée de désir et la moindre tentative pour essayer de reprendre un peu de contrôle est aussitôt tuée dans l'œuf par un nouveau baiser brûlant, par une nouvelle friction ardente.

Oh, elle a rêvé de ce moment tellement de fois.

Cependant, à l'instant même où elle est sur le point d'envoyer valdinguer sa dernière parcelle de raison, une image s'impose à elle.

Le souvenir d'elle-même dans la vitre de l'aéroport, échevelée, sale, l'odeur de la transpiration et de l'avion collé au corps et non, juste, non.

Pas question qu'elle aille plus loin en se sentant sale.

Beurk.

- Lando...elle laisse échapper un nouveau soupir de plaisir. Lando, il faut que je me lave...

Dieu sait à quel point l'idée de s'arrêter, même pour quelques minutes, torture l'esprit de Charlie, mais une autre partie d'elle, sa conscience, a envie de faire les choses bien, et même s'ils sont en train de tout précipiter, elle peut au moins faire ça.

Contre elle, Lando s'immobilise peu à peu. Soucieux d'avoir commis une erreur, il relève la tête et sonde le regard de la Française à la recherche du moindre problème et elle ne peut que joindre leurs lèvres à nouveau pour le rassurer.

Il n'a rien fait de mal, Charlie à simplement besoin de quelques minutes pour créer leur moment.

Comme s'il lisait dans son esprit, le pilote McLaren pousse un léger soupir compréhensif et s'écarte sans poser la moindre question.

- OK, il souffle. Je t'attends.

Heureuse, Charlie lui offre un grand et beau sourire auquel il répond par un haussement de sourcils, amusé, avant de lui donner une claque sur les fesses lorsqu'elle file en direction de la salle de bain, arrachant un rire à la blonde.

De toute sa vie, Charlie ne se rappelle pas d'avoir pris une douche aussi rapide et aussi méthodique. Elle se jette sous le jet d'eau sans vérifier la température, s'arrache presque les cheveux en frottant avec acharnement et manque de se rompre la nuque en glissant dans le gel douche qu'elle fait tomber à ses pieds.

Il lui faut à peine un quart d'heure pour être prête, lavée, séchée, habillée de son plus beau pyjama et prête à reprendre les choses là où elle les a laissées.

Debout face à la porte de la salle de bain, elle prend une grande inspiration et pose la main sur la poignée.

Les carottes sont cuites, c'est le moment de passer à la casserole.

L'absence de bruit dans la chambre lui fait hausser les sourcils, curieuse, elle fait quelques pas à l'extérieur cherchant du regard le pilote censé l'attendre pour une nuit de folles galipettes.

Il ne lui faut que quelques instants pour le trouver et laisser échapper un rire attendri.

Allongé, de tout son long sur le lit, formant une parfaite étoile de mer, Lando Norris dort comme un bienheureux.

- Quel homme, elle rigole.

Sa libido retombée à un niveau proche du néant, Charlie croise les bras sur sa poitrine et s'approche du pilote endormi dont elle entend la respiration profonde s'échapper de ses lèvres qui, quelques minutes plus tôt, dévoraient les siennes avec ardeur.

And It's All Too Much For Little Lando Norris.

Après avoir déchiré les qualifications et trimbalé Charlie aux quatre coins de Budapest, le garçon aux yeux aigue-marine a finalement atteint sa limite et sombré dans un sommeil réparateur dont il aura plus que besoin pour la course de demain.

Attendrie, Charlie lui retire ses chaussures doucement, tire la couverture sur lui et éteint la lumière avant de se glisser à son tour dans les draps, coulant son corps contre celui du pilote qui pousse un soupir de contentement. Amusée, elle plonge les doigts dans ses boucles brunes et les caresse lentement, admirant les contours de son visage dans l'obscurité.

Charlie s'endort à son tour quelques instants plus tard, une main dans les cheveux de Lando, l'autre posé sur le ventre du pilote pour pouvoir suivre sa respiration apaisée.

Les galipettes devront attendre un autre jour, rien ne sert à être empressé, pour le moment commençons par une nuit de sommeil bien méritée.



♡♡♡♡♡♡♡♡♡♡



Eh bien, eh bien ! C'est ce que l'on appelle une arrivée explosive en Hongrie !

Un chapitre un peu plus calme (enfin presque tout le temps) et puis doux aussi où l'on découvre George et Daniel qui seront les prochains à rejoindre la collection personnelle de Charlie.

Un peu moins de blagues et un peu plus de délicatesse dans la relation de Charlie et Lando qui ne sont d'ailleurs toujours pas officiellement ensemble, problème de communication bonjour.

Si quelques détails ont pu vous surprendre dans ce chapitre, sachez que c'est normal, tout est calculé, je prépare la suite de l'histoire et surprise, surprise, je mets mes pions en place dans le but de sortir un spin-off à Eldorado, Conquistador qui arrivera juste après la fin de l'histoire de Charlie et Lando.

Alors à votre avis, qui aura le droit à son histoire dans l'histoire ? Les paris sont ouverts !

La semaine prochaine Charlie frêne des quatre fers, Max est thérapeute conjugal et il est question de rumeurs et d'épilation !

Bye les copains ♡

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